Ton visage effeuillé

[nini031]

Ton visage effeuillé,
Me montrait toutes les pages
Des années,
Tout le poids des paroles,
Prenant de droit leurs places,
Ces aiguilles de pin
Qu’aucun doux mot ne chasse,
Sur ton cœur lancées
Et toujours recueillies…


Les yeux éteints subitement,
Les rides apparaissant,
Une moue, le teint blafard,
Les yeux rieurs de noir se fondent
L’éclat de la vie
Qui recule vers la tombe

J’ai cru encore une fois que c’était le dernier,
Le dernier souffle glacial à ton âme lancée,
J’ai cru qu’il était temps d’arrêter la torture,
Que tes yeux tous luisants des dernières blessures
Ne seraient plus figés en cette noire armure

Mais on n’oublie jamais,
Tous les coups du bourreau
On ne peut oublier
Tous nos tristes lambeaux
Qui gisent et morts
Sont là
A pointer de leurs doigts
Sanglants cet assassin
Celui qui nous retient
Celui qui nous maintient
Celui qui nous lacère
De ces mots maladroits
Qui seul par la colère
Nous berce de refrains
Grinçants comme une épée
Qui tranchent nos espoirs
Qui tranchent nos idées
Puis à nous-mêmes
Nous laisse choir…
Vielles poupées…

[Loreena Ruin]

Il y a quelque chose dans ces lignes, une voix qui parle, une jeune voix, cela se sent à l'usage parfois un peu lourd des adjectifs et compléments du nom : "aiguilles de pin", "le teint blafard","Les yeux rieurs de noir ","L’éclat de la vie "..., et à ces élans lyriques à la fois contrôlés et incontrôlés (répétition, lieux communs...) :

J’ai cru encore une fois que c’était le dernier,
Le dernier souffle glacial à ton âme lancée,
J’ai cru qu’il était temps d’arrêter la torture,
Que tes yeux tous luisants des dernières blessures
Ne seraient plus figés en cette noire armure

... ce qui donne un côté très mixte à l'ensemble, mais au final, je sens une vraie sensibilité qui se dessine :

Ton visage effeuillé,
Me montrait toutes les pages
Des années,
Tout le poids des paroles,
Prenant de droit leurs places,
Ces aiguilles de pin
Qu’aucun doux mot ne chasse,

avec aussi cette dernière strophe, longue, comme un cri, plein de regrets et d'amertume... Tout ce qu'il faut pour faire un poète comme je les aime ! :-)

Bienvenue sur VE et au plaisir de lire un autre de tes textes.

[Loreena Ruin]

Je m'excuse, je viens de voir que tu avais déjà posté d'autres textes : c'est donc une "bienvenue" un peu en retard !

[Celeron02]

"vieilles poupées", non ?
joli - on dirait un grand couteau qui tranche, et fait mal (évidemment)

[Invité]

J'ai aimé le rythme, d'abord assez lent, pour se terminer en phrases courtes cinglantes, coupantes, évoquant ces plaies non fermées.
"Puis "à" nous-même" le "à" ne me semble pas justifié.
De la force dans ce poème.

[nini031]

Merci d'avoir pris le temps de commenter!
J'avais pas remarqué les répétitions, et puis mon écriture est toujours un peu maladroite. ^^
Sinon, effectivement y a une erreur de frappe Celeron, dommage qu'on ne puisse pas éditer!

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