Grand père poisson

[Allover]

Je te regarde tourner en rond dans la mare
Tu te souviens du temps des premiers pas
Tu t’attardes, appâté par le fond de ta mémoire,
Quand l’amphibien ton enfant marcha

Tu fais une bulle qui te ramène au paléozoïque
Dans les eaux vastes de l’ordovicien
Préambule d’où s’enchaînent les ébats magiques
Iconoclastes, ils te mèneront à l’humain

Tu te hasardes dans les méandres de l’étant,
Dans les tourbillons du destin et de la vie,
Il se lézarde ton scaphandre dans l’étang,
Sous la pression des lendemains, tu fuis

Tu es tout ouïes et inspire le mésozoïque
Par ton devenir passé dans le silurien
Tu planes sans bruit et sans dire, stoïque
Tes soupirs attristés ne sont pas aériens

Une carpe joufflue t’ignore en passant
Tu ressens les frissons de l’onde liquide
Une harpe mue par l’essor des instants
Dans ce plongeon en tes songes humides

Voici que tu fais ton cinéma dans cénozoïque
Il est bien loin le précambrien
Tu lèves la tête vers l’appât pour la cène tragique
Tu seras le festin des humains

[loic]

voici un beau destin métaphorique, ou métamorphique


ce texte est d'une grande intelligence, pars ses renvois aux origines et par le jeu qui fait que tout s'emboîte au final

de l'amphibien au festin des humains...