Seule ton innocence rachètera nos fautes
2 participants
Page 1 sur 1
Seule ton innocence rachètera nos fautes
La ville nous avalait.
Telle une bouche gloutonne à l’haleine fétide quand le vent du sud accrochait à ses nuages les exhalaisons des usines chimiques,
là bas au-delà du fleuve, ces cathédrales d’acier où brûlaient des torchères, comme des cierges païens.
Chaque nuit le festin barbare de la cité se déroulait immuable, prélevait sa rançon de chair et de sang….et toutes ces ombres qui disparaissaient
dans l’antre du métro, l’entrée des immeubles et les tunnels profonds qui traversaient la ville.
Allongé dans le noir, je regardais ton cul blanc, comme une lune tombée d’un ciel laiteux. Un mégot mal éteint se consumait dans le cendrier posé
sur la table de nuit.
Depuis trois jours la chaleur était insupportable, chaque mouvement provoquait une lassitude et nos habits collaient à nos vêtements
comme une gangue visqueuse. La douche ne fonctionnait plus, et seule la glace que je remontais du café d’en bas et dont nous nous frictionnions le corps,
nous apportait un peu de fraicheur.
La radio grésillait doucement, la retransmission d’un vieux concert de Chet Baker, parfois ton souffle léger venait se mêler à celui de la trompette.
Comme tout le monde j’attendais la pluie, guettant une brise improbable, le léger tempo des premières gouttes sur le bidon retourné qui nous servait de table sur le balcon.
Elle seule pourrait nous laver de toutes les scories, lessiver la poussière des rues et toutes ces rancœurs accumulées dans chaque recoin de la ville.
De temps en temps nous avions des nouvelles de nos troupes, engluées là-bas dans les rizières ;
cela donnait l’occasion de quelques discussions animées au bistrot du rez-de-chaussée. Quelques clameurs s’élevaient, et puis la nuit vous bouffait tout cela,
comme une veuve noire gourmande, tissant sa toile dans nos vies.
Cette guerre, n’était pas la mienne, notre empire exotique sombrait doucement avec mes certitudes sur les hommes et leurs rêves de gloire,
si dérisoires et pathétiques ….. s’inventer des ennemis pour vaincre nos démons personnels.
Ton corps noyé de sommeil, reposait comme une île vierge de nos prédations.
Seule ton innocence rachètera nos fautes.
Telle une bouche gloutonne à l’haleine fétide quand le vent du sud accrochait à ses nuages les exhalaisons des usines chimiques,
là bas au-delà du fleuve, ces cathédrales d’acier où brûlaient des torchères, comme des cierges païens.
Chaque nuit le festin barbare de la cité se déroulait immuable, prélevait sa rançon de chair et de sang….et toutes ces ombres qui disparaissaient
dans l’antre du métro, l’entrée des immeubles et les tunnels profonds qui traversaient la ville.
Allongé dans le noir, je regardais ton cul blanc, comme une lune tombée d’un ciel laiteux. Un mégot mal éteint se consumait dans le cendrier posé
sur la table de nuit.
Depuis trois jours la chaleur était insupportable, chaque mouvement provoquait une lassitude et nos habits collaient à nos vêtements
comme une gangue visqueuse. La douche ne fonctionnait plus, et seule la glace que je remontais du café d’en bas et dont nous nous frictionnions le corps,
nous apportait un peu de fraicheur.
La radio grésillait doucement, la retransmission d’un vieux concert de Chet Baker, parfois ton souffle léger venait se mêler à celui de la trompette.
Comme tout le monde j’attendais la pluie, guettant une brise improbable, le léger tempo des premières gouttes sur le bidon retourné qui nous servait de table sur le balcon.
Elle seule pourrait nous laver de toutes les scories, lessiver la poussière des rues et toutes ces rancœurs accumulées dans chaque recoin de la ville.
De temps en temps nous avions des nouvelles de nos troupes, engluées là-bas dans les rizières ;
cela donnait l’occasion de quelques discussions animées au bistrot du rez-de-chaussée. Quelques clameurs s’élevaient, et puis la nuit vous bouffait tout cela,
comme une veuve noire gourmande, tissant sa toile dans nos vies.
Cette guerre, n’était pas la mienne, notre empire exotique sombrait doucement avec mes certitudes sur les hommes et leurs rêves de gloire,
si dérisoires et pathétiques ….. s’inventer des ennemis pour vaincre nos démons personnels.
Ton corps noyé de sommeil, reposait comme une île vierge de nos prédations.
Seule ton innocence rachètera nos fautes.
mitsouko- Nombre de messages : 560
Age : 63
Localisation : Paris
Date d'inscription : 08/11/2008
Re: Seule ton innocence rachètera nos fautes
je n'arrive pas à rentrer dedans en première lecture
mais je pressens l'amplitude de ce texte
et si pour la pluie tu mettrais: j'attendrais... (pour voir)
mais je pressens l'amplitude de ce texte
et si pour la pluie tu mettrais: j'attendrais... (pour voir)
Re: Seule ton innocence rachètera nos fautes
J'avais déjà mentionné Modiano dans le passé. La distance, l'acceptation, la résignation, la fatalité ?
Je persiste donc.
Et je persiste à aimer.
Je persiste donc.
Et je persiste à aimer.
Invité- Invité
Re: Seule ton innocence rachètera nos fautes
Bien aimé aussi, Salambo des 70's. Je ne voudrais pas jouer les Yalis, mais c'est pas de l'autre coté, les romans bien écrits ?
Invité- Invité
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|