Frissons d'avril

[Arielle]

Bagatelles et fééries
le printemps suce chaque branche
tire de la moelle son miel
en succulents bourgeons fleuris

Neigeuses japonaiseries
troublante estampe rose et blanche
le verger dans ses lingeries
griffe de nacre le soleil

Baisers poivrés mordus de grêle
malmènent ces affèteries
frissons de verts dans les halliers
Avril se mouche dans sa manche

Spoiler:

[Invité]

Toujours aussi imagée ta poésie, Arielle. Je les vois aussi ces

Neigeuses japonaiseries
troublante estampe rose et blanche
le verger dans ses lingeries
griffe de nacre le soleil


Mais je préfère encore cet avril la goutte au nez :
Avril se mouche dans sa manche

[Invité]

Ce n'est pas tonique comme le printemps de demi-lune, mais c'est loin d'être mièvre, Arielle.
Ton printemps est un peu frileux, il a du mal à s'imposer : "baisers poivrés mordus de grêle"
"Avril se mouche dans sa manche", un printemps perturbé, mouillé comme souvent, j'aime.

[Rebecca]

C'est joli, fragile et délicat. J'aime.

[mitsouko]

partagé sur les deux premières strophes

on ne sent pas assez la force naissante

"japonaiserie", certes voulu.........mais ce néologisme ne sert pas forcément le texte

beaucoup aimé la dernière strophe.......et ce dernier ver recèle justement cette vigueur qui emporte le texte

[Yoni Wolf]

Le dernier vers est rigolo. Par contre le reste ne m'a fait ni chaud ni froid. Je le sentais pas tu vois? J'étais comme bloqué devant ces lignes, et aucune envie ne me portait. Le printemps tout ça c'est beau, mais ça n'est pas la réalité. Les étoiles sont des pellicules. Le frisson c'est un derrière qui se tortille et fait le fier. Le rêve une langue de béton léchant le ciel. Les bourgeons le membre bandés des jeunes garçons désarçonnés. Bah! Voilà que je me prends pour Rimbaud ma parole. S'il te plaît. Je suis complètement défoncé. Je me sens seul. Réchauffe-moi, Arielle.

[Maryse]

De très belles images Arielle.

Crois-tu que Yoni se soit réchauffé?

[Annie]

Arielle, vous êtes en vedette aujourd'hui, bravo!
Comme tout ce que vous écrivez, ce poème est délicieux.
Afféterie : j'ai justement vérifié pour écrire mon commentaire sur Bougre.

[Invité]

J'aime beaucoup ce printemps " moucheux" ! ( sauf moelle et miel qui font une tambouille un peu spéciale !)

[CROISIC]

J'aime tout particulièrement la dernière strophe.Je dois avouer que j'ai gâché mon plaisir de lecture en en lisant "japoniaiserie" c'est bien moi ça !!!

Je profite de ce petit commentaire pour me réjouir avec toi Arielle de tes lauriers Bourguignons.

[François T]

Le poème est charmant ; je pense cependant que l'auteur si habile aurait pu aisément nous égayer mieux encore avec lr joujou d'un sou de la rime . je ne puis lire ce texte sans penser au poème de l'autre , théophile Gautier je crois :

Tandis qu'à leurs oeuvres perverses
Les hommes courent haletants
Mars qui rit malgré les averses
Prépare en secret le printemps .

Et je pense que le charme de ces vers vient en grande partie de la rime . Mais ceci n'enlève rien au plaisir que vous m'avez offert.

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