À l'aube du désir

[Jano]

Comme souvent de bon matin,
Le mont accusateur des draps
Révèle l'infâme présence,

L'orgueil du désir masculin
N'en dit que trop sur son état,
Impatient de jouer la romance,

Ardemment tendu vers les cieux,
Gorgé de soupirs oniriques,
L'affamé réclame son maître,

Lequel enfin ouvre les yeux,
Glisse vers sa femme érotique,
Pour discrètement lui soumettre.

[Procuste]

Amusant, sans plus pour moi. J'ai un peu de mal à imaginer une bite gorgée de soupirs oniriques.

[Invité]

Comme quoi la poésie est partout dissimulée. Il fallait savoir ne pas être craignos sur ce coup. J'ai apprécié, c'est marrant sans être jouissif.

[mitsouko]

sous le chapiteau du désir je m'attendais à un cirque plus amusant.....

l'idée saugrenue et originale aurait demandé un traitement plus décalé.....enfin pour moi

[Jean]

Ah ah ! Excellent ! Moi j'adore, c'est très drôle et le vocabulaire lyrique employé accentue l'ironie de la chose.

[Celeron02]

je crois qu'il y a tout simplement certaines réalités qui ne sont pas poétiques...
ni même littéraires
(avis personnel, obviously)

[Invité]

plein d'humour en tout cas.

l'infâme prend une ampleur caverneuse !

[jfmoods]

J'aime beaucoup, notamment le très imagé "mont accusateur des draps". Le thème me donne forcément envie de relire certains passages de...

[Jano]

Voilà une excellente façon jfmoods de faire sortir les renards des bois. Leur exhumer quelques vieilles denrées ! Ça m'a fait bizarre de relire cette poésie perdue dans un coin de mon PC, je lui vois mieux ses défauts mais aussi ses qualités. Un grand merci.
Je pense que je vais revenir sur le site, disons plus souvent .

[joe-joe]

Personnellement, je choisirais l'effacement, pour ce texte.

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< Veuillez éviter ce type de provocations lapidaires, s'il vous plaît.
La Modération. >

[Pussicat]

comme jfmoods, "Le mont accusateur des draps..." m'a fait sourire...
quel bonheur la bandaison nocturne ou matinale !
phénomène incontrôlé...

un petit conseil jano : l'humour !
pourquoi n'as-tu pas brodé sur ce thème, style Brassens ou autre... un petit texte bourré d'humour, de jeux de mots... cela aurait été plus sympa à lire... et à écrire )))))))))

[Legone]

Pas plu du tout, du tout :o( Mais bon ce n'est que mon avis

[seyne]

moi j'ai bien aimé, j'ai senti de l'humour genre-pince-sans-rire, celui que je préfère ("infâme", "romance"), et puis cette représentation du désir comme une bête familière, accompagnatrice de son maître un peu dépassé, réclamant comme le ferait un petit chien sa pâtée du matin. J'ai pensé à la chanson de Nougaro :
"Alors à minuit moi je mange
D'la femme avec mon bec tendu
Je la mange comme on se venge
D'être un ange trop mal foutu".

Et puis je ne sais pas si c'est volontaire, le dernier vers ne demande qu'à être transformé de façon nettement moins élégante et ça m'a bien fait rire.

[joe-joe]

Personnellement, je choisirais l'effacement, pour ce texte.

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< Veuillez éviter ce type de provocations lapidaires, s'il vous plaît.
La Modération. >

On me reproche d’avoir été lapidaire, alors que, justement, je voulais éviter la lapidation.
Que dire de positif de ce texte ? L’auteur sait compter jusque huit (8).
Honnêtement, je ne trouve rien d’autre.
C’est lourd et gras comme un rire de sous-of au bal du 14 juillet et, de plus, sans cohérence interne.
En vrac :
En quoi l’érection est-elle une « infâme présence » ?
Rythmiquement, et conséquemment d’un point de vue sonore, le v.3 est affreux, en raison des accents de groupe.
Les v4 et 5 me semblent fort sibyllins. L’orgueil du désir masculin n’en dit que trop [et pourquoi trop ?] sur son état. L’état de qui ? Le sien ?
Gorgé de « soupirs » oniriques… ? Puis l’homme « glisse » ? Pourquoi discrètement, etc.
Non, vraiment, j’ai beau chercher, je trouve l’ensemble lourd, pas érotique pour deux sous- sur un pareil sujet ! et par ailleurs inquiétant pour ce qui est de la psychologie de l’auteur.
Un seul conseil, sur ce thème, lire Moravia, « moi et lui ».

[jfmoods]

joe-joe a écrit :

"Un seul conseil, sur ce thème, lire Moravia, "moi et lui"."

J'ai bien envie de te retourner le conseil. Si tu l'as effectivement lu, tu n'as pas dû t'amuser beaucoup.

Quant à "l'infâme présence", elle dénote ce double regard sur le désir qui rend notre condition d'homme si comique. Il y a moi ("son maître") et il y a lui ("L'affamé"), l'orgueilleux par excellence. On voit bien lequel aura raison de l'autre dans ce rapport de forces, dans ce combat par nature inégal. Dans un contexte aussi prosaïque, l'expression "jouer la romance" est assez délectable.

Bergson l'a écrit avec une grande clarté : "du mécanique plaqué sur du vivant".

Quant à savoir su cette réalité-là, si triviale, est poétique, je dis oui, cent fois oui. La gigantesque farce de Moravia, qui part de la condition de l'artiste mais dans laquelle le reste des hommes "civilisés" pourra aisément se retrouver, constitue un pur moment de délectation, un jeu de massacre particulièrement jubilatoire.

[joe-joe]

Un seul conseil, sur ce thème, lire Moravia, "moi et lui".

« J'ai bien envie de te retourner le conseil. Si tu l'as effectivement lu, tu n'as pas dû t'amuser beaucoup. »

Souffririez-vous de quelques difficultés de compréhension ? Quand on conseille une lecture, d’un roman, qui plus est, généralement, voyez-vous (je vais pas à pas, ça vous va ?), c’est qu’on a pris plaisir à lire ce livre.
Donc, oui, j’ai ri en lisant Moravia- même si ce livre est loin d’être mon préféré de l’auteur.


« Quant à "l'infâme présence", elle dénote ce double regard sur le désir qui rend notre condition d'homme si comique. Il y a moi ("son maître") et il y a lui ("L'affamé"), l'orgueilleux par excellence. On voit bien lequel aura raison de l'autre dans ce rapport de forces, dans ce combat par nature inégal. Dans un contexte aussi prosaïque, l'expression "jouer la romance" est assez délectable. »
Morale des esclaves, honte de soi, honte du désir. Non, gardez vos angoisses morales petites bourgeoises dans votre besace, je ne suis pas preneur.

Bergson l'a écrit avec une grande clarté : "du mécanique plaqué sur du vivant".
Effectivement et, ici, l’effet comique viendrait de l’incongruité de cette citation. Mais c’est bien, vous avez réussi à en placer une. La prochaine fois, ce sera peut-être à bon escient ?

Honnêtement, à quel lecteur digne de ce nom pourrez-vous faire croire que ce texte-ci a le moindre intérêt ?

[Arielle]

Honnêtement, à quel lecteur digne de ce nom pourrez-vous faire croire que ce texte-ci a le moindre intérêt ?

Suis pas lecteur mais lectrice, Joe-joe, et j'avoue que ce texte m'amuse ...c'est mal ?
Juste ce dernier vers que j'aurais aimé plus direct mais les enfants ne sont pas couchés, vous avez raison !

[joe-joe]

"mal", non.
Juste regrettable.
Ceci dit, vous parlez d'amusement, ce qui renvoie le texte à une catégorie mineure.
Vous fournissez la preuve, à mes yeux, que les plus grands talents ont parfois mauvaise vue... à moins qu'ils ne soient tout bonnement trop gentils.


(Je découvre que les guillemets ne sont pas français ! Arrgh : Serais-je sur un site de l'anti-France ?)

[joe-joe]

Excusez-moi monsieur Jano, et vous aussi, la modération, et je ne voudrais pas oublier les lecteurs inombrables que j'ai choquée.
Oui, monsieur Jano a raison, j'ai éter choquer par l'inpudeur du texte, ça à remuer en moi des choses teribles. De mon enfance. C'est pour. ça que j'ai dit que je n'ai pas aimer, mais en fait, c'est très beau.
Pardon encore.

---

< Dont acte ?
LM. >

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