Chaperon rougi

[mir0ir0bscur]

Juste une image
et reparaît la page
que je croyais avoir tournée,
que je pensais enterrée.
Tombeau ouvert
suinte l’amer.

J’étais une jeune fille sage
oui mais j’étais en cage.
Conte de fée
faisait rêver.
Je me suis perdue dans ses yeux verts
qui m’inventaient un univers.

Lorsqu’il me souriait
Petit Chaperon rouge je devenais
jusqu’aux oreilles
j’étais vermeille.
Il était prince charmant
et moi princesse au bois dormant.

Dormez princesse
pour oublier l’ivresse.

L’élixir coulait
de ses serments que je buvais.
Sournoise treille
regorgeant de soleil,
Le chevalier-servant
n’avait rien de charmant,

Chaperon rouge j’étais
pour le loup qui bavait.

Aucune peur
mais la douleur
qui m'a fait rougir
bien plus que ses sourires.

J’ai essuyé l’image
et effacé la page
Qui coulaient sur mes joues
Laissant des traces de boue.
Je n’aime pas Perrault.

[Carmen P.]

Les contes de Perrault ont beaucoup de choses à nous dire.
Un poème qui conte une histoire toujours d'actualité ; la fraicheur de la jeunesse attire toujours les loups.
J'ai bien aimé cette lecture.
Obs : dans la dernière strophe je me demande juste si c'est l'image et la page qui "coulaient sur mes joues" ; ce n'est pas net à la lecture. "et effacé ces pages/Qui coulaient sur mes joues" ?

[Loreena Ruin]

J'ai réellement apprécié ce texte qui joue avec les clichés pour mieux aborder le thème ultra revu du chagrin d'amour et de la désillusion : cette idée de prince charmant aux longues dents fonctionne à merveille, peut-être parce qu'elle ferait presque rire (mais alors, sacrément jaune).

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