Volutes

[Edgar-Allan]

C’est une longue fumée blanche aux allures de bois bleu
Qui crépite et qui danse, qui languit et se fond
Dans la gaze immobile du grand ciel silencieux ;
Ce vieux marbre des anges, ce fascinant plafond.

Ce sont des vignes rousses, pleines d’herbes et de terre.
Le temps les a salies, Octobre les embrase
De son haleine humide, inaudible prière
Que crache une cheminée, au loin, dans de la vase.

C’est une petite maison de pierre sèche et de bois
Vermoulu et verdit par un lierre sournois ;
Une marmite de bronze y fume depuis cent ans.

Il y nage sûrement des vapeurs antiques,
Comme les fagots d’antan dans les vieilles boutiques,
L’air y flotte et y brûle comme des cheveux d’enfant.

[Marvejols]

Je suis sensible à ce texte dont la lenteur sert l'évocation. Me fait penser à la fois à du Guillevic (C'est... Ce sont ...) et à Machado (par ex. ça : http://www.poesi.as/amach113.htm et "la olla al hervir borbollonea").
... Quelques petites taquineries quand même :
- ôter le T final qui ternit "verdi"
- je ,e suis pas très emballé par gaze (lexique de l'hôpital ou de la douleur) ni par vase qui me semble un peu tiré par les cheveux de la rime (une suggestion : remplacer par "au loin, comme une phrase.".

Marvejols

[Loreena Ruin]

Très joli texte qui m'interpelle d'autant plus que je suis en train d'écrire l'introduction de mon mémoire, sur la thématique des ruines. Et puis, bon, je suis de nature nostalgique alors dès qu'on me parle de pierre sèche, de lierre, d'antan et d'enfance, je me sens comblée. "antique" m'a paru un peu déplacé, par contre.

Plus objectivement, je crois que les quatrains sont plus originaux que les tercés, notamment le premier, vraiment agréable à lire :

C’est une longue fumée blanche aux allures de bois bleu
Qui crépite et qui danse, qui languit et se fond
Dans la gaze immobile du grand ciel silencieux ;
Ce vieux marbre des anges, ce fascinant plafond.

Ce sont des vignes rousses, pleines d’herbes et de terre.
Le temps les a salies, Octobre les embrase
De son haleine humide, inaudible prière
Que crache une cheminée, au loin, dans de la vase.

Avec une réserve pour "dans de la vase" qui casse le rythme à mes yeux et fait un peu lourd.

[Edgar-Allan]

Merci! Déja 2 personnes qui s'accordent à dire que "dans de la vase" est trop lourd, dissonant.. Une reflexion s'impose!

[Invité]

Une jolie évocation d'une rusticité intemporelle, une jolie cohérence et des images assez originales.

[zenobi]

Rythmiquement, ça coince grave.

[Edgar-Allan]

La poésie n'est pas qu'affaire de rythme et d'harmonie. Au même titre que la musique , elle supporte assez bien la dissonnace quand elle est distillée avec talent

[Modération]

Edgar-Allan vous ne pourrez pas dire que la modération ne vous a pas prévenu ni fait preuve de la plus grande patience. Encore une réponse à un commentaire ici ou en prose et votre texte est verrouillé.

[zenobi]

La poésie n'est pas qu'affaire de rythme et d'harmonie. Au même titre que la musique , elle supporte assez bien la dissonnace quand elle est distillée avec talent

La dissonance suppose l'harmonie, mieux, la présuppose. En absence de la seconde, il n'y a plus de dissonance possible.
Or, ici, aucune harmonie rythmique n'est posée. par là, je ne renvoie pas nécessairement à une métrique classique, bien sûr.
Quant au talent... Nous sommes bien d'accord sur sa nécessité.

[Edgar-Allan]

[Contenu sponsorisé]