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Le camp de vacances

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Le camp de vacances Empty Le camp de vacances

Message  M-arjolaine Ven 11 Mar 2011 - 17:44

J'en voulus de toutes mes forces aux auteurs de mes jours lorsqu'ils vinrent à mon chevet, alors même que je me laissais aller au sommeil après six heures d'insomnie, souriants de leurs bouches pleines de dents pour m'annoncer l'horrible nouvelle.

« Nous passerons les prochaines vacances dans un camp de jeux aquatiques ! me dit ma mère en étirant les coins de mes lèvres pour que je lui sourie.
- Il y aura des tas d'autres enfants ! assura mon père en agitant mes bras en l'air.
- Que tu as l'air heureuse ! » conclurent-ils en regardant tendrement le résultat de leurs gesticulations sur leur ravissante progéniture.

Ils m'embrassèrent le front, s'embrassèrent l'un l'autre aussi amoureusement que possible, et ne se décidèrent à quitter la chambre une fois seulement que mon père eut ôté son pantalon et le gilet de ma mère. Ils avaient très peur que je puisse les soupçonner d'avoir continué à faire l'amour après mon arrivée : quels parents ne sacrifieraient-ils leur vie sexuelle aux besoins de la chair de leur chair ?

En avril nous partîmes donc au fameux camp de vacances, tous les trois main dans la main. Selon leur âge, les enfants étaient répartis en plusieurs groupes, avec des activités adaptées pour chacun. Je me retrouvai dans le groupe des plus vieux, dont l'essentiel des jeux se cantonnait à sauter du haut d'une planche de fer qui faisait office de plongeoir, jusque dans un petit bassin dégonflé. En soi, cela n'avait rien de très compliqué, mais la consigne était bien sûr de ne pas s'ouvrir la plante des pieds avec le métal. Celui qui perdait et n'était pas vacciné contre le tétanos était la risée de tout le monde. Par chance, mes parents avaient pris soin, dans mon enfance, de toujours s'occuper correctement de ma santé, et mes pieds mutilés ne m'inquiétaient donc en rien.

Alors qu'un jeune coréen venait de tomber à côté du bassin et de s'ouvrir le front, mon père m'invita de loin à venir le rejoindre.
« Goûte moi cette crevette, ma petite pistache ! »
Je mis la bête en bouche, et croquai. Mon père éclata de rire.
« Elle était pleine d'oeufs, ma noix de cajou, pleine d'oeufs la crevette ! Tu en auras plein les dents, ils vont éclore et tu auras des larves plein les gencives !
- Je me brosserai les dents !
- Je t'ai volé ta brosse à dents ! » et il partit en ricanant.

Je rentrai en pleurant dans le cabanon qui me tenait lieu de chambre, et y demeurai jusqu'au soir. Alors que la nuit tombait, on poussa doucement la porte.
« J'ai appris ce qui s'est passé », me dit ma mère en m'enlacant, « c'est horrible, j'ai beaucoup grondé ton papa ! »
Je sanglotai de plus belle et essuyai ma morve entre ses seins.
« Te voler ta brosse à dents... des fois je me demande s'il ne devient pas fou ! »
J'acquesciai en gémissant, puis me tut immédiatement en entendant la sonnette du cabanon retentir.
« Laisse moi entrer, dit une voix d'homme, et Dieu t'aimera !
- Ne fais pas de bruit ! Dit maman en s'allongeant sur le sol, cachons nous, on ne nous repérera pas ! ».
Nous retînmes notre souffle jusqu'à ce que les pas s'éloignent, et s'approchent de la maison suivante.
« Pourquoi nous sommes-nous cachées, maman ?
- Il y a toujours des gens dans ces camps de vacances qui viennent sans rien, et qui comptent sur les autres pour leur fournir ce dont ils ont besoin, oeufs, sel, couvertures... bientôt ils nous demanderont l'asile !
- Est ce que nous avons des oeufs, du sel et des couvertures ?
- Bien sûr que non, c'est bien pour ça que je ne l'ai pas laissé entrer ! »

Nous entendîmes sonner dans le cabanon d'à côté.
« Laisse moi entrer, et Dieu t'aimera ».
La porte s'ouvrit, et il nous sembla bien, au bruit, que notre jeune voisine s'était faite égorger comme on égorge un cochon (il faut bien dire qu'elle gueulait au moins aussi fort qu'une truie).
Le manège continua toute la nuit, et ma mère et moi nous endormîmes bien avant que le tueur ait éliminé tout le camp de vacances. Au réveil, il ne restait plus personne hormis notre petite famille.

« Ou as-tu passé la nuit ? demanda ma mère à son époux.
- Oh je... je... et vous, vous avez bien dormi ? Sacré joli camp de vacances !
- Oh, Marc, dit ma mère l'air affligé, ce n'est pas possible ! Je n'en reviens toujours pas...
- Mon métier de boucher me manque... dit-il avec tristesse.
- Est-ce que c'est une raison pour voler la brosse à dents de ta fille ? »
Il se mit à genoux devant moi en me priant de l'excuser. Je lui crachai une larve de crevette sur le visage. Il l'essuya d'un revers de la main, et tout rentra dans l'ordre.

« C'est bien calme aujourd'hui, dit ma mère en souriant.
- Il faudrait que ce soit tout le temps comme ça ! commentai-je, j'apprécierais peut-être davantage ce camp de vacances ! »

Et je profitai du beau temps pour aller à l'épicerie du coin, m'acheter une brosse à dents, et bien sûr oeufs, sel, et couvertures, pour qu'au cas où l'assassin reviendrait dans la nuit, je puisse au moins lui fournir ce dont il avait besoin.
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Message  Invité Ven 11 Mar 2011 - 18:07

Je trouve la progression du texte plutôt maladroite, j'ai l'impression que tu as tellement voulu concentrer le texte que tu as pris des raccourcis dommageables. Ou alors que certains détails sont superflus voire gratuits. L'un ou l'autre, mais pas cette demi-mesure bancale.
Des maladresses aussi dans l'expression, des lourdeurs, par exemple :
et ne se décidèrent à quitter la chambre une fois seulement que mon père eut ôté son pantalon et le gilet de ma mère.
quels parents ne sacrifieraient-ils leur vie sexuelle aux besoins de la chair de leur chair ? (ne sacrifieraient-ils pas)
puis me tut immédiatement en entendant la sonnette du cabanon retentir. (en entendant retentir)

souriants (participe présent) de leurs bouches pleines de dents pour m'annoncer l'horrible nouvelle.
La porte s'ouvrit, et il nous sembla bien, au bruit, que notre jeune voisine s'était faite (invariable)égorger

Tout cela dit, je trouve le passage suivant excellent, vraiment incisif, toi au meilleur de ta forme :

En avril nous partîmes donc au fameux camp de vacances, tous les trois main dans la main. Selon leur âge, les enfants étaient répartis en plusieurs groupes, avec des activités adaptées pour chacun. Je me retrouvai dans le groupe des plus vieux, dont l'essentiel des jeux se cantonnait à sauter du haut d'une planche de fer qui faisait office de plongeoir, jusque dans un petit bassin dégonflé. En soi, cela n'avait rien de très compliqué, mais la consigne était bien sûr de ne pas s'ouvrir la plante des pieds avec le métal. Celui qui perdait et n'était pas vacciné contre le tétanos était la risée de tout le monde.




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Message  CROISIC Ven 11 Mar 2011 - 19:54

Je suis toujours friande de tes histoires "horribles", mais là, ça n'a pas fonctionné.
J'ai d'abord pensé que les parents de la petite l'emmenait dans une secte. Le départ de l'histoire m'emporte et puis... plus rien.
Tous les ingrédients sont présents mais la mayonnaise ne prend pas.
A la prochaine, je n'ai aucun doute.
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Message  Invité Ven 11 Mar 2011 - 20:18

Idem

Le métier de boucher ?
Tu pars sur diverses pistes alors que ce qui fonctionnait bien jusque là était la concentration sur un détail absurde poussé à son paroxysme

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Message  elea Ven 11 Mar 2011 - 20:23

Je pense qu’il ne manque pas grand-chose pour que ce texte soulève autant d’enthousiasme que d’autres de toi.
Revoir certaines phrases essentiellement.
Et aussi peut-être prendre plus de temps sur certains passages, les jeux aquatiques par exemple, j’aurais aimé en lire plus. Là, comme le reste du texte tourne essentiellement autour de la relation avec les parents, ça parait un peu posé là comme une crevette dans un velouté de mouches. Idem pour la vie sexuelle des parents.

Parce que sinon dès le début j’adore les parents qui agitent ses bras et la font sourire, j’aime l’inversion de la crevette qui goûte la pistache, j’aime le vol de la brosse à dents, absurde et décalé, j’adore le métier de boucher qui manque à l’égorgeur de truies, le crachat de la larve et la morve entre les seins.
Un tout petit peu plus de liant entre tout ça et ce sera un bon cru M-arjolaine !

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Message  M-arjolaine Ven 11 Mar 2011 - 21:40

Merci aux commentateurs.
Je m'attendais à pire à vrai dire ^^ ! Ce texte, c'est un laborieux retour à l'écriture. Mais je ne fais plus beaucoup de rêves loufoques en ce moment, et je n'avais que celui là d'un peu intéressant. Je l'ai écrit davantage pour tenter de m'y remettre qu'en me disant "cette fois je vais tout déchirer ils seront sur le cul !" (non que je pense ça à chaque fois que je suis contente de moi pour un texte bien sûr ;-)).
Je pense que le problème vient surtout, comme vous l'avez soulevé, du fait que le texte ne soit en fin de compte "pas très bien écrit". Il trébuche, il est maladroit, il s'achemine vers sa fin à grand peine. J'espère vraiment que le prochain que j'écrirai sera meilleur... mais merci en tout cas pour ces commentaires très constructifs :-) ! Juste une chose, Easter(Island), tu es sûre de toi pour le "s" à souriant ? Je pensais la phrase davantage comment "mes parents étant souriants", mais peut être que la construction ne convient pas ?
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Message  Invité Ven 11 Mar 2011 - 22:34

Oui M-arjolaine, je suis sûre de moi :-)
Tout simplement parce qu'on ne peut pas être souriant de quelque chose. On est souriant. On a un visage/une expression souriant/e.
Si dans la phrase : J'en voulus de toutes mes forces aux auteurs de mes jours lorsqu'ils vinrent à mon chevet, [...], souriants de leurs bouches pleines de dents pour m'annoncer l'horrible nouvelle. , tu remplaces "souriant" par un relatif (qui souriaient) tu as la certitude d'avoir un participe présent et non pas un adjectif. C'est une erreur courante de confondre participe présent et adjectif verbal.



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