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Je suis le Printemps

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Message  Calvin Dim 19 Déc 2010 - 12:36

4h du matin, un soir de décembre, dans une chambre de bonne où le chauffage ne marche plus.


Qu’y a-t-il qu’y a-t-il L’oiseau soudain s’élève L’oiseau soudain s’élance et de sa main met une plume Une plume au loin qui couvre l’alcôve On dirait qu’il veut dessiner l’horizon C’est bête avec cette si forte chaleur Qu’y a-t-il qu’y a-t-il l’oiseau soudain s’élève on dirait qu’il met des diamants sur la carte pour figurer les villes peut-être est-ce une pie ces volatiles aux yeux brillants qui pleurent leur envie d’être bijoux mais l’été est un vieillard qui se rabroue et remet son chapeau de paille il allume sa pipe blonde et sa fumée dessine des villes Quoi qu’y a-t-il que veux tu de ton doigt tendu on dirait un rameau tes bras chargés d’olives comme une couverture de gâchis sur ton corps et du sang noir s’écoule de la bouche du printemps Parle eh bien parle que veux tu Parle parle parle parle Ah vieux fou Tu avais tant cherché à oublier les femmes Mais elles sont revenues pour se venger Elles ont marché à pied sous les fumées bleues et les singes riants Avec leur plumes d’or qui émergent des bijoux Afin de couvrir l’oiseau qui s’élance et met dans ma bouche un petit goût de chute tandis que la colline défait son corset sous l’orage c’est qu’il fait chaud ici Les oiseaux se sont élancés Ils ne reviendront plus jamais Quelle est cette nécessité qui dicte leur vol triangulaire Pourquoi les oiseaux dessinent ils dans le ciel un sexe de femme On dirait qu’ils veulent en couvrir les rues Qu’y a-t-il qu’y a-t-il je tiens avec moi de longues rêveries qui vous prenne à la gorge et Madame Jeannine ce matin s’est levée de son fauteuil en bois elle disait ah ce n’est plus pareil tout cela n’est plus pareil les heures se sont violacées dans la bouche du printemps Bientôt elles tomberont comme des figues Voyez-vous ce n’est plus le parfum de l’année dernière et tout change Dans ce ruisseau où des jeunes gens se baignaient des doigts s’y enfonçant on absorbé toute la terre Il n’y a plus que de l’eau Tout change et la ravaudeuse s’y baignant s’est enfoncée dans un gouffre On ne la plus revue Il y a des gens qui marchent avec du vide dans le corps Vous me faites peurs avec vos yeux révulsés Vos doigts tendus Et vos dents que je tord pour coudre entre elles les saisons Voilà mâchez un peu les trous noirs de l’amour Mâchez mâchez Mâchez un peu Il y a des gens qui marchent avec des yeux sans langage on dirait qu’ils veulent manger les murs Tout se perd ah tout se perd ici vous savez et l’oiseau entre mes mains a un léger frémissement Je passe les portes avec cet étrange médaillon D’où viens-tu d’où viens-tu raconte moi un peu le pampre qui coule à en former des lits pour y faire assoir l’ivresse raconte moi les ombres de gazelles sur les chott illusoires et des bouts de bédouins qui se découpent dans du rêve J’ai du sable plein mes songes et des yeux de pierreries J’ai du sable Et le printemps a tout emporté et rien ne sera plus pareil La ravaudeuse s’est noyée a force de rêver dans son lit Mais tout se perd tout se perd Ou s’en va-t-elle cette jeunesse Hein salope Où t’en vas-tu avec ton sexe qui ressemble à une pyramide Et j’entends bander tout un peuple de prêtres Et je sens se gonfler des langues de désir Où vas-tu où vas-tu Il est déjà l’heure d’avaler ta salive Mais je parlais de l’oiseau raconte moi oiseau ta longue trajectoire au dessus des semelles de femmes qui portaient en elle la vengeance Lourd fardeau comme un satellite de bois La bête de somme a piaffé et a gonflé ses naseaux Comme tout cela est bête comme tout cela ne tient qu’a un fil qu’on a perdu quelque part La ravaudeuse s’est noyée et j’enlève le pourpre de mon chapeau Je m’incline car il est l’heure des vieillards disent les fumées des chaumières Et j’avale ma salive entre deux frémissements Dans le ciel un sexe d’homme s’est dessiné en nuage Étranges formes qu’une bouche d’enfant prononce Et j’avale ma salive entre deux frémissements Alors je suis entré dans une alcôve humide, où j’ai poignardé les abeilles pour goûter le printemps.

Calvin

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Message  Invité Dim 19 Déc 2010 - 17:31

Les trois dernières lignes à partir de "Et j’avale ma salive entre deux frémissements" me semblent affaiblir ce qui précède, s'éloigner de l'idée directrice. Je les pense inutiles.
Pas simple, mieux à la deuxième lecture.
Et au final, je ne sais pas.
Je n'ai rien contre l'expérimentation (absence de ponctuation, disposition) mais l'impression domine néanmoins que, en dépit d'une écriture automatique maîtrisée (...), les images se diluent, le fil se perd dans la densité : tout cela ne tient qu’a un fil qu’on a perdu quelque part

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Message  Invité Dim 19 Déc 2010 - 17:32

Ah, et ceci : 4h du matin, un soir de décembre, d'entrée, dont on se demande si c'est du lard ou du cochon.

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Message  Calvin Dim 19 Déc 2010 - 19:35

Ouioui, la fin est faible, je l'ai d'ailleurs réécrite. La phrase d'entrée, là, c'est pour rire (j'admets que mon humour ne fait pas toujours mouche).

Voilà voilà :


Qu’y a-t-il qu’y a-t-il L’oiseau soudain s’élève L’oiseau soudain s’élance et de sa main met une plume Une plume au loin qui couvre l’alcôve On dirait qu’il veut dessiner l’horizon C’est bête avec cette si forte chaleur Qu’y a-t-il qu’y a-t-il l’oiseau soudain s’élève on dirait qu’il met des diamants sur la carte pour figurer les villes peut-être est-ce une pie ces volatiles aux yeux brillants qui pleurent leur envie d’être bijoux mais l’été est un vieillard qui se rabroue et remet son chapeau de paille il allume sa pipe blonde et sa fumée dessine des villes Quoi qu’y a-t-il que veux tu de ton doigt tendu on dirait un rameau tes bras chargés d’olives comme une couverture de gâchis sur ton corps et du sang noir s’écoule de la bouche du printemps Parle eh bien parle que veux tu Parle parle parle parle Ah vieux fou Tu avais tant cherché à oublier les femmes Mais elles sont revenues pour se venger Elles ont marché à pied sous les fumées bleues et les singes riants Avec leur plumes d’or qui poussent dans les vallées Afin de couvrir l’oiseau qui s’élance et met dans ma bouche un petit goût de chute tandis que la colline défait son corset sous l’orage c’est qu’il fait chaud ici Les oiseaux se sont élancés Ils ne reviendront plus jamais Quelle est cette nécessité qui dicte leur vol triangulaire Pourquoi les oiseaux dessinent ils dans le ciel un sexe de femme On dirait qu’ils veulent en couvrir les rues Qu’y a-t-il qu’y a-t-il je tiens avec moi de longues rêveries qui vous prenne à la gorge et Madame Jeannine ce matin s’est levée de son fauteuil en bois elle disait ah ce n’est plus pareil tout cela n’est plus pareil les heures se sont violacées dans la bouche du printemps Bientôt elles tomberont comme des figues Voyez-vous ce n’est plus le parfum de l’année dernière et tout change Dans ce ruisseau où des jeunes gens se baignaient des doigts s’y enfonçant on absorbé toute la terre Il n’y a plus que de l’eau Tout change et la ravaudeuse s’y baignant s’est enfoncée dans un gouffre On ne la plus revue Il y a des gens qui marchent avec du vide dans le corps Vous me faites peurs avec vos yeux révulsés Vos doigts tendus Et vos dents que je tord pour coudre entre elles les saisons Il y a des gens qui marchent avec des yeux sans langage on dirait qu’ils veulent manger les murs Tout se perd ah tout se perd ici vous savez et l’oiseau entre mes mains a un léger frémissement Je passe les portes avec cet étrange médaillon D’où viens-tu d’où viens-tu raconte moi un peu le pampre qui coule à en former des lits pour y faire assoir l’ivresse raconte moi les ombres de gazelles sur les chott illusoires et des bouts de bédouins qui se découpent dans du rêve J’ai du sable plein mes songes et des yeux de pierreries J’ai du sable Et le printemps a tout emporté et rien ne sera plus pareil La ravaudeuse s’est noyée a force de rêver dans son lit Mais tout se perd tout se perd Ou s’en va-t-elle cette jeunesse Hein salope Où t’en vas-tu avec ton sexe qui ressemble à une pyramide Et j’entends bander tout un peuple de prêtres Et je sens se gonfler des langues de désir Où vas-tu où vas-tu Il est déjà l’heure d’avaler ta salive Mais je parlais de l’oiseau raconte moi oiseau ta longue trajectoire au dessus des semelles de femmes qui portaient en elle la vengeance Lourd fardeau comme un satellite de bois La bête de somme a piaffé et a gonflé ses naseaux Comme tout cela est bête comme tout cela ne tient qu’a un fil qu’on a perdu quelque part La ravaudeuse s’est noyée et j’enlève le pourpre de mon chapeau Je m’incline car il est l’heure des vieillards disent les fumées des chaumières Et j’avale ma salive entre deux frémissements Quand on poignarde les abeilles les breloques remuent et disent "regarde regarde moi je suis le Printemps".

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Message  Invité Dim 19 Déc 2010 - 20:04

Louis! a écrit: La phrase d'entrée, là, c'est pour rire (j'admets que mon humour ne fait pas toujours mouche).
Je confirme :-)
Oui, bien la fin comme ça,j'aime cette dernière proposition qui boucle la boucle : Quand on poignarde les abeilles les breloques remuent et disent "regarde regarde moi je suis le Printemps".

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Message  Hellian Lun 20 Déc 2010 - 19:48

J'aime beaucoup cet aspect ébouriffé, pleins d'énergie et bourgeonnant.
On dirait une sorte de bois-taillis dans lequel, il est vrai,on se perd
un peu, mais cette manière de m'égarer dans ce texte fiévreux ne m'est nullement désagréable.

j'apprécie cette effervescence printanière plutôt grisante.
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Message  loic Mar 21 Déc 2010 - 8:09

Héllian tu fais référence à une espèce de hallier en quelque sorte...

Louis le manque de ponctuation m'embarguigne, et dieu sait que je ne suis pas une référence en la matière...
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Message  Celeron02 Mer 22 Déc 2010 - 9:48

pas trop "mon truc"

me rend, benoîtement, compte qu'il y a décidément des préoccupations universelles...

anyway j'admire le travail accompli
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