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Un héros de haut vol

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elea
Rebecca
midnightrambler
san-a03
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Un héros de haut vol Empty Un héros de haut vol

Message  san-a03 Jeu 30 Déc 2010 - 1:15

Bonsoir à toutes et à tous, pour ma toute première contribution ici, je vous propose une nouvelle dénommée "un héros de haut vol" :

Bonne lecture !

1.

Il est cinq heures du matin. D’un bond, je m’élance hors du lit. Hop, l’opacité du rideau de douche redonne un peu de pudeur à ma nudité. De grosses gouttes d’eau chaude s’écrasent sur mes crins en bataille. Ma coiffe le matin, c’est Verdun ! Quelques minutes et décilitres s’écoulent… J’en sors revigoré, le poil humide et l’œil vif. Je suis réveillé pour de bon, ce qui, avec la journée qui m’attend n’est pas un luxe. Sans faire de bruit, j’embrasse ma douce moitié, encore assoupie. Sapé à en faire pâlir de jalousie un mannequin de chez Tati, mon billet d’avion dans la poche de gauche, je suis prêt à partir. Ma valoche à la main, je lance alors à ma tanière un dernier regard circulaire. C’est clean si l’on excepte un bol dans lequel reposent religieusement quelques céréales ramollies ! Pas le temps de jouer les hommes d’entretien, mes talons claquent déjà sur le bitume humide en direction de la voiture.

2.

A cette heure matinale, l’aéroport est assez peu fréquenté. Bon point. Un coucou à la guichetière, une bise à ma valoche et il ne me restera plus qu’à attendre sagement que mon vol soit le prochain. Ces formalités opérées, je m’échoue dans un fauteuil vacant. Bon, ça me laisse le temps de t’entretenir un peu sur ce qui m’amène ici. Je le vois à ton air d’ahuri que tu ne piges que pouic à cette entame de nouvelle. Tu m’imagines, vautré, avachi dans le grand hall d’un aéroport sans en comprendre les raisons mais laisse moi faire, veux-tu !

Comme tu l’as lu, je suis là pour le boulot. Un boulot pas terriblement ordinaire puisqu’à proprement parler, il n’existe pas. En gros, je file un coup de paluche aux renseignements généraux français sur des petites affaires. En freelance quoi. Une sorte d’intérimaire de la sûreté nationale… On me passe un coup de fil quand il faut des bras supplémentaires et qu’il ne faut pas trop laisser de traces… ou alors quand ça ne vaut pas trop le coup de risquer les miches d’un haut fonctionnaire. Rien de bien bandant, tu vois mais ça m’occupe et ça paye les factures.

Et voilà, j’en vois déjà qui lèvent les yeux au ciel… Qu’est-ce qu’il est encore allé nous inventer ce con-là ? Un intérimaire de la sûreté nationale, et mon cul, c’est de l’oie blanche ? Non mais j’te jure…

Oui oui, j’entends tout ça… mais qu’est-ce que tu veux que je leur dise moi à ces peigne-zizis ? Que je viens d’inventer ça comme ça… ou que j’ai lu ça quelque part ? Non, bien sûr que non… Faut que tu me fasses confiance… pas que tu cherches l’entourloupe à chaque coin de phrase… Que tu te laisses guider sans méfiance… Allez mon lapin, accroche toi à la rampe, il va faire du vent !

C’est assez peu connu mais il arrive que les Renseignements Généraux fassent ponctuellement appel à des gens de mon profil, parce qu’en général… on se méfie moins d’un gamin d’une vingtaine d’années, tu vois ? Aujourd’hui, c’est une petite mission de routine. J’embarque sur un vol Bordeaux-Paris. Je piste un homme dont je ne sais rien sinon que c’est un mec d’une trentaine d’années. Un beau brun, au regard intelligent, racé… très probablement un sportif… et ça s’arrête là… Je l’accompagne, je tiens la chandelle quoi… prêt à faire un petit compte rendu détaillé du moindre de ses agissements… Ce n’est pas la mort et ça me va très bien comme ça !

Il ne me reste plus qu’à patienter l’arrivée de mon client, tranquillement. Je regarde ma montre, il est 06H20, ça baigne… J’ai même le temps de m’enfiler un petit caoua et une viennoiserie par-dessus le cornet, tu parles que ça baigne toi… on ne peut mieux même !

L’air de rien, je suis aux aguets. Ma paire d’yeux est en alerte, truffe au vent, elle chasse… Un rondouillard déploie son exemplaire du Monde, une jolie blonde en tailleur traine sa Samsonite sur ses talons… Je cherche, scrute, passe la populace au crible… Mais non, toujours rien…

L’embarquement est imminent, je commence à renauder vilain. Pas l’ombre de notre homme en vue. Je soulève ma couenne et me dirige vers ma porte d’embarquement à pas lents… Une discrète vibration dans ma poche droite attire mon attention, c’est un message sur mon portable. Concentré, j’en prends connaissance quand…

- « Faites attention ! »

Deux corps qui s’entrechoquent.

- « Oh, pardon… Je suis désolé… »

Il m’a suffit d’une seconde d’inattention pour me cogner à quelqu’un. Le mec me jette un regard aussi noir qu’un arabica péruvien. Je m’excuse et me trisse, un brin gêné. Tout juste un brin d’ailleurs car celui qui s’éloigne agacé en direction de la porte d’embarquement n’est ni plus ni moins que notre homme… Bingo ! Comme me disait récemment un panda, tu tiens le bambou mon Tonio…

3.

20% des accidents aériens qui surviennent en avion ont lieu au décollage. Et c’est exactement le genre de petites phrases assassines que mon propre cerveau s’amuse à m’envoyer en travers de la gueule depuis que j’ai pris place à bord. Le moment est d’ailleurs bien choisi : la bestiole d’acier décide d’envoyer la gomme. Les réacteurs vrombissent, plein pot les gamelles, nos sièges tremblotent, déjà le sol s’éloigne…

De longues minutes s’écoulent, jusqu’à ce que nous tenions le cap. L’ambiance électrique se détend, petit à petit… A ma gauche, les deux places sont laissées vacantes, sympa. Je ne vais pas avoir à tailler le bout de gras avec quiconque, c’est toujours ça de pris.

Je décide d’aller me passer un petit coup de flotte sur la hure, histoire de me rafraichir les idées mais surtout de garder notre homme à portée de vue, ce qui tombe bien car il est placé à une ridicule petite rangée de moi. Une aubaine !

Je déplace mon physique de cinéma dans l’allée unique en direction des chiottes, je dépasse notre homme. Hop, œillade discrète. Il feuillète un exemplaire de l’Equipe, l’air de rien. Tout baigne, j’ai le temps d’aller oindre mes tempes moites à l’eau claire dans les cagoinces.

C’est frais comme une truite abandonnée dans le fond d’une glacière que je refais mon apparition. Nous volons depuis à peine un petit quart d’heure et déjà, il me tarde d’en finir. Je me dirige vers ma place quand soudain, un détail d’importance attire mon attention. L’endroit où se trouvait notre homme est vide. Mon regard se porte alors instantanément vers le fond de l’avion, à sa recherche… Mais niet ! Où est ce con ?

Je fais volte face quand un coup puissant s’écrase contre ma trogne d’angelot. Amen, la messe est dite. Adieu veaux, vaches, cochons, couvée… Je pars à dame en moins de temps qu’il n’en faut à un borgne pour faire un clin d’œil… Tonio est à terre, je répète, Tonio est à terre…

4.

Ma tête est pleine de mélasse. Brûlante, elle s’écoule de mes oreilles. Je suis aussi sonné qu’un poème, c’est te dire. La lumière crue du jour placarde mes rétines. J’ai l’arrière boutique en vrac, les pensées jetées pêle-mêle dans ma caboche dérangée. Je reviens à moi… mais ne trouve la force de lutter plus longtemps… dominé par cette irrépressible envie de plonger dans les noirceurs… Ciao la compagnie !

5.

Je ne sais combien de temps m’aura été nécessaire pour raccrocher la rampe, de longues minutes, assurément. J’ai le casque douloureux, mais je sens que mes esprits regagnent un à un leur piaule. Je suis toujours dans l’avion, c’est un fait… attaché comme un saucisson en est un autre…

Autour de moi, c’est la panique. Les passagers sont aussi crispés que des crampes, du moins ceux que j’arrive à voir depuis ma place. A la volée, j’attire l’attention d’une passagère, une jolie rouquine d’une trentaine d’années dont le visage dégouline d’angoisse. A voix basse, je lui demande ce qu’il se passe. Elle manque de s’étrangler en déglutissant mais parvient tout de même à me souffler le mot « terroriste » dans un murmure… avant de détourner son regard du mien.

Nom de Zeus, c’est bien ma veine. Des pirates de l’air dans une correspondance locale, c’est à n’y rien comprendre… Sauf que petit lecteur, ton Tonio chéri n’est pas le genre à se répandre en d’interminables réflexions. La situation est cocasse et si je veux avoir une chance de sauver ma couenne du grand plongeon, il va me falloir agir. Ni une, nid d’œufs, je tente de m’extraire de mes liens. Ils sont bien serrés les cons mais bien heureusement pour ma pomme et aussi surprenant que cela puisse paraitre, il s’agit des tuyaux que l’on trouve raccordés aux masques à oxygène. Les moyens du bord, quoi. Chacun de mes bras est placardé aux accoudoirs. Je me joue de la douleur qui cisaille mes membres antérieurs, je gonfle mes muscles, tourne, vire, cherche à détendre les-dit (de Nantes) tuyau. Mes efforts ne sont pas vains, ni dix-neuf, je le sens, ça travaille. Ca travaille même plutôt très bien du côté de mon bras droit, qui soit dit en passant est le plus développé des deux pour des raisons que je n’évoquerai pas avec vous aujourd’hui.

C’est contre l’élasticité du tuyau que je rivalise, de pleines secondes… Jusqu’à ce qu’enfin, le bras perclu, rougi par les mouvements saccadés et les frottements je parvienne à me dégager, un bras… puis un deuxième…

Je suis libre ! Enfin… aussi libre que l’on puisse l’être dans un coucou de plusieurs tonnes lancé en plein ciel vers je ne sais quel funeste dessein…

Discrètement, je prends connaissance de la situation à travers un rapide coup d’œil dans l’allée centrale. De diou, ça ne plaisante pas… J’en reste comme deux ronds de flan. Un homme, que je ne reconnais pas, est en train de passer à tabac l’une des hôtesses. C’est d’une violence inouïe. La pauvre s’est recroquevillée en position fœtale, se protégeant comme elle le peut sur le sol. Cet empaffé de première n’y va pas de main morte, il frappe… à grands coups de pieds dans ses flancs… et frappe encore… sous le regard médusé des autres passagers…

Il faut agir, et vite ! C’est aussi discret qu’un appareil à raclette dans un aquarium que je m’élance vers la queue de l’avion… Dans mon dos, ça se met à gueuler, il m’a vu !

De part et d’autre de l’allée, les passagers manquent de s’étouffer, ils sont pétrifiés, ont le souffle court… La peur, les aminches, cette peur viscérale qui te cloue au sol et s’amuse à nouer tes boyaux entre eux, c’est ce qui transpire de leurs visages cireux… Ils sont anesthésiés, anéantis… immobiles, résignés… la queue basse… prêts à accepter le pire… Mais non, c’est hors de question, parole ! Il va se battre le Tonio, tu peux me faire confiance…

Je galope, à grandes enjambées… Tiens, un rideau ! Zou, d’un coup de poignet, je l’ai tiré. Les insultes se rapprochent… Vite, il faut réfléchir… réfléchir vite…

« Ah, tu veux jouer au con avec moi gamin… Ah tu veux jouer, c’est ça ? »

Un temps.

Il a les dents serrés… il s’approche du rideau qui nous sépare, à pas mesurés…

Scrouick…

Sa chaussure gauche, une belle gaudasse italienne vient d’écraser une petite poignée de pistaches. Il soulève un sourcil, ne comprend pas…


« Qu’est-ce que… »

Il n’a pas le temps d’achever sa phrase, un chariot de repas lancé à toute vitesse vient de le faucher de plein fouet…

Boum !

Ca fait un boucan de tous les diables, le choc est terrible. Faut dire que j’ai mis le paquet… Le pirate part à la renverse, déséquilibré… Le contenu du chariot en profite lui aussi pour se faire la malle… C’est un feu d’artifice. Des litres de café brûlant, de chocolat chaud et d’huileuses viennoiseries lui échouent sur l’occiput… Il hurle…

Je suis un ressort, en un bond, j’ai fondu sur ce connard. Une plaque rouge barre déjà son visage. M’est avis qu’il va falloir qu’il investisse rapidos dans un tube de biafine…

J’écrase mon poing de toutes mes forces dans sa mâchoire. Il défaille… Bonne nuit les petits… Voilà une bonne chose de faite !

6.

L’humanité est une beauté précieuse. Il n’y a pas trois minutes, les passagers de ma correspondance Bordeaux-Paris trainaient leurs guêtres à l’échafaud, abattus, résignés… oui, résignés, c’est bien le mot ! Et là, il a suffit du reflet de l’éclat d’une lueur d’espoir pour galvaniser la foule. Ils sont là, à me congratuler, à m’encourager, à me tendre des mains, des joues et des tickets restaurant. Le ton est chaleureux, jovial… Ils comptent sur moi… m’apprennent que l’homme que je recherche est à l’avant, dans le cockpit… Qu’ils ont peur, mais ça, je le savais déjà !

J’enjambe le pirate K.O et, afin de ne pas perdre de temps, demande aux passagers de s’occuper de lui.

« Vous me l’attachez solidement, je ne veux plus en entendre parler ! »

On m’apprend également que l’hôtesse malmenée a été installée à ma place avec un passager qui par chance est médecin. Qu’il s’occupe d’elle et que les coups sont restés relativement superficiels…

J’interroge : « Pourquoi ? »

Oui, c’est vrai, au fond, pourquoi ?

« Un passager en pleine crise d’asthme a demandé à ce salopard l’autorisation de récupérer sa ventoline dans son sac, il a refusé… Il était mort de rire de le voir s’étouffer. Elle a tenté de s’interposer, expliquant que c’était inhumain. Et ça a dégénéré… »

Je regagne ma place. L’hôtesse a le visage marqué, tuméfié même. Par chance, le médecin à ses côtés s’occupe d’elle… nettoie ses plaies avec les maigres moyens laissés à sa disposition…

Ses yeux tristes croisent les miens. Elle esquisse un sourire, dans un pincement de douleur… Je lui caresse la main, il n’est plus ni l’heure ni l’endroit de se répandre en joyeuses embrassades…

J’en profite pour jeter un petit coup de saveur à travers le hublot. De vertes campagnes s’étalent à perte de vue, des voitures minuscules s’affairent sur des routes aussi larges que des lacets de chaussures… Si j’en crois ma montre, nous volons depuis une bonne quarantaine de minutes. Nous ne devrions pas tarder à survoler la capitale…

Dans ma tête, c’est Kourou : les idées fusent ! Il m’est impossible de ne pas penser aux images des tours jumelles new-yorkaises et mon sang ne fait qu’un tour…

Bordel…

La Tour Eiffel, tu crois ?

7.

Je déplace mes 75 kilogrammes de muscles et d’organismes unicellulaires en direction du cockpit. Il va falloir la jouer fine, c’est un fait établi. N’empêche, tu parles d’une mission de routine… des blagues… Qu’on m’y reprenne à accepter ce genre de missions à la con… J’te jure !

Aussi silencieux qu’un serpent sans sonnette, je me déplace vers le sas… Notre zinc fait un sacré barouf et le bruit des réacteurs couvre en partie la discussion mais j’arrive à percevoir par moments les éclats de voix d’une conversation animée…

« Mais… mais je ne peux pas faire ça… j’ai… j’ai une fille… une toute petite fille… je… je… »

« Vous… vous allez… [le bruit des réacteurs et de la carlingue en mouvement me rend la restitution impossible, j’espère que tu ne m’en tiendras pas rigueur !] que je dis et sans discuter… »

Des sanglots.

« Mais… je… je ne peux pas putain… je ne peux pas faire ça… par pitié… »

« Alors, ça va être simple… je vais… [rha putain de réacteurs de merde, j’entends que dalle !] dans ta petite gueule de gros con ! »

Tout s’accélère… grand bruit, fracas, ça se bastonne dans le cockpit…

Ce connard va faire la peau au pilote, c’est sûr. Il faut agir ! Lancé bille en tête, j’interruptionne !

Dans son uniforme, le pilote est déjà au sol, j’arrive trop tard. Il est dos à moi, ne m’a pas entendu arriver… Je ne réfléchis pas, d’une mandale réflexe, j’assomme ce salopard de pirate de l’air. Il est de dos, c’est vrai, c’est lâche mais comme me disait l’autre jour un mécanicien, la fin justifie les moyeux… Il s’écroule de tout son poids sur mon pauvre pilote inanimé… Il est peut être encore temps. Je le dégage… m’apprête à lui décocher quelques claques revigorantes pour le remettre d’aplomb quand la réalité m’éclate en pleine gueule…

Mon pauvre pilote inanimé comme je l’appelle, c’est notre homme… LE PIRATE ! Tu entends ? Comme un con, c’est le pilote, LE VRAI que je viens d’assommer ! Nom d’une moule à la sauce escabèche, mais quel idiot… Quel sombre crétin…

Je prends pleinement conscience de ma bêtise… Je détermine sans mal la raison de ma méprise… En un mot comme en cent : l’uniforme…

Le pirate avait échangé ses fringues avec celles du pilote, fin de l’histoire, début des emmerdes…

Parce que je ne sais pas si tu réalises à quel point la situation devient cocasse mon p’tit chat… mais je suis seul, seul… dans un cockpit aussi fourni en boutons que le front de ton jeune frère… avec pas moins d’une centaine de personnes à bord qui comptent sur moi pour leur sauver la peau…

Une sueur froide me parcourt la grande muraille de l’échine… Oui, je fais un peu moins le malin là…

« Maman, quand c’est qu’on arrive ? »

8.

Tu l’auras compris, je ne suis pas le genre à me laisser abattre à la moindre avarie, bien au contraire ! Il faut que je parvienne à structurer ma pensée, à ne surtout pas céder à la panique… Je structure ma pensée… je structure… Le pilote ! Oui, ma priorité, c’est de tenter de remettre le pilote, le vrai, sur pieds !

Je le claque, mollement pour commencer jusqu’à lui échauffer les joues à grands coups de revers…

« Mais réveille toi bon sang, réveille toi ! »

Sa paupière gauche vient de bouger, de manière infime… Mais oui, elle a bougé… Il revient à lui… Alléluia, il se réveille !

« Comment ça va… vous… je suis désolé, c’est moi qui vous ai assommé… je pensais que… »

Il me regarde avec un air ahuri !

« On fait la pâte à sel ? »

Mon sourcil droit s’échappe vers l’orée de ma chevelure en signe d’incompréhension…

« Allez, on fait la pâte à sel maintenant… Et après on fera des coloriages, d’accord ? »

« Mais… vous… vous avez bu ? » demande-je, un brin décontenancé.

Il me regarde, ne semble pas comprendre…

J’ai du y aller bien fort dans mon coup de tatane, il est H.S de chez H.S le pilote…

« C’est l’heure de la sieste mon bébé… »

Deuxième mandale en travers de la trombine, le pilote s’effondre sans demander son reste… Pour la pâte à sel, il faudra attendre le deuxième service…

Je structure ma pensée, je structure ma…

Euréka !

Je repense à ces films qui me tiraient quelques éclats de rire quand j’étais mouflet et notamment le célèbre « Y’a-t-il un pilote dans l’avion ? »

Il y avait bien un médecin parmi les passagers, pourquoi pas un pilote ? Un vieux pilote de ligne retraité, passionné par l’aviation, qui aurait un Cessna dans le fond de son jardin… Un vieux pilote retraité aux mains rendues calleuses par le maniement du manche…

« [kritshhh…] Coucou tout le monde ! Bon bon bon… un petit mot pour vous rassurer… ici tout se passe pour le mieux… Mais bon… à tout hasard, je me demandais s’il n’y aurait pas quelqu’un qui aurait des compétences en navigation aérienne… histoire de jeter un petit coup d’œil à… euh… à un clignotant un brin défectueux sur l’appareil… rien de grave bien sûr… mais voilà, c’était à tout hasard. N’hésitez pas à vous faire connaître au poste de pilotage si c’était le cas ! Bisous… [kritshhh…] »

De l’allée centrale me parviennent des hurlements à réveiller Beethoven et à morceler sa pierre tombale par la même occasion !

Oui, bon… Et maintenant ?

9.

Il ne me reste plus qu’une option. La pire. Celle à laquelle je n’avais pensé que pour la forme… parce que les pensées structurées se déclinent généralement en trois points au minimum… Mais hélas, trois fois hélas, c’est la seule option qu’il me reste…

La dernière option à ma disposition, c’est de poser moi-même ce satané coucou. J’ai toujours été attiré par les simulateurs de vol sur PC, j’y ai même assez joué pour reconnaitre certaines des commandes présentes sous mes yeux… c’est maigre, mais il ne me reste plus que cette solution pour tenter de sauver nos piètres existences…

Je prends une profonde respiration, chope le manche, déconnecte le pilotage automatique… Ce soir mes amis, nous dînerons en enfer !

10.

La principale différence qu’il existe entre les thermodulateurs à fréquence bi-hertzienne et les thermodulateurs à impulsion électromagnétique, c’est le délai de rafraichissement des données sur le terminal principal. En dehors de ça, c’est comme sur PC, à peu de choses près… Mon premier réflexe est de réduire notre vitesse de croisière sur l’ensemble des réacteurs. L’aéroport parisien ne devrait plus être très loin. Petit à petit, j’ai déployé les volets afin d’augmenter notre prise au vent et donc ralentir notre allure… 7%, 19%… J’y vais progressivement…

Je profite de l’ordinateur de bord pour actualiser mon statut Facebook… au cas où…

Un rapide coup d’œil sur ce même ordinateur de bord m’informe que le cap que je tiens actuellement n’est pas adéquat. Avec le calme olympien d’un épileptique en pleine crise, j’oriente le manche dans la bonne direction… Le nombre effarant de crashs sur Flight Simulator m’aura au moins appris la patience et à faire preuve de dextérité… Je navigue en douceur, par petites touches… Je suis pilote- impressionniste, le Van-Gogh des nuées azurées… Le souffle court, je déploie le train d’atterrissage… Je sens maintenant pleinement les effets de mes différentes manœuvres… Notre avion est considérablement ralenti… Je sens son poids, il s’enfonce parmi les nombreux nuages qui suivent notre course… Nous descendons progressivement…

Comme une vache, j’halète… J’ai chaud, ma pression artérielle doit jouer au yo-yo car de multiples vertiges viennent agacer ma vigilance… Oui, j’ai chaud, soif, peur… oui très peur… C’est con, en cet instant, toutes mes pensées vont vers celle que j’aime… L’être humain est un sac de viande, d’os, de sang, de bile, de sucs… Il est constitué de globules, de veines, de liquides et de gaz qui s’échangent… Il est une couverture de cellules, d’embryons, de toxines et d’ongles… C’est un sac de poils, de plis, de cavités et d’excavations… Il est putréfiable… gras, imparfait… terriblement imparfait… mais de la mémoire de son corps alangui que je quittais ce matin, je ne perçois rien de tout cela… je ne perçois ni les crevasses, ni les cicatrices… je pense à celle… celle qui gonfle mon propre cœur d’une passion sans commune mesure… mes pensées ne s’arrêtent ni aux défauts, ni aux asymétries… je ne vois plus qu’elle, que nous… que cet amour bouillonnant qui me maintient en vie… je ne vois plus que sa beauté, sa beauté intemporelle… parce que c’est elle, parce que c’est moi… parce que la poésie est grossière et notre langue incomplète… il n’y avait dans mon esprit ce jour là aucun autre mot pour la décrire que de dire qu’elle était belle… et cela était déjà bien suffisant…

Allez mon Tonio, ravale tes larmes… Il est l’heure de se montrer à la hauteur !

11.

N’importe quel professionnel vous dira que c’est une chose impossible. On ne pose pas un avion comme l’on pose un chèque au guichet de sa banque… Il faut faire preuve d’une technique redoutable… De nombreux pilotes, gorgés de fiertés comme des goitres de goélands, s’amusent à se répéter que la phase d’atterrissage est particulièrement délicate. Les conditions météorologiques doivent être étudiées avec un soin tout particulier et surtout, le personnel navigant doit être tout entier au service de la manœuvre…

C’est dire si poser un avion n’est pas à la portée de n’importe quel imbécile… Et pourtant, en cette belle matinée ensoleillée… C’est après avoir réduit la portance de mon zinc au maximum, attrapé mon manche à pleines mains (oui, comme vous dites oui…) pour faire preuve d’une précision chirurgicale que j’ai lancé les hostilités…

Oh, je ne dis pas que mon atterrissage n’était pas exempt de tous défauts. Il est vrai que la perte d’une aile n’est pas réglementaire… Qu’un train d’atterrissage plié à cause de la force de l’impact au moment de toucher le sol, ce n’est pas la méthode la plus appropriée… Oui, on pourra toujours chipoter en mettant en lumière mes manquements certains à inverser la poussée des réacteurs au bon moment… On ne pourra toujours chercher la petite bête en insistant sur le fait que des pneus d’avion, cela coute cher et qu’ils ne sont pas tenus d’exploser et se changer en boule de flamme en fin de manœuvre…

Mais… mais… mais… tout ceci est cosmétique, du pipi de chat. On s’amuse à chercher la petite bête alors même que oui, j’ai réussi à poser l’avion sans qu’aucune victime ne soit à déplorer… En dehors bien sûr de cet hurluberlu de pilote qui aurait, selon des sources récentes, décider de tout plaquer pour se lancer en tant qu’artiste spécialisé dans la pâte à sel.

Ce monde est fou !

12.

Le récit de la suite est délicat. Je me souviens de bras qui se tendent, d’embrassades humides, de sourires reconnaissants et de paroles empruntant ici et là le champ lexical de la foi, du paradis et de la vie éternelle au milieu des petits angelots qui joueront de l’harmonica céleste jusqu’à me faire atteindre la félicité. Deux fois…

En revanche, je garde un souvenir très précis de l’hôtesse de l’air qui m’aura déposé, sur le coin des lèvres, une bise que je n’oublierais jamais…

Les journaux, lancés dans l’escalade du titre accrocheur, m’auront arraché quelques sourires sincères…

« La guerre de l’A380 n’aura pas lieu ! »

« Le cœur des 127 passagers fait encore boeing, boeing ! »

« A lui seul, il naufrage des pirates de l’air !
»

Et bien d’autres dont je te passe les titres tout aussi racoleurs…

13.

(Épilogue)

Il est un peu plus de vingt heures quand j’entrouvre la porte de chez moi. Le corps fourbu, des images plein la tête. Je cherche des yeux ma chère et tendre. Elle est debout, dans la cuisine, les bras croisés et me jette un regard à faire coucher les oreilles des lapins.

« Combien de fois est-ce que je t’ai répété de nettoyer ton putain de bol de céréales quand tu pars le matin, hein ? COMBIEN DE FOIS ? »

J’esquisse un sourire. Ce n’est pas tous les jours faciles d’être un héros ordinaire, pas vrai !
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Message  midnightrambler Jeu 30 Déc 2010 - 1:30

Bonsoir,

Ca coule bien ... ça a l'air d'être cool, mais il est trop tard, je n'ai lu que les premières lignes ...
La douche très bien : quelques minutes pour préserver les réserves d'eau ... quant aux décilitres, il m'ont fait sourire ... vous faites dans la parcimonie !
DECALITRE !

Amicalement,
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Message  Rebecca Jeu 30 Déc 2010 - 9:41

C'est excellent ! J'ai adoré cet humour fin et discret (:-))) et cette façon d'être prise à partie en tant que lectrice ce qui ne m'a pas rendue l'intrigue moins passionnante! Tout lu d'une traite le sourire aux lèvres.
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Message  Invité Jeu 30 Déc 2010 - 12:09

Oui bravo pour la gouaille qui ne s'essouffle pas, même si le scénario a un goût de déjà vu, et même si j'ai eu personnellement un tout petit coup de mou vers le chapitre 10.
J'ai lu tout sourire, un bon moment de lecture.
Serai heureuse de te lire de nouveau.

Au cas où ce serait utile, j'indique ci-dessous quelques fautes qui font tache dans ce texte de bonne teneur.
Il reste des bricoles, notamment d'accent circonflexe, que je n'ai pas pris la peine de relever :

cherche à détendre les-dit (de Nantes) tuyau (lesdits tuyaux)
Et là, il a suffit du (suffi)
J’ai du y aller bien fort dans mon coup de tatane (dû)
De nombreux pilotes, gorgés de fiertés (fierté)
Oh, je ne dis pas que mon atterrissage n’était pas exempt de tous défauts (tout défaut)
une bise que je n’oublierais jamais… (n'oublierai = futur)

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Message  san-a03 Jeu 30 Déc 2010 - 12:17

Merci pour vos remarques ainsi que les corrections apportées !
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Message  elea Jeu 30 Déc 2010 - 12:20

Marrant et bien écrit, rythmé et inventif, moderne et frais, bref, un régal qui met de bonne humeur.
Peut-être un ou deux jeux de mots trop appuyés mais c’est vraiment histoire de chercher la petite bête pour préserver tes chevilles :-)
Bienvenue !

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Message  Dilo Jeu 30 Déc 2010 - 13:20

Je suis toujours admiratif des personnes qui trouvent tous ces jeux de mots. Et puis, le ton, l'humour, la vivacité, la légèreté aussi font que le texte est agréable à lire. Le sujet pourtant... pourquoi ne pas essayer, avec autant de talent, de raconter des histoires certes plus anodines, mais plus vraies, plus graves, plus cyniques...

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Message  Taowin Jeu 30 Déc 2010 - 16:27

J'adore le style ^^
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Message  Invité Jeu 30 Déc 2010 - 20:17

Je vais faire tache dans ce concert d'éloges, tant pis !
Je n'ai pas beaucoup aimé le ton qui m'a fait penser à ces représentants de commerce qui veulent à tout prix vous fourguer leur camelote. Le pseudo "San-a03" me renseigne sur ce que tu vises, mais Frédéric Dard avait deux mérites au moins : il était le premier à faire ça, il le faisait à une époque où ce genre de littérature était impensable.
Et il était drôle.
L'histoire ici est banale, prévisible. La perpétuelle adresse au lecteur a sur moi l'effet inverse de celui recherché ( j'aime bien rester dans mon coin quand je lis, pas qu'on vienne me tirer par la manche, fut-ce l'auteur !)
Je cherche ce que je pourrais te dire de gentil ( j'ai pas envie d'être désagréable, je le jure !) : oui j'ai trouvé : tu as une sacré énergie ! Je suis sûre que si tu t'impliques un peu plus dans un texte, j'aurai des choses plus positives à te dire. Mais là, j'ai exactement eu l'impression que j'avais dans les cours de théatre : on prend un ton " distancié" ( au lieu de mouiller sa chemise) pour ne pas se sentir ridicule... et du coup on rate complètement son effet.

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Message  san-a03 Jeu 30 Déc 2010 - 21:07

Ah, ce n'est tellement pas courant d'avoir des commentaires si élogieux que je commençais à prendre peur. Effectivement, par mon pseudonyme, par mon style, je ne m'en cache pas, c'est l'immense talent de Frédéric Dard qui m'a poussé à écrire et m'a orienté vers ce que je préférais faire, à savoir tenter de faire rire par le biais de l'écriture... En dehors de ça, la comparaison s'arrête là... et tant mieux car je n'ai pas la prétention de vouloir me comparer à lui, cela serait fort fâcheux !

C'est amusant, tu parles de commerce (c'est mon métier) mais aussi de théâtre (c'est une autre passion que je nourris depuis bon nombre d'années) comme quoi, ton commentaire vise sûrement très juste !

Pour le reste, j'espère montrer d'autres facettes dans mes futurs textes, qui sait ?
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Message  Gobu Dim 2 Jan 2011 - 22:48

Salut l'aminche.

C'est pas pasque j'prends pas souvent la plume - c'est plutôt ceusses que j'antéchriste qui la prend, et généralement pour casser des coffiots et pas pour licebroquer de la copie - que j'sus manchot du style au graphe. Ca soyerait même le contraire, mais tu sais ce que c'est : le style, c'est kif la confiotte, au moins que t'en as, au plus que tu les tale. Dont tact, comme dirait le clair de notaire.

C'est pas non plus l'faîte qu'tu t'appropriasse le pseu d'homonyme et le surblaze de mon regretté pote et nez en moins supérieur héraldique San-Antonio qui m' chiffonne, va surtout pas croire ! Ce gonzier-là, tu vois, j'l'aimais tant tellement qu'ça m'fait v'nir l'eau-z-aux gobilles rien qu'd'entendre causer de lui, et pourtant l'eau, tu m'connais, c'est pas vraiment ma r'ligion. Mes saints patrons c's'rait plutôt Saint-Amour, Saint-Emilion et Saint-Pourçain que Saint-Yorre.

Nan, tu vois, c'qui m'turluchibre dans ton pastiche (51) des zoeuvres de mon bien-t'aimé créateur et néant moins z'ami, c'est que ça manque cruellement de Cola. Ou de Pepsi, moi tu sais les bibines qu' a des bulles mais zéro degrés d'alcool, j' m'en sers qu'une fois l'an pour décaper l'argenterie du tonton Gustave. Comment, vl’à plusieurs heures que mon bien-aimé créateur et néant moins z’ami s’trimballe dans un zinc bourré d’hôtesses de l’air en z’uniforme moulant et de passagères plus bandantes que Carla brunie, et y l’a pas encore tâché moyen d’en loncher une discrètos ou au moins de lui glisser la pince de homard dans l’entresol ? Non mais t’as vu jouer ça où, mon pote ? Faudrait pas confondre San-A avec un (faux) témoin de Jéroboam ou un troufion de l’armée du chalut, son vrai blase, c’est Dard, si je n’Mabuse, docteur, et pas flanelle, faudrait pas confondre.

Et puis j’vais t’dire aussi, y manque le principal. L’inspecteur principal Bérurier, plize, ç’est-à-dire ma pomme et ma chère et tendre Berthe, aussi douée pour la langue de veau gribiche que pour la langue fourrée princesse. Et tous les autres itou. Cette vieille guenille de Pinuche avec son mégot éteint au coin du bec, ce bon vieux Jérémie si sympa bien qu’y soye négro, mais on choisit pas ses parents, hein ? Et cette salope de Violette qui sent plus le foutre que la fleur et Mathias l’incendié de la touffe, ousque y sont, dis ? Et le Vieux, notre cher déplumé de la coiffe, si chiant mais si chef, tu l’as largué au bord de la piste, ou quoi ?

Alors j’vas t’bonnir un truc : ta salade, tu vas m’faire le plaisir de la r’fatiguer un chouille, et cette fois-ci sans pleurer l’assaisonnement au jus de burnes ni chipoter sur les ingrédients. Sinon, t’auras affaire à Béru, et c’est pas pour rien qu’on l’a surnommé la tila des râteliers.

A bon an tendeur…

Alexandre-Benoît Bérurier
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Message  Igor23 Lun 3 Jan 2011 - 9:50

J'aime bien : c'est amusant, le style est à peine forcé, bien qu'un peu caricatural parfois (mais c'est le style qui veut ça), il ya énormément d'expressions qui sont de vraies trouvrailles.... mais aussi malheureusement des passages plus vides, moins dans l'équilibre, un peu déroutant. Et je n'arrive pas à savoir si c'est de la maladresse ou si c'est volontaire.
Ce que je veux dire, c'est que certaines phrases coulent moins bien que d'autres. ça accroche, ça gratte.
Si je m'en tiens au premier chapitre, on y trouve un peu de tout.
Du super bon : les cheveux en [bataille] et la coiffe du matin, c'est [Verdun]. Du très bon. [revigoré, le poil humide et l'oeil vif]. j'aurai préféré que le poil soit brillant, comme dans la formule consacrée. Genre "brillant d'humidité", mais bon.
Et tout de suite après du super moins bon. De l'extrêmement banal : "Je suis réveillé pour de bon, ce qui, avec la journée qui m’attend n’est pas un luxe" .... mais qu'est ce que c'est que ces formules moisies ? : "pour de bon" !! "ce qui avec" !! "pas un luxe" !!!
C'est dommage, car ça fait retomber le soufflé aussi sec.
C'est comme pour les céréales qui reposent religieusement au fond du bol. Mais pourquoi donc "religieusement" ? Quel rapport avec les céréales ? ça donne l'impression qu'il te fallait un adjectif décalé et que tu n'as pas trouvé mieux. Tu aurais pu choisir "mollement" ou "nonchalamment"
Bref.
Reste que cette histoire bien contée, avec tout le détachement qui convient.
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