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La boussole

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Message  Ratz19 Mer 1 Déc 2010 - 0:18

Dans le cadre de mon cours de français au cégep, je dois écrire une nouvelle pour le 9 décembre. Bien entendu, j'ai demandé au préalable à mon professeur si je pouvais poster ce travail dans un forum de littérature pour tenter de l'améliorer et il m'a même encouragé à le faire, à la condition que personne ne réécrive mon texte, il doit être de ma plume. Voilà donc les consignes de mon travail pour que vous sachiez ce en quoi cela consiste. Bonne lecture ! :-)

Consigne principal : Vous devez mener à terme un projet de création exploitant le kitsch au second degré ou à l'énième degré. Pour ce faire, il faut que le kitsch soit un élément, sinon central, très important de votre création, mais que votre création elle-même n'y succombe pas.

Il faut donc user de procédés qui permettent soit de démasquer le kitsch, de le parodier, de l'exagérer, etc.

Critères de correction :
- Respect de la consigne principale
- Originalité
- Style
- Technique (rien d'inutile, peu de personnages, période de temps brève, on ne défend pas une thèse, ce n'est pas un conte ou un essai)
- Appréciation personnelle

La Boussole

La gifle, la pirouette jusqu’à l’atterrissage adouci par le divan. Elle me regardait, me fixait, cette femme aux yeux de panthère, ma boussole dans les mains. Les doigts crispés et la tête relevée, je ne savais que faire. À ce moment, je n’étais plus cet homme alpha, toutes illusions se voyaient détrompées par ce simple regard tueur qu’elle me jetait. Elle fronça un sourcil, consciemment je crois, pour animer ma peur, et avança d’un pas. Leva le bras et en quelques secondes ma boussole se trouvait déjà KO au sol. Écrasée, l’aiguille écorchée, la vitre éclatée, le gorille sautait et sautait encore. Elle pouvait encore ressembler à cette princesse, cette ballerine de notre première rencontre, lors de ses envols, mais tout se gâchait lorsqu’elle se laissait tomber, tout à coup et hors de toutes normes sociales, dans ce grand manquement de grâce.

Je regardais la boussole, désolé dans un premier temps, puis, inquiet de ce qui m’arrivera ensuite. Pour éviter d’attirer son attention, je fermai les yeux, décidant ainsi de feindre la mort ou l’évanouissement. Tout selon ce que femme préférera. Cela n’était-il pas absurde ? Revenons du début.

Je voyais d’abord ses seins. Les seins de Sandy. Elle me parlait d’un truc, bien entendu, mais cela avait peu d’importance. À quoi bon juger une fille sur ces paroles lorsqu’elle a des formes comme celles-ci ? C’était un couple d’ami qui nous avait présenté, Jérémy et Geneviève, lors d’un petit souper à quatre et malgré que je ne fusse pas vraiment emballé à l’idée de rencontrer une amie de la copine de mon meilleur ami, je changeai rapidement d’idée en voyant cette merveilleuse Sandy. Lorsque je levais les yeux du chameau, elle me parlait d’astres, d’étoiles, de destin, de synergie, d’ésotérisme, mais la conversation gagnait sa véritable importance lorsque je pensais au grand cinéma. Gros plan sur les melons de Sandy.

Puis, le film ésotérique-érotique se transforma bientôt en poursuites de voitures. On s’appelait, mais n’étions rarement libre l’un pour l’autre. On se croisait quelques fois sur les lumières rouges, puis quelques fois, nous nous croisions sur les grands boulevards de nos draps. Ce n’est qu’après le premier mois qu’elle vint habiter à mon appartement. Bien que ce fût un peu tôt, elle justifiait ce déménagement prématuré par le coup de foudre, l’âme sœur. Je l’écoutais. C’était d’ailleurs à mon intérêt de l’écouter. Elle pouvait refaire la peinture et la décoration tant qu’elle voulait, en autant que nous puissions redevenir ces comédiens érotiques la nuit. Puis, le matin. Puis, l’après-midi. Ah ! Que je l’aimais cette Sandy là !

Tout vint se compliquer à l’arrivée des chandelles. Eh oui ! Vint un moment dans la vie de jeune couple où il faut les sortir et préparer une petite soirée romantique à sa belle. Je n’étais pas vraiment pressé à cette idée, mais Sandy le paraissait de plus en plus. Alors, je me résignai et fit quelques tentatives. Échecs. Que de gros échecs ! J’essayais de suivre les conseils de Jérémy, avec le souper éclairé de ces petites merveilles, mais maladroit comme je suis, je brûlai la nappe. Puis, dans les autres tentatives, il y a eu le rideau de douche, les draps de mon lit et, à mon plus grand malheur, les cheveux de Sandy. Après ces aventures vint une période très difficile dans notre vie de couple. D’un côté, Sandy me boudait, puis de l’autre, j’avais beaucoup de mal à accepter ma copine chauve.

Pendant plusieurs semaines après ces évènements, Sandy et moi, nous nous évitions à l’appartement et ça resta ainsi jusqu’à l’approche de la Saint-Valentin :

- Pat ?, disait-elle.
- Oui ?, avais-je répondu, un peu inquiet de son interpellation.
- Tu sais que la Saint-Valentin est dans deux semaines ?
- Heum… oui. Tu voudrais un cadeau ?
- Je n’ai pas dit ça. Mais il y a deux ans, Jérémy a donné une boussole à Geneviève, lui disant qu’elle pourra ainsi le retrouver n’importe où où elle se trouvera.
- C’est romantique, avais-je déduis. Tu veux une boussole cette année ?
- Je n’ai pas dit ça. Mais l’an dernier toutes mes amies ont reçu la même chose pour la Saint-Valentin.
- Alors, tu veux une boussole toi aussi cette année ?
- Je n’ai pas dit ça ! Et arrête de me demander ce que je veux, je veux que ça vienne de toi, pas l’inverse.
- Ok. Très bien.
- Bon ! Je dois y aller. Passe une belle journée !

Elle était repartit joyeuse. Elle voulait une boussole. Bien entendu qu’elle voulait une boussole et avec une carte disant la connerie qu’elle voulait entendre. Enfin quelque chose de facile à faire ! C’était enfin ma chance pour me rattraper. Le lendemain, je passai à la quincaillerie, puis au Dollarama et je réfléchissais de qu’elle façon je pouvais tourner les phrases pour que ça fasse jolie. Après un après-midi de course, le tour était joué. Il ne me restait plus qu’à attendre la Saint-Valentin et j’aurais reconquis le cœur de ma douce.

Enfin… C’est ce que je croyais jusqu’au moment où elle déballa le cadeau. Tout était parfait avant que le papier ne soit déchiré ; elle avait le grand sourire voyant que j’avais pensé de lui acheter ce présent. Mais quand elle ouvrit la boîte… Les lèvres se crispèrent, les poings resserrés, les yeux… C’est dans un cri ironique qu’elle me lança « Pouvais-tu être plus original ? ».

Et c'est là que je me retrouvais seul avec mon amie boussole. Écrasés, les couilles écorchées et les cœurs éclatés, à nous demander si nous pouvions réellement faire mieux.
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Message  Marie-Catherine Mer 1 Déc 2010 - 5:10

Sympa ce texte !

En revanche, il ne correspond guère à mon idée du "kitsch". En quoi une boussole est-elle kitsch ? En quoi le type et sa copine sont-ils kitsch ? Je dirais plutôt qu'ils sont clichés (et atemporels).
Je suis allée voir ce que signifiait "kitsch" dans wikipédia. La définition donnée conforte bien la mienne et si j'y retrouve un peu plus ton texte, cela ne me semble pas suffisant. Je crois que ce qui me manque, c'est le côté matériel du kitsch qui est pour moi son fondement. Genre : les chandelles doivent être rouges dans un chandelier en métal doré, la nappe est blanche en acrylique avec de fausses dentelles, le dessus de lit est en peluche noir ou rouge, etc.
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Message  Procuste Mer 1 Déc 2010 - 8:52

Un texte sympa, oui ; quelques longueurs peut-être. Je vous ai indiqué ce que je pensais être des incorrections, mais dans certains cas il peut s'agir de canadianismes dont je n'ai pas l'habitude...

Mes remarques :
« puis, (pourquoi une virgule ici ?) inquiet de ce qui m’arriverait (la concordance des temps exige un conditionnel ici et non un futur) ensuite »
« C’était un couple d’amis (y en a deux) qui nous avait présentés (le couple a présenté deux personnes l’une à l’autre)
« On s’appelait, mais n’étions rarement libres l’un pour l’autre » : l’ellipse du pronom personnel sujet de « étions » ne me paraît pas heureuse, et la négation embrouille le sens à mon avis
« On se croisait quelquefois (et non « quelques fois ») »
« puis quelquefois (et non « quelques fois », mais c’est peut-être la manière canadienne, je ne sais pas), nous nous croisions »
« C’était d’ailleurs à mon intérêt de l’écouter » : en français, on écrit plutôt « C’était mon intérêt », mais pareil, il s’agit peut-être là d’un canadianisme
« Que je l’aimais cette Sandy-(trait d’union) »
« Vient (cette phrase est au présent exprimant une vérité générale) un moment dans la vie de jeune couple où il faut les sortir et préparer une petite soirée romantique à sa belle »
« je me résignai et fis quelques tentatives »
typographie : le trait d’union « - » ne suffit pas à introduire une réplique de dialogue, il fait prévoir le tiret demi cadratin « – » ou le format au-dessus, « — »
- Pat ?, disait-elle.
- Oui ?, avais-je répondu
(la didascalie à l’impafait et la suivante au plus-que-parfait, ça le fait pas, je trouve, puisque tout se déroule au dil du dialogue)
« C’est romantique, avais-je déduit » : gaffe à ce plus-que-parfait
« Elle était repartie joyeuse »
« je réfléchissais de quelle (et non « qu’elle ») façon je pouvais tourner les phrases pour que ça fasse joli (et non « jolie ») »
« Après un après-midi de courses (au singulier, vous dites que vous avez passé l’après-midi à courir dans une compétition spotrive) »
« voyant que j’avais pensé de lui acheter ce présent » : penser à, en français
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Message  Invité Mer 1 Déc 2010 - 10:00

Je rejoins le commentaire de Marie-Catherine, je ne vois rien de vraiment kitsch là-dedans.
Sur le détail, je trouve le premier paragraphe long et empêtré, il doit y avoir moyen de dire les choses moins lourdement.
La fin ne me satisfait pas non plus : la réaction de Sandy me paraît disproportionnée par rapport à ce qu'on (ne) sait (pas) de ses attentes, à ce qu'on perçoit de sa déception subséquente. Loverboy a tout faux, soit. Alors, il va falloir faire passer cet élément dans le récit de façon plus évidente. Tu as bien préparé le lecteur en amont, de façon à ce qu'il percute le moment venu mais la sauce retombe à mon avis ici, avec ce paragraphe faiblard : Enfin… C’est ce que je croyais jusqu’au moment où elle déballa le cadeau. Tout était parfait avant que le papier ne soit déchiré ; elle avait le grand sourire voyant que j’avais pensé de lui acheter ce présent. Mais quand elle ouvrit la boîte… Les lèvres se crispèrent, les poings resserrés, les yeux… C’est dans un cri ironique qu’elle me lança « Pouvais-tu être plus original ? ».

Sinon, j'ai trouvé douteux l'humour sur le coup des cheveux brûlés, l'ajout du détail ici me paraît pesant et gratuit : j’avais beaucoup de mal à accepter ma copine chauve.

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Message  Ratz19 Mer 8 Déc 2010 - 6:15

Spoiler:
Le moment était venu. Je regardais le calendrier du coin de l’œil et nous étions bien le quatorze, la date étant encerclée d’un marqueur rouge. La femme aux yeux de panthères me regardait et se préparait à une éventuelle attaque.
Elle n’avait pas déballé le cadeau encore, mais elle était déjà prête. Je lui avais bien prouvé, les dernières semaines, que je n’étais qu’une bête sans aucun potentiel romantique. Un animal de compagnie, si l’on peut dire.
C’était d’ailleurs de cette façon que j'imaginais l’amour avant de rencontrer Sandy. L’homme-chien et la femme-gazelle. Nous ne sommes pas divin, laissons à Dieu ce qui Lui appartient ! Je veux dire, nous buvons, nous pêchons, pissons et chions. Tout ce que Il ne peut pas faire. Alors, pourquoi nous penser ainsi supérieur ?

Mais enfin, pour Femme, l’amour ne se contentait pas de l’animal, Femme voulait de l’attention. Femme voulait de la poésie. Femme voulait des chandelles. Femme voulait l’Amour.

La Poésie. D’accord…
Elle voulait d’abord des Alexandrins.
Puis, elle ne voulait pas de rimes en «é». Ni en «a», ni en «i».
Elle voulait quelque chose de beau, mais pas trop «déjà vu».
Ni trop original, ni trop banal.
Elle voulait des belles sonorités, mais il ne fallait pas négliger le contenu.
Il fallait que le poème parle d’elle, mais pas directement…

Je lui ai donc acheté des biscuits chinois et me résignai au divan pendant quelques semaines.

Ensuite, ce fut les chandelles.
Plusieurs possibilités s’offraient à moi : le souper, le massage à la cire, le bain en amoureux. Des échecs. Que de grands échecs monumentaux ! En fait, mon problème c’était le feu. La nappe, le poulet BBQ, les rideaux, nos vêtements, tout brûla ! Et pour le bain, c’était plutôt l’espace restreint qui gâchait le romantisme. Nous ne parlons pas ici des bains dans les téléromans ou dans les films de cul, ça, c’est des piscines multifonctionnelles. Non messieurs ! Je parle ici des bains conventionnels qui traînent dans nos salles de bains de citoyens ordinaires. Ceux dans lesquels nous avons partagé, Sandy et moi, des pieds et des mains, mais aussi des coudes et des genoux, des couilles et des coups.

Maintenant, elle regardait le cadeau. Nous en étions là. Le silence s’était presque emparé de la pièce, seul le bruit du robinet venait déranger ce vacarme de silence. Ce robinet qu’elle m’avait demandé de réparer, ce robinet qui comptait les secondes de jour en jour depuis quelques semaines.
Tic – Qu’est-ce qu’elle veut ?
Tic – Des fleurs, chocolats, peluche ?
Tic – Une bague ?
Tic – Une boussole ?
Une boussole ! Bien sûr ! Bien que la boussole en soi puisse sembler banale, avec un joli discours, ce cadeau était parfait !
Et j’imaginais déjà mon baratin.
Je lui dirais : « Qu’importe le moment, qu’importe l’heure et l’endroit. De cette boussole, tu me trouveras. Elle te guidera vers cet âme-sœur que je suis et elle nous liera pour l’éternité. Je suis ton amour. Tu es mon amour. Nous sommes nos amours et pour toujours ! »
Et j’ajouterais que c’est sa beauté qui m’eut inspirée la carte, les dessins de fleurs, de soleil, notre bonheur mutuel.

Elle regardait donc le cadeau. Des gouttes de sueurs roulaient le long de ma tempe, mais j’étais prêt à courir en cas d’éventuel danger.
Elle déballait le cadeau dans un mouvement lent, telle une ballerine qui quitte le sol au ralentit.
Je restais attentif, bien que mon cœur battait si vite, si fort. Je ne voulais manquer sa réaction. Sa surprise.
Bout de papier et bout de papier. Dans les airs, qu’elles jetaient, déchirant et déchiquetant, doucement et tranquillement. Jusqu’à la vue du cadeau, la vue de cette… merveilleuse et incroyable… Clef anglaise.
Eh oui, clef anglaise. Rien de romantique n’est-ce pas ? Elle était folle de rage. Sautant tel un gorille. Tel un primate s’étant fait jouer un pauvre tour par un camarade.
Je retrouvais enfin l’animal chez ma douce !
« Qu’est qu’il y a chérie ? Tu ne sembles pas aimer ton cadeau. »
Elle le détestait !
« Pourtant, c’est toi qui se plaignais du robinet qui coulait et moi, qui n’avait le temps de le réparer. Tu vas maintenant pouvoir le réparer toute seule ! »
Elle me détestait ! Et c’était tant mieux ! Pour rien au monde je ne voudrais me lier éternellement à une femme aussi capricieuse. Je me sentais enfin libéré !
Le bruit tendre et léger d’un départ.
Elle claqua la porte.
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Message  Procuste Mer 8 Déc 2010 - 8:11

Marrant ! J'ai bien aimé l'anecdote et le style alerte. Une réussite, pour moi. Seulement, si vous voulez faire dans le kitsch, pourquoi vous parlez de pisser et de chier alors que vous avez indiqué plus tôt que le kitsch évitait absolument ces aspects ?

Mes remarques :
« La femme aux yeux de panthère (et non « panthères », si la bonne femme a deux yeux, une seule panthère a pu les fournir) me regardait »
« Nous ne sommes pas divins, laissons à Dieu »
pas de rimes en «é». Ni en «a», ni en «i».
Elle voulait quelque chose de beau, mais pas trop «déjà vu». : typographie, une espace de chaque côté des guillemets français, fermants ou ouvrants
« Et j’ajouterais que c’est sa beauté qui m’avait inspiré (et non « inspirée ») la carte »
« une ballerine qui quitte le sol au ralenti (et non « ralentit ») »
« bien que mon cœur batte (ou « battît » ; « bien que » est suivi du subjonctif) si vite, si fort »
« Dans les airs, qu’elle jetait (et non « qu’elles jetaient », il a qu’une femme, le gars, j’ai eu l’impression que ça lui suffisait), déchirant et déchiquetant »
« Qu’est-ce qu’il y a chérie »
« c’est toi qui te plaignais du robinet qui coulait et moi, (pourquoi une virgule ici ?) qui n’avais (pas ?) le temps »
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Message  Ratz19 Mer 8 Déc 2010 - 11:13

Procuste a écrit:Marrant ! J'ai bien aimé l'anecdote et le style alerte. Une réussite, pour moi. Seulement, si vous voulez faire dans le kitsch, pourquoi vous parlez de pisser et de chier alors que vous avez indiqué plus tôt que le kitsch évitait absolument ces aspects ?

Je dois amener le kitsch au deuxième degré. La fille l'incarne donc et mon personnage principal apporte le contraste. J'utilise ainsi la carnavalisation, entre autre.
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Message  Procuste Mer 8 Déc 2010 - 11:19

Purée ! C'est pas de la gnognotte, les exercices qu'on vous donne...
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Message  Marie-Catherine Mer 8 Déc 2010 - 14:30

Je crois que tu es assez pressé pour rendre ton exercice. Alors, j'ai juste noté les petits trucs qui me dérangent vraiment.
J'aurais d'autres détails de style à commenter mais rien de bien important.

Ce qui compte c'est que ce texte est encore plus sympa que l'autre, que là je vois le kitsch, que je trouve bonne sa structure (logique du déroulement, proportions des parties), que je ne ressens ni longueurs ni raccourcis trop elliptiques ni trucs inutiles.
Bravo !

Ratz19 a écrit:
Le moment était venu. Je regardais le calendrier du coin de l’œil et nous étions bien le quatorze, la date étant encerclée d’un [suggestion pour renforcer le kitsch : cœur au marqueur rouge ?] marqueur rouge. La femme aux yeux de panthères[panthère] me regardait et se préparait à une éventuelle attaque.
Elle n’avait pas déballé le cadeau encore, mais elle était déjà prête. Je lui avais bien prouvé, les dernières semaines, que je n’étais qu’une bête sans aucun potentiel romantique. Un animal de compagnie, si l’on peut dire.
C’était d’ailleurs de cette façon que j'imaginais l’amour avant de rencontrer Sandy. L’homme-chien et la femme-gazelle. Nous ne sommes pas divin, laissons à Dieu ce qui Lui appartient ! Je veux dire, nous buvons, nous pêchons[péchons, dans ce cas je pense], pissons et chions. Tout ce que Il [qu'Il, je dirais] ne peut pas faire. Alors, pourquoi nous penser ainsi supérieur ?

Mais enfin, pour Femme, l’amour ne se contentait pas de l’animal, Femme voulait de l’attention. Femme voulait de la poésie. Femme voulait des chandelles. Femme voulait l’Amour.

La Poésie. D’accord…
Elle voulait d’abord des Alexandrins.
Puis, elle ne voulait pas de rimes en «é». Ni en «a», ni en «i».
Elle voulait quelque chose de beau, mais pas trop «déjà vu».
Ni trop original, ni trop banal.
Elle voulait des belles sonorités, mais il ne fallait pas négliger le contenu.
Il fallait que le poème parle d’elle, mais pas directement…

Je lui ai donc acheté des biscuits chinois [j'adore !] et me résignai au divan pendant quelques semaines.

Ensuite, ce fut [furent ?] les chandelles.
Plusieurs possibilités s’offraient à moi : le souper, le massage à la cire, le bain en amoureux. Des échecs. Que de grands échecs monumentaux ! En fait, mon problème c’était [je mettrais un passé simple] le feu. La nappe, le poulet BBQ, les rideaux, nos vêtements, tout brûla ! Et pour le bain, c’était[idem]plutôt l’espace restreint qui gâchait [si passé simple avant, ici aussi ] le romantisme. Nous ne parlons pas ici des bains dans les téléromans ou dans les films de cul, ça, c’est [trop de "c'est", "c'était" pour moi] des piscines multifonctionnelles. Non messieurs ! Je parle ici des bains [trop de "bains" pour moi. baignoire salle d'eau pourraient peut-être remplacer] conventionnels qui traînent dans nos salles de bains de citoyens ordinaires. Ceux dans lesquels nous avons partagé, Sandy et moi, des pieds et des mains, mais aussi des coudes et des genoux, des couilles et des coups.

Maintenant, elle regardait [bizarres ce "maintenant" et cet imparfait] le cadeau. Nous en étions là. Le silence s’était presque emparé de la pièce, seul le bruit du robinet venait déranger ce vacarme de silence. Ce robinet qu’elle m’avait demandé de réparer, ce robinet qui comptait les secondes de jour en jour depuis quelques semaines.
Tic – Qu’est-ce qu’elle veut ?
Tic – Des fleurs, chocolats, peluche ?
Tic – Une bague ?
Tic – Une boussole ?
Une boussole ! Bien sûr ! Bien que la boussole en soi puisse sembler banale, avec un joli discours, ce cadeau était parfait !
Et j’imaginais déjà mon baratin.
Je lui dirais : « Qu’importe le moment, qu’importe l’heure et l’endroit. De [inadéquat ? avec ? Grâce à ?] cette boussole, tu me trouveras. Elle te guidera vers cet[cette] âme-sœur que je suis et elle nous liera pour l’éternité. Je suis ton amour. Tu es mon amour. Nous sommes nos amours et pour toujours ! »
Et j’ajouterais que c’est [je dirais "c'était"] sa beauté qui m’eut [m'avait ?] inspirée la carte, les dessins de fleurs, de soleil, notre bonheur mutuel.

Elle regardait donc le cadeau. Des gouttes de sueurs roulaient le long de ma tempe, mais j’étais prêt à courir en cas d’éventuel danger.
Elle déballait le cadeau dans un mouvement lent, telle une ballerine qui quitte le sol au ralentit.
Je restais attentif, bien que mon cœur battait [batte ou battît] si vite, si fort. Je ne voulais [pas ?] manquer sa réaction. Sa surprise.
Bout de papier et bout de papier. Dans les airs, qu’elles jetaient [très bof pour moi cette phrase à la structure incorrecte (pas de proposition principale). Je ne la lis pas comme un effet de style mais comme mal construite], déchirant et déchiquetant, doucement et tranquillement. Jusqu’à la vue du cadeau, la vue de cette… merveilleuse et incroyable… Clef [pas de majuscule je pense] anglaise.
Eh oui, clef anglaise. Rien de romantique n’est-ce pas ? Elle était folle de rage. Sautant tel un gorille. Tel un primate s’étant fait jouer un pauvre tour par un camarade.
Je retrouvais enfin l’animal chez ma douce !
« Qu’est qu’il y a chérie ? Tu ne sembles pas [je pense que la négation doit être sur "aimer" (tu sembles ne pas aimer) ]aimer ton cadeau. »
Elle le détestait !
« Pourtant, c’est toi qui se[te] plaignais du robinet qui coulait et moi, qui n’avait [n'avais pas] le temps de le réparer. Tu vas maintenant pouvoir le réparer[répétition inutile ?] toute seule ! »
Elle me détestait ! Et c’était tant mieux ! Pour rien au monde je ne voudrais me lier éternellement à une femme aussi capricieuse. Je me sentais enfin libéré !
Le bruit tendre et léger d’un départ.
Elle claqua la porte.
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Message  Ratz19 Mer 8 Déc 2010 - 14:38

(Je suis en haut de page, je peux répondre !)

Merci pour votre temps Marie-Catherine ! Je ne suis pas nécessairement d'accord avec toutes vos remarques, mais plusieurs me sont, effectivement, très pertinentes !
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Message  Invité Mer 8 Déc 2010 - 14:39

Oui, c'est mieux, mieux amené, avec des éléments pour égarer le lecteur, mais c'est quand même terriblement misogyne comme texte.
Et je n'ai pas compris cette phrase, enfin la deuxième partie de la phrase, elle me semble tomber comme un chien dans un jeu de quilles : Je lui ai donc acheté des biscuits chinois et me résignai au divan pendant quelques semaines.

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Message  Sahkti Ven 24 Déc 2010 - 16:15

Je me demande si tu ne confonds pas kitsch et absurde, parce que du kitsch, je n'en vois pas, même dans le second texte, alors que je devine plutôt une tendance à aller vers l'absurde qui n'est pas très aboutie mais potentiellement porteuse de quelque chose de plus fort. Et sur ce point, tu tiens quelque chose de pas mal mais ça ne correspond guère aux consignes données.
Qu'en a dit le prof, d'ailleurs ? Ce serait intéressant de savoir.
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Message  Ratz19 Ven 24 Déc 2010 - 17:02

Qu'en a dit le prof, d'ailleurs ? Ce serait intéressant de savoir.
Voilà le commentaire qu'il m'a donné lorsque je lui ai demandé par courriel ce qu'il pensait de mon texte. Au passage, il m'a donné 80% !

Mon professeur : Tu as écrit une nouvelle très intéressante, d'une indéniable originalité. Ton style est intéressant, MAIS (car il y a toujour un "mais") un peu décousu par endroits. En fait, on dirait que ta nouvelle (ce n'est qu'une impression toute personnelle, et tu peux très bien ne pas être d'accord) manque d'unité, se cherche elle-même, hésite entre le jeu, l'histoire et l'essai. Par exemple, cette partie du début où tu parles très clairement de l’opposition entre divin et merde : ça fait trop « j’expose ici mon point ». C’est comme sorti de l’histoire en soi.
J’avoue aussi que je suis un peu consterné par ta partie sur la boussole, qui donne le titre à la nouvelle. J’aime bien, et en même temps, je ne sais pas si elle est vraiment nécessaire dans ta nouvelle. Mais peut-être que oui. Enfin, j’arrive mal à m’expliquer l’arrêt sur ce choix particulier de cadeau, et, par le fait même, toute la place que cette décision prend dans ta nouvelle. Je me demande si le punch (que j’aime beaucoup) n’aurait pas été mieux servi par un passage plus court, sur un cadeau plus conventionnel (qui aurait donc nécessité moins d’explications).
Sahkti :Je me demande si tu ne confonds pas kitsch et absurde, parce que du kitsch, je n'en vois pas, même dans le second texte, alors que je devine plutôt une tendance à aller vers l'absurde qui n'est pas très aboutie mais potentiellement porteuse de quelque chose de plus fort. Et sur ce point, tu tiens quelque chose de pas mal mais ça ne correspond guère aux consignes données.
En fait, l'absurde était la façon d'amener le kitsch dans un deuxième degré, car il était clairement énoncé dans les consignes qu'il ne fallait pas un kitsch au premier degré. Je ne crois pas que le kitsch est absent de ma nouvelle, mais ce que je regrette le plus (après avoir lu Kundera et relu ma nouvelle) c'est plutôt la surface sur laquelle ma nouvelle s'est contentée. J'aurais pu amener le kitsch comme valeur plus encrée chez la femme et amener le problème d'une façon un peu plus existentielle chez mon personnage principal. On y aurait vu plus facilement et plus clairement la problématique du kitsch de cette façon.
Ratz19
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