[Photo] Je n'ose plus

[Embruns]

Dehors,
feuille morte pour oreiller,
je regarde les gens à travers un miroir où je ne me vois même plus.
Je n'ose plus.
L'hiver arrive et il ne me reste rien,
Pas même un rêve.

[Jonjon]

J'aime bien "feuille morte pour oreiller", mais le reste est un peu trop bouhouhou pour moi.

[Embruns]

J'aime bien "feuille morte pour oreiller", mais le reste est un peu trop bouhouhou pour moi.

C'est quoi Bouhouhou ? :-)

Je précise que ce post est une incitation à imaginer sa propre histoire et à la faire partager :-).

[mentor]

Jonjon veut dire "pleurnichard" sans doute ?
La photo est originale. Effectivement on peut y voir bien des choses. Celui qui l'a prise et décidé de l'exposer a du culot quand même, moi je l'aurais balancée en me disant que je l'avais complètement ratée ! :-)))

[Embruns]

Jonjon veut dire "pleurnichard" sans doute ?
La photo est originale. Effectivement on peut y voir bien des choses. Celui qui l'a prise et décidé de l'exposer a du culot quand même, moi je l'aurais balancée en me disant que je l'avais complètement ratée ! :-)))

Merci à vous deux.

Alors deux questions :-)

Pourquoi "pleurnichard" et pourquoi "ratée" ?. C'est bien de le dire, encore faut-il l'expliquer, il me semble que tout l'intérêt est là.... :-)

[mentor]

Pour bouhouhou je laisse parler Jonjon ! ;-)
Pour le côté raté, ça me semble évident : cadrage de traviole, aucun sujet précis à voir, on se demande ce que voulait montrer le photographe.
Ca me fait penser, tu sais, quand on allume le camescope et après on oublie de l'éteindre et on filme son pied droit pendant 200 mètres :-)))
Mais c'est mon avis, je suis sûr que l'opérateur avait son idée !

[Embruns]

Pour bouhouhou je laisse parler Jonjon ! ;-)
Pour le côté raté, ça me semble évident : cadrage de traviole, aucun sujet précis à voir, on se demande ce que voulait montrer le photographe.
Ca me fait penser, tu sais, quand on allume le camescope et après on oublie de l'éteindre et on filme son pied droit pendant 200 mètres :-)))
Mais c'est mon avis, je suis sûr que l'opérateur avait son idée !

Merci pour tes précisions mentor.

En fait, c'est moi l'opérateur. Donc effectivement, j'avais mon idée. Je te rejoins sur le manque de sujet concret, mais avec un peu d'imagination, des sujets il y en a autant qu'on le veux, moi j'en vois un par exemple :-). Quelqu'un qui aime les mots est sensé aimer les images abstraites, puisqu'il suffit d'un mot pour colorer, d'une virgule pour esquisser un souffle. Partant de là, une photo floue et sans sujet ne se rapproche t'elle pas au plus près d'un mot ?. Enfin, disons que c'est pour ça que j'ai choisi cette image, parce qu'elle laisse "libre". Trop peut être.

Bon sinon, est ce que ça inspire quelqu'un pour un petit texte ?. :-)

[Krystelle]

Oula Mentor t'es sèvère quand même (et le coup du camescope, ça sent le vécu !).

Quelqu'un qui aime les mots est sensé aimer les images abstraites

Je trouve le raccourci un peu rapide et pas nécessairement fondé. Mais oui, un petit texte sur cette image, pourquoi pas, elle dégage quelque chose je trouve. Elle me plait bien.

[benedicte]

la lune illuminait les quais
où s'endormaient les princes des cités d'à côté
dans la lueur du soir les rues et les boulevards
formaient un curieux présentoir

[mentor]

Bribes et lambeaux, poussière et mégots
Il croit quoi, lui, avec sa boule à Zorro
Che Guevara maquillé, barbe d’un mois
Friche-moi la paix, je pars à vau-l’eau
Pas besoin de ta glace en morceaux
Pour voir ma cravate, et moi et moi et moi…


Voilà, comme la photo, moi j'ai eu envie d'écrire n'importe quoi ! :-)))
C'est mon délire vespéral (et à jeun s'il vous plait ! Alors chargé, vous imaginez...)
Je vous laisse à vos profondes réflexions sur ma modeste contribution... ;-)

[Zou]

Elle me plait aussi cette photo...Je lui trouve des couleurs de caraval de Venise. Je ne sais pas pourquoi? C'est assez bizarre.
Et j'écrirai aussi quelques mots, plus tard. Un autre jour, plus tôt :-)

[Loupbleu]

Pour ma part j'aime vraiment, vraiment beaucoup cette photo !
(Oui, il est sévère Mentor je trouve :-)

Pour le texte qui l'accompagne, je trouve les trois première lignes pas mal du tout. Les trois dernières ne me plaisent pas trop, peut-être trop "bouhouhou" :-) (pour mon goût personnel), mais aussi parce qu'elles laissent moins imaginer, elles sont moins inspirantes (?). Peut-être pourrais-tu exploiter une réflexion ou une sensation sur les thèmes du miroir, du visible, du montrable, etc., plutôt que de revenir sur un sentiment éprouvé (c'est à voir, à essayer ?)...

Je vais dire n'importe quoi (mais bon, faut pas s'inquiéter, j'ai l'habitude !), j'ai moi pensé à une version moderne des Ménines de Vélasquez :-)

"Quelqu'un qui aime les mots est sensé aimer les images abstraites", je suis prêt à défendre la thèse exactement opposée :-) Mais j'aime quand même l'idée, et j'aime bien la formule ! Je trouve en tous cas que l'image est très inspirante pour une texte !

Je suis partant pour une contribution, si vous avez un peu de patience, dès que possible je m'y colle :-)

[Jonjon]

Par "bouhouhou", je veux dire que le protagoniste principal de ton poème s'apitoie trop sur son sort et d'une manière pas très originale. Ça donne au poème un ton effectivement trop pleurnichard pour moi. C'est un peu comme si ma soeur chialait en vers, tu vois?

[Sahkti]

C'est marrant... ma première réflexion en voyant cette photo (mais là, je suis sur un vieil ordi avec vieil écran et ça fausse les couleurs et la luminosité, donc ça doit jouer) est que j'ai de suite penser à une photo de l'espace, avec les étoiles et le noir profond à droite et à gauche le reflet-miroir d'un truc, comme si quelqu'un avait pris en photo le ciel et avait débordé sur la gauche sur une vision-reflet d'une fenêtre ou un truc du genre.
C'est une impression qui me plaît davantage que l'idée d'une rue, d'une personne, d'un trottoir...

[Sahkti]

Sinon, pour ce qui est de ton texte Embruns, je suis partagée. Trop terre-à-terre avec la photo, comme un besoin de coller à la réalité. Et ce ton réaliste, même si poétique, je le trouve finalement assez quelconque, il apporte peu. Davantage de symbolisme, voire carrément du contre-courant aurait permis de mettre soit la photo soit le texte en valeur, voire les deux.

Bon, je vais essayer de rédiger un petit truc mais là, j'attends un RDV boulot, donc sans doute plus tard.

[Embruns]

Oula Mentor t'es sèvère quand même (et le coup du camescope, ça sent le vécu !).

Quelqu'un qui aime les mots est sensé aimer les images abstraites

Je trouve le raccourci un peu rapide et pas nécessairement fondé. Mais oui, un petit texte sur cette image, pourquoi pas, elle dégage quelque chose je trouve. Elle me plait bien.

Oui c'est un raccourci bien rapide, je le concède :-). Merci pour ton passage.

[Embruns]

la lune illuminait les quais
où s'endormaient les princes des cités d'à côté
dans la lueur du soir les rues et les boulevards
formaient un curieux présentoir

Merci pour ces jolies phrases Bénédicte ;-)

[Embruns]

Bribes et lambeaux, poussière et mégots
Il croit quoi, lui, avec sa boule à Zorro
Che Guevara maquillé, barbe d’un mois
Friche-moi la paix, je pars à vau-l’eau
Pas besoin de ta glace en morceaux
Pour voir ma cravate, et moi et moi et moi…


Voilà, comme la photo, moi j'ai eu envie d'écrire n'importe quoi ! :-)))
C'est mon délire vespéral (et à jeun s'il vous plait ! Alors chargé, vous imaginez...)
Je vous laisse à vos profondes réflexions sur ma modeste contribution... ;-)

Merci pour ce "n'importe quoi" qui parle de mon "n'importe quoi".
N'empêche que je l'aime bien le tiens, cette idée de glace en morceau me plait bien.
Comme quoi, des fois, même avec du "n'importe quoi".
Merci Mentor

[Embruns]

Elle me plait aussi cette photo...Je lui trouve des couleurs de caraval de Venise. Je ne sais pas pourquoi? C'est assez bizarre.
Et j'écrirai aussi quelques mots, plus tard. Un autre jour, plus tôt :-)

Zou au boulot ! :-).

Pour ma part j'aime vraiment, vraiment beaucoup cette photo !
(Oui, il est sévère Mentor je trouve :-)

Pour le texte qui l'accompagne, je trouve les trois première lignes pas mal du tout. Les trois dernières ne me plaisent pas trop, peut-être trop "bouhouhou" :-) (pour mon goût personnel), mais aussi parce qu'elles laissent moins imaginer, elles sont moins inspirantes (?). Peut-être pourrais-tu exploiter une réflexion ou une sensation sur les thèmes du miroir, du visible, du montrable, etc., plutôt que de revenir sur un sentiment éprouvé (c'est à voir, à essayer ?)...

Je vais dire n'importe quoi (mais bon, faut pas s'inquiéter, j'ai l'habitude !), j'ai moi pensé à une version moderne des Ménines de Vélasquez :-)

"Quelqu'un qui aime les mots est sensé aimer les images abstraites", je suis prêt à défendre la thèse exactement opposée :-) Mais j'aime quand même l'idée, et j'aime bien la formule ! Je trouve en tous cas que l'image est très inspirante pour une texte !

Je suis partant pour une contribution, si vous avez un peu de patience, dès que possible je m'y colle :-)

Un peu trop "Bouhouhou", je commence à m'en rendre compte grâce à vos remarques. C'est trop clair, net, lisse car trop commun et général.
Merci à toi et aux autres donc.

Ensuite, j'aimerai que tu défendes la thèse opposée, si tu en as envie évidemment.
Je ne veux pas défendre la mienne car j'y crois sans y croire, comme toi, j'aime bien l'idée que ça sous-tend. Tes arguments m'interessent en somme, ça peut être enrichissant d'échanger la dessus.

Et de la patience j'en ai, alors prend ton temps si tu veux laisser quelques mots !
++

[Mériam]

J'aime beaucoup cette photo Embruns

Je suis loiiiiiin d'être une connaisseuse en matière de photo ou de cadrage et touti quanti, mais justement ce cadrage là, un peu de travers, le flou aussi, j'aime.

Par contre, du coup, comme quelque part la photo existe par elle même, j'ai bien du mal à poser des mots dessus Un peu comme si y poser des mots allaient amoindrir la magie

[Embruns]

Par "bouhouhou", je veux dire que le protagoniste principal de ton poème s'apitoie trop sur son sort et d'une manière pas très originale. Ça donne au poème un ton effectivement trop pleurnichard pour moi. C'est un peu comme si ma soeur chialait en vers, tu vois?

La misère en alexandrin est elle plus valable que celle dite avec des mots simples ? Faut il dire de façon originale pour toucher ? "course à l'armement" - "course au signifiant" ?
Cette indiférence est-elle du véritablement à la façon de le dire, ou à la façon de le recevoir ? Pèle-mêle, les deux sans doutes.
Alors oui je vois - mais je vois seulement.
Merci pour ton passage.

[Sahkti]

Un jour, un sage lui a parlé de la voie lactée.
Le reflet de l'humanité.
Celui dans lequel l'homme plonge son regard pour mieux apercevoir ses rêves et ses espoirs sans fin.
Parce que la voie lactée, c'est loin, c'est là-bas, tellement loin que ça ne peut être que très beau.
Alors l'homme regarde et regarde encore cette voie lactée.
Et il se met à rêver.
Rêver qu'il oublie tout ce qu'il vit.
Tout ce qu'il voit.
Mais la voie lactée c'est trop loin.
Beaucoup trop loin.

[Embruns]

Sinon, pour ce qui est de ton texte Embruns, je suis partagée. Trop terre-à-terre avec la photo, comme un besoin de coller à la réalité. Et ce ton réaliste, même si poétique, je le trouve finalement assez quelconque, il apporte peu. Davantage de symbolisme, voire carrément du contre-courant aurait permis de mettre soit la photo soit le texte en valeur, voire les deux.

Bon, je vais essayer de rédiger un petit truc mais là, j'attends un RDV boulot, donc sans doute plus tard.

Merci Sahtki, tu as sans doute raison pour le texte, c'est trop convenu, trop étroit, ça vient en quelque sorte "fermer" l'image, ce qui n'est pas la meilleure chose.
Merci pour ton sentiment, si tu veux ajouter quelque chose, n'hésites pas !

[Embruns]

J'aime beaucoup cette photo Embruns

Je suis loiiiiiin d'être une connaisseuse en matière de photo ou de cadrage et touti quanti, mais justement ce cadrage là, un peu de travers, le flou aussi, j'aime.

Par contre, du coup, comme quelque part la photo existe par elle même, j'ai bien du mal à poser des mots dessus Un peu comme si y poser des mots allaient amoindrir la magie

On vient de se croiser...
Merci pour ton appréciation sur l'image. Pas besoin d'être un connaisseur, les photos sont bonnes et mauvaises à la fois, c'est selon l'histoire et l'humeur de celui ou celle qui la regarde.
Je crois que tu touches quelque chose - des yeux - en disant que associer des mots peut amoindrir l'image, c'est sans doute ce qui se passe avec ceux que j'ai posé à coté.
Merci !

[Embruns]

Un jour, un sage lui a parlé de la voie lactée.
Le reflet de l'humanité.
Celui dans lequel l'homme plonge son regard pour mieux apercevoir ses rêves et ses espoirs sans fin.
Parce que la voie lactée, c'est loin, c'est là-bas, tellement loin que ça ne peut être que très beau.
Alors l'homme regarde et regarde encore cette voie lactée.
Et il se met à rêver.
Rêver qu'il oublie tout ce qu'il vit.
Tout ce qu'il voit.
Mais la voie lactée c'est trop loin.
Beaucoup trop loin.

Sahkti, merci pour ces mots à ciel ouvert ... ;-)

[Loupbleu]

Ensuite, j'aimerai que tu défendes la thèse opposée, si tu en as envie évidemment.
Je ne veux pas défendre la mienne car j'y crois sans y croire, comme toi, j'aime bien l'idée que ça sous-tend. Tes arguments m'interessent en somme, ça peut être enrichissant d'échanger la dessus.

"Quelqu'un qui aime les mots est sensé aimer les images abstraites":

Parfois je me dis que je suis un mercenaire de la thèse, je suis près à en défendre plusieurs opposées :-) Moitié par esprit de contradiction, moitié par atavisme scolaire de la bonne vieille méthode thèse-antithèse.

Ma "thèse" donc, c'est que la littérature nait de l'observation de la vie, donc des images concrètes. Installez-vous à une terrasse de café, dans le métro, n'importe où, et regardez les gens, les choses, le beau et le moche, et le ni beau ni moche, bref, ouvrez l'oeil et ne passez pas tout votre temps à mater les jolies filles (quoique ... ?). On trouve plein de choses à raconter et à imaginer... Bref, je ne sépare pas l'inspiration du monde réel, et donc de son image.

Pour la thèse opposée, j'imagine bien une théorie qui dit que le mot opère une séparation du signifié et du signifiant, etc., mais c'est aussi beaucoup de théorie qui donne mal à la tête, donc je ne développerai pas non plus. Mais dans ce sens, on peut justifier ta phrase.

Et en bon dialecticien, je conclus donc par :
"Qui aime la littérature aime les images concrètes, qui aime les mots aime les images abstraites" :-)

Bon, ben avec tout ça, je suis pas sûr de péter la moyenne à ma dissert, mais il est tard alors je vais me coucher.

[Embruns]

Ensuite, j'aimerai que tu défendes la thèse opposée, si tu en as envie évidemment.
Je ne veux pas défendre la mienne car j'y crois sans y croire, comme toi, j'aime bien l'idée que ça sous-tend. Tes arguments m'interessent en somme, ça peut être enrichissant d'échanger la dessus.

"Quelqu'un qui aime les mots est sensé aimer les images abstraites":

Parfois je me dis que je suis un mercenaire de la thèse, je suis près à en défendre plusieurs opposées :-) Moitié par esprit de contradiction, moitié par atavisme scolaire de la bonne vieille méthode thèse-antithèse.

Ma "thèse" donc, c'est que la littérature nait de l'observation de la vie, donc des images concrètes. Installez-vous à une terrasse de café, dans le métro, n'importe où, et regardez les gens, les choses, le beau et le moche, et le ni beau ni moche, bref, ouvrez l'oeil et ne passez pas tout votre temps à mater les jolies filles (quoique ... ?). On trouve plein de choses à raconter et à imaginer... Bref, je ne sépare pas l'inspiration du monde réel, et donc de son image.

Pour la thèse opposée, j'imagine bien une théorie qui dit que le mot opère une séparation du signifié et du signifiant, etc., mais c'est aussi beaucoup de théorie qui donne mal à la tête, donc je ne développerai pas non plus. Mais dans ce sens, on peut justifier ta phrase.

Et en bon dialecticien, je conclus donc par :
"Qui aime la littérature aime les images concrètes, qui aime les mots aime les images abstraites" :-)

Bon, ben avec tout ça, je suis pas sûr de péter la moyenne à ma dissert, mais il est tard alors je vais me coucher.

Reste à savoir ce qu'est le monde réel, est ce vraiment celui qu'on voit... je me méfie du réel, c'est un peu comme les mots, on ne dit jamais tout comme on le ressent - barrière des mots ;-). De la même manière, on ne voit pas Tout, où plutot, beaucoup de choses nous échappent, question de cadrage, d'iris, de sensibilité, de chair de poule.
A la terasse d'un café, ce qui nous donne des idées n'est pas le Réel à proprement parlé mais le rapport qu'on a avec "notre réel" qui n'est jamais vraiment, celui des autres.Il est propre à chacun, propre à l'Instant. Le Réel, un Carrefour : beaucoup de soi , un peu de l'Autre, un Instant. Les filles sont belles car elle nous plaisent, et pas : elles sont belles donc elles nous plaisent - quoique ?!. :-). Il n'y a rien de Beau qui ne soit pas désiré ou admiré par quelqu'un. Le Beau n'existe que dans les yeux de celui qui regarde.
Voila ma modeste pensée du soir, qui ne s'appuie sur rien, en tous les cas sur rien de Réel ;-).
Bon, je pense qu'on vient de rentrer dans la catégorie de "ce qui fait mal à la tête" :-), ça reste ma catégorie préférée. Si tu as le coeur à l'ouvrage, je serais ravi de connaitre ton avis ! ou l'avis d'un passant, évidemment !

[Loupbleu]

Réellement une jolie réflexion sur le réel, et ça m'a fait penser à cette citation que j'adore (j'oublie toujours de qui !) : "le réel est une hallucination provoquée par le manque d'alcool".

Bon, voici mon humble contribution (un peu vite faite!) , qui tente de ne pas être trop bouhouhou, mais je vous préviens que c'est quand même pas la brigade du rire (et l'abus est déconseillé pour la santé !).



Depuis le zinc,
Je vois le monde de travers
Je bois l'oeil en dévers
Je me saoule au quarante-cinq,

Je prends les glaces en biais
Il y passe des alcoolos
Qui me ressemblent trop
De la brume dans l'oeillet

Au delà de la terrasse
Ma version moderne
Du mythe de la taverne
L'ombre d'un amour passe

Depuis le zinc,
Ceux qui regardent en face
La bribe de leur vie lasse
Ils la visent comme un flingue

Je focalise au ras
C'est là qu'est mon impact
Dans mon verre de contact*
Qui coule entre les doigts

Depuis le zinc,
J'ai la tête à l'envers
Du whisky dans mon verre
Je me saoule au quarante-cinq



(*) verre de contact est piqué (je crois) à Antoine Blondin.

[Embruns]

Réellement une jolie réflexion sur le réel, et ça m'a fait penser à cette citation que j'adore (j'oublie toujours de qui !) : "le réel est une hallucination provoquée par le manque d'alcool".

Bon, voici mon humble contribution (un peu vite faite!) , qui tente de ne pas être trop bouhouhou, mais je vous préviens que c'est quand même pas la brigade du rire (et l'abus est déconseillé pour la santé !).



Depuis le zinc,
Je vois le monde de travers
Je bois l'oeil en dévers
Je me saoule au quarante-cinq,

Je prends les glaces en biais
Il y passe des alcoolos
Qui me ressemblent trop
De la brume dans l'oeillet

Au delà de la terrasse
Ma version moderne
Du mythe de la taverne
L'ombre d'un amour passe

Depuis le zinc,
Ceux qui regardent en face
La bribe de leur vie lasse
Ils la visent comme un flingue

Je focalise au ras
C'est là qu'est mon impact
Dans mon verre de contact*
Qui coule entre les doigts

Depuis le zinc,
J'ai la tête à l'envers
Du whisky dans mon verre
Je me saoule au quarante-cinq



(*) verre de contact est piqué (je crois) à Antoine Blondin.

Merci monsieur, un texte admirable, et très plaisant.

[Mériam]

Pourquoi faudrait-il que ce soit toujours la "brigade du rire" ? ;-)

J'aime beaucoup ton poème Loupbleu.
Je ne le trouve pas bouhouhou comme tu dis
C'est plus grave peut-etre que ce que j'ai pu lire de toi jusqu'ici, et vraiment j'aime beaucoup

C'est un poème qui a du sens et une certaine puissance je trouve, la dernière strophe est superbe !

[Aegis]

Diantre! que de réactions icitte!
J'ajoute la mienne ;-)

Le texte a besoin de la photo... sans celle-ci, il perd nettement de la valeur. Dans le ton, ça pourrait ressembler à un haïku, mais il manque la forme et le travail sur le langage.
Néanmoins l'intérêt vient qu'il correspond à la photo... qui n'est pas complètement ratée: l'angle avec la diagonale est bon (sur ce point on voit que c'est volontaire)... par contre sont nuisibles la zone d'ombre en haut à gauche et le léger manque de netteté uniforme... mais la question de la netteté et de la couleur, on ne l'obtient qu'avec un appareil photo adéquat. Bref, c'est une photo qui mériterait d'être retravaillée et qui est donc potentiellement intéressante.
I said.

[Aegis]

[quote="Loupbleu"]

Ma "thèse" donc, c'est que la littérature nait de l'observation de la vie, donc des images concrètes. Installez-vous à une terrasse de café, dans le métro, n'importe où, et regardez les gens, les choses, le beau et le moche, et le ni beau ni moche, bref, ouvrez l'oeil et ne passez pas tout votre temps à mater les jolies filles (quoique ... ?). On trouve plein de choses à raconter et à imaginer... Bref, je ne sépare pas l'inspiration du monde réel, et donc de son image.

Pour la thèse opposée, j'imagine bien une théorie qui dit que le mot opère une séparation du signifié et du signifiant, etc., mais c'est aussi beaucoup de théorie qui donne mal à la tête, donc je ne développerai pas non plus. Mais dans ce sens, on peut justifier ta phrase.

quote]


Loup, je ne crois pas que tes deux thèses soient foncièrement opposées: elles n'ont pas exactement la même problématique. La question de l'inspiration dans le réel n'est pas incompatible avec l'absence de motivation du langage. Ce n'est pas la même question. Le problème concerne la référentialité de l'imaginaire. L'autre le problème linguistique et formel de l'adéquation du son et du sens.
Pour résoudre cette inadéquation son/sens, Meschonnic parle de rythme-sens ou de forme-sens... ou signification et esthétique sont dans un rapport mutuel d'engendrement.
Mais cette remotivation du langage (rêvée par Mallarmée) peut valoir pour un univers "abstrait" ou "réaliste"...

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