Mec mac

[Marvejols]

Mec Mac

C’était un samedi où le soleil disait midi
Elle avait dix-huit ans elle avait l’âge
Elle l’avait vu juste au passage.
Il était beau il était blanc
Comme naissant comme une page
Comme le drap comme un amant.

Chantait Pomme c’est Pomme Vé

Elle le voulait en blanc elle le voulait en vrai
Elle le voulait cet ange
Avec le désir avec la rage
Qui vous mélangent et font cet âge.
Elle avait dix-huit ans elle avait l’âge
D’un cadeau à son visage.
Elle était rentrée pleine d’espérance
Etait sortie de son enfance

Chantant Pomme sait Pomme Vé

Puis un lundi sous le soleil qui rit
Elle vint le prendre. Il lui sourit :
De celui qui voulait se rendre
Elle entendit que rendu
Il n’était plus à vendre.
Ils s’en allèrent au bras la main
Le blanc de l’un au flanc de l’autre
Chantant Pomme c’est Pomme Vé
Vers tous leurs lendemains
Que nous voulions nôtres.

Souvent chez eux elle le tirait
Douce en ses jeux
De la housse où il aimait loger
Elle le caressait de ses doigts
Le pianotait pour mille fois et mille amour
Il lui susurrait en retour des textes
Qu’on eût dit écrits d’un clair de jour.

Chantaient Pomme sait Pomme Vé

Ils étaient devenus inséparables
Lui toujours blanc elle de feu, ils allaient leur fusion
Ils étaient devenus irréparables.
Je suis envahie de toi riait-elle, tu es partie de moi.
Tu es mon bras, ma tendresse, mes prouesses
Sans toi nul cri ne sortirait de moi ni nul écrit.
Lumineux il affichait : On s’aime en réunion
Que je m’éteigne si un jour je suis parti de toi.

Chantant Pomme c’est Pomme Vé

A partir loin et revenir après
Toujours elle l’emportait dans son sac
On jure qu’on l’aurait vu là sans remarque
Toujours pur, toujours blanc et sûr
De cette Diane il était tout l’arc
De cette dame il était tout l’art, et l’âme.


Et puis un jour, un jour trop court
De ceux qu’on court
Elle le laissa tomber.

Le monde autour
Fit alors immense silence
A ce départ de l’innocence.
A genoux elle eut un cri
Il est là il gît
Elle lui dit elle le prie
En vain il n’entend
Elle le prend alors qu’il se fend.

Pomme sait Pomme Vé

Il était sa couleur il est sa douleur
Elle l’appelait son blanc
Etant son œil, son heure, son calame
De son bonheur il devenait le drame.

Chantaient Pomme c’est Pomme Vé

Il est midi elle craque
Sachant qu’on peut sans trop d’effort
Vivre sans son mec
Elle apprenait alors que c’est Mort
Que vivre sans son mac.

Marvejols

(NB : problème de mise en forme. Normalement le "refrain" Chantant Pomme etc. se situe en retrait mais je n'ai pas trouvé de solution pour "indenter" une ligne - merci à la modération de m'indiquer la modalité qui m'aurait échappé)

[Annie]

Ce n'est pas sans intérêt, mais ça me semble bien confus. Et puis il y a trop d'expressions un peu équivoques:

"C’était un samedi où le soleil disait midi
Elle avait dix-huit ans elle avait l’âge
Elle l’avait vu juste au passage." j'ai juste pensé: elle vient de passer son bac.

à chaque "Pomme c’est Pomme Vé" j'entends sonner VC

"Elle entendit que rendu
Il n’était plus à vendre." c'est quoi cette histoire de vent(e)?

"Vers tous leurs lendemains
Que nous voulions nôtres." ah, non, c'est leur histoire, la vôtre peut être, pas la mienne! Disons ce "nous", unique dans le poème est incongru.

"Elle apprenait alors que c’est Mort
Que vivre sans son mac." moi, c'est un PC, pas un mac, et si j'en était privée, je n'en mourrai pas; mais ce serait un rude coup.


J'ai l'air d'y mettre de la mauvaise volonté, mais pas du tout!
C'est tout naturellement et simplement ce qui m'est venu à l'esprit en lisant le poème, et je voudrais ne pas être trop acerbe, je ne livre qu'une impression. Je crois que je relirai avec plaisir cette singulière histoire d'amour après quelques mises au point.

[Annie]

J'ai oublié le meilleur
"Je suis envahie de toi riait-elle, tu es partie de moi."
me semble exprimer très bien les ambiguïtés de l'appartenance.

[Invité]

Je ne comprends pas l'antienne "Pomme sait Pomme Vé", pas même phonétiquement.
C'est rigolo, c'est mignon mais - peut-être la longueur ? - ça me laisse quand même l'impression d'être forcé, usé à la corde.

[Soliflore]

J'ai pensé au début qu'il s'agirait d'une relation antre une jeune mère et son nouveau-né, mais rapidement, le sens s'est fourvoyé dans la confusion..

je ne suis pas douée pour les écrits à énigmes, hélas;

Vous pourriez nous livrer le décodeur?

Sinon, le ton , j'aime bien.

[Annie]

Très astucieuse l'idée d'une jeune mère te de son bébé!

[Marvejols]

Bonjour,

"Au début j'ai pensé à ...". On pourrait dire en effet qu'il s'agit d'une "histoire à énigme". De fait le texte joue sur deux lignes de sens qu'il mêle voire qu'il brouille, et l'on part de l'une (amour) qui est évidente, vers une autre qui l'est un peu moins et qui se dégage peu à peu (en principe si j'ai été efficace) à partir d'indices dont le "refrain", le "blanc", la "vente" etc. Mais que je vous laisse découvrir: pour le décodage complet on attendra quand même que les lecteurs aient pu suffisamment lire et le cas échéant commenter.
Il est bien possible que le texte soit un peu long, on me l'a déjà dit et je devrai le reprendre (notamment son milieu). Ceci dit on le comprend mieux en le lisant plusieurs fois. Suis désolé, c'est dans la nature de certains textes qui développent plusieurs plans de sens. Devons-nous par ailleurs à ce point nous laisser contaminer par la lecture expéditive ou le consumérisme lectural ?

Bonne journée à tous,

Marvejols

[Invité]

Comme vous présumez de vos lecteurs Marvejols ! Le texte a été lu, en ce qui me concerne, plusieurs fois ; cela n'a pas gommé mon impression de trop long. Comme vous aimez donner des leçons ! Lecture expéditive ?!! Consumérisme lectural ?!! Vous frappez à la mauvaise porte cher, avec vos assertions à l'emporte-pièce. De grâce, épargnez-nous, épargnez-moi à l'avenir vos certitudes ! Cela dit, je vous envierais presque d'être aussi confortablement assis.

[Marvejols]

Bonjour,

je reste sur ce sur quoi je suis assis au spectacle d'une charge d'une telle violence alors que je ne faisais que répondre paisiblement à une demande de précision qui m'a été exprimée.

Marvejols

[mitsouko]

j'ai essayé de croquer la pomme..;Apple

la saveur du pommier m'a paru si lointaine

[regaramical]

J'ai bien aimé ce petit poème qui exprime l'amour qu'éprouve un auteur pour la plume qui lui permet d'écrire, en l'occurrence un Mac Book tout blanc d'Apple. Un portable c'est le symbole de la liberté d'écrire où l'on veut, quand on veut.

C'est beau, c'est léger, tout plein d'équivoques qui font le charme du récit. Ce n'est pas trop long, mais l'histoire est complète qui s'achève par la perte du bel outil.

Bravo et merci pour ce poème, bien de circonstance en ces temps de cadeaux.

[Marvejols]

Bonjour,

merci à regardamical qui en l'occurrence a bien choisi son pseudo. Effectivement il s'agit d'un Mac portable blanc qui après des mois de complicités et de services glisse et se brise. Le monde s'effondre alors et l'on s'aperçoit avec une certaine inquiétude combien ces instruments nous prolongent au point de faire corps avec notre corps (c'est du reste le propre de l'outil si l'on suit Leroi Gourhan ou Mauss). Au point qu'on se sent mutilé à leur perte.
Bien vu aussi la construction du texte sur l'équivoque avec une histoire amoureuse (ce que c'est tout de même entre un Mac et son propriétaire). Le début du texte raconte le moment flash où la fille voit le mac blanc et le revoit en vitrine. Plus tard elle l'achète, il n'est donc plus à vendre. Puis viennent l'idylle et les temps heureux... On peut revoir le texte avec ces clés précisées.

Marvejols

[Invité]

On peut revoir le texte avec ces clés précisées.

Marvejols

Quand on se sert d'un PC, on pense pas au Mac, même si la pomme... Avec les clés, évidemment... c'est agréable à lire.

Juste une réponse à la question "comment mettre en retrait ?"
Inscrire une série de points de la longueur désirée :...... puis taper le texte. Sélectionner les points. Changer la couleur de la police d'écriture, choisir le blanc évidemment. Et le retrait se marque !

[CROISIC]

Le fameux Pomme C / Pomme V des amoureux des Macs... ben, c'est notre contrôle C/contrôle V de Windows, isn'it ?
Sympa ce texte sur un outil dont on peut être amoureux(euse).

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