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Dring ?

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Message  Nechez Ven 17 Déc 2010 - 21:02

Dring. Première humiliation de la journée. Mes yeux s'apprêtent à entrer en soumission. Je collabore et d'un mouvement de main une bombe de lumière chasse sur ma rétine. Lentement, je rejoins le manège qui déjà fait débiter son tournis. Ma cécité croît à mesure qu'on l'expulse du sommeil. Je mange un dernier morceau de rêve et je me lève. Le miroir a raison, ma prison se rapproche. Elle tient ma gamelle au sein de ses poumons. Tourner, tourner, tourner, ensuite il faut vomir. Les volets montent et dévoile le caillou, fondu, lissé, éructant ses charrettes à bruit. C'est la grande ville moderne, c'est la théorie des hommes. Ce matin une lourde défaite, un grand succès dans cette discipline. Je me cache à l'abri des regards et je me demande encore pourquoi les nuages s'efforcent à pleurer. Ici il n'y a plus rien de stérile. C'est une forêt de pierre, un puzzle manqué qui eut reçu une bonne note comme une boutade mal formulée dont tout le monde rit, machinalement, forcés à muter en pantins se déversant en tout sens. Fières et sportives, les fourmis enchainées. Colorié en gris, on doit s'entrainer à limer, c'est tout ce qui reste.

La porte me prend, l'ascenseur me prend, le train me prend. Quand je finis, je rentre chez moi , je prends le train, je prends l'ascenseur, je prends la porte et je m'en vais tomber jusqu'à la beauté du sommeil.

Le soleil brille et j'attends le jour. Où est passé le ciel ? Je l'entraperçois dans les gribouillis, déguisé sur les rivages, croqué en feuille charmante, il danse et il danse et fait se remuer mon cœur. Je veux le rejoindre pour le serrer très fort.

Pas Dring. Mon réveil avait manqué son coup. Ce coup, j'étais en retard. Rapidement je me foutais dans mon déguisement en me brossant les yeux. J'enfilais sur le chemin milles gribouillis d'excuses qui faisaient s'ennuyer les cris de révolte à l'intérieur de ma tête. Un ange passa et j'ouvris dans la foule. Elle me mangea. Je fus emporté. Les paroles indistinctes de la bave humaine se mêlèrent à mes songes en gribouillant dans mes oreilles des taches de discours qui fondaient en capucinades barbares. Mes yeux crochus se bercèrent dans le sens de mes pieds, et pareils à ces derniers, ils cognèrent les flaques des trottoirs. Un instant, le reflet balayé des lampadaires cloua sur ma rétine l'odeur arrogante d'une ile inconnue qui se noyait, s'engloutissait, juste pour couler sans fin dans mes rêves désertés. Je fuis. Le vent trébucha et renversa ma trêve. Je fatiguais, j'eus fini, je retournai dans la bulle. Peu de temps après, je franchis le portail de l'usine et déjà je sentais son aura épouvanter ma chair. Mon maître me gronda et moi je me demandais sur quel bouton appuyer. Après ça je rejoignis ma cage. L'hiver avait fermé la fenêtre. Dés lors je me bagarrais seul face à ce tas de pixels qui remplissait mon assiette.

Un jour, je crois bien que j'effacerais tout ce bordel. J'attends sans doute le temps d'en avoir le courage.

J'aérai mes songes et je cognai les yeux ouverts contre le vide. Ma paupière toussa. Les mouches volaient, ça et là, et surtout là, de l'autre coté, loin, comme pour exciter mon ennui. Un bonjour, voilà ce qu'il venait de me lancer, mon collègue, camarade, esclave, mon frère. Rire. Mon semblable, plein de joie. Qu'il souriait le bigot, ah ! qu'il était bon. C'était un gagnant, sans doute avait-il déjà abandonné, depuis des heures, des jours, des mois, des années. Qui sait, peut être presque depuis le début ? Va, je le rejoindrais tantôt. Joies en enfer, si près du paradis. Je le sentais déjà ordonner mon désordre, gommer silencieusement mes derniers restes, morceaux ivres de taches mal éduquées. J'y passerais comme tout le monde, tous, et même les étoiles, si peuplées soit-elles des poussières des ciels, car rien ne résiste à la grossièreté du temps. J'ignore où c'est écrit. Pire, je suis sur que je le sais.

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Message  Rebecca Sam 18 Déc 2010 - 11:12

J'aime bien ce texte, malgré ce que je ressens parfois comme des maladresses sans pouvoir trop m'expliquer.
Il est d'une étrangeté plaisante tout en ne parlant que de choses assez communes .

Le tout début décoiffe : "Dring. Première humiliation de la journée. Mes yeux s'apprêtent à entrer en soumission." J'aurai aimé écrire cela.

"La porte me prend, l'ascenseur me prend, le train me prend" merveilleuse image de la vie quand elle ne devient que passivité consentie ou contrainte....

"Un instant, le reflet balayé des lampadaires cloua sur ma rétine l'odeur arrogante d'une ile inconnue qui se noyait" j'aime cette phrase aussi ...tu vois j'ai eu envie de la raccourcir, je trouve que parfois en dire un peu moins, ne pas préciser, donne plus de force à une phrase ou à une image.

"Après ça je rejoignis ma cage. L'hiver avait fermé la fenêtre. Dés lors je me bagarrais seul face à ce tas de pixels qui remplissait mon assiette. "J'adore.
Bon je sais ce n'est vraiment pas un commentaire trés instructif que de se contenter de relever des extraits mais bon je ne suis pas experte en comm et moi quand j'écris j'aime aussi savoir les formulations qui ont touché. Ou pas.

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Message  Maryse Sam 18 Déc 2010 - 14:16

Mon non plus je ne suis pas douée pour les commentaires
mais je peux te dire que j'ai beaucoup aimé.
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Message  elea Sam 18 Déc 2010 - 22:36

Je suis mitigée, d’un côté je trouve certaines formules jolies et inventives pour magnifier ou donner un angle original aux banalités quotidiennes. D’un autre côté je n’arrive pas à entrer dedans, c’est joli mais un peu froid pour moi. Je sens dans certaines phrases un concentré d’émotion, que je n’arrive pas à partager et je serais bien en peine de dire précisément pourquoi.

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Message  Invité Dim 19 Déc 2010 - 17:39

Parce que j'aime ce texte et ce qu'il raconte, je te mets en rouge ce que je supprimerais, en bleu ce que j'aime, en jaune ce qui m'interroge et en gras les fautes
Nechez a écrit:
Dring. Première humiliation de la journée. Mes yeux s'apprêtent à entrer en soumission. Je collabore et d'un mouvement de main une bombe de lumière chasse sur ma rétine. Lentement, je rejoins le manège qui déjà fait débiter son tournis. Ma cécité croît à mesure qu'on l'expulse du sommeil. Je mange un dernier morceau de rêve et je me lève. Le miroir a raison, ma prison se rapproche. Elle tient ma gamelle au sein de ses poumons qui ???. Tourner, tourner, tourner, ensuite il faut vomir. Les volets montent et dévoilent le caillou, fondu, lissé, éructant ses charrettes à bruit. C'est la grande ville moderne, c'est la théorie des hommes. Ce matin une lourde défaite, un grand succès dans cette discipline. Je me cache à l'abri des regards et je me demande encore pourquoi les nuages s'efforcent à pleurer. Ici il n'y a plus rien de stérile. J'ai l'impression que c'est le contraire : fertile , non ? C'est une forêt de pierre, un puzzle manqué qui eut reçu une bonne note comme une boutade mal formulée dont tout le monde rit, machinalement, forcés à muter en pantins se déversant en tout sens. Fières et sportives, les fourmis enchainées. Colorié en gris, on doit s'entrainer à limer, c'est tout ce qui reste. ça, j'adore !

La porte me prend, l'ascenseur me prend, le train me prend. Quand je finis, je rentre chez moi , je prends le train, je prends l'ascenseur, je prends la porte et je m'en vais tomber jusqu'à la beauté du sommeil.
ça aussi !
Le soleil brille et j'attends le jour. Où est passé le ciel ? Je l'entraperçois dans les gribouillis, déguisé sur les rivages, croqué en feuille charmante, j'ai hésité entre rouge et jaune il danse et il danse et fait se remuer mon cœur. Je veux le rejoindre pour le serrer très fort.

Pas Dring. Mon réveil avait le passage soudain à l'imparfait me trouble manqué son coup. Ce coup, j'étais en retard. Rapidement je me foutais là à mon avis c'est un passé simple
dans mon déguisement en me brossant les yeux. J'enfilais idem sur le chemin milles gribouillis d'excuses qui faisaient s'ennuyer les cris de révolte à l'intérieur de ma tête. Un ange passa tu vois, tu y viens au passé simple ! et j'ouvris dans la foule. Elle me mangea. Je fus emporté. Les paroles indistinctes de la bave humaine se mêlèrent à mes songes en gribouillant répétition dans mes oreilles des taches de discours qui fondaient en capucinades barbares. Mes yeux crochus se bercèrent dans le sens de mes pieds, et pareils à ces derniers, ils cognèrent les flaques des trottoirs. Un instant, le reflet balayé des lampadaires cloua sur ma rétine l'odeur arrogante d'une ile inconnue qui se noyait, s'engloutissait, juste pour couler sans fin dans mes rêves désertés. je rajoute une couleur : ce passage me parait un poil forcé Je fuis. Le vent trébucha et renversa ma trêve. Je fatiguais, j'eus fini, je retournai dans la bulle amusant les trois temps dans la même phrase ! . Peu de temps après, je franchis le portail de l'usine et déjà je sentais son aura épouvanter ma chair. Mon maître me gronda ça fait école, pas usine et moi je me demandais sur quel bouton appuyer. Après ça je rejoignis ma cage. L'hiver avait fermé la fenêtre. Dés lors je me bagarrais seul face à ce tas de pixels qui remplissait mon assiette.

Un jour, je crois bien que j'effacerais futur tout ce bordel. J'attends sans doute le temps d'en avoir le courage.

J'aérai mes songes et je cognai les yeux ouverts contre le vide. Ma paupière toussa. Les mouches volaient, ça et là, et surtout là, de l'autre coté, loin, comme pour exciter mon ennui. Un bonjour, voilà ce qu'il venait de me lancer, mon collègue, camarade, esclave, mon frère. Rire. Mon semblable, plein de joie. Qu'il souriait le bigot, ah ! qu'il était bon ! C'était un gagnant, sans doute avait-il déjà abandonné, depuis des heures, des jours, des mois, des années. Qui sait, peut être presque depuis le début ? Va, je le rejoindrais tantôt. Joies en enfer, si près du paradis. Je le sentais déjà ordonner mon désordre, qui ??? gommer silencieusement mes derniers restes, morceaux ivres de taches mal éduquées. J'y passerais comme tout le monde, tous, et même les étoiles, si peuplées soit-elles des poussières des ciels, car rien ne résiste à la grossièreté du temps. J'ignore où c'est écrit. Pire : je suis sûr que je le sais.


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Message  Invité Dim 19 Déc 2010 - 18:10

De bonnes choses et d'autres moins. Je ressens beaucoup la volonté de faire original, décalé et ça me gêne assez. Cela dit, je trouve le texte dans son ensemble plutôt pas mauvais, le premier paragraphe en particulier.


Je me cache à l'abri des regards et je me demande encore pourquoi les nuages s'efforcent à (construction correcte mais plutôt inattendue. En principe : "s'efforcer de ") pleurer. Ici il n'y a plus rien de stérile. C'est une forêt de pierre, un puzzle manqué qui eût reçu une bonne note comme une boutade mal formulée dont tout le monde rit, machinalement, forcés à ("de" plutôt, à la forme passive) muter en pantins se déversant en tout sens.

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