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Santa Klaus stinks again

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elea
Gobu
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Message  Gobu Dim 26 Déc 2010 - 23:07

SANTA KLAUS STINKS AGAIN

Fatty II, le retour.

Fatty, faut d’abord que je te dise un truc, ça fait un bail qu’il a plus vingt dents. En fait, ce qu’il lui en reste, tu peux les compter sur les doigts. Et d’une seule main, encore ! C’est bien simple : quand il sourit cheese, on dirait une tranche d’emmenthal, OK, mais alors avec plus de trou que de frometon, tu peux me croire. Pas que ça l’empêche de bouffer, manquerait plus que ça, tiens, mais pour ce qui est de mâcher, tu repasseras avec la broyeuse électrique. Alors il fait comme tous les édentés : il avale les bouchées telles qu’elles se présentent au portillon. Heureusement qu’il a le gosier format conduite d’évacuation, que sinon, vu ce qu’il ingurgite pour entretenir ses trois cent livres, faudrait qu’il reste connecté nuit et jour à la mangeoire.

Jusque là, ça l’avait pas trop tarabusté, sa pénurie de quenottes. Faut dire que ça datait pas d’hier, son effeuillage dentaire. Les deux premières, il les avait larguées à quatorze ans dans la cour de son école de quartier. Un coup de boule en traître de son meilleur pote. Faut jamais se fier à personne, c’est ce que j’ai toujours pensé. Fatty aussi d’ailleurs, puisqu’il a dérouillé le Judas avec tant de science qu’il lui a fallu six mois d’hostau pour s’en remettre. Les flics venus constater les dégâts ont hoché la casquette avec admiration, et ils s’y connaissaient en passage à tabac.

Avec ses muscles, sa carrure et ses dons naturels pour la réfection de portrait, il aurait pu entamer un chouette parcours professionnel. Y a des tas de gens qui ont du boulot pour un costaud pas regardant sur les moyens de faire rentrer la monnaie. Le problème de Fatty : c’est la crème des mecs. Il est pas méchant pour un rond et strictement infoutu de cogner sur un type qui ne lui a rien fait. Avec une mentalité pareille, t’es carbonisé définitif dans le métier d’homme de main. De même que dans celui de flic ou de soldat. Pour s’en sortir vraiment dans son quartier du Bronx, y avait que trois options sérieuses : gangster, champion sportif ou vedette de la soul. Pour faire gangster, il était trop gentil, pour le sport il était trop flemmard et gros bouffeur, et pour ce qui est de la soul, il chantait plus faux qu’une batterie de casseroles. On appelle ça le cumul de handicaps. T’imagines qu’avec un bagage pareil, t’as peu de chance de décrocher le poste du siècle.

Alors il a fait comme les copains, il a pris tout ce qui se présentait. C’est pas le taf qui manque pour un gars baraqué et sans le sou. L’Amérique est la patrie de la Libre Entreprise, pas vrai ? L’ennui, avec Fatty, c’est qu’il a le sens de la justice chevillé au calecif. Et quand le patron qui l’emploie lui verse cinq dollars de l’heure pour en ramasser trente sur son dos dans le même temps, il trouve ça injuste, Fatty. Ca le met en rogne, et dans cet état là, par contre, il cogne sur tout ce qui bouge, à commencer par le patron. Inutile de te dire que c’est pas de la sorte que tu traces un plan de carrière. Comme les coups, c’est une marchandise qui voyage, il en a eu pris plus que son compte, ce qui n’a pas arrangé l’éclat de son sourire. Sans parler de la malbouffe, de la bibine, du tabac et des autres saloperies qu’il s’est enfilées dans le cornet toute sa vie durant.

Mais bon il s’y était fait, à sa façade sinistrée. Quand on couche plus souvent qu’à son tour à l’auberge des courants d’air, y a des urgences plus urgentes que le ravalement de la devanture. Pour faire la manche, par exemple, c’est pas vraiment un handicap, on peut même dire que ça fait partie de la panoplie professionnelle, un peu comme le chariot de cul-de-jatte ou la canne blanche d’aveugle. Un mendigot qui t’arbore le sourire ripoliné nickel de feu le regretté Frank Sinatra, y aurait comme qui dirait tromperie sur la marchandise. T’as pas envie de balancer la pièce à un type qu’a l’air de sortir de chez son dentiste, faut être sérieux !

C’est pour ça que lorsque ça a commencé à le tarabuster, son histoire de ratiches, j’ai d’abord pris la chose à la rigolade. Arrête ton charre, Fatty, je l’ai rembarré, ça t’empêche ni de bouffer ni encore moins de picoler, alors écluse une mousse à ma santé et on passe à autre chose. Mais Fatty, quand il s’est mis une idée dans le ciboulot, il l’a pas dans le trou du cul, et il s’est mis à m’en beurrer une tartine tous les soirs, avant qu’on s’endorme serrés l’un contre l’autre sur notre banc habituel. Au moment d’enlacer Morphée, t’as des sujets de converse plus attrayants, merci bien ! Je finissais par en faire des cauchemars décorés à la roulette au carbone, avec la bande-son adéquate en stéréo. Bonjour le somnifère.

Le souci, c’est que c’était plus insoluble que le déficit du budget fédéral, son problème. Faut comprendre : l’Amérique c’est peut-être la patrie de la Libre Entreprise, mais c’est surtout celle du dollar, on le répètera jamais assez. Quand t’en as à suffisance, tout baigne. T’as besoin d’un râtelier neuf ? No problemo. Exhibe les grands formats et on te restaure la vitrine façon Versailles avec les compliments du chef et une pipe de son assistante en prime si t’es suffisamment généreux et que tu te laves le dard tous les jours. Par contre, si tu te pointes avec le larfeuille plein de vent et la carte de crédit en berne, passe ton chemin, étranger, ici on ne suce point les pauvres. Tes ratiches et ta queue, t’as qu’à aller te les faire dorloter à l’Armée du Salut. Y a bien le dispensaire municipal, mais ils connaissent qu’une thérapie : l’extraction. Et sans anesthésie, encore. De toutes façons, même là, faut au moins présenter une fiche de paye ou une attestation de chômage et un certificat de domicile. Sans ça, t’existes même pas.

Bon, y paraît que depuis l’arrivée en fanfare du grand basané à la Maison-Blanche, le climat a changé et que bientôt on rasera gratis et on sucera à l’œil même le plus dècheux des clampins, mais je peux te dire que pour le moment, la mode est pas encore descendue dans la rue. Au fond, le seul moyen pour un nécessiteux de se faire soigner sur les gants du contribuable, c’est encore de se retrouver au ballon. Au moins, en prison, ils essayent de te maintenir en forme pour le boulot et ils tâchent moyen de réparer la casse provoquée par certains camarades de villégiature quelque peu nerveux. Seulement la taule, faut admettre, côté prise en charge, ça va encore, mais question confort et tranquillité, y aurait beaucoup à redire. Et puis l’Amérique, c’est aussi la patrie de la Liberté, à ce qui se dit, et la Liberté, pour Fatty et moi, c’est sacré. C’est pour ça que la zonzon, on essaye d’éviter, même si c’est pas toujours évident dans un pays où on te colle dix piges au troisième vol de pizza.

N’empêche qu’il commençait à me les peler à l’économe fin, le Fatty, avec sa folie des grandeurs buccale, et que je voyais pas vraiment comment j’allais mettre fin à son obsession. J’ai quand même voulu savoir le fin mot de l’histoire, et pourquoi, après tant d’années de coexistence pacifique avec sa dentition en pointillé, il lui était venu subito des envies de rénovation générale. Il a fini par me cracher le morceau un soir que j’avais réussi à dégotter suffisamment de tord-boyaux pour le rendre plus loquace qu’un prédicateur baptiste. Figurez-vous qu’il était tombé amoureux, le Fatty, et pas d’une loqueteuse de notre monde, que non point, mais d’une black tout ce qu’il y a de bien, qui tenait l’échoppe ambulante de hot-dogs au coin de Brodway et de la 35ème rue, un de nos points de ravito favoris, à vrai dire. Ses hot-dogs, c’était pour ainsi dire du Mozart. Ou au moins du Cleyderman, pour ceux qui connaissent pas la vraie musique. La donzelle se nommait Angelina, mais tout le monde l’appelait la grosse Angie, rapport à ses nénés comme des pastèques et son popotin format XXL. Faut aimer, mais Fatty est mal placé pour faire le difficile, et puis quoi, on a jamais vu un éléphant tomber croque d’une gazelle, pas vrai ?

Evidemment, s’il était question d’Amour, ça changeait tout. Moi, dans mon for intérieur, je me disais que ratiches neuves ou pas, c’était pas gagné d’avance pour emballer la môme. Note bien, c’était une bonne nature, la grosse Angie, et elle avait rien contre les SDF, qui constituaient d’ailleurs le gros de sa clientèle régulière, mais de là à s’enticher de l’un d’entre eux, y avait tout de même un monde. Pour transformer Fatty en séducteur, je te garantis qu’y avait du boulot. Les fringues, c’est pas encore le plus dur. A Brooklyn, t’as un tas de fripiers qui te métamorphosent en Brummel pour trois fois rien, même quand t’as le gabarit de Fatty. On sait que l’Amérique n’est pas peuplée que de sveltes éphèbes, loin s’en faut. Non, le plus difficile, après les quenottes, naturellement, ce serait de l’amener à se décrasser la couenne. Il est tellement allergique à l’eau qu’il mange jamais de poisson parce que ces sales bêtes-là baisent dedans, c’est vous dire.

Pourtant, il s’était à ce point entiché de la petite – enfin façon de parler, of course – qu’il avait accepté le principe d’un grand nettoyage de fin d’année, à condition – of course derechef – qu’on lui arrange son affaire de ratiches auparavant. J’ai réuni en son absence un petit conseil de guerre avec nos meilleurs potes de la manche, mais même en se cotisant à vingt-cinq, on avait à peine les moyens de lui offrir un détartrage des cinq survivantes. Vu que les fêtes approchaient à grands pas avec leur cortège de flonflons, de cotillons et d’intempéries, y avait plus qu’à compter sur Papa Noël. Là je vous cause pas des pauvres déguisés, embauchés pour l’occase afin de doper le petit commerce comme Fatty jusqu’à l’année dernière, mais du vrai, celui qui se pointe avec dans la hotte juste le cadeau dont tu rêvais. C’est là que j’ai eu mon idée de génie de l’année. Le Père Noël, mes frères, je le connais, j’ai braillé. On savait pas que t’avais des relations si haut placées, ils ont ricané mais j’ai une encore plus grande gueule qu’eux et j’ai enfoncé le clou. Ne persiflez point, mécréants, et faites-moi confiance.

Papa Noël, c’était Youri le Fourgue, un ruskoff en rupture de Little Odessa où il avait eu des mots avec un caïd local. Depuis il était tricard dans son quartier et prêtait sur gages à toute la zone de Broadway sans être chipoteur le moins sur la provenance de la marchandise. Il avait Fatty à la bonne depuis que ce dernier lui avait filé un coup de pogne pour transformer en pâtée pour chien deux armoires à glace au crâne rasé que son ancien employeur lui avait envoyées pour solutionner un malheureux différent commercial. C’est fou ce que ces mauvais garçons de l’Est peuvent être pointilleux sur les questions d’honneur. Une nature, le Youri, qui n’hésitait pas à payer sa lichette de vodka à qui avait le gosier parcheminé et savait comme personne faire chialer le chaland à chanter les vieux airs de son folklore natal d’une voix de stentor en s’accompagnant à l’accordéon. Si quelqu’un pouvait faire Papa Noël pour Fatty, cherchez pas, c’était Youri le Fourgue.

Seulement fallait encore le trouver, Papa Noël. Et ça c’était une autre paire de manches de houppelande. Faut savoir qu’à sa manière, Youri était aussi un SDF. A Broadway et alentour, si t’es pas blindé de thune ou riverain de longue date, tu peux toujours espérer te loger, même en rêve. De plus, avec la brigade sauvage qu’il avait aux trousses, sans parler des futés de la Criminelle qui brûlaient de lui dire deux mots entre quat’-z-yeux, il avait salement intérêt à changer d’air le plus souvent possible. De nos jours, pour être peinard, faut mieux être mobile. Il avait adopté une solution élégante et pratique : il créchait dans sa camionnette, qui lui servait à la fois de dépôt de marchandises, de comptoir de négoce et de dortoir ambulant. Comment il faisait pour pas se faire serrer dans une ville où on te verbalise dès que tu laisse ton véhicule immobile plus de trente secondes, mystère. Je suppose qu’il avait passé un deal avec la volaille du cru, profitable aux deux parties. Dans la patrie du dollar, la rigueur professionnelle est tempérée par le billet vert. Quoi qu’il en soit, pour le dénicher, ç’allait pas être du crumble...

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Gobu
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Message  Gobu Dim 26 Déc 2010 - 23:11

...Je devais être dans mon jour de veine de l’année, parce que je suis tombé pile dessus par hasard tout en bas de Broadway, dans une petite rue derrière Bowling Green. Y avait là un bar historique, le Killarney Rose, dont les clients sortaient suffisamment guillerets pour ne pas rechigner à glisser une pièce ou même un petit bifton à qui leur demandait. Avec civilité, naturellement. La place est chère et je me serais fait écharper plutôt que de la laisser à un autre minable. J’avais déjà ramassé de quoi passer une soirée buvable quand une voix inimitable a retenti. Toi faire quoi dehors par grand froid, face de craie, il m’a crié, pourquoi toi pas rentrer boire voditchka avec tovaritch Youri ? Face de craie, c’est un vieux gimmick entre nous, je suis plus noir à moi tout seul que toute une chorale de gospel du sud profond, mais ça doit être de l’humour slave. Normalement, je mets pas les pieds dans ce genre d’endroit, même si moi, je tâche de me laver tous les jours et que mes fringues sont aussi correctes que peuvent l’être celles de qui crèche au motel de la belle étoile. Le prix d’une seule conso y dépasse largement mes revenus quotidiens et de toutes façons c’est pas dans la politique de l’endroit de mixer la clientèle avec la rue. Y a des cocktails qu’on évite de proposer à ses habitués, point à la ligne.

Seulement avec Youri, tout devient possible, les miracles, c’est pour ainsi dire son pain quotidien. Après tout, avec mon grand pardessus à carreaux presque à ma taille acheté dix dollars à un batteur de soul en manque et mon chapeau blanc récupéré dans une poubelle de Farewell Street, on pouvait me prendre sans regarder de trop près pour un musicos de jazz en goguette ou un dealer de came en activité, deux espèces en odeur de sainteté auprès de la direction. Bref nous voilà accoudés au rade avec deux Stolichnaya format king size à quoi se cramponner. Un bon début, selon moi. Youri, faut le voir pour y croire. Raspoutine, tu connais ? Eh ben Youri, c’est Raspoutine en plus grand, plus gros, plus chevelu et plus barbu encore. Et plus bruyant, si faire se peut. Sans parler de ses dents, toutes en or ; quand il ouvre le bec, t’as l’impression qu’une étagère de Fort Knox te fait risette. Te dire s’il passe inaperçu. Quant à ses fringues, c’est du pareil au même. Eté comme hiver, il se drape dans une pelisse de loup bouffée aux mites dans laquelle tu pourrais héberger une famille nombreuse, chausse des bottes de moujik en feutre pointure péniche, et se coiffe d’une toque d’astrakan frappée de l’étoile rouge des camarades. Pas qu’il soit coco pour un kopeck, mais il aime à laisser entendre qu’il l’avait jadis arrachée sur la tête d’un dignitaire du Parti un soir de commémoration officielle. Ou alors que c’était un cadeau personnel de son demi homonyme Youri Andropov, le dernier grand mamamouchi du KGB, il aimait varier les versions.

Toi avoir bolchoï soucis, face de craie. Moi voir ça à grimace quand tu bois vodka, on dirait petit enfant qui avale huile de foie de morue, yop foyou mat ! Toi tout raconter à Youri. Youri pareil comme pope orthodoxe, tu pouvoir tout lui dire, c’est secret entre Dieu et lui. Na zdarovié, concluait-il en basculant cul sec sa quatrième vodka tout en cramponnant le poignet du barman pour l’empêcher d’escamoter la bouteille. Je lui ai déballé toute l’histoire. Sans chipoter sur le larmoyant, faut ce qu’y faut. Que Fatty n’en dormait plus, de se consumer pour sa belle négociante en saucisses chaudes, qu’il errait comme une âme en peine sans même le courage de faire la manche, qu’il n’avait plus le cœur à rire ni à boire, qu’il n’était pour ainsi dire que l’ombre de lui-même. Tout ça parce qu’il n’avait pas les moyens de se faire rafistoler la vitrine, putain de pays, putain de système, putain de dollar, et que Dieu maudisse l’Amérique, bordel. Ca a pas loupé, Youri s’est mis à chialer comme une fontaine moscovite. Le ruskoff est volontiers sentimental, ou c’était peut-être l’alcool. Ou bien les deux, va savoir. Toujours est-il qu’il m’a serré dans les bras à m’en faire gicler la vodka par les trous de nez. Toi frapper du bon doigt à la bonne porte, m’a-t-il vociféré entre deux sanglots, jamais Youri laisser Fatty dans la merde, Fatty c’est plus qu’ami, c’est frère pour Youri. Toi venir avec moi, moi te montrer quelque chose. Il m’a arraché du bar, non sans avoir lancé au barman un regard prometteur de frappes chirurgicales au cas où il lui viendrait l’idée saugrenue de ranger la bouteille et de laisser un autre consommateur s’installer à sa place.

Il m’a traîné jusqu’à une petite impasse où se trouvait le parking de l’établissement, connu des seuls vrais habitués. C’est là qu’il planquait sa caverne aux trésors quand il zonait dans le coin, une info que son ex employeur aurait payé cash et cher, mais celui qui se serait risqué à doubler Youri avait moins de chances de survie qu’un scampi sur une plaque de cuisson. Il m’a fait rentrer avec lui à l’arrière de la camionnette et s’est mis à farfouiller avec frénésie dans l’incroyable fouillis de cartons et de paquets qui s’entassait jusqu’au plafond. Ce qu’il pouvait y avoir là-dedans, Dieu seul le savait, et encore, mais à mon avis, mieux valait pas chercher à savoir. Prudence est mère de motus et bouche cousue, c’est un truc que la rue t’apprend tous les jours. Enfin, après avoir grommelé quelques jurons bien sentis dans sa langue natale – le ruskoff est volontiers soupe au lait, à l’occasion – il m’a triomphalement brandi une petite boite en carton qu’il a ouvert solennellement comme un joaillier qui s’apprête à te présenter un solitaire dans son écrin. Mais y avait un peu de ça. Figure-toi qu’enfoui au milieu d’un matelas de coton hydrophile, se trouvait un dentier complet avec ses trente deux dents étincelantes alignées comme à la parade. Pile ce qu’il fallait à ce bon vieux Fatty, sous réserve de l’adapter à sa mâchoire. Quel pauvre type dans la panade avait été contraint d’abandonner cette précieuse prothèse à Youri, et à quel prix, mystère. Dis à Fatty lui pas se faire cheveux blancs. Youri connaître prothésiste à la coule qui mettra râtelier mesures pile poil. Je te donne adresse dans la boîte, dire venir de ma part, lui faire le travail pour rien. Et Noël kharacho pour Fatty et toi, me congédia-t-il en glissant un billet de cinquante dollars dans ma poche. Quand je te disais que c’était Papa Noël et Saint Nicolas réunis, Youri le Fourgue !

Tout s’est passé comme sur des roulettes. Naturellement, l’a fallu arracher les derniers chicots qui lui encombraient encore le clapoir, mais avec une généreuse application locale de coke premier choix et un rail format ministre d’héro de la même qualité, y a pas de douleur qui tienne. Normalement, ces friandises sont bien au-dessus de nos moyens, mais quand c’est Youri qui rince, les obstacles financiers s’évanouissent. Bref voilà mon Fatty qui se pointe avec l’air de qui en a deux de plus que toi et qui m’exhibe un sourire à faire dégueuler de jalousie un vendeur ambulant de cravates fantaisie. Bon Dieu ça illuminait comme s’il s’était collé le soleil entre les lèvres et j’ai jeté en l’air ma canette de Bud vide pour honorer le Ciel qui s’était montré compatissant envers les souffrances de mon pote et j’ai braillé – une fois n’est pas coutume – que Dieu bénisse l’Amérique, Youri le Fourgue et les prothèses dentaires et j’ai commencé à esquisser qualques pas de valse sur le trottoir avec Fatty dans mes bras jusqu’au moment où un flic à commencé à se rapprocher dangereusement de nous. C’est pas qu’on aime pas la danse, à New York, mais vaut mieux pas se faire trop remarquer quand on vit dans la rue.

C’est pas tout ça, Fatty, je lui ai dit quand on a eu mis suffisamment de distance entre le policeman et nous, mais maintenant faut que tu vas te laver pour de bon. Alors en avant mauvaise troupe et direction les bains publics où que tu peux te remettre à neuf pour trois fois rien. A ma grande surprise, il a pas fait de chichis, à croire qu’on lui avait chamboulé les valeurs et que sa mâchoire rénovée faisait de lui un autre homme. Chez Sammy « Wash & Cash » pour un petit dollar de rien du tout, on te fournit le savon, un gant de crin et une serviette sinon douce, tout au moins propre, avec le droit de t’astiquer la couenne sous la pomme de douche aussi longtemps que nécessaire. Un philanthrope, Sammy, dans son genre, qui a plus fait pour l’hygiène publique que tout les foutus cols blancs du Ministère de la Santé, même si t’as pas intérêt à te barrer avec la serviette ou négliger de lui refiler son dollar. Fatty a bien passé une heure dans la cabine mais quand il s’est repointé en caleçon, encore tout fumant du traitement, le résultat valait le coup d’œil. Sans mentir, il reluisait comme si on l’avait passé au Mirror des pieds à la tête et y avait un peu de ça. Même Sammy, qui en avait vu d’autres, a lâché un sifflement d’admiration. C’était comme une consécration pour trente ans de dur labeur au service de la propreté des masses, et du coup, il lui a fait cadeau du prix de la séance et lui a vaporisé en prime une mahousse giclée de sent-bon aux frais de la maison. La Libre Entreprise a parfois du bon.

Bien entendu, pas question qu’il renfile sur ce corps flambant neuf les frusques défraîchies qu’il portait en arrivant. Mais pour ça, j’avais tout prévu. Pendant qu’il se faisait rafistoler chez le prothésiste, on avait écumé les fripiers avec les potes et déniché de quoi le rhabiller de pied en cap pour le rendre présentable. Même qu’on avait pas lésiné sur le standing. Pas question de le grimer en sautilleur de hip-hop ou de lui coller sur le dos un blouson clouté de détrousseur de sacs à main. Non, pour présenter ses hommages à la hot-dogueuse de ses pensées, il devait avoir l’air d’un véritable gentleman. Un petit futé de la bande a même suggéré d’acquérir un frac à queue-de-pie, sans doute abandonné par quelque joueur de baccarat dans une mauvaise passe, mais fallait pas pousser. S’agissait pas de le travestir en pingouin mais de le rendre apte à s’annoncer la tête haute en société.

On a fini par opter pour un complet croisé bleu marine à fines rayures bordeaux – les rayures, ça amincit, à ce qu’on dit – assorti à une chemise bleu pâle au col et aux manchettes à peine effrangés, avec une cravate très discrète ton sur ton à impressions cachemire. J’ai encore dû tempérer les ardeurs des copains qui l’auraient volontiers affublé d’un costume en satin jaune canari, d’une liquette en simili soie sauvage vert fluo et d’une cravetouze tellement flashy qu’il fallait des lunettes de soleil pour la regarder. Pas de ça, mes frères, ai-je professé, pas question de saper notre Fatty en maquereau de Harlem ou en joueur de bonneteau des docks, la sobriété est le secret de la classe. Je suis pas sûr qu’ils aient tout bien percuté, mais je sais me montrer convaincant à l’occasion. Pour compléter le tableau, je suis parvenu à arracher pour cinq dollars une paire de boots vernies noires à un camelot particulièrement coriace. Le salopard en voulait vingt mais je suis pas un tendre non plus quand c’est pour la bonne cause et j’ai même réussi à lui faire cracher une paire de chaussettes noires en fil d’écosse presque neuves. Pour compléter le tableau, vu la saison, on a encore acheté un pardessus crème en laine synthétique si souple qu’on aurait dit du cachemire, une écharpe blanche en viscose façon soie et même une paire de gants beurre frais tout droits sortis d’une nouvelle de Scott Fitzgerald. Tout ça n’avait évidemment pas l’éclat du neuf, et fallait pas regarder de trop près les coutures et la trame du tissu, de même que les semelles des godasses, mais nul n’ignore que l’homme vraiment élégant travaille la patine de sa mise. Le grand Brummel, un célèbre dandy rosbif du XIXème siècle, avait même embauché un valet de la même stature que lui, chargé de fatiguer ses vêtements et ses souliers neufs jusqu’à ce qu’il les juge portables. Tant d’érudition en a bouché un coin aux autres mais c’est pas parce qu’on traîne ses guêtres sur le trottoir qu’on est nécessairement inculte.

Lorsque Fatty a eu fini de se saper, j’ai me suis dit qu’il y avait quand même un Bon Dieu quelque part et que sa chance avait peut-être tourné. Croyez-moi ou pas, mais tel quel, cravaté et chaussé de frais, le grand pardessus jeté négligemment sur ses épaules de débardeur, les pans de son écharpe retombant avec grâce de part et d’autre du col, on aurait dit un banquier de Wall Street qui venait de foutre sur la paille un escadron de spéculateurs ou mieux encore, un authentique homme du monde s’apprêtant à souper en galante compagnie dans quelque cantine huppée de la 5ème Avenue. Pour un peu, on se serait attendu à ce qu’il nous jette la pièce. Avant qu’il ne s’éloigne vers son destin, je lui ai glissé dans la main le bifton de cinquante pions que m’avait refilé Youri le Fourgue et je lui ai collé mon chapeau blanc sur le crâne. Il savait à quel point je tenais à ce galure et a m’a supplié de le reprendre, mais je me suis montré intraitable : un vrai gentleman ne sort jamais décoiffé. Après m’avoir donné l’accolade de Jésus à ses disciples, il est parti de la démarche conquérante d’un Prince de ce Monde. Tout seul : il était hors de question qu’on vienne lui casser sa baraque avec nos dégaines de traîne-savates.

Il était onze heures du soir, et j’avalais un grand café arrosé au comptoir de la cafète du coin de la 35ème rue, histoire de me réchauffer les abattis avant de me zoner, après une journée de boulot plutôt riquiqui. J’avais quand même le cœur en fête parce que je pensais à mon bon vieux Fatty en train de dîner avec sa douce dans une bonne trattoria du quartier, comme je lui avait suggéré. Rien de tel que la pasta et le chianti pour mettre du liant dans le relationnel, sans parler des mandolines. A moins qu’il ne fût déjà passé à la prise de la pastille. Vu ses arriérés d’abstinence, ç’aurait pas été du luxe. C’est alors que Freddy les Doigts-de-Fée, un petit futé qui tape les larfeuilles sur le parvis des églises, m’a fait signe derrière la vitrine de venir le rejoindre. J’étais pas très chaud, vu que c’est pas très malin de s’afficher en public avec des voleurs patentés, mais il avait l’air de vouloir insister, alors je suis sorti avant qu’il ne vienne me chercher au rade. C’est bien toi le pote au gros Fatty, pas vrai ? Possible, j’y ai rétorqué, et après ? Moi j’en ai rien à secouer, il m’a lâché, mais si c’est ton pote, tu devrais aller le chercher au commissariat de la 35ème Rue, des fois qu’il ait du mal à rentrer tout seul. J’aurais bien voulu qu’il m’en crache un peu plus, mais il s’est carapaté en me faisant un bras d’honneur.

Le cœur plein d’appréhension, j’ai tracé jusqu’au poste, et là j’ai vu un gros type assis sur les marches, en compagnie d’une fliquette compatissante qui avait l’air de tenter de le consoler. C’était bien Fatty, mais il n’avait plus rien du bourreau des cœurs sapé comme un milord que j’avais quitté quelques heures auparavant à peine. Il avait le look destroy de quelqu’un propulsé tout habillé dans une bétonneuse. C’est bien simple, pas une pièce de son costume n’était intacte. Le col de son manteau était arraché, sa veste et sa chemise étaient lacérées, sa cravate bonne pour la poubelle, et même les poches décousues de son pantalon pendouillaient lamentablement. La seule chose intacte dans sa tenue était mon chapeau blanc, qu’il serrait convulsivement dans sa main droite. Quant à sa tronche, n’en parlons pas : on aurait dit qu’on l’avait coincée sous une presse à emboutir. La fliquette m’a aidé à le relever et j’ai passé son bras autour de mon cou pour qu’il puisse s’appuyer sur moi. J’aurais bien voulu qu’il me raconte son calvaire tout de suite, mais il a pas desserré les chailles jusqu’à ce qu’on soit arrivés au banc où on avait l’habitude de pioncer, bien à l’abri d’un mur qui coupait le vent du nord. A propos de chailles, j’ai oublié de vous dire que son sourire de pop-star n’était plus qu’un beau souvenir : à la place y avait plus qu’un grand orifice béant. Consternation.

C’est seulement après que je l’ai eu enveloppé dans la couverture polaire que nous fournit l’Armée du salut qu’il a consenti à causer. Au début, tout s’était passé comme dans un rêve. Il s’était pointé à l’échoppe de la belle Angie avec un bouquet de roses, et elle a manqué tomber dans les pommes en voyant le beau baraqué tiré à quatre épingles qui lui faisait risette à bouche-que-veux-tu ; du coup il a eu aucun mal à la driver d’autorité chez Lombardi, un napolitain qui sert des pizzas plus grandes qu’une roue de bicyclette et des steaks plus épais qu’une encyclopédie. Après deux boutanches de Valpolicella, leurs pieds commençaient à faire connaissance sous la nappe à carreaux rouges et leurs lèvres se rapprochaient jusqu’au point de fission par-dessus les plats quand le ciel leur est tombé sur la tête. Une sorte de tornade noire a fait irruption dans le restaurant en balayant tout sur son passage, laissant dans son sillage une traînée de verre brisé, de nappes arrachées et de dîneurs renversés sur le sol au milieu des reliefs alimentaires et des tessons de faïence. La furie, car il s’agissait d’un femme, a cramponné son invitée par la tignasse, l’a décollée de son siège d’une seule main et de l’autre lui a collé une torgnole à lui faire gicler les yeux des orbites. Fatty, t’imagines, quand il a vu ça, son sang n’a fait qu’un, et il a bondi de son siège pour lui dire sa façon de penser, gonzesse ou pas. C’est là que les choses se sont vraiment gâtées.

C’est triste à dire mais mon pauvre pote s’en est pris plein la tronche en dépit de ses trois cents livres et de ses dons innés pour la castagne. Faut dire qu’il était tombé sur un os : la fille, comme on le lui a confirmé par la suite au poste, pratiquait le catch en professionnelle sous le surnom évocateur de Lily la tigresse, et était de surcroît championne nationale de kick-boxing. Fatty avait beau être plus lourd, il était bien moins rapide, et surtout il avait la patate moins efficace. Non seulement la fille cognait du pied et du poing comme un marteau-pilon mais en plus elle connaissait les prises vachardes qui permettent de faire voltiger son adversaire ou de lui dévisser une articulation comme tu détaches un pilon de poulet rôti de sa carcasse. Y avait pas photo. Après un round qui a fini de transformer la trattoria en chantier de démolition, Fatty s’est retrouvé KO sur le dallage, la tronche en marmelade et les fringues en lambeaux. La faute à pas de bol : Angie était lesbienne, et la tigresse était sa compagne attitrée. Il en pissait des larmes de dépit. F’est bien ma veine, il crachait, pour une fois que ve me lève une gonveffe, faut que ce foit une gouine. Mais le plus grave de l’affaire, c’est qu’il avait largué son dentier dans la bagarre.

Alors je me suis mis à me marrer, mais à me marrer comme jamais. Au début j’essayais de conserver une face de bois, faut comprendre, c’est pas très sympa de rigoler des malheurs de son pote, mais plus j’essayais de me retenir et plus ça me remontait de l’abdomen et j’ai fini par m’étrangler de rire tant tellement la scène qu’il me racontait était cocasse, et Fatty qui me dévisageait avec ses gros yeux globuleux noyés d’incompréhension et ouvrait grand sa bouche édentée comme jamais et moi je me tordais les boyaux et entre deux hoquets j’essayais de lui faire comprendre que fuck les lesbiennes et t’inquiètes pas on va le retrouver ton râtelier et tes fringues c’est pas grave je t’ai gardé les anciennes qui te collaient si bien à la peau et puis t’as sauvé mon chapeau alors tout n’est pas perdu et putain Joyeux Noël quand même, vieux frère, demain sera un autre jour. Et y avait rien de plus vrai.

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Message  Invité Lun 27 Déc 2010 - 5:46

Hahaha, purée; ça ne rigole pas chez les gousses de l'Oncle mqis chez moi si !
Je me suis autant marré qu'en visionnant Soul Men, avec une légère crainte que tout ceci ne tourne au gore, mais non !
Je me marre encore , d' ailleurs; à la question de savoir comment une tondeuse se passionne pour la vente de hotdogs,
c' était donc ça, cet arrière-gout de litière pour chat...

:-)))


mais maintenant faut que tu vas te laver pour de bon.
Je ne suis pas trop sur de ton dialecte ici.

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Message  elea Lun 27 Déc 2010 - 15:56

Ça se lit comme on boit un lait de poule, par petites gorgées, en appréciant la dégustation, avec un sourire en coin, des images chamarrées plein les mirettes et presque sans oser respirer pour pas faire trop de pause avant d’atteindre la fin.
Merci pour ce bon moment.

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Message  grieg Lun 27 Déc 2010 - 20:10

Sentiment étrange.
D’un côté, je suis sur le cul, épaté par la verve, la densité, la force et l’originalité des formules, des expressions… La maîtrise aussi… épaté. Ça transpire l’intelligence et la créativité.
D’un autre côté, je ne prends pas vraiment mon pied, pas naturellement, en te lisant. Et je me dis qu’il en faudrait plus pour que je sois tout à fait séduit. Et plus, ici, serait, paradoxalement, moins.
En gros, si c’est seulement un exercice de style : chapeau !

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Message  Gobu Lun 27 Déc 2010 - 22:11

grieg a écrit:
En gros, si c’est seulement un exercice de style : chapeau !

"Le style, y a que ça de vrai" (Flaubert)

"Fuck le style" (Zola)

"A la niche, les cabots" (Gobu)

:-)))
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Message  Invité Mar 28 Déc 2010 - 10:54

Réjouissant comme tout. N'empêche que je me demande où est passé le Santa Klaus stinks, l'original aka Fatty I ? Ou j'ai la berlue ou c'est la mémoire qui me joue des tours...



dans une ville où on te verbalise dès que tu laisses ton véhicule immobile

Et puis effet de style ou pas :

puisqu’il a dérouillé le Judas avec tant de science qu’il lui a fallu six mois d’hostau pour s’en remettre.
Arrête ton charre,



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Message  Jean Lê Mar 28 Déc 2010 - 11:48

Comme une nouvelle de Chester Himes améliorer par Frédéric Dard, bref : excellent ! Merci pour ce plaisir de lecture.
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Message  Gobu Mar 28 Déc 2010 - 13:44

Easter(Island) a écrit:Réjouissant comme tout. N'empêche que je me demande où est passé le Santa Klaus stinks, l'original aka Fatty I ? Ou j'ai la berlue ou c'est la mémoire qui me joue des tours...



dans une ville où on te verbalise dès que tu laisses ton véhicule immobile

Et puis effet de style ou pas :

puisqu’il a dérouillé le Judas avec tant de science qu’il lui a fallu six mois d’hostau pour s’en remettre.
Arrête ton charre,



Arrête ton charre c'est correct y m'semble. Ca vient du verbe charrier dans son acception argotique (charrie pas, mon pote, ça me fout les abeilles)

Quant à Santa Klaus stinks 1, ben il est au catalogue...
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Message  Invité Mar 28 Déc 2010 - 14:35

Pour ça que j'y suis allée sur la pointe des pieds. S'il s'agit pour moi du char de Ben-Hur, j'admets volontiers qu'une orthographe autre soit acceptable, tout comme pour "hosto/hostau".
Quant au Santa Klaus I, j'ai fouillé le catalogue et je ne le vois pas, enfin pas sous ce nom/titre : berlue donc. Si tu voulais bien m'éclairer...

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Message  Gobu Mar 28 Déc 2010 - 14:48

Easter(Island) a écrit:
Quant au Santa Klaus I, j'ai fouillé le catalogue et je ne le vois pas, enfin pas sous ce nom/titre : berlue donc. Si tu voulais bien m'éclairer...

C'est un plaisir de t'éclairer : http://www.vosecrits.com/viewtopic.forum?t=5724

En fait il est à la sous-rubrique "Exercices" (Noël)
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Message  Invité Mar 28 Déc 2010 - 16:13

Ah merci, juste là où je n'avais pas regardé !
Et promis, je ne pollue plus ce fil.

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Message  ubikmagic Mer 29 Déc 2010 - 12:50

D'habitude, j'ai du mal avec les textes longs : ma faculté de concentration, hélas, décline. Mais là, j'ai dégringolé jusqu'à la fin sans m'en rendre compte. Un saut vertigineux et rigolard que je te dois, merci l'ami, ces derniers temps étaient bien moroses.

Sacré conteur tu es !


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Message  Yali Mer 29 Déc 2010 - 13:21

Lorsque l'auteur n'a l'intention que de la démonstration, je m'ennuie. Et lorsque finalement , l'histoire qu'il raconte n'est que l'excuse à se faire valoir, je m'ennuie. En fait, je m'ennuie à chaque fois que l'autre n'écris pas pour moi mais pour lui. Je m'ennuie dés lors qu'un auteur me bouffe mon espace de lecteur, le méprise, ne me laissant aucun — aussi petit soit-il — souffle de ce que je suis dans l'imagination ou pour le suivant des lecteurs, etc.
Cela-dit, je peux renverser le commentaire ci-dessus et remplacer systématiquement auteur par chroniqueur et lecteur par auditeur, et là ça marche tout seul, ça marche même royal.

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