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Rockriders

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Message  Jano Lun 6 Déc 2010 - 14:57

Laissez moi vous conter le périple de deux valeureux cyclistes parcourant les terres farouches de l'Espagne. Rien ne leur plaisait autant que ces incursions ibériques où l'immensité des lieux, couplée à une faible densité humaine, leur assurait des parcours remarquables au sein d'une nature préservée.
Ce jour-là, ce fut dans une région du Haut-Aragon qu'ils décidèrent d'assouvir leur passion. Une étude minutieuse de la carte leur avait montré un itinéraire prometteur au terminus duquel se trouvait apparemment un village abandonné. Tout ce qu'il fallait pour ravir ces deux adeptes de Vélo Tout Terrain car précisément, c'était ce genre de pratique qu'ils affectionnaient entre toutes. Ce vélo passe-partout offre de nombreux avantages dont le plus conséquent est d'atteindre des endroits inaccessibles aux engins motorisés, gage de calme et de fusion avec l'environnement.

Partis dans la nuit, nos amis arrivèrent au lever du jour sur les contreforts d'une sierra isolée dominant d'immenses plaines céréalières. Enthousiasmés à la vue du massif nimbé de brouillard qui les attendait, ils s'empressèrent de détacher leurs montures d'acier. Tout en évoquant des considérations techniques, ils s'harnachèrent de pieds en cap, guerriers multicolores prêts à en découdre avec le relief espagnol.
Le départ donné par le claquement sec des pédales automatiques, ils s'élancèrent dans des gerbes rageuses de gravillons à l'assaut d'une randonnée qui s'annonçait coriace.
A son début, la piste traversait une épaisse forêt de sapins exhalant des odeurs de résine et d'humus. Le murmure d'un ruisseau en contrebas accompagnait le silence des futaies, bientôt percé par les puissantes trilles des pinsons saluant l'apparition du soleil.
Profitant d'un faible dénivelé, nos amis discutèrent de choses et d'autres, remplis d'une bonne humeur que vivifiait la fraîcheur du matin.
Dès que la piste commença à prendre une déclinaison sévère, les paroles se firent plus rares, chacun économisant son souffle pour trouver un bon rythme. Lors de leur dernière confrontation, Marc avait pris le dessus et laissé son ami une bonne cinquantaine de mètres derrière. Julien en avait pris ombrage et s'était juré de prendre sa revanche, éclatante si possible pour laver l'affront. Bons camarades dans la vie mais rudes compétiteurs ne se faisant aucun cadeau sur un vélo ! Aussi Julien colla-t-il la roue arrière de Marc, se promettant une attaque décisive au moment propice.

Mollets saillants, les coups de pédales se firent plus incisifs, les trajectoires plus nerveuses, chacun refusant de céder le moindre pouce de terrain. A la fréquence des passages de chaînes sur les pignons, on comprenait que la lutte avait bel et bien commencé. Haletants, les mains crispées sur le guidon, sautant les ornières comme des cabris, ils avalèrent rapidement les premiers kilomètres. Il n'y eut qu'une intersection pour les forcer à s'arrêter dans le chuintement des freins à disque. Tout en décryptant la carte, ils en profitèrent pour boire et se sustenter en aliments énergétiques. La bonne direction trouvée, ils repartirent de plus belle, gonflés à bloc.
Au détours d'un virage, ils croisèrent un véhicule boueux où des mines patibulaires, chasseurs ou bûcherons, les regardèrent avec perplexité. Ce fut l'unique rencontre de la journée.
Marc restait devant, mais un léger coup de fatigue laissait la place à un Julien revanchard qui se mettait alors à appuyer sur les pédales comme un forcené, tant et si bien qu'il s'épuisait rapidement. Du coup, Marc, à l'affut, en profitait pour reprendre aussitôt la tête. Ce chassé-croisé dura jusqu'au sortir de la forêt quand, parvenus aux pelouses d'altitude, ils commencèrent à accuser tous les deux un sérieux coup de pompe. Là, plus de bagarre mais de la résistance, terrible, douloureuse, où les volontés luttaient pour faire avancer des organismes rudement éprouvés. L'enjeu n'étant plus de finir premier mais d'arriver au bout, d'éviter la honte suprême pour un cycliste de poser pied à terre. Le fait est qu'ils avaient grandement sous-estimé la longueur du parcours et qu'ils en étaient maintenant réduits à piocher dans leurs réserves. Tandis que la piste, cruelle, continuait inlassablement de monter vers les sommets.

Le cœur battant à tout rompre, la respiration saccadée, les jambes lourdes, ils continuèrent de progresser sous le regard nonchalant de quelques vaches. Chacun s'observait à la dérobée, espérant de l'autre une défaillance fatale qui leur permettrait d'arrêter cette souffrance physique. Mais non, trop orgueilleux pour lâcher prise ! C'est au contraire à grand renfort de jurons qu'ils tentèrent de se motiver, pestant aussi contre ce trajet qui n'en finissait pas. Le paysage était pourtant devenu de toute beauté. L'ombre de la forêt avait cédé la place à un moutonnement de collines à l'herbe rase, constellée de fleurs aux couleurs vives. Ici et là émergeaient des amas de rocs, sentinelles minérales devançant le pic vers lequel se dirigeait péniblement les deux vététistes.
Enfin, au bout d'une longue ligne droite encadrée de murets aux pierres sèches, ils distinguèrent le village juché sur un promontoire. La perspective de terminer bientôt leur calvaire décupla ce qui leur restait d'énergie et ils jetèrent leurs dernières forces dans le sprint final. Changeant brutalement de braquet, ils s'élancèrent les dents serrées tels des fous furieux. Malgré l'épuisement, Julien se dressa sur ses pédales pour gagner en puissance, au coude à coude avec Marc qui, tête baissée, fonçait sans regarder devant lui. Duel implacable sous le soleil espagnol, salué par le seul crissement des cigales.
C'est finalement Marc qui déboula le premier sur la place du village, écrasant les freins dans un nuage de poussière. Victorieux une fois de plus mais talonné de très près par un Julien à l'agonie.
Affalés sur les guidons, il n'y eut aucun mot échangé durant plusieurs minutes. Marc ôta son casque et, beau joueur, vint claquer la paume de son ami contre la sienne avant une franche accolade. Exténués mais euphoriques, ils se repassèrent les moments forts de l'ascension dans de grands éclats de rire.

Autour d'eux les murs rongés par les lierres se taisaient. Il y avait comme une incongruité dans la présence de ces deux hommes, irruption d'un monde moderne en décalage avec l'ambiance de ces lieux.
Sensibles aux vestiges du passé, nos deux amis ne tardèrent pas à visiter ce village fantôme. Parcourant des ruelles jonchées de gravats où s'engouffrait un vent plaintif, ils finirent par se taire, soudain emprunts d'une profonde gravité. C'était toute une histoire révolue qui se lisait à travers les grilles descellées des portails, les intérieurs de maisons rustiques, les toits de granges effondrés sur d'anciennes machines agricoles, la fontaine aujourd'hui tarie qui à l'époque devait être un endroit animé. Ils songèrent à tous ces gens qui vécurent ici, au travail déployé pour subsister sur des terres aussi ingrates, à l'infini courage des hommes pour maîtriser leur environnement.
Leur pérégrination se termina sur les hauteurs du village où l'église, à la façade encore intacte, semblait veiller ce village éteint. Trahit par ses sifflements, un rapace tournoyait lentement au-dessus du clocher.

En bas dans la vallée, la vie continuait.



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Message  Procuste Lun 6 Déc 2010 - 15:30

La toute dernière phrase me paraît de trop... Sinon, vous avez réussi à ne pas m'ennuyer avec un sujet qui, a priori, ne m'intéresse pas du tout. Un bon texte, je pense.

Quelques remarques :
« Laissez-moi (trait d’union) vous conter le périple »
« ils se harnachèrent (« h » aspiré) de pied (et non « pieds ») en cap »
« Au détour (et non « détours ») d'un virage »
« vers lequel se dirigeaient péniblement les deux vététistes »
« ils finirent par se taire, soudain empreints d'une profonde gravité »
« Trahi (et non « Trahit ») par ses sifflements, un rapace tournoyait lentement »
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Message  Rebecca Lun 6 Déc 2010 - 16:37

"où des mines patibulaires, chasseurs ou bûcherons, les regardèrent avec perplexité"

Je ne suis pas sure que ce soit correct d'écrire que des "mines patibulaires les regardent" . Des gens regardent, des yeux regardent mais pas des mines, celles ci n'étant que des attributs des personnes

J'aurai mieux vu " où des chasseurs ou bûcherons, aux mines patibulaires, les regardèrent avec perplexité.

Sinon c'est un texte fort bien écrit mais qui fait un peu documentaire. Pour le rendre plus vivant, il eut fallu, je pense, éliminer le narrateur extérieur et raconter l'histoire du point de vue d'un des protagonistes. Le lecteur se sentirait moins spectateur et plus complice de l'épopée si elle était racontée par Julien ou Marc dont on verrait se dérouler les pensées en même temps que le paysage vu par ses yeux.
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Message  ubikmagic Lun 6 Déc 2010 - 20:12

J'ai lu, trouvé le style correct et efficace. N'étant en rien concerné par le vélo, j'ai quand même enfourché celui-ci et j'ai gravi la côte avec les deux loustics.
Oh je suis bien fatigué à présent. Un bon pastis et ça ira mieux.

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Message  fantaisye Mer 8 Déc 2010 - 12:22

Très technique.
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Message  Ratz19 Mer 8 Déc 2010 - 12:35

Une belle écriture mais sans plus à mon sens. Votre histoire n'amène rien de nouveau ; il n'y a pas d'enjeu ou du moins, comme disait Rebecca, le lecteur ne s'y accroche pas à cause du narrateur absent ; et le monde est trop idéalisé, je m'attendais au minimum à une chute à la fin pour le contraster.
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Message  Jano Mer 8 Déc 2010 - 17:01

J'avais un peu d'appréhension en postant ce texte car je craignais que le sujet ne suscite guère d'intérêt sur un forum littéraire. Pensez-vous, une histoire de vélo ! Le problème, c'est que je ne sais écrire que sur ce que je connais et le VTT c'est ma grande passion.
Finalement je suis plutôt rassuré et je vous en remercie d'autant plus, spécialement à Procuste qui prend toujours la peine de repasser nos textes au crible. Je garde à tous vos précieuses remarques.
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Message  Invité Mer 8 Déc 2010 - 19:12

Impressionnant, les Pyrénées aragonais, n'est-ce pas ? je connais assez bien la zone Jaca-Campfranc, et un peu Ordesa. Et c'est vrai que ça donne une sensation d'immensité, de perdition, avec ces village à moitié abandonnés, très austères, et ces vallées gigantesques où seules poussent les rochers.

Pour ce qui est de ton texte, je l'ai trouvé assez bien écrit, mais il manque un fil conducteur tout de même, une idée forte. Du coup, ça fait un peu trop anecdotique.

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Message  Sahkti Ven 24 Déc 2010 - 16:21

Le vélo, c'est pas mon truc mais ça va, je n'ai pas décroché car il y avait d'autres aspects plaisants. Pourtant, le côté par moments très (trop) documentaire du texte fait courir le risque de lasser le lecteur, car soit ça ne l'intéresse pas et il s'en fiche, soit ça lui plaît mais finit tout de même par trouver que c'est un brin léger comme descriptif. Il y a de jolis paysages, oui; une montagne dure à grimper, oui, des paysans aux mines bizarres, oui... rien de très neuf sous le soleil en fait et ça vaudrait la peine de tenter de donner plus de consistance à certains éléments, plus de relief à cette aventure. La base est là, elle est correcte et mériterait d'être quelque peu bonifiée.
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Message  Vigdys Swamp Dim 2 Jan 2011 - 16:08

J'ai lu ce texte car je possédais un vtt "rockrider", commercialisé par decathlon. Oui, c'est fascinant.
Je ne savais pas à quoi m'attendre mais j'ai tout lu quand même car ce vélo m'a été volé et je pensais découvrir une piste, qui sait ?
Oui, ma vie est une fête.

Bref, ce texte est correctement écrit, mais j'ai eu l'impression de lire la nouvelle gagnante du grand concours organisé par VTT Mag : racontez votre dernière virée entre potes et gagnez une scelle ergonomique ainsi qu'un dérailleur a triple bandes chromé.

Parler de ce qu'on connait, c'est une bonne idée de départ. Maintenant, pour "universaliser" un peu le texte, on aurait pu s'attarder davantage sur la rivalité entre les deux hommes, par exemple, ou simplement semer une embuche cocasse au mileiu d'une descente, ou encore faire en sorte que le village abandonné soit en fait le repaire d'une organisation criminelle top-secrète fabriquant des bonbons haribo contrefaits et que nos deux cyclistes soient retenus en otage ou deviennent passeurs de friandises clandestins, sachant que l'un d'entre-eux se soit fait viré récemment du FBI et trouve ici l'occasion de retrouver grâce auprès de ses anciens employeurs.
Bref, tu vois le genre.
J'aurais aimé qu'il se passe quelque chose, en gros.
Sinon, encore une fois, c'est une écriture solide. Bravo.

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Message  Vigdys Swamp Dim 2 Jan 2011 - 17:41

Marc et Julien se passaient une gourde sur la place de l’église, leurs visages inondés de sueur, haletants sous le soleil encore vif de cette fin d’après-midi. De l’endroit où ils se tenaient, leurs montures calées entre les jambes, les amis profitaient d’une vue d’ensemble de la bourgade.

Les murs se détachaient à peine de la roche environnante, les rues semblaient creusées dans la montagne par un torrent humain aujourd’hui tari, la lumière décroissante se reflétait dans les carreaux brisés encore accrochés aux fenêtres, des affiches lacérées promettaient une corrida vieille de vingt ans. Pas le moindre chat sauvage pour bondir depuis la fontaine muette et surprendre les cyclistes.

- C’est dingue de penser à l’infini courage des hommes pour maitriser leur environnement, lança Marc.
- Tu parles, j’ai aucune brique Wifi, constata Julien en tripotant son I-phone. J’aurais bien modifié mon statut Facebook.
- « Avec mon amant, au milieu de nulle part, prêt à baiser en danseuse contre la façade d’une église romane » suggéra Marc avec une moue mutine.
- Quelque chose comme ça, répondit Julien en laissant tomber son vélo pour mieux se débarrasser de son équipement.

La nuit était déjà tombée quand les sportifs furent réveillés à coups de crosses de fusil, dans les bras l’un de l’autre, étendus sur un tapis de sol vert fluo, sur le parvis de l’édifice religieux.
Une poignée d’hommes mal rasés leur ordonnaient de se lever, les visages hilares gueulaient en espagnol, Marc et Julien se redressèrent, paniqués, dos au mur, mains sur la tête, exhibant leurs anatomies respectives à une dizaine de locaux lourdement armés.
Les cyclistes portaient encore leurs casques, pour une raison obscure.

Un des hommes se détacha de la troupe et s’adressa à eux en anglais.

- Are you talking to me ?
- We’re French, précisa Marc, qui avait passé deux semaines à New York.
- You fucked my WIFE ?
- What ? No. We are from France, the country, no fucking wife of you, we are rockriders, coming in peace and love.

Le chef polyglotte souleva le menton, regarda ses comparses avec l’air de celui qui a compris quelque chose, puis articula vers les cyclistes, avec un accent peu diplomatique :

- Vous, enculés de français ? Maintenant esclaves moi. Mon nom : Juan. Nous autres fabriquent fraise tagada, qualité raisonable, dragibus, bananas, contrebande et compagnie, nous grosses couilles pas plaisanter. Vous grosses pédales, pédaler vite à travers montagne. Sacoches pleines de confiseries presque véritables, enfants pas chercher à comprendre. Moins cher… Business. C’est d’accord, mesdames et messieurs ?

Ce n’était qu’une question rhétorique. Marc et Julien furent enfermés dans les anciennes écuries, et nourris quotidiennement avec du Red Bull et des fruits secs.
Ils étaient envoyés en mission à tour de rôle. Celui qui partait savait que son compagnon serait accroché par les testicules au clocher de l’église, si jamais il ne livrait pas selon les délais établis.

La junte organisait une contrebande très lucrative de confiseries empoisonnées. Chaque bonbon contenait une dose considérable de Bendylatride de Fulmin, une molécule hybride confectionnée par le prix Nobel de chimie, Marcelo Del Tores, agissant sur les fonctions cognitives du sujet, provoquant une envie irrépressible d’écouter La Lambada, un vieux tube oublié dont l’auteur original n’était autre que Juan, le polyglotte éclairé, chef de l’organisation clandestine ayant pris possession du petit village abandonné si pittoresque.
Grâce au signalement dudit village sur les cartes livrées par l’office du tourisme de Perpignan (complice) à tous les adeptes de VTT, les anciennes écuries furent vite pleines de jeunes coureurs aux mollets gaillards. Le réseau s’élargit rapidement, les bonbons truqués se propagèrent rapidement sur le marché international et quelques partouzes vinrent agrémenter le triste quotidien des détenus.

Jusqu’au jour où Marc convoqua tous ses compagnons d’infortune, lors d’une réunion secrète, un soir de lune noire, où tous les espagnols étaient saouls, juste après la finale de la coupe du monde de football, pas con le Marc :

- Camarades Rockriders, l’heure est venue, il me semble, de tomber les masques. Je suis en relation étroite avec le FBI, depuis le début de cette affaire.

Murmures dans l’assemblée. Canettes de Red Bull qu’on froisse nerveusement entre ses mains.

- Mais enfin, qu’est-ce que c’est que cette histoire encore ? interrogea Julien.
- Je m’excuse auprès de toi, mais j’ai toujours su où je mettais les pieds en t’accompagnant dans cette excursion cycliste.
- Comment as-tu pu ? Salope.
- La raison d’état, Julien. La raison d’état… Bref, faut pas vous flipper pour rien, Jack Bauer est sur le coup, la cavalerie va pas tarder à débarquer, ils ont nos coordonnées GPS, ça va envoyer du pâté d’ici peu. Nos ravisseurs avaient presque réussi leur coup : 47 remix de la lambada ont déjà inondé le marché du disque, alors que nous ne sommes qu’au mois de décembre. Je vous laisse imaginer le bordel cet été. Mais grâce à votre dévouement passif et votre passion pour les randonnées cycl…

Marc n’eut pas le temps de terminer son discours. Les troupes aéroportées profitaient de l’endormissement du camp pour remballer leurs parachutes et sectionner les aortes avinées de tous les malfrats vautrés à travers les ruelles du village.

L’ours Haribo en personne décapita le général Juan à l’aide d’une cuillère émoussée. Cela lui prit sept jours.

Marc fut promu adjudant-chef.

Julien pratique toujours le VTT, mais sans jamais quitter les voies autoroutières à présent.

Aucun animal n’a été bléssé au cours de cette histoire.

La Lambada se classe à la 1547855211ème place du Top 50.
On l’écoute tout de même encore, lors de certains mariages juifs.

Vigdys Swamp

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Message  Jano Lun 3 Jan 2011 - 10:14

Excellent, c'est du détournement de haute volée ! Style à améliorer mais humour ravageur. Ca sent la bonne déconnade typique de vététistes chargés au Red Bull et lancés à donf dans une descente de la mort.
Je commençais à désespérer de trouver un connaisseur, alors bienvenue à toi sur Vos Ecrits !
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Message  midnightrambler Lun 3 Jan 2011 - 23:16

Bonsoir,

Pas connaisseur du tout ... alors je passe ...

Amicalement,
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Message  Aoshi Lun 10 Jan 2011 - 11:49

Je me demandais où voulait en venir ce texte.
C'est bizarre parce qu'écrire sur le VTT ne me serait jamais venu à l'esprit, lire des textes dessus non plus, mais vous avez quelque chose au-delà de l'écriture vive qui sait garder le lecteur dans la course et l'intéresser. Les descriptions sont justes, ce n'est pas ennuyeux, un bon texte.
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