Exercice pseudo-moralisateur

[Edgar-Allan]

J’ai toujours beaucoup ri des gens qui prônent et se vantent d’une philosophie de vie tournée exclusivement vers « l’être », repoussant le démon vicieux de « l’avoir ».
En effet, que signifie véritablement cette utopie de « l’être » ? Vivre, oui bien sûr, mais qu’est-ce que vivre, au juste ? Emmagasiner des souvenirs, heureux ou tristes, les classer, se les remémorer. Ne fait-on pas même usage d’une vulgaire et poussiéreuse collection de timbres qui, elle, tient sans contestation possible de « l’avoir » ? Le voyage est un autre exemple des infinies contradictions dont on peut faire rougir cette honorable philosophie. La satisfaction de la découverte de contrées inexplorées jusqu’alors (j’entends par soi-même), de peuples côtoyés, de monuments visités, cette satisfaction et ce bonheur certains ne résident ils pas essentiellement dans la vaniteuse liste que ces voyages constituent ?
Autre exemple, l’Art, vaste et noble domaine, que l’on vit, que l’on aime, dont on souffre. Domaine paraissant donc incontestablement affilié à « l’être ». Prenons l’une de ses branches les plus classiques, la peinture par exemple. Nombreux sont ceux qui affirment l’apprécier, y voyant çà et là une part d’eux même et de leurs définitions propres de la beauté et de l’expression concrète des choses de l’âme. Mais le plaisir n’est-il pas encore plus intense pour le quelconque amateur de tableaux lorsque, par miracle ou non, il devient possesseur de l’un d’eux ? Sa condition de « grand amateur de peinture » lui confèrera, bien entendu, une justification irréfutable aux soupçons de quelques malveillants qui, l’espace d’une seconde, pourraient le croire diabolique disciple de « l’avoir ». Le mélomane ne possède-t-il pas chez lui une immense discothèque dont il fait prétentieusement languir les yeux avides de ses « confrères » chaque fois que l’occasion se présente ? Tout comme le « passionné de littérature » n’est-il pas fier de sa bibliothèque grassement fournie en beaux ouvrages parfaitement reliés ?
Il est vrai que l’Art est un bien mauvais exemple, car sans aucun doute il est la plus brillante étoile ou « l’être » et « l’avoir » se confondent, mais tout de même…
Ces précédentes lignes ne sont pas le procès de « l’être », finalement bien mal nommé. Elles condamnent seulement le profond mépris que ses adorateurs éprouvent à l’égard de « l’avoir ». Pour prouver ma sincérité, je vais émettre le blâme le plus justifié qu’il m’ait été donné de trouver à l’encontre de « l’avoir ». En effet, il est évident que la pratique unique de cette philosophie, sans avoir jamais recours à son antagoniste, ne peut qu’être source de terribles désillusions. Toute chose matérielle est vouée à disparaitre, étant donné que son apparition et sa possession ont déjà été acquises. Ainsi, cette disparition causera à son possesseur les douleurs les plus profondes qui soient selon la valeur que cette chose prenait, dans son estime et dans son âme. Celui qui possède le plus est aussi celui qui peut perdre le plus. Les « possessions immatérielles », elles, ne s’en vont pas. Et les rares fois où l’évènement se produit, il passe inaperçu aux yeux de tous, de l’être concerné y compris. Qui a déjà entendu quelqu’un se plaindre d’avoir perdu l’un de ses souvenirs préférés ?
Je clorais donc cet intime débat en me persuadant que seule la savante union de ces deux éternels rivaux que sont «l’être » et « l’avoir » peut conduire au bonheur et à la satisfaction de son existence personnelle.

[midnightrambler]

Bonsoir,

To be or not to be ?
L'être et le néant
I think therefore I am ...

Etre, oui, sans doute ... plutôt que d'avoir une rolex ou un 4X4 bavarois !

Amicalement,
Midnightrambler

[Rebecca]

Ah être et avoir
Etre en vie avoir envie
Croire que les objets ont une âme et se féliciter d'être objet de désir
Croire qu'être possédé(e) dans certains cas c'est avoir raison
Avoir faim de toi être sur(e) de tomber d'inanition
Savoir avoir de la répartie alors qu'il /qu'elle est déjà reparti (e)
L'avoir aimé(e) sous le grand hêtre et n'être plus que ses yeux pour pleurer
Avoir Lucy dans sa poche c'est avoir des poches sous les yeux ?
Etre lucide sur nos proches c quoi ? Avoir l'oeil sur eux ?
les êtres qui ont l'heur de nous plaire
ne sont pas toujours là à l'heure
ils ont souvent l'air d'être ailleurs
Avoir du temps être généreux être et avoir et partager hum
Je suis, tu es, ensemble faisons un "sommes"
Mais elle a, tu as, Ella tua le rêve
Au fond avoir des insomnies ou être insomniaque
Quelle différence ?
Les insomnies assomment
Et la vie...
Avoir eu , avoir été, et être eu

[Sahkti]

On juge le fond, la forme, les deux?
Terriblement péremptoire, or pour réellement être pertinent, il aurait fallu que des arguments plus étudiés viennent colorer le propos ou alors une forme plus déliée, un langage novateur qui aurait justement rompu avec le ban du moralisme à deux francs.
Ici, c'est somme toute très conventionnel.

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