Il faut partir

[Edgar-Allan]

Neige salée du grand ciel qui somnole
Dans son bleu de paresse
Et son blanc qui s'envole;
Hallucinantes messes.

Les squelettes noircis, l'hiver fond,
Ont perdus leurs cheveux,
Et la plaque de fer à l'oeil charbon
S'est figée dans tes yeux.

Il faut partir, le train grogne,
Il faut partir cher ivrogne
Là bas la cheminée crache;
S'il faut mourir ne soit pas lâche.

[Hellian]

très intéressant, assurément ! Une la force funeste très inspirée.

Juste une remarque : je ne saisis pas bien la syntaxe du passage suivant :

Les squelettes noircis, l'hiver fond,
Ont perdus leurs cheveux,

N'eussiez-vous pas dû mettre votre incise "l'hiver fond" plutôt entre parenthèse ?

[Edgar-Allan]

Merci pour ces remarques fort sympathiques! Eh bien pour ce qui est de la syntaxe de cette phrase il faut comprendre "l'hiver fond" comme s'il était écrit "-l'hiver fond-", c'est à dire comme une sorte "d'apparté"

[Loreena Ruin]

Un beau texte bien rythmé, pour deux premières strophes très réussies (je me suis fait la même remarque qu'Hellian sur "l'hiver fond"). Avec un bémol pour la dernière strophe, qui m'apparaît moins construite : le dernier vers, un petit peu grandiloquent (d'un autre côté, c'est si bien dit ! ça sort du cœur...), et le "il faut partir cher ivrogne" qui pour moi n'est pas aussi "inspiré" que les autres passages...

A bientôt sous tes lignes !

[Loreena Ruin]

il faut comprendre "l'hiver fond" comme s'il était écrit "-l'hiver fond-", c'est à dire comme une sorte "d'apparté"

Une mini remarque : si tu veux être sûr que tout le monde le comprenne dans ce sens, autant le marquer clairement par la ponctuation, avec les tirets ou les parenthèses ! Si tu dois expliquer ce que tu as voulu dire à chaque fois, c'est que le poème ne peut pas être lu indépendamment de toi (et c'est un peu problématique !!) ;-)

[Annie]

Intéressant dans sa noirceur, blanc et noir certes, et bleu.
J'aime bien le "bleu de paresse", mais je déplore quand même quelques facilités ainsi "Hallucinantes messes." "Il faut partir cher ivrogne" et puis la "répétition" oeil/yeux.

[Invité]

Des images bien maîtrisées, et une progression imparable.
"l'hiver fond" pose en effet problème ainsi ponctué.
D'ailleurs, tant que j'y suis :

"Et son blanc qui s'envole;
Hallucinantes messes. "(espace avant le point-virgule et pas de majuscule après)

"Les squelettes noircis, l'hiver fond,
Ont perdus leurs cheveux,"

"Là bas la cheminée crache; (Là-bas / espace du point-virgule)
S'il faut mourir ne soit pas lâche."

[Invité]

et "sois" dans le dernier vers : "S'il faut mourir ne soit pas lâche."

[Invité]

J'ai aimé, sans restrictions.

[Maryse]

J'ai bien aimé

[Edgar-Allan]

Merci à tous pour vos commentaires trés instructifs!

[Rebecca]

Etrange et séduisant...

[Camille Acristem]

Tu es doué. Mais tu écris aujourd'hui par accidents, porté par l'enthousiasme d'images qui sont belles et séduisent ; tu ne sais pas forcément ce que tu racontes. Le fond, qu'importe le fond, ce sont des élégies lyriques que tu chantes, comme ça, pourquoi pas, "comme ça", que tu ne diriges pas et que tu ne fixes à l'agrafe d'aucune poitrine. Tu sais que tu es doué, ça te donne une insolence qui porte le risque sérieux de te rendre médiocre, en deux ans. Tu n'as rien vécu, et si tu as vécu, tu joues avec les illusions en ne parlant pas de toi. C'est ce qu'on appelle la "sincérité". Tu n'en as aucune, mais par trouille, je pense, par élégance et ça te va bien. Tu es doué, c'est clair, j'ai lu ton autre poème, il porte moins de fulgurance et plus de m'as-tu-vu. Des clichés dans tous les coins, une démonstration d'habileté, mais rien de toi. C'est nul.

Enfin, si tu muris tout en continuant d'écrire, que tu apprends l'humilité, le respect, la passion, le courage, tu deviendras un grand poète. Pour l'instant tu écris des choses minables au regard de ce que tu pourrais faire. Tu te laisses aller à la facilité de ton niveau légèrement au dessus de ce qui est commun. Et c'est un drame que nous en soyons à parler de 'niveau' en poésie, mais tellement d'imposteurs, tellement.

[Edgar-Allan]

Voici sans doute la critique la plus pertinente que j'ai jamais reçue concernant ma poésie: Merci.

[zenobi]

J'ai apprécié les trois premiers vers, ensuite, le texte, je crois, se perd dans la facilité.

[Carmen P.]

Un poème intéressant, dur, sans concession (comme l'est la nature en hiver)...et vraiment bien ficelé.

[Calvin]

La première strophe est géniale.

[Calvin]

Enfin, je nuance ; les trois premiers vers. Il y a de la musique pour le dernier comme pour le reste mais sans trop d'éclat, eau_qui_clapote, puis pas de ces effluves d'images et de sens. Ça fait, j'ai eu une illumination au début puis je bâcle le reste. Dommage.

[Invité]

J'ai beaucoup aimé, je le remonte à la surface. Bien ficelé !

[Invité]

J'ai bien aimé également, sans aucun rapport avec la charcuterie du village qui tient lieu de langage à Camille, ce merdeux sorti d'un cartoon déplorable. La dégustation d'un foie gras ne questionne pas la compétence de l'oie, et en cette direction de pensée, j'ai apprécié votre texte, les mots qui le composent, avec respects pour les quelques commentaires bienveillants qui précèdent le mien. Continuez, persévérez, et n'écoutez pas forcément les abrutis tels Acristem, dont la maladresse de langage vient du terroir, inné, le ploc profond qui lutte contre la fumure.

[Invité]

Très belles images pourtant pardoxales mais qui coulent toutes seules. Une ambiance mortuaire, ce qui va de pair avec l'hiver, mais tu as su éviter les écueils.

J'ai particulièrement apprécié le premier vers.

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