Un train d'enfer

[Loveur-addict]

Voici un autre début, celui de ma nouvelle intitulée " Un train d'enfer " .. Merci d'avance pour les critiques et les commentaires. Votre serviteur : Loveur-Addict.

Vous êtes sur le quai de la gare, l'arrêt numéro 6. Le train ne va pas tarder à arriver ; encore quelques minutes et il sera là. Vous n'êtes pas seuls sur ce quai, d'autres personnes attendent a vos côtés. Il y a cet homme en costume, propre sur soi, avec son attaché-case posé a ses pieds, tirant une dernière bouffée sur sa cigarette .. La direction du vent balade la fumée jusqu'à vos narines .. Vous respirez ce doux cancer sans broncher. Vous avez aussi repérer cette vieille dame qui tient fébrilement debout grâce a sa troisième jambe, elle a le dos bossu et a l'air de baraguiner quelque chose d'incompréhensible dans sa barbe .. Et enfin, à l'autre bout, a peine perceptible tellement le brouillard est épais, vous discernez une forme .. mais vous ne sauriez dire s'il s'agit d'une femme ou d'un homme. L'horloge tourne et le train n'est toujours pas entré en gare. Il fait froid, c'est une journée de décembre comme vous n'en aviez jamais connu. Votre grand manteau rembourré arrive difficilement a vous réchauffer et vos gants ne servent à rien. Vous repensez a hier, avant-hier et puis vous ne savez pas pourquoi, vous retraçez l'ensemble de votre vie dans la tête. Vous vous rappelez de vous, lorsque vous étiez enfants . Vous aimiez jouer durant des heures dans la neige avec vos voisins .. Quelques batailles de boules de neige par ici, une ou deux fabrications express d'un bonhomme de neige par là .. La grosse fessée que vous donniez papa parce que vous rentriez trempés .. Mais en fin de compte, c'était le bon vieux temps n'est-ce pas ?
Vous repérez le parvis gris du quai .. Monotone et déprimant. Tiens ! Vous remarquez que vos chaussures sont sales, que de la boue réside sur les flancs de vos Gucci. Vous déboutonnez votre manteau et de la poche intérieur droite vous sortez un petit mouchoir qui vous servait, certainement, lorsque votre nez coulait ou bien lorsque vous toussiez .. Un petit coup ni vu ni connu et vos souliers retrouvent leurs éclats .. Ah vous allez mieux . Les cris des corbeaux qui volent dans ce ciel gris ont attiré votre attention . Vous détestez ces maudits rapaces .. mais bon comme tout être vivant sur Terre, ils ont aussi le droit de vivre. Ils tournent en rond comme les vautours tournent autour d'un cadavre. Pourtant vous n'avez pas l'air d'un cadavre . Vous sentez encore la vie . Vous respirez . Vous pouvez vous mouvoir a travers n'importe quel type d'espace. Vos yeux ne se sont pas éteints. Non, vous êtes bel et bien vivant. Vos mains vous appartiennent. D'ailleurs, vous vous aperçevez après avoir enlevé vos gants, que le froid a déja fait son office . Elles sont devenues toutes rouges . Vos doigts ont l'air enflé et vous avez l'impression que vous allez perdre vos ongles. Mais il n'y pas que vos mains qui soient touchées . Non ... Vous sentez un piccotement le long de vos cuisses. Vous imaginez la même chose pour elles que pour vos mains.
Quelque chose a changé .. Vous ne sentez plus l'odeur de la cigarette . Vous tournez la tête et l'homme au costume a disparu ainsi que l'ombre qui s'agitait au fond du quai . Vous êtes seuls avec la vieille dame . Vous sentez votre rythme cardiaque ralentir .. Bon dieu qu'est-ce qui vous arrive ? Vous entendez bouger une présence invisible .. un cliquettement de talons qui cogne contre le parvis bétonné du quai . Il n'y a plus de brouillard . C'est une profonde brume qui a pris le relais. Le ciel n'est plus gris mais noir . On pourrait se croire en pleine nuit .. D'un coup vous entendez des bruits de bêtes en train de mourir provenant de la forêt qui surplombent le quai. Vous avez peur . Qu'est-ce qui se passe ? Vous ressentez des craintes mais vous ne sauriez dire ce que vous craignez ! Vous avez envie de courir a toutes jambes mais une force vous en empêche .. Ca y est .. vous n'arrivez plus à bouger, vous êtes comme pétrifiès .. Seuls vos yeux arrivent légèrement a se déplacer dans leurs cavités oculaires .. Vous voyez la vieille qui s'approche lentement de vous . Bizarrement elle marche comme un adolescent plein de vigueur et de force. Vous la voyez, elle se présente face a vous. En ouvrant la bouche, une odeur pestilentielle envahit vos narines .. Ses dents sont noires, elles sont pourries . Ses yeux sont d'un rouge vif et elle passe doucement sa main contre votre visage .. Ses ongles sont cassés et anciens, ses mains en décomposition sentent la peste et la lèpre à la fois . Le train arrive amenant tout un cortège de cris et de douleurs à son entrée. La vieille colle son visage contre le vôtre et vous entendez de sa bouche une phrase mortelle :

- Ca commence ..