Noël

[mir0ir0bscur]

Noël approche. Les villes s'illuminent. Une ambiance de fête s'installe. On décore le sapin, la maison de guirlandes qu'on accroche, qui accrochent la lumière, les sourires.
Dans les jardins, sur les façades fleurissent rennes et pères Noël. On fait des projets. Réunion de famille, se retrouver pour partager le plaisir d'être ensemble, les souvenirs d'enfance et semer ceux qui seront, demain, les souvenirs de nos enfants. Qui ne se souvient pas du père Noël bedonnant venu distribuer des friandises à l'école, du jour de Noël où chacun se précipite pour voir ce qu'il y a au pied du sapin, de la crèche ou devant la cheminée ? Des papiers qui jonchent le sol et des enfants hilares devant leurs cadeaux ?
Moi.
Je cherche au fond de ma mémoire.
Rien.
Noël après Noël, s'effacent les souvenirs. Quelques rires, des images qui comme des flammes vacillent. Etait-ce l'année dernière ou bien il y a dix ans ? Enfant il y avait bien un sapin ?
Sûrement.
Ne te souviens-tu pas de ce père Noël sur son âne ?
Non.
Cherches encore ! On n'oublie pas tous les Noëls d'une vie !
Pourquoi pas ?
Pourtant il y a presque un souvenir, comme un fantôme...
Des enfants, un couloir, des rires, des glissades, des jeux, des pleurs, l'horreur, la nuit, l'oubli.

[Ratz19]

Au début, j'avais peur que ce ne soit qu'un simple texte anecdotique heureux, mais finalement vous m'avez pris avec l'enjeu de la fin. Par contre, bien que j'aime bien la fin elliptique, l'histoire l'est peut-être un peu trop. J'aurais aimé quelque chose d'un peu plus étoffé, il y a sujet à le faire.

[Procuste]

Je suis d'accord avec Ratz19 : vous avez voulu faire elliptique et percutant, me semble-t-il, mais là je n'ai rien à quoi m'accrocher pour me représenter quelque chose... Et puis le texte est déséquilibré, je trouve, presque tout est consacré à des gnagnateries sur Noël, le changement d'ambiance n'a pas le temps de s'installer.

Une remarque :
« Cherche (et non « Cherches ») encore ! On n'oublie pas »

[ubikmagic]

Curieux contraste, voire déséquilibre, entre le début, illustré, et la suite, quasiment abstraite. Dommage. Il aurait fallu pondérer en ce sens.

A titre d'exemple, voir mon texte "Un Noël 1928", qui donne un aperçu de ce que peut être un Noël qui s'embourbe.
Je ne dis pas ça pour le faire remonter ( même si remontées il y a dans mon texte, en passant ), mais tu peux le lire juste pour te faire une idée. Je ne me donne pas en modèle, attention. Juste un exemple, et je pense qu'ici ça doit abonder, pour peu qu'on prenne la peine de chercher.

Bien à toi,

Ubik.

[mir0ir0bscur]

Difficile d'écrire lorsque le black out est total !
J'ai essayé car comme vous il me semblait que la deuxième partie était trop courte.


Noël approche. Les villes s'illuminent. Une ambiance de fête s'installe. On décore le sapin, la maison de guirlandes qu'on accroche, qui accrochent la lumière, les sourires.
Dans les jardins, sur les façades fleurissent rennes et pères Noël. On fait des projets. Réunion de famille, se retrouver pour partager le plaisir d'être ensemble, les souvenirs d'enfance et semer ceux qui seront, demain, les souvenirs de nos enfants. Qui ne se souvient pas du père Noël bedonnant venu distribuer des friandises à l'école, du jour de Noël où chacun se précipite pour voir ce qu'il y a au pied du sapin, de la crèche ou devant la cheminée ? Des papiers qui jonchent le sol et des enfants hilares devant leurs cadeaux ?
Moi.
Je cherche au fond de ma mémoire.
Rien.
Noël après Noël, s'effacent les souvenirs. Quelques rires, des images qui comme des flammes vacillent. Etait-ce l'année dernière ou bien il y a dix ans ? Enfant il y avait bien un sapin ?
Sûrement.
Ne te souviens-tu pas de ce père Noël sur son âne ?
Non.
Cherche encore ! On n'oublie pas tous les Noëls d'une vie !
Pourquoi pas ?
De quoi devrais-je me souvenir ? Des sapins ? Ils sont tous pareils. Grands ou petits, il y a des guirlandes, fanfreluches brillantes ou lumières exubérantes, rien qui ne soit mémorable. La crèche, elle, l’est. Mais je sais juste que d’année en année elle est devenue gigantesque, un véritable monument. Elle n’a rien d’un souvenir.
J’essaie de me remémorer à 5 ans. Quelques bribes sont encore accrochées dans ma mémoire. Je trie… point de Noël.
A 10 ans, alors ?
A 10 ans, il y a le maître d’école, les vacances en famille, les cousins, mais décembre et le père Noël se sont envolés.
A 15 ans, à 20 ans toujours plus de souvenirs. Une St Nicolas, heureuse, dans une autre famille que la mienne. Des enfants souriants, des cadeaux échangés, un bonheur partagé et puis Noël en famille… Oublié.
Je cherche encore, plus près. Les enfants, les miens, ouvrant leurs cadeaux, d’autres enfants, leurs cousins, leurs rires. Souvenirs incertains, chancelants, soutenus, entretenus par des photos.
Pourtant il y a presque un souvenir, comme un fantôme qui se dessine dans la brume mais qui s’efface dès que je tente de le saisir.
Des enfants, un couloir, des rires, des glissades, des jeux, des pleurs, l'horreur, la nuit, l'oubli.
Je ne veux pas me souvenir.

[mir0ir0bscur]

Merci Ubik pour l'exemple.
Je le lirais plus tard. Noël ne s'embourbe pas, il disparait !

Bien à toi.

[Procuste]

J'ai relu la fin... effectivement, c'est peit-être plus étoffé ainsi, le suspense monte jusqu'à l'absence de révélation.

[Ratz19]

Oui, c'est mieux. On a ainsi le temps de comprendre l'histoire et la chute devient plus percutante.

[Invité]

Je n'ai lu que la seconde mouture. Si effectivement je comprends bien cette impression de Noël et d'enfance oubliée (j'ai le même sentiment en repensant à mes nöels d'enfance : rien), en revanche j'ai trouvé le texte un peu superficiel et écrit sur un ton trop neutre à mon goût.

[Invité]

Autant le premier est court et sec, autant l'énumération des âges successifs dans le deuxième me paraît un peu artificielle. Il doit être possible de faire passer la dualité souvenirs/absence de souvenirs (de Noël) sans énumérer les années. J'aime la fin, avec ce souvenir fantôme insaisissable.

[elea]

La fin est belle par tout ce qu’elle laisse entrevoir sur la raison de cette perte de souvenirs.

Dans la première version il n’y a pas d’évolution entre le constat de la perte de souvenir et la fin abrupte.
Dans la seconde on s’installe plus dans ce qu’il peut y avoir de gênant à cette absence de souvenirs et le contraste entre une sorte de constat froid et l'émotion brute de la fin, équilibre l'ensemble.

[Borée]

Cette période est à amplitude affective très forte. Elle n'est pas toujours porteuse de cadeaux.
La deuxième version me semble, en effet, plus élaborée.

[mir0ir0bscur]

Merci pour vos commentaires.

Vincent M, j'aurais voulu un ton moins neutre, mais ou il y a trop d'émotion et pas de mots, ou les mots et pas d'émotion.
Texte écrit peut-être un peu trop rapidement. A retravailler... lorsque noël sera oublié !

[Sahkti]

La première version est peut-être un brin trop concise, même si efficace. La seconde version me parle beaucoup moins, en revanche, car je la trouve forcée sur le trait, avec un besoin de vouloir absolument ajouter des préicions sur base des commentaires formulées sans pour autant réellement ressentir ces détails supplémentaires et, dès lors, ça manque pas mal d'âme, ça en serait presque plaintif. Un juste mélange entre les deux serait donc à mettre au point, avec une préférence pour le davantage épuré, comme dans la première version.

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