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Message  Lizzie Mer 9 Fév 2011 - 8:29


Ça grignote dans la cuisine. Ça grignote ou ça craquette, ça grince et ça racle. Un rat ? Une souris ? Insupportable, ce bruit !

Je me redresse, je me précipite, j’allume, aux aguets : aucun mouvement. Pas d’éclair argenté, ni de course folle vers une plinthe.

Je retourne me coucher, lentement. Le sommeil me fuit. Les yeux grands ouverts, j’attends. J’attends... Je passe ma vie à attendre. Attendre le jour, attendre le bus, attendre un rendez-vous chez le médecin, attendre mes allocations... Et puis, il y a ce que je n’attends plus : mon mari, un travail, un coup de fil de mon fils.
Enfin, le jour se lève, je peux sortir du lit sans crainte des intrus de l’obscurité. Je branche la cafetière, elle crachouille, fume, mais obéit. Le long de la table, je gratte de l’ongle la peinture du mur. Une gorgée de café, un éclat. Une gorgée de café, un éclat. Petit à petit, les débris beigeasses tombent, le plâtre se révèle, à peine plus blanc. Maintenant, ça fait une grande plaque, comme une île bizarre, presque de la longueur de la table.

- Arrête, Maman, me disait Kevin quand il vivait encore à la maison. Arrête, tu abîmes le mur !
- Mieux vaut abîmer un mur qu’un corps, je lui répondais. Tu te ronges bien les ongles, toi !

C’était le bon temps... celui d’avant, quand j’étais encore alerte, vive... En ce temps là, c’est sûr, y’aurait pas eu un bruit de souris dans l’appartement, trop de cris d’humains, trop de mouvement, trop de vie pour un si petit espace... Le temps où je sortais chercher le pain frais tous les matins avant même le réveil de mon fils... Le temps où j’emmenais Kevin à l’école après avoir embrassé mon homme...

Mais à quoi bon soupirer sur le temps passé ! Alors je m’habille, les vêtements d’hier soigneusement posés sur ma chaise. J’arrête la radio, de toute façon, je ne l’écoute pas, c’est simplement pour éviter le silence. Ça finit par me rendre folle, ce silence. Je parle toute seule, parfois, mais ma voix résonne bizarrement, elle croasse, dévie, s’effondre. C’est pour ça que je m’oblige à sortir tous les jours. Sinon je deviendrais muette. J’oublierais comment parler. J’oublierais...

Je ferme la porte, verrouille. L’ascenseur grince, en six étages j’ai le temps de goûter son odeur de sale, de fermé, de reste de gens. Toujours la même odeur, depuis si longtemps...

Il me faut du pain et du jambon. Le parvis est froid, ça aussi depuis le début, erreur de conception, courants d’air incessants entre les immeubles. Pour le reste, la cité n’est plus ce qu’elle était. Les tours s’effritent comme ma cuisine, les habitants sont tous partis, remplacés par des nouveaux, et encore d’autres, vague après vague. Pas d’ici.

Allons bon... Où suis-je ? Je ne reconnais pas cette place. Je marmonne, je marmonne, et voilà ce qui arrive ! C’est pas vrai, je me suis perdue ! Voyons... J’ai tourné après la 4F, puis tout droit rue des acacias, derrière chez Madame Braun. Ou alors ... Ils ont changé le sens de circulation, non ? Avec tous leurs travaux, c’est normal qu’on s’y perde.

J’avance plus vite. En principe, je devrais arriver bientôt chez « Miranda ». Je ne me repère pas, elle est où l’épicerie ? C’est quoi, cet endroit ? Je marche, je tourne au hasard. Je ne reconnais personne, les gens se parlent entre eux mais je ne comprends rien à leur charabia. Les tours se ressemblent toutes, je m’embrouille. Je me sens seule, faible, perdue... Je baisse la tête pour qu’on ne me voie pas pleurer. Et zut ! En plus, je suis sortie en chaussons !


XXX

- Madame Savaro ? Madame Savaro, vous venez vous promener ?

Elle est gentille, cette jeune fille. Elle m’aide à me lever, nous passons devant tous ces vieux qui regardent la télé. Sur le seuil, je m’arrête, déboussolée. Où allons–nous, déjà ? La petite gamine en rose me chuchote :

– Regardez, c’est le parc. On marche jusqu’aux bancs ?

Elle me prend le bras et nous sortons dans le jardin. J’aime ce jardin. Des fleurs, des arbres... On ne voit même plus les tours. Je marche doucement, rien ne presse, c’est si agréable ce soleil. Des voisines me saluent, des dames âgées qui avancent à petit pas. Décidemment, le quartier vieillit, il y a de plus en plus de retraités ! On arrive enfin, je reconnais le square : c’est là que Kevin vient jouer. J’en profite pour m’asseoir un moment. La petite demoiselle babille, elle est très bavarde. Je ne veux pas la vexer, mais je n’écoute plus vraiment. Le vent me caresse, je ferme les yeux, les joues au soleil. Je bronze. Tout est calme à cette heure, les enfants sont encore à l’école ou à la sieste. Je me demande pourquoi ils ont enlevé les jeux : plus de toboggan, plus de bac à sable. C’est idiot...

Je crois que je me suis endormie un instant. Ma voisine, heureusement, ne s’en est pas aperçue. Soudain, je m’inquiète :

- Quelle heure est-il ?
- Trois heures et demie, madame Savaro.
- Ah bon... Ça va. Je ne suis pas en retard. C’est que je n’arrive pas à retrouver ma montre. Je l’aime bien, je ne voudrais pas la perdre...
- Ne vous inquiétez pas, elle est dans le tiroir de votre table de nuit.
- Vous croyez ?

Comme si elle pouvait le savoir... Je ne la connais pas, moi, cette fille ! Je me lève :

- Bon, Mademoiselle, j’ai été ravie de discuter avec vous, mais je dois y aller. Kevin sort dans une demi-heure, l’école n’est pas tout près...
- Madame Savaro, vous avez le temps... Rasseyez-vous, ensuite on partira toutes les deux.

J’hésite. Que faire ? Je me sens nerveuse, soudain.

- Vous êtes sûre ? Je ne veux pas qu’il s’inquiète...

Elle soupire, défroisse sa blouse, se lève :

- Bon, si vous voulez... Allons-y tranquillement.

On repart, bras dessus, bras dessous. Ils ont pavé le chemin, avec de petites fleurs tout le long. C’est bien joli à présent, mais je ne me repère plus du tout. Heureusement, ma compagne me guide. Elle tombe en arrêt devant un massif :

- Toutes ces roses... Vous sentez ce parfum ?

Je renifle. C’est vrai, ces fleurs embaument. Je crois que ce sont les mêmes que chez ma belle-mère. Il faudra que je demande leur nom à Bernard, ce soir. Qu’est-ce que je vais lui faire à manger, au fait ? Le casse-croûte du midi est trop léger, en ce moment, il bosse dur sur ce nouveau chantier. En rentrant, il est affamé, mon pauvre mari. J’aime le regarder savourer ma cuisine, s’essuyer les lèvres après avoir saucé le jus jusqu’à la dernière goutte.

- Une assiette de moins à laver !

C’est une blague, bien sûr, mais vous verriez la tête de mon Kevin ! Que du bonheur...

Je soupire d’aise.
J’avance tranquillement, belle jeune femme aimante et aimée, mère d’un petit garçon tellement adorable....
Chut ! Ne me dites rien, surtout...
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Message  Rebecca Mer 9 Fév 2011 - 8:45

Quand une mémoire fusillée écaille et fissure les parois du temps . Un texte bouleversant, à la fois trés sobre et angoissant.
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Message  midnightrambler Mer 9 Fév 2011 - 14:16

Bonjour,

Poignant ... tiens, un adjectif que j'utilise beaucoup en ce moment dans mes commentaires !
Une belle écriture de tous les jours qui rend avec précision une réalité de vide et de néant que d'aucuns se créent eux-mêmes pour, malheureusement, se la voir imposer ensuite par la maladie ...

Amicalement,
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Message  Invité Mer 9 Fév 2011 - 14:35

Le thème est ingrat, difficile et demande d'être traité avec finesse. Aucun problème ici. L'impression qui domine en fin de lecture, c'est combien ce texte sonne vrai et sait éviter le pathos, l'émotion facile voire une tendance à l'empathie. On constate, c'est tout.
J'apprécie la façon dont les éléments se mettent en place, dont la confusion éclaire paradoxalement le récit. Oui, c'est bien, très bien.

Juste deux choses :
D'abord, j'ai pensé en lisant ceci :
Une gorgée de café, un éclat. Une gorgée de café, un éclat. Petit à petit, les débris beigeasses tombent, le plâtre se révèle, à peine plus blanc. Maintenant, ça fait une grande plaque, comme une île bizarre, presque de la longueur de la table.
que le résultat était un peu disproportionné. Elle a dû en boire des tasses de café pour avoir écaillé l'équivalent d'une longueur de table !

Ensuite, cette réplique :
- Une assiette de moins à laver !
dont je n'ai tout d'abord pas saisi pas le sens (j'étais restée sur l'idée du sandwich, du coup j'ai loupé l'étape "après avoir saucé le jus jusqu’à la dernière goutte. ").

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Message  Louis Mer 9 Fév 2011 - 18:47

Forte, cette image de la dame qui écaille le revêtement des murs. Elle agit comme le temps qui use, dégrade, effrite tout en poussière. Elle accompagne et accélère son mouvement de dégradation. Seule, elle ne vit plus qu’avec le temps. Elle n’est plus quelque part, en un lieu, en un espace, la dimension spatiale est niée, ne reste plus que la dimension temporelle, ne restent plus que les cloisons mouvantes du temps. Toute entière prise dans le temps. Prisonnière en lui, isolée et solitaire, à l’image de l’île qui se dessine sur le mur. La peinture en surface, vieillie, « beigeasse », couleur passée, couleur du passé est grattée ; tombent des plaques du passé, et dessous se découvre, non la blancheur vive d’une jeunesse, mais un miroir qui lui renvoie l’image d’un isolement. Ce mur, substitut encore d’un corps dont la peau s’écaille (« Mieux vaut abîmer un mur qu’un corps, je lui répondais »)
Elle vit toute entière dans le temps de l’attente, dans ce temps qui s’entend, bruyant, rongeur qui, peu à peu, grignote la vie.
Toute entière dans le temps, et perdue dans le temps, perdue entre passé et présent. Ainsi elle a perdu sa montre, perdu ses repères temporels.
Emouvante, cette dame qui n’a pas perdu pourtant toute sa lucidité.
Mais… chut… je ne lui ai rien dit. Je me suis juste adressé à l’auteur du texte à qui je souhaite la bienvenue dans VE.
Quelques remarques de langue :
« des dames âgées qui avancent à petit pas. » : petits pas
« Décidemment, le quartier vieillit » : décidément


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Message  grieg Mer 9 Fév 2011 - 19:34

Je suis partagé.
D'abord, comme le dit bien easter, le thème en soi est casse-gueule, et tu t'en sors plutôt bien.
Mais voilà, ce n’est pas assez pour que j'empathise (pardon) à fond.
J’aime le début, sa sobriété et le doux rythme qui nous mène à l'inéluctable...
Mais, je décroche, là, cette partie :
Allons bon... Où suis-je ? Je ne reconnais pas cette place. Je marmonne, je marmonne, et voilà ce qui arrive ! C’est pas vrai, je me suis perdue ! Voyons... J’ai tourné après la 4F, puis tout droit rue des acacias, derrière chez Madame Braun. Ou alors ... Ils ont changé le sens de circulation, non ? Avec tous leurs travaux, c’est normal qu’on s’y perde.

J’avance plus vite. En principe, je devrais arriver bientôt chez « Miranda ». Je ne me repère pas, elle est où l’épicerie ? C’est quoi, cet endroit ? Je marche, je tourne au hasard. Je ne reconnais personne, les gens se parlent entre eux mais je ne comprends rien à leur charabia. Les tours se ressemblent toutes, je m’embrouille. Je me sens seule, faible, perdue... Je baisse la tête pour qu’on ne me voie pas pleurer. Et zut ! En plus, je suis sortie en chaussons !
Parce que c'est trop... trop dit, pas assez ressenti… trop cliché aussi. Et dieu sait que j'aime les clichés, mais je les aime quand ils sont poussés assez loin pour devenir originaux, ce n’est pas le cas ici, ici c’est plus du déjà-lu.
Mais relativise mon commentaire, je suis un chieur, et ton texte est quand même pas mal foutu.

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Message  elea Mer 9 Fév 2011 - 20:35

Beaucoup aimé la première partie, une peinture tout en finesse et par petites touches de la solitude.
Ensuite il y a le passage où elle se perd, un peu dans tous les sens du terme, l’angoisse est bien retranscrite dans le style même si c’est plus appuyé qu’au début, plus dans la démonstration que dans l’évocation, donc un peu plus lourd.
La fin vient de nouveau, en délicatesse, émouvoir et clore ce joli texte touchant.


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Message  Invité Mer 9 Fév 2011 - 21:32

Avant les XXX, j'ai vraiment adoré. Le comportement maniaque de cette femme par rapport à ce bruit de souris, cette fissure qu'elle élargit, symbole de sa vie qui s'écaille, qui s'enfuit. Tu avais trouvé, je crois, le ton parfait pour retranscrire ses pensées, la description des petits riens qui en disent long, les évocations, juste assez explicites, de sa solitude, de sa décadence...

Et puis, la seconde partie, je n'ai pas trouvé le même rythme, la même émotion. Je me suis un peu perdu, y compris dans l'histoire, et j'ai dû relire une seconde fois.

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Message  Yugoski Mer 9 Fév 2011 - 22:10

J'ai adoré ce texte, écriture fluide? thème difficile, pensées très bien retranscrite.

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Message  Lizzie Jeu 10 Fév 2011 - 17:19

Bonsoir,
Merci à tous ceux qui ont eu envie de lire cette histoire et de laisser un commentaire : Rebecca, Midnightrambler ou Yugoski, et à ceux auxquels je voulais donner quelques précisions :

@ Easter : ça m’a bien fait rire, la taille de la plaque ! Quelle tectonique ! L’idée est une écaillure ancienne, très ancienne, commencée du temps de la présence de son fils (elle en parle), et qu’elle gratte, un peu chaque jour, une plaie, en sorte.
Pour la phrase sur l’assiette : oui, peu heureuse, j’en conviens. Je pourrais trouver mieux, sans doute : merci de me le signaler.

@ Louis : oh, merci de ce commentaire. Quelle lecture, si limpide, si nette, de ce que je voulais exprimer… tu le dis mieux que moi, c’en est… tu éclaires mon texte ! Et merci pour les fautes relevées, je corrige en fichier.

@ Grieg : non, je ne me formalise pas. J’ai du recul sur ce texte, pas de problème. Je ne te connais pas assez pour savoir si tu es un « chieur », mais si un jour tu aimes une de mes histoires, j’en serai d’autant plus heureuse ! C’est drôle, parce que ce sujet ne m’a pas paru casse-gueule quand j’ai eu envie de l’aborder (les innocents ont de ces audaces !) : qui n’a pas croisé une petite mamie en chaussons un peu perdue dans la rue ? J’assume le cliché, donc, et l’aspect déjà lu. Bah, une autre fois, peut-être ? Merci de ton passage, et de tes encouragements.

@ Elea : tout pareil que Grieg sur le passage des chaussons. Je crois comprendre ce que tu veux dire : des passages qui devraient être évoqués plutôt que dits, comme sans doute là : « Je ne me repère pas » ou « Je me sens seule, faible, perdue… ». Merci d’avoir aimé, malgré tout, c’est motivant.

@ Vincent M : ma foi, étant de nature à voir le verre à moitié plein, je vais retenir la première partie de ton commentaire… c’est sympa d’avoir relu, en tout cas, sans tout simplement décrocher !

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Message  Invité Jeu 10 Fév 2011 - 17:53

Mitigée. Le thème est souvent traité, (souvent aussi maltraité !) et il est très difficile d'échapper aux clichés si l'on s'en tient aux faits, à montrer cette confusion croissante qui va inévitablement porter sur l'environnement qui devient étranger puis sur l'aide apportée par les pros et vécue sur un autre mode. Tu le fais avec délicatesse, sans appuyer, mais on s'attend à ce qui vient
En revanche j'ai aimé l'idée de gratter le mur, marquer son existence dans le plâtre, comme les prisonniers dans leur cellule, ça c'est une façon neuve d'aborder le thème.
Je regrette que tu n'aies pas exploité davantage cette veine-là.
Mais ce n'est pas un mauvais texte ; simplement, je crois que tu es capable de mieux.

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Message  Invité Jeu 10 Fév 2011 - 17:54

Non d'ailleurs, je ne crois pas : je sais !

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Message  Aoshi Ven 11 Fév 2011 - 17:19

Beau texte, traité dans la justesse et sans surabondance de larmoyant.
Le fait qu'on soit du point de vue de cette femme est d'autant plus intéressant car l'écriture suit son cheminement de pensée, qui est touchant car très confus. J'aime beaucoup la phrase de fin, aussi, très bien trouvé.
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Message  CROISIC Ven 11 Fév 2011 - 21:20

Le sujet traité me touche infiniment (ma mère est Alzheimer depuis 13 ans), j'ai eu beaucoup de difficultés pour le lire, mais cela m'est personnel et n'a rien à voir avec votre écriture que je trouve très fine et intéressante - quelques maladresses que d'autres véliens ont relevées
toutes bégnines. J'attends de vous lire à nouveau ; je ne vous ai pas souhaité la bienvenue sur VE, vous y serez heureuse j'en suis certaine.
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Message  Lizzie Sam 12 Fév 2011 - 9:51

Merci à mes nouveaux commentateurs de leur passage.

Coline, j’aimerais avoir tes certitudes sur mes textes, tu sais. :-)

Croisic : merci pour ce message de bienvenue. Il m’est arrivé, sur certains textes, d’avoir des retours de lecteurs pour lesquels l’histoire avait fait résonance avec une situation personnelle ou proche. C’était très déstabilisant, j’ai eu ensuite « peur » de faire de la peine à quelqu’un, de lui rappeler des choses douloureuses ou simplement tristes. Naïvement, je pensais que mon écriture d’amateur n’avait aucun « pouvoir », mais non, toute écriture peut résonner, lorsque le lecteur s’y plonge. Je n’ai pas trouvé de solution. Je continue de me jeter à l’eau.

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Message  Yellow_Submarine Lun 14 Fév 2011 - 12:24

J'ai beaucoup aimé cette peinture toute en délicatesse
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Message  hi wen Lun 28 Fév 2011 - 1:32

bonne gestion de l'espace et des silences

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Message  hi wen Lun 28 Fév 2011 - 1:35

Lizzie a écrit:
Une gorgée de café, un éclat. Une gorgée de café, un éclat.

subtile variation. on croit que c'est pareil mais c'est pas pareil. on croit que c'est pareil mais c'est pas pareil.

hi wen

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Ne me dites rien Empty Répétition CT.

Message  midnightrambler Mar 1 Mar 2011 - 21:56

Bonsoir,

La répétition est un procédé qui a son utilité et ne doit pas être raillé a priori ... Il marque ici fort à propos la difficulté à meubler le temps ...

Amicalement,
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Message  Invité Mar 8 Mar 2011 - 15:40

Je vais te dire un secret bien gardé : il n'y a pas besoin de l'apostrophe dans :
"y aurait"
"y a"
etc

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Message  Invité Mar 8 Mar 2011 - 15:44

En ce temps là, c’est sûr, y’aurait pas eu un bruit de souris dans l’appartement, trop de cris d’humains, trop de mouvement, trop de vie pour un si petit espace...

la vraie ponctuation pourrait se rapprocher de celle-ci :

En ce temps là, c’est sûr, y’aurait pas eu un bruit de souris dans l’appartement : trop de cris d’humains, trop de mouvement, trop de vie pour un si petit espace.

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Message  Invité Mar 8 Mar 2011 - 15:45

Mais à quoi bon soupirer sur le temps passé !
!?

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Message  Invité Mar 8 Mar 2011 - 16:06

Le parvis est froid, ça aussi depuis le début, erreur de conception, courants d’air incessants entre les immeubles.
J'ai souri, car en météo on appelle ça un effet d'entonnoir et en aérodynamique un théorème de je ne sais plus quoi avec un nom Italien. L'orientation des immeubles ne fait pas partie de l'équation, il y aura toujours des courants d'air entre les immeubles, au milieu du pont, au centre du Fjord ( le bras de mer, pas le fromage blanc, bien entendu).
Sinon, c'est de la fiction, alors laissons grincheuse grincher :-).

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Message  Invité Mar 8 Mar 2011 - 16:10

Ou alors ... Ils ont changé le sens de circulation, non ?
Madame perd un peu la boule, soit, mais ce non ? n'est pas très joli, à mon sens.

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Message  Invité Mar 8 Mar 2011 - 16:15

Je ne me repère pas
je te conseillerais "je n'arrive pas à me repérer", non pas parce que ta phrase est incorrecte, mais pour éviter cette phonétique de jeuneumeureu parfaitement pas agréable.

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Message  Invité Mar 8 Mar 2011 - 16:17

J'ai fini le premier paragraphe, elle est un peu chiante, la héro, mais je l'aime bien.

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Message  Invité Mar 8 Mar 2011 - 16:24

Il faudra que je demande leur nom à Bernard,
Et bien ce sont des roses !


La deuxième partie se laisse lire. L'exo est un peu dur, retranscrire la simplicité sans faire appel aux artifices courants, comme l'élision ou l'ineptie. C'est encourageant. Y se passe quoi après ? C'est ce que j'aimerais bien savoir, avec un ou et l'autre des deux débuts.

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Message  Lizzie Mar 8 Mar 2011 - 16:42

Panda, je te réponds au fil de tes com :

Merci pour le secret bien gardé, pour la ponctuation, et pour ta lecture. T'as raison: je ne sais pas ponctuer. A l'école, on vous dit les verbes et parfois les adjectifs. On retient, ou pas. Plus tard, on essaie de raconter, et là... Y a (sans apostrophe) comme un malaise ! Du coup, je ponctue au petit bonheur la chance, quand j'ai besoin de respirer, quand ma voix reste haute. Pas toujours terrible. Donc je prends tes conseils, et ceux des autres, qui ont également remarqué ma virgulite mal placée.
J'y arriverai, un jour, si si...

Qu'est-ce qui te choque dans:

Mais à quoi bon soupirer sur le temps passé !
Pas naturel pour elle de dire ça ?


Sinon, c'est de la fiction, alors laissons grincheuse grincher

Oui, ma grincheuse grinche. J’aime bien les grincheuses, quand on creuse le pourquoi du grinchement.;)

[quote]
je n'arrive pas à me repérer
)

Ok, ça sonne mieux, mais c’est plus lourd, je trouve. Supprimer, tout simplement, avec un truc du genre :

[quote]Bon sang, elle est où, l’épicerie ?


Ah, mais ce qui se passe après, tu ne crois tout de même pas que je vais le raconter ? Au lecteur d’imaginer, non mais, allez, hop hop !

Merci pour le « c’est encourageant ». Ça me donne envie de continuer à raconter, tant pis pour vous.
(qui a dit : on n’est pas obligé de lire, non plus ?)


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Message  Invité Mar 8 Mar 2011 - 16:57

Qu'est-ce qui te choque dans:


Mais à quoi bon soupirer sur le temps passé !

le point d'exclamation. C'est une question.
^^

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Message  Lizzie Mar 8 Mar 2011 - 17:09

Arghhh ! Pff !
(ce sont des exclamations, mâtinées de soupirs de résignation). Merci^^

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Message  Loreena Ruin Mar 8 Mar 2011 - 18:00

Tu as déjà beaucoup de commentaires, mais je ne les lis pas : ils ne changeraient rien à mon ressenti. Ce texte est magnifique, l'écriture aussi, prenante je trouve, au point de m'avoir emmenée de la première ligne à la dernière sans m'en rendre compte. J'avoue que je m'attendais à la chute dès la moitié de la première partie, mais l'écriture était si agréable, fraîche, que j'avais envie de continuer. J'ai beaucoup pensé à "On est pas là pour disparaître", d'Olivia Rosenthal, en lisant ton texte.
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Message  Emkalan Dim 13 Mar 2011 - 19:04

Très beau texte, j'ai beaucoup aimé. Tellement que je regrette qu'il soit aussi court. Mais peut-être que cela l'aurait rendu trop douloureux, et on aurait perdu de vue la détresse, qui est très bien retranscrite, alors finalement, il est très bien comme il est (comment ça je sais pas ce que je veux?)
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Message  Lizzie Dim 13 Mar 2011 - 19:40

ah, tiens, il est remonté ?
Bon, j'en profite vite pour vous remercier tous les deux. Loreena, ton com m'a touché, parce que tu écris de la si belle poésie qu'arriver à te plaire, ça signifie, tu vois. Merci.
Emkalan: alors, trop court ou trop long ?:) J'ai voulu écrire au plus "juste", sans m'impliquer. Les petites choses de la vie. Queqlues confettis, comme dirait Coline. (bien que dans ce cas, ils soient plutôt grassouillets par rapport aux siens !).

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Message  Invité Dim 13 Mar 2011 - 19:49

ben dis, Lizzie, 32 commentaire pour "ne me dites rien", avoue que c'est paradoxal ! (rire)

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Message  Lizzie Dim 13 Mar 2011 - 19:56

ma prochaine nouvelle: "Parlez moins fort !" (ou "bouche cousue", j'hésite...)(rires)
ok, ok, je sors------------>

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Message  Rebecca Dim 13 Mar 2011 - 20:07

ou simple et définitif : "chut"
une jolie chute pour clore l'histoire et amorcer les commentaires en chute libre
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Message  Janis Mar 6 Déc 2011 - 18:25

du coup je suis allée voir un peu
j'aime bien !
et l'humour en creux
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