Feldwebel
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Feldwebel
Feldwebel
Comme un vieux feldwebel qui dodeline au vent
J’esquisse mon avenir au souffle du printemps
Qu’au for de mon éveil :
J’envisage sans toi...
Le chant de mes visions tourne comme des cantates
Qui résonnent souvent dans ces grandes casemates
Je dérive loin de toi…
Et mes pas sur le sable, des plages Atlantiques
Effacent tendrement mes peurs hypothétiques
Je m’éloigne de toi…
Le grondement des houles assourdit mon regard
Vers ces écumes grises s’en venant de nulle part
J’y dessine ta voix.
Les oyats de la dune battent la démesure
Sous mes tempes en césure
Où chantonnent tes yeux
Sur ce chemin de garde un fusil à l’épaule
Rêver de toi m’enjôles
Aux prisons de l’oubli
Comme un vieux feldwebel qui dodeline au vent
J’esquisse mon avenir au souffle du printemps
Qu’au for de mon éveil :
J’envisage sans toi...
Le chant de mes visions tourne comme des cantates
Qui résonnent souvent dans ces grandes casemates
Je dérive loin de toi…
Et mes pas sur le sable, des plages Atlantiques
Effacent tendrement mes peurs hypothétiques
Je m’éloigne de toi…
Le grondement des houles assourdit mon regard
Vers ces écumes grises s’en venant de nulle part
J’y dessine ta voix.
Les oyats de la dune battent la démesure
Sous mes tempes en césure
Où chantonnent tes yeux
Sur ce chemin de garde un fusil à l’épaule
Rêver de toi m’enjôles
Aux prisons de l’oubli
Re: Feldwebel
Je bute en trop de lieux, notamment sur les casemates et les cantates.
(Vous étiez si enjôlé par ce "tu" que vous vous désignez à la deuxième personne.)
(Vous étiez si enjôlé par ce "tu" que vous vous désignez à la deuxième personne.)
zenobi- Nombre de messages : 892
Age : 53
Date d'inscription : 03/09/2010
Re: Feldwebel
Bon, d'entrée de jeu, j'ai bien sûr pensé à...
Et la mer efface sur le sable
Le pas des amants désunis.
Je trouvais qu'il y avait la même ambiance, la même litanie, et une très belle mélodie dans ces mots nostalgiques. Je croyais à un poème d'amour, à ce moment là de ma première lecture.
N'empêche, j'étais quand même intrigué par un certain nombre de termes que je ne connaissais pas, donc je passe sur gogol pour regarder
Feldwebel -> adjudant en allemand / casemate -> bunker
Voilà que le sens du texte est différent... Et je comprends mieux du coup les "peurs hypothétiques", le "fusil à l'épaule", etc...
C'est un très beau texte, mais je laisse une question en suspens, qui pourrait être objet de débat (personnellement je ne l'ai pas tranchée) -> lorsque l'auteur fournit dans son oeuvre des termes spécifiques, qui peuvent empêcher la compréhension du lecteur qui ne les connait pas, est-ce la faute de l'auteur ou du lecteur si le texte n'est pas compris ? L'auteur doit-il se mettre à la portée du lecteur ou au contraire, c'est au lecteur de faire l'effort d'aller chercher des définitions, d'effectuer une démarche intellectuelle pour comprendre le texte. Remarquez qu'ici, je ne parle pas des oyats -terme que je méconnaissais aussi (je sais je suis un ignare), mais qui ne gêne pas la compréhension du sens général, je parle de deux termes militaires qui peuvent nous faire passer complètement à côté du texte.
Personnellement, venant plutôt du monde de la chanson, il est vrai que j'ai tendance à considérer la poésie comme quelque chose qui doit se comprendre dès la première écoute (c'est clair que les auditeurs ne vont pas aller chercher un dico), mais je me plante peut-être complètement...
Sinon, si "feldwebel" et "casemate", en réalité, ce sont des termes que tout le monde connaît, sauf moi qui suis un ignorant, et bien je suis absolument désolé, je m'écrase platement...
Et la mer efface sur le sable
Le pas des amants désunis.
Je trouvais qu'il y avait la même ambiance, la même litanie, et une très belle mélodie dans ces mots nostalgiques. Je croyais à un poème d'amour, à ce moment là de ma première lecture.
N'empêche, j'étais quand même intrigué par un certain nombre de termes que je ne connaissais pas, donc je passe sur gogol pour regarder
Feldwebel -> adjudant en allemand / casemate -> bunker
Voilà que le sens du texte est différent... Et je comprends mieux du coup les "peurs hypothétiques", le "fusil à l'épaule", etc...
C'est un très beau texte, mais je laisse une question en suspens, qui pourrait être objet de débat (personnellement je ne l'ai pas tranchée) -> lorsque l'auteur fournit dans son oeuvre des termes spécifiques, qui peuvent empêcher la compréhension du lecteur qui ne les connait pas, est-ce la faute de l'auteur ou du lecteur si le texte n'est pas compris ? L'auteur doit-il se mettre à la portée du lecteur ou au contraire, c'est au lecteur de faire l'effort d'aller chercher des définitions, d'effectuer une démarche intellectuelle pour comprendre le texte. Remarquez qu'ici, je ne parle pas des oyats -terme que je méconnaissais aussi (je sais je suis un ignare), mais qui ne gêne pas la compréhension du sens général, je parle de deux termes militaires qui peuvent nous faire passer complètement à côté du texte.
Personnellement, venant plutôt du monde de la chanson, il est vrai que j'ai tendance à considérer la poésie comme quelque chose qui doit se comprendre dès la première écoute (c'est clair que les auditeurs ne vont pas aller chercher un dico), mais je me plante peut-être complètement...
Sinon, si "feldwebel" et "casemate", en réalité, ce sont des termes que tout le monde connaît, sauf moi qui suis un ignorant, et bien je suis absolument désolé, je m'écrase platement...
Invité- Invité
Re: Feldwebel
Toujours une musique personnelle intéressante dans les poèmes de Loïc, je ne connais pas non plus le sens de tous les mots, mais le rechercher permet de revenir et de re-lire au plus près du texte.
Seul le vers "Le chant de mes visions tourne comme des cantates" est moins harmonieux à l'écoute.
Mélancolie marquée au fil des pas de ce tour de garde, j'ai aimé.
Seul le vers "Le chant de mes visions tourne comme des cantates" est moins harmonieux à l'écoute.
Mélancolie marquée au fil des pas de ce tour de garde, j'ai aimé.
Invité- Invité
Re: Feldwebel
l'analyse de Vincent M est pertinente, je n'avais pas donné plus de clés à ce texte car je pense que les lecteurs de VE sont eux aussi pertinents
cependant en voici une
l'autre jour, mon beau père évoquait ces territoriaux débonnaires et désabusés à qui l'on avait confié la garde de la côte Atlantique en 1942 du côté de Quiberon. C'était souvent de bons pères de famille emportés par le vent de l'histoire vivant dans la hantise de partir sur le front de l'Est.
aussi je me suis permis d'imaginer cette courte digression
cependant en voici une
l'autre jour, mon beau père évoquait ces territoriaux débonnaires et désabusés à qui l'on avait confié la garde de la côte Atlantique en 1942 du côté de Quiberon. C'était souvent de bons pères de famille emportés par le vent de l'histoire vivant dans la hantise de partir sur le front de l'Est.
aussi je me suis permis d'imaginer cette courte digression
Re: Feldwebel
beaucoup de sensibilité dans ce poème ...
une évocation subtile de la guerre et des drames individuels qu'elle engendre ...
Dans les hideux bunkers, vestiges du mur de l'Atlantique, des hommes souffraient aussi ...
Mychelc
une évocation subtile de la guerre et des drames individuels qu'elle engendre ...
Dans les hideux bunkers, vestiges du mur de l'Atlantique, des hommes souffraient aussi ...
Mychelc
mychelc- Nombre de messages : 119
Age : 63
Date d'inscription : 08/01/2010
Re: Feldwebel
Où est passé Loïc?
Celui dont la rouille coule dans les veines, celui ,tripes au rail, et toujours en partance, qui nous enchante la désolation de paysages triviaux (parce qu'humains, trop humains)?
Dans ce texte -là, tu l'auras compris, je ne trouve pas mon compte de ferraille...ni d'émotion, je ne sais pas trop dire pourquoi, ça me semble juste formel. Mais alors dans une forme hasardeuse.
Je retiens toutefois ces deux très beaux vers:
Les oyats de la dune battent la démesure
Sous mes tempes en césure
Où chantonnent tes yeux
Celui dont la rouille coule dans les veines, celui ,tripes au rail, et toujours en partance, qui nous enchante la désolation de paysages triviaux (parce qu'humains, trop humains)?
Dans ce texte -là, tu l'auras compris, je ne trouve pas mon compte de ferraille...ni d'émotion, je ne sais pas trop dire pourquoi, ça me semble juste formel. Mais alors dans une forme hasardeuse.
Je retiens toutefois ces deux très beaux vers:
Les oyats de la dune battent la démesure
Sous mes tempes en césure
Où chantonnent tes yeux
Polixène- Nombre de messages : 3287
Age : 61
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Feldwebel
Bien la litanie de l'éloignement qui vient ponctuer la réflexion et rythmer le poème.
Mais problème pour moi avec cette étrange construction du verbe "enjôler".
Mais problème pour moi avec cette étrange construction du verbe "enjôler".
Invité- Invité
Re: Feldwebel
j'avais pensé très fin de jouer avec enjoler et geole, en résumé à moitié songeur, a moitié prisonnier
pour les cantates et casemates: cantates de Bach (un allemand) et leur résonnance dans le béton des coursives des blockhaus....
pour les cantates et casemates: cantates de Bach (un allemand) et leur résonnance dans le béton des coursives des blockhaus....
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