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Bisoubisoubisoucaca

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Jano
Calvin
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Message  Calvin Ven 17 Déc 2010 - 11:14

Je suis comme une fille aux yeux craquelés.
Je sais des rivages qui ne se bordent que pour minuit, aux arbres couchés, comme l’ivresse d'un festin. Je sais des pages où les caractères dessinent des visages de bile. J’ai vu des filles, aux plaintes languides, pour repeindre les murs de leur souffre mais
Le vin
Lui aussi
Prend l’odeur du sang.
Parfois.
Il y a des soleils qui moisissent aux murs et y tombent comme des eschares pourries. Je sais de ces phrases qui ne s’articulent pas, qui craquent sous la dent à mesure qu’on les prononce, ces gestes qui semblent détourner les flèches pour en rider la trajectoire, et
Le sang
Parfois
Goûte un bout de ciel.
J’ai des mots, des mots, des mots, comme des mensonges, je ne peux pas m’arrêter, je ne peux pas m’arrêter, je t’ai vu couché sur cette plage secouée d’embruns et tu y prenais goût. Je t’ai vu te laisser mourir sur des mains qui se ployaient comme une couronne funéraire, et je t’ai vu embrasser ton lit comme un tertre et n’y pas bouger. J’ai vu des nuages qui s’amassaient autour de toi pour faire une couverture d’intempéries. Et derrière moi il y a l’étroitesse du tombeau. Il y a des caresses de mains petites, des pudeurs d’enfants arrachées à la mort. Il y a des cavalcades de chevaux fous, des éclairs de Seigneur lustré d’une peau de chamois, des lie-de-vin, mensonge rosés, outrés, des flots de pampre qui forment des lits. J’ai vu des amants s’aimer dans la bile et j’ai vu la bile les étouffer.
J’ai vu, des clairières calcinées comme une vérité sur un mensonge. J’ai vu des hommes qui peignaient au ciel toute la pourriture de la mer : c’était leur métier. J’ai vu des langues qui dansaient, et j’ai vu des serpents mordre nos corps, j’ai vu, j’ai vu des sexes de femmes s’ouvrir comme s’ouvrent les églises : sentencieusement. J’ai vu, des hommes qui par amour ne respectaient rien, et j’ai connu ces cœurs que l’on piétine « pour le devoir ». Je sais derrière chaque onde le corps de musique qui ne demande qu’à s’éteindre. Ces hanches trop molles prêtes à gonfler, ces visages putréfiés à la moindre parole sous leurs poids de rancunes. Il y a des haines qui dessinent des masques pour ne pas voir l’indécence d’une pauvreté. D’une pauvreté d’esprit qui serait notre dette la plus chère : en sortant de l’utérus c’est le premier cri plutôt que le premier refus. Et dans le réel j’ai vu tous ces hommes qui ne comprennent pas que leur désir ne leur impose plus qu’une vision. J’ai vu des hommes mourir sous les spasmes du silence. Il y a des couvents pour la sincérité, et des parures de toute sorte, il y a des gens qui disent : « on devrait déshabiller les nonnes» ; il y a, une prison pour chaque cri, une impasse pour les incompréhensions, des culs-de-bouteilles pour les soifs et des tessons pour les faims ; il y a, des ciels pleins de vengeances qui menacent de s’effondrer sur les songes, des langages craquelés et des fleurs aux pieds de merde, aux corolles de soie. Il y a des femmes qui ont très soif. Il y a, des faims, qui ne durent pas.
Suffit.
Je meurs ici.
Qu'on me conduise à demain et à son petit goût de mort. il y a des portes qui s'entrouvrent et ne laissent échapper qu'une lumière ; ah lumière, indécente lumière, sein trop ample, cachez moi cette chair qui déshabille tout mes songes. Je veux le noir, je veux la nuit, l'ignorance, les soucis, le refus. Je ne veux ni de mémoire ni de conscience. Je veux vivre dans les serrures et qu'une clef de vérité me pénètre, allez ! A moi les chiens les pourris la mort la misère le dégoût. A moi les canailles l'invraisemblance la nullité la platitude le banal. A moi le monde le monde le monde les gens; à moi les choses de nudité sous l'effet de leur parure trop commune. A moi les robinets secs les vieilles chiottes la merde-au-goût la misère la connerie les longues plaintes les remords la prêtraille l'insouciance le soleil les plages le repos la mort. A moi le rêve le sommeil les mensonges les lunettes les portes les chansons de demain. A moi l'acuité d'une vue. A moi le noir.





Calvin

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Message  Jano Ven 17 Déc 2010 - 17:26

Franchement lourd le titre, c'est pour appâter le lecteur ? Du coup je suis obligé de te répondre.
Je pense que certains vont trouver ton texte très beau et poétique. Moi je le trouve exagérément abstrait, rempli d'une pléthore d'images tellement pompeuses qu'elles en frisent le ridicule.
Il me semble que ton désir d'écrire de la belle littérature te coupe de l'essentiel, la simplicité.
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Message  Invité Ven 17 Déc 2010 - 17:33

Une belle cohérence, du début à la fin. Et une chute à l'avenant.
Un texte qui déroule les images, comme tu sais si bien le faire.
Mais, je n'ai pas aimé les "il y a" dont le surnombre accentue à mon oreille leur ton sentencieux.
Remarquée, l'urgence du dernier paragraphe.
Dommage pour le titre.


Remarque : "escarre".


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Message  Calvin Ven 17 Déc 2010 - 18:42

Jano a écrit:Franchement lourd le titre, c'est pour appâter le lecteur ? Du coup je suis obligé de te répondre.
Je pense que certains vont trouver ton texte très beau et poétique. Moi je le trouve exagérément abstrait, rempli d'une pléthore d'images tellement pompeuses qu'elles en frisent le ridicule.
Il me semble que ton désir d'écrire de la belle littérature te coupe de l'essentiel, la simplicité.

Non mais je conçoit. L'abstraction est voulue ; cohérence du fond et de la forme. Bien sur ça ne tient pas de la mécanique bien huilée, de l'efficacité, cest de l'écriture automatique c'est a dire le chichi, l'approximation, le trop-plein. Quand à mon désir de trop faire de la belle littérature et bien, c'est quelque chose que je me dis aussi et j'ai beau en tenir rigueur, je n'en tiens pas compte. J'essaye juste de voir ce que ça peut donner, si c'est ridicule tant pis. Dans ma conception de branleur un peu la simplicité efficace ne s'acquière pas avec le travail ou la nature du tissu mais selon ce que l'on a à dire. Que ce soit des coups pour rien, qu'est ce que ça peut me faire si je ne peux rien y faire, bon. Voilà pour le procès d'intention.

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Message  lol47 Ven 17 Déc 2010 - 19:50

Bon, franchement le titre est un repousse-misère.

Sinon, ça se lit plutôt bien malgré ici et là des erreurs de typographie, des inexactitudes de langue.
Ecrit trop vite, sans doute.

Mais cette atmosphère me parle...
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Message  Invité Sam 18 Déc 2010 - 14:17

J'aime pas le titre.
J'ai pas tout compris. ( si j'ai compris quelque chose, ce qui n'est pas certain)
Mais j'ai senti une urgence, un regret, un dégoût, un appel, et ça ne me laisse pas indifférente.
Et puis il y a des petites pépites, ça par exemple :
A moi les canailles l'invraisemblance la nullité la platitude le banal. A moi le monde le monde le monde les gens; à moi les choses de nudité sous l'effet de leur parure trop commune.

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Message  Jano Sam 18 Déc 2010 - 16:53

Désolé Louis, j'étais de mauvais poil hier soir. Je regrette d'avoir employé le mot "ridicule", ce n'est pas ce que je voulais dire. En fait je crois que je n'ai pas assez de culture littéraire pour apprécier ton texte à sa juste valeur.
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Message  Rebecca Sam 18 Déc 2010 - 18:04

Une sorte d'inventaire du désespoir. Un peu étouffant mais il y a du souffle.
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Message  Maryse Sam 18 Déc 2010 - 18:47

ça hurle! Moi j'aime beaucoup!
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Message  Lyra will Mer 22 Déc 2010 - 16:52

En fait, si cette accumulation, ce "trop plein" peut logiquement bien coller avec la volonté d'écriture automatique, je trouve ça dommage de noyer des petites perles dans quelque chose de très dense, qui ne prend pas le temps de respirer. Parce que plein de bonnes choses c'est vrai, et des formules très poétiques là-dedans, simplement on n'a pas le temps d'en profiter que déjà on est assené par trois ou quatre autres images, et parfois de moins bonnes, plus fades. Peut-être qu'épuré, quitte à en faire plusieurs, cela fonctionnerait mieux... et en même temps si c'était un choix cette succession d'images, alors je ne sais pas... :0)
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Message  Invité Jeu 23 Déc 2010 - 22:10

Je n'ai pas tout compris, c'est certain, mais les images que tu as déployées me paraissent fortes et ne me laissent pas indifférent. Et puis... je trouve ça "bien dit".

Quelques remarques :
- "mensonge rosés" : mensonges.
- "« on devrait déshabiller les nonnes»" : ne pas oublier de marquer une espace avant les guillemets fermants.
- "il y a des portes" : Il (majuscule en début de phrase).
- "cachez moi cette chair" : cachez-moi.
- "A moi les chiens" : À (A accent grave majuscule, accessible à partir de alt + 183 sur clavier.) La remarque s'applique au reste des apparitions du mot dans le texte.
- "les gens; à moi" : il faut marquer une espace avant le point virgule.
-
Easter(Island) a écrit:Remarque : "escarre".
On rencontre parfois l'orthographe "eschare" aussi.

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Message  Yugoski Ven 24 Déc 2010 - 0:51

J'ai beaucoup aimé. Cependant, et comme le dit Jano, ça manque un peu de simplicité. Mais le style est assez plaisant tout de même, presque maîtrisé.

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Message  Invité Ven 24 Déc 2010 - 5:22

Il y a des soleils qui moisissent aux murs et y tombent comme des eschares pourries.
pas d'objection sur l'orthographe mais sur la métaphore. L'escarre est le trou, la pourriture de la chair, de plus, pourries est maladroitement pléonasme. Comme rien ne branle correctement dans ce vers, je te conseille de le supprimer.

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Message  Invité Ven 24 Déc 2010 - 5:26

des lies-de-vin.

Pas convaincu cette fois-ci.






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