Hallucinations

[Edgar-Allan]

Au revoir
les villes inconnues
Je m'en irais ce soir
Quand la nuit sera nuit
Noir argent et gelée.

Les rues seront pleines
de bourgeois rougeauds et drôles
Mais les chemins, comme les veines
d'un mort... Ô Bleu Vol!

Pourriront de l'absence
Inconnue mais infâme
Qui aspire mon essence
Et soupoudre mon âme.

Je regrette ces neiges
Qui fondaient sous le froid
Incertain, gris, et beige
Ô Douceur! Ces foulards d'autrefois...

Il faisait chaud et cotonneux
A l'abri des pierres de pluie brûlantes
Bluettes, cendres, délicieux
sucres et thés à l'arôme de menthe.

[Maryse]

Mais les chemins comme les veines d'un mort...
Très fortes images saupoudrées d'odeurs et de couleurs

[Invité]

Salut.
Je trouve qu'il y a du très bon, et du beaucoup moins bon, dans ce texte. Par exemple j'ai beaucoup aimé première strophe, avec une image très risquée, "quand la nuit sera nuit", qui m'a beaucoup plue ; mais je n'ai pas du tout aimé la 3ème, que j'ai trouvé creuse et un peu insipide.

Pour ce qui est de l'ensemble, j'ai trouvé que ça manque tout de même de fond, le message est flou, et les évocations trop passe-partout, à mon goût.

[RICHARD2]

"Je regrette ces neiges
Qui fondaient sous le froid"
Je n'ai jamais vu de la neige qui fondait sous le froid.

J'ai compris vos émotions, il serait bien de la retoucher pour bien comprendre les hallucinations.

Bonne continuation.

[Invité]

Un poème que j'ai trouvé un peu emphatique dans l'ensemble et c'est dommage : à lire la première strophe, par exemple, je me dis qu'il y a matière à, qu'il y a un sens du rythme certain... J'ai vraiment adoré le début, vous/tu l'aurez compris. Mais la suite n'est pas de la même envergure, le soufflet retombe brutalement pour moi, surtout à partir de "Ô Bleu Vol !". Je pense qu'en reprenant ce texte, en en recyclant les derniers quatrains, on pourrait avoir quelque chose de vraiment sympa.


Au revoir
les villes inconnues
Je m'en irais ce soir
Quand la nuit sera nuit
Noir argent et gelée.

Oui !

[Loreena Ruin]

J'ai beaucoup aimé la première et la dernière strophe. Entre le deux, mon esprit s'est un peu égaré, je l'avoue.

Je suis restée bloquée sur les "ô" un tantinet trop grandiloquents je trouve, pour des évocations finalement simples et humbles qui n'en ont pas besoin (ou alors, il faut forcer davantage le trait lyrique, je ne sais pas).

Il y a des choses intéressantes dans cette strophe (la question de l'absence, du manque, qui détruit l'âme) :

Pourriront de l'absence
Inconnue mais infâme
Qui aspire mon essence
Et soupoudre mon âme.

... mal servies par la forme, je crois, à moins que ce ne soit la tournure emphatique et les sonorités en "ss" des deux derniers vers...

[Soliflore]

J'ai été emballée par le début de ma lecture, car empreint de fausse désinvolture.

J'aurais préféré que le poème s'attarde sur ce qu'il laisse derrière lui sans ces regrets exprimés.
Ô Bleu Vol" : beaucoup trop emphatique et en rupture de rythme. Evoquer les neiges sous le froid et le chaud cotonneux des pluies brulantes, à la fois, voilà des contrastes étonnants et pour moi, peu convaincants.

Les idées se sont un peu essoufflées, il me semble. Dommage car j'aimais bien le début.

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