Cogitation déambulatoire

[Kilis]

cogitation déambulatoire

Je. Non. Tu. Non. Parce que. Pourquoi. Ainsi m'entretenais-je avec moi-même sur le chemin pentu, tentant de rejoindre notre nous au travers des brumes. Pas à pas. Pas à l’aise. Pas du tout. Racrapoté dans ma peau, bernard-lermite en sa coquille. Je ruais. Ruminais. Je me tu nous maudissais. Mais qu'un oiseau, une branche. Une feuille me frôle : vite-fait, je ravalais ma salive, me redressais, imprimais à mon pas plus d'allant. Ah mais ! Le trouble m'avait rendu l'ivresse. J'allais visage en proue, tendu, quêtant l'écume fraîche encore. De ton absence. Ah mais ! La clé que tenait serrée ta main d'ange n'ouvrirait plus la porte étrange. Et quoiqu'un mince rai filtrât encore dans l'interstice. D’un souvenir. Il se ferait manger tantôt à l'ombre de demain. Ah mais ! Le temps hurle, ma belle, son appel à témoin. Et répand sur l'histoire la splendeur de l'hiver.
Ainsi pensais-je, déboulant sur la sente qui avait pris. Mais quand. L’allure d’un long couteau tordu. À n’en pas deviner la fin. Il faudrait bien pourtant qu'au bout se trouve un phare. Où nourrir d'illusion mes ailes de phalène. Puis au matin dormir dans les draps de silence. Velours. Epais velours à quoi j'aspire.

[Kilis]

Puis-je siouplait demander à une(e) gentil(le) modo de supprimer le "de lumière" redondant ici:


Et quoiqu'un mince rai de lumière filtrât encore dans l'interstice.

[Kilis]

Puis-je siouplait demander à une(e) gentil(le) modo de supprimer le "de lumière" redondant ici:


Et quoiqu'un mince rai de lumière filtrât encore dans l'interstice.

Zut et rezut. Pardon: Faudrait aussi remplacer le Elle qui débute la phrase suivante par un Il:

Et quoiqu'un mince rai de lumière filtrât encore dans l'interstice. D’un souvenir. Il se ferait manger tantôt à l'ombre de demain.


Scusi, pardon, sorry.


Corrections apportées.
Une majuscule a aussi été ajoutée au titre catalogue.
La Modération

[Procuste]

Un essai intéressant, mais je trouve que la profusion de points brise le rythme... et puis on n'a pas le temps de s'installer que c'est déjà fini ! Peu convaincue cette fois, sauf à la toute fin ("Puis au matin dormir"...), et par "quêtant l'écume fraîche encore. De ton absence".
Un gros bémol sur "La clé que tenait serrée ta main d'ange n'ouvrirait plus la porte étrange" ; la rime interne se remarque beaucoup, à mon avis, et introduit une espèce de maniérisme qui détonne.

[Invité]

J'aime surtout le dernier paragraphe ("Ainsi pensais-je, déboulant sur la sente qui avait pris. Mais quand. L’allure d’un long couteau tordu."). Sinon, je ne sais pas trop quoi penser. C'est vrai que le rythme haché ne facilite pas la lecture, le suivi. Jusqu'au point de masquer, minimiser, étouffer le sens ? Mais je crois aussi qu'on éprouve un certain inconfort, une diffidence dès lors que nos habitudes sont changées. Un exercice vraiment intéressant, qui pousse à la réflexion.

[Invité]

J'aime beaucoup ces monologues intérieurs, hachés et décousus, qui ont un rythme tellement particulier. En plus, je trouve qu'au fil du texte, ça s'affirme, ça trouve une sorte d'allure de croisière et je me prends à regretter la brièveté de la croisière !

[elea]

C’est déconstruit des pensées quand elles sont émotions, et tu le rends parfaitement ici. C’est étonnant d’entrer ainsi dans ces ruminations intérieures, étonnant et fort, prenant et remuant. Beaucoup aimé.

[Polixène]

Très beau parallèle entre le cheminement intérieur cahoteux, surprenant,énigmatique parfois, et le cheminement géographique, non moins hasardeux.
Mon bémol est sur le titre, à mon sens trop explicite.
J'ai vraiment apprécié la légèreté de "Où nourrir d'illusion mes ailes de phalène".

à vous lire.

[Maryse]

J'ai bien aimé.

[Sahkti]

Kilis en forme, avec des interrogations qui se bousculent, des pensées qui se flagellent et ça prend des formes disparates parce que c'est ainsi que ça se passe quand ça part dans tous les sens dans la tête et qu'on ne contrôle plus rien.
Un brin plus long ne m'aurait pas déplu, mais ça me convient déjà bien ainsi. C'est décousu avec justesse et j'aime cette manière incessante de plonger la tête dans l'eau pour mieux l'en ressortir.

[Lyra will]

J'aime beaucoup !

Un bon nombre de perles en peu de lignes! J'aime ce rythme brisé et hésitant comme un pas en avant et un pas en arrière. Au niveau forme, fond, sonorité pour moi l'ensemble est très juste, et puis des mots que l'on ne s'attend pas forcément à trouver mais qui fonctionnent à merveille, j'aime le "Racrapoté" par exemple :0)

[Edgar-Allan]

Trés beau texte dont le rhytme particulier résonne parfois comme une note dissonnante qui agace mais sublime inconsciemment le reste

[Rebecca]

J'aime bien ces brisures, ces fragments de pensée .

[midnightrambler]

Bonsoir,

Déambulateur à cogitation inversée et alzheimer bipolarisée intégrée ...

Amicalement,
Midnightrambler

[Jip]

Puisqu'il faut bien que l'un se dévoue pour une critique négative (et vraiment, en forçant) :
- Bernard-l'hermite
- Les "Ah mais" me semblent superfétatoires...
Sinon c'est du tout bon !, mais pourquoi pas un poil plus long ? Deux, trois paragraphes (c'est vrai que c'est un exercice difficile, et l'inspiration ne vient pas à la demande) ?
En tous cas on (moi) en redemande !

cogitation déambulatoire

[...] Il se ferait manger tantôt à l'ombre de demain. [...]

Miam ! Tout le texte est excellent, néanmoins j'adore non seulement le titre, mais aussi cette phrase, pour je ne sais quelle raison !

Déambulateur à cogitation inversée et alzheimer bipolarisée intégrée ...

Il se trouve du Thiéfaine là-dedans... Amicalement blues, si les alligators 427 ne vous mangent pas avant.

P.S. : le " !," c'est exprès, pour exprimer une ponctuation qui n'existe pas, mais - à mon avis- devrait.

[hi wen]

il y a deux sortes de texte. ceux qui parlent de lard et ceux qui parlent de la chose.
clairement, ce texte est caviardé de lard, et la belle dont-il est question sert de pretexte à s'en mettre plein la panse.
le texte sautille joyeusement d'imagique en imagique, chaque expression apporte sa satiété d'effet jubilatoire, chaque mot est une allumette suédoise.
il n'est de cesse, ici, de naviguer de manque en manque et d'en soutirer l'effet ostentatoire.
non que la chose soit préférable au lard. que ce soit du lard ou de la chose, on a vite fait le tour.
mais il est curieux que lard pour lard prenne le parti de viander de façon irrémédiable, qu'ainsi à nous pauvre lecteurs pauvre d'esprits, il ne nous reste plus qu'un spectacle affligent d'une nappe déjà tirée où gisent les ripailles de la chose consommée.

[Invité]

piégé aussi dans l'ignorance; après moult lectures, je pense que c'est un poème, qui ne livrera pas plus.
que je reviendrai lire aussi souvent qu'il me plaira. Piégé dans les restes et c'est au final; flatteur.

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