Violence

[Rêvelin]

Violence on a beau violence l’écrire au plus profond avec du sang sur les mains il nous dépasse un peu violence toujours s’il pouvait craquer la peau s’il pouvait fissurer violence une grande énorme et belle lumière et le poing s’il jaillit et le cri les yeux rouges c’est faute de mieux faute de fissure et la veine au poignet le couteau sur la veine on veut mais violence au cœur du sang non violence au cœur du poing levé non violence on sait pas on écrit violence et ça veut le silence on veut transpercer le silence on le sait le corps est un silence et s’il veut s’ouvrir le cri le cri est l’absence de fissure précisément le cri c’est le corps inaltérable on enfonce au creux toujours plus loin la violence on ne la trouve jamais dans l’autre nulle part la violence est partout le couteau qu’on enfonce en soi dans l’autre on voudrait bien la violence la crever mais non elle agite on gigote avec ce qu’il reste on est bloqué les pieds au sol la violence elle vole et ne s’arrête pas écrire est vain c’est vain ça putain la violence on aimerait bien putain mais non la violence on ne s’en débarrasse pas même en écrivant j’é-cris pourquoi j’écris vite illisiblement pourquoi la peur oui le gris la violence et le mur on a beau tout oui tout faire Oh si vous saviez ce qu’on fait pour la violence extraire et non le corps le corps résiste et la vie-olence on la garde ou l’on meurt

[Calvin]

Ah oui, enfin, des gens qui utilisent un peu cette forme, chère à mon cœur : je la trouve jouissive. Ici donc c'est bien foutu, ça vole, un peu trop pour moi au sol même avec les réflexions qui te caractérisent que je n'ai jamais trop apprécié, je trouve ça philosophie gratuite : le cri est l’absence de fissure précisément le cri c’est le corps inaltérable etc etc ; enfin toujours les mêmes thématiques, donc je ne reviendrais pas là dessus. Mais sympathique à lire.

[Invité]

d'habitude j'ai tendance à fuir ce type d'écriture, sans ponctuation. Mais là, j'avoue qu'au contraire j'ai adoré la forme, cela retranscrit bien le manque de souffle, le cri à perte d'haleine. Sinon, il y a des concepts que je trouve très vrais et formulés magistralements, comme " on enfonce au creux toujours plus loin la violence on ne la trouve jamais dans l’autre nulle part la violence est partout le couteau qu’on enfonce en soi", mais d'autres que je trouve un peu creux (ou alors je n'ai pas compris, ou alors ce que j'ai compris, je ne suis pas d'accord avec) -> le cri est l’absence de fissure précisément le cri c’est le corps inaltérable

[Rêvelin]

En fait le concept est qu'on essaye de sortir la violence de soi, mais ça ne donne que des cris qui ne changent rien, donc le cri est l'absence de fissure dans laquelle pourrait passer la violence, il est le signe de notre impuissance.
Merci de vos lectures : )

[Maryse]

C'est vrai comme dit Louis ton texte est bien foutu.
J'ai bien aimé

[Invité]

Faussement échevelé. Vraiment maîtrisé. Expérience à renouveler.

[Hellian]

J'ai l'écriture, j'aime moins le propos .

[Invité]

C'est violent d'arriver au monde. On en garde quelque chose.
C'est violent d'en sortir. On n'en sortira pas !
Beau texte qui halète. Je n'ai pas aimé certains petits morceaux, mais broutilles.

[Invité]

n le sait le corps est un silence et s’il veut s’ouvrir le cri le cri est l’absence de fissure précisément le cri c’est le corps inaltérable

Voilà : l'idée, peut-être ; la formulation, pas vraiment.

[Polixène]

Je comprends l'idée mais rien ne me touche parceque justement ça reste purement intellectuel, et on est loin du vécu, de la violence vraie .
Donc pour moi ça tombe à coté .

[Invité]

J'apprécie beaucoup ce texte, où le rythme est laissé au choix du lecteur, assez essoufflant à pénétrer mais justement adapté au fond.

[Cythéria]

Violence on a beau violence l’écrire au plus profond avec du sang sur les mains il nous dépasse un peu violence toujours s’il pouvait craquer la peau s’il pouvait fissurer violence une grande énorme et belle lumière et le poing s’il jaillit et le cri les yeux rouges c’est faute de mieux faute de fissure et la veine au poignet le couteau sur la veine on veut mais violence au cœur du sang non violence au cœur du poing levé non violence on sait pas on écrit violence et ça veut le silence on veut transpercer le silence on le sait le corps est un silence et s’il veut s’ouvrir le cri le cri est l’absence de fissure précisément le cri c’est le corps inaltérable on enfonce au creux toujours plus loin la violence on ne la trouve jamais dans l’autre nulle part la violence est partout le couteau qu’on enfonce en soi dans l’autre on voudrait bien la violence la crever mais non elle agite on gigote avec ce qu’il reste on est bloqué les pieds au sol la violence elle vole et ne s’arrête pas écrire est vain c’est vain ça putain la violence on aimerait bien putain mais non la violence on ne s’en débarrasse pas même en écrivant j’é-cris pourquoi j’écris vite illisiblement pourquoi la peur oui le gris la violence et le mur on a beau tout oui tout faire Oh si vous saviez ce qu’on fait pour la violence extraire et non le corps le corps résiste et la vie-olence on la garde ou l’on meurt

Une musicalité bien adaptée au sujet comme un tracé d' électrocardiogramme !:)

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