Désastre
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Désastre
Désastre
L’ombre des hommes est assise sur les marches. Poussières d’enfants incrustées dans les pierres.
Effroi.
L’Ave Maria résonne encore entre les voûtes effondrées. Le chœur s’échoue dans l’abside atrophiée.
Il pleut.
L’humain n’est plus, ses dieux sont morts.
Je pleure.
Une aile d’éphémère dépose ses fragiles nervures au creux de l’océan. La paillette se dissout dans la boue irisée et stérile.
Minuscule halètement.
Avant, dansaient les orques, fibrillaient les méduses, dormaient les conques de nacre ferme. Même le vent qui souffle n’a plus rien de putride. Il est froid, sulfureux, métallique.
Odieux.
La mer n’est plus.
J’ai mal.
Sur le sable, dans la verticalité des falaises, l’arrondi des granits, le chaos des avalanches, des flaques d’asphalte rampent. Lentement. Leur viscosité a des reflets verts.
Je délire.
Enfin.
Au plus profond d’une grotte, un scorpion jaillit d’une fissure.
Je reprends vie.
L’ombre des hommes est assise sur les marches. Poussières d’enfants incrustées dans les pierres.
Effroi.
L’Ave Maria résonne encore entre les voûtes effondrées. Le chœur s’échoue dans l’abside atrophiée.
Il pleut.
L’humain n’est plus, ses dieux sont morts.
Je pleure.
Une aile d’éphémère dépose ses fragiles nervures au creux de l’océan. La paillette se dissout dans la boue irisée et stérile.
Minuscule halètement.
Avant, dansaient les orques, fibrillaient les méduses, dormaient les conques de nacre ferme. Même le vent qui souffle n’a plus rien de putride. Il est froid, sulfureux, métallique.
Odieux.
La mer n’est plus.
J’ai mal.
Sur le sable, dans la verticalité des falaises, l’arrondi des granits, le chaos des avalanches, des flaques d’asphalte rampent. Lentement. Leur viscosité a des reflets verts.
Je délire.
Enfin.
Au plus profond d’une grotte, un scorpion jaillit d’une fissure.
Je reprends vie.
Re: Désastre
J'aime beaucoup à partir de "Une aile d’éphémère" (les phrases longues gagneraient peut-être à être un poil plus dépouillées). Avant, non, c'est trop évident à mon goût, gnangnan.
"Même le vent qui souffle n’a plus rien de putride. Il est froid, sulfureux, métallique." : de l'allure !
"Même le vent qui souffle n’a plus rien de putride. Il est froid, sulfureux, métallique." : de l'allure !
Procuste- Nombre de messages : 482
Age : 61
Localisation : œ Œ ç Ç à À é É è È æ Æ ù Ù â  ê Ê î Î ô Ô û Û ä Ä ë Ë ï Ï ö Ö ü Ü – —
Date d'inscription : 16/10/2010
Re: Désastre
Et bien moi, j'ai particulièrement aimé les premier vers, comme quoi... Notamment : "L’humain n’est plus, ses dieux sont morts", qui ponctue très bien ce début.
Ensuite, de très belles images. Le scorpion m'a beaucoup surpris, je ne sais pas si en bien ou en mal
Ensuite, de très belles images. Le scorpion m'a beaucoup surpris, je ne sais pas si en bien ou en mal
Invité- Invité
Re: Désastre
Même si le vocabulaire donne à mon goût trop l'impression d'être travaillé, j'aime la progression du texte, et cette ambiance de fin du monde, fantastique et menaçante. Un bon texte, dirais-je.
Invité- Invité
Re: Désastre
Il me semble que le titre est en contradiction avec le déroulement de ce beau poème. Ce cheminement depuis l'Eglise, berceau des croyances jusqu'à l'océan, berceau de la Vie.
J'ai particulièrement aimé le passage :
""""Sur le sable, dans la verticalité des falaises, l’arrondi des granits, le chaos des avalanches, des flaques d’asphalte rampent. Lentement. Leur viscosité a des reflets verts.""""
J'ai particulièrement aimé le passage :
""""Sur le sable, dans la verticalité des falaises, l’arrondi des granits, le chaos des avalanches, des flaques d’asphalte rampent. Lentement. Leur viscosité a des reflets verts.""""
Invité- Invité
Re: Désastre
Merci de vos retours.
C'est intéressant de voir que chaque lecteur à des préférences différentes.
Juste, peut-être, Easter et Procuste qui se rejoignent sur quelque chose dans les phrases qui ne sonne pas tout à fait juste.
Eclaircie, désolée, je ne vois pas la contradiction entre le titre et le texte : plus rien ne vit (sauf un scorpion), "désastre" me paraît approprié.
Vincent, qu'est-ce qui te surprend ? Qu'il reste de la vie ou que ce soit un scorpion (animal réputé survivre aux catastrophes nucléaires) ?
C'est intéressant de voir que chaque lecteur à des préférences différentes.
Juste, peut-être, Easter et Procuste qui se rejoignent sur quelque chose dans les phrases qui ne sonne pas tout à fait juste.
Eclaircie, désolée, je ne vois pas la contradiction entre le titre et le texte : plus rien ne vit (sauf un scorpion), "désastre" me paraît approprié.
Vincent, qu'est-ce qui te surprend ? Qu'il reste de la vie ou que ce soit un scorpion (animal réputé survivre aux catastrophes nucléaires) ?
Re: Désastre
De belles images, mais trop apprêtées à mon goût. Je sens, à tort peut-être, une trop grande envie de "faire poétique".
zenobi- Nombre de messages : 892
Age : 53
Date d'inscription : 03/09/2010
Re: Désastre
Il y a peut-être une densité d'images par moments trop présente et qui ressemble à une volonté de faire de l'effet mais je ne sais si c'est volontaire; je ne le pense pas et le découpage me confirme cette impression; c'est sans doute là que ça coince un peu, dans les aérations et les retours à la ligne. Cela donne un effet de ci de là emprunté qui ne met pas suffisamment en valeur ce beau texte dont j'apprécie grandement le fil conducteur et le message qui le traverse. Une progression intéressante et bien menée avec des tableaux forts qui donnent corps à tout cela.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Désastre
Bizarrement, j'ai du mal avec l'apparition du scorpion,
mais je pense que c'est l'effet symbolique qui me refroidit, si j'ose dire...
Alors que, probablement (détrompez-moi si nécessaire), il n'y a aucun effet symbolique recherché :
après une explosion nucléaire, les scorpions sont les rares animaux à survivre,
et auraient donc une espérance de survie supérieure à toutes les autres espèces...
Cette présence aurait donc une légitimité toute scientifique !
mais je pense que c'est l'effet symbolique qui me refroidit, si j'ose dire...
Alors que, probablement (détrompez-moi si nécessaire), il n'y a aucun effet symbolique recherché :
après une explosion nucléaire, les scorpions sont les rares animaux à survivre,
et auraient donc une espérance de survie supérieure à toutes les autres espèces...
Cette présence aurait donc une légitimité toute scientifique !
Celeron02- Nombre de messages : 713
Age : 51
Localisation : St-Quentin
Date d'inscription : 19/12/2009
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