Bleu et Noir

[Romane]

Préambule : Voilà bien longtemps que je ne suis pas passée par VE. Ce n'est ni par oubli, ni par négligence, simplement par overdose dans le planning et ce encore pour quelques mois. J'ai pour l'instant quatre créations scénique sur le feu, et la préparation de l'écrit et de l'oral pour obtenir une licence Arts et Spectacles. Entre temps, depuis mon dernier passage, il y a eu aussi un déménagement et une liste d'activités accaparantes dont je vous épargnerai le détail.

J'ai honte de ne pouvoir venir vous lire, car il y a de nombreux talents, sur VE. Mais je ne sais pas venir lire en vitesse, j'ai besoin de prendre du temps. Alors ce sera encore pour un peu plus tard, dans quelques mois. Je n'ai plus non plus le temps d'écrire autre chose que du théâtre et cela me manque, mais comme pour la lecture l'écriture ne fait pas bon ménage avec les urgences.

J'ai quand même voulu saluer le Printemps des Poètes, j'en ai presque perdu l'habitude...

Bleu.

Il y aurait comme ça un flottement turquoise
Que filtreraient les paupières mi-closes
Un ruban lumineux
La torsion d'un soleil
Le vague d'un bout de ciel qui n'en finirait pas






La crête d'une terre et ses cheveux d'écorce
En leurre-garde-fou
Même tendre la main serait encore trop loin

Il y aurait en bas l'aquarelle du monde
Son ventre
Sa robe d'apparat
Aux longs plis éthérés
Perçant de ses reflets l'azur étourdissant







Il y aurait comme ça la dégringolade de ses joues
Et la rumeur du vent dans sa barbe hivernale
Pure
A fraîcheur bienfaisante depuis l'ombre du bleu
Il y aurait la suspension d'un espace inviolé
L'à peine froissement du bas de son corset
Mystérieux





Il y aurait comme ça ses désordres
Sa fantaisie
Le puits de ses infinies délicatesses à formes anarchiques
Insaisissables
Ses rébellions en futurs bourgeons d'un printemps à venir
Sa vertigineuse beauté

Et

Posé au seuil de son décolleté
Mon pied
La fin de sa randonnée

Et moi
Emerveillée

Romane

Et comme parfois le printemps peut ressembler à l'hiver, j'ai aussi voulu dire quelques pauvres mots devant l'indicible.

Infini paysage fini...


L'océan avait englouti la ville
La terre avait englouti l'océan
L'homme fouillait des yeux les décombres
Hébété
Devant la vie d'hier qui ne reviendra plus...

Romane

Source Image : http://www.nytimes.com/interactive/2011/03/12/world/asia/20110312_japan.html?ref=asia#130

[Maryse]

Superbe! Vraiment SUPERBE!
J'ai adoré.

[Invité]

La présentation est vraiment un plus à ce poème tout en délicatesse, j'ai vraiment aimé cette personnification de la nature, tandis que le personnage timide n'ose le fouler. Le conditionnel souligne l'idéal de ce calme grandiose.

[Invité]

Et je n'ai pas évoqué vos quelques vers dont la sobriété souligne la profondeur du désastre.

[Invité]

Merci et salut Romane; si y a un perchoir pour les chouettes tu seras parmi les grand-ducs.

[mitsouko]

après le bleu Klein.........le turquoise Romane

belle couleur

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