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En ce qui concerne l'amour

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jeanne75
Rebecca
Kash Prex
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En ce qui concerne l'amour Empty En ce qui concerne l'amour

Message  Kash Prex Mer 13 Avr 2011 - 23:57

En ce qui concerne l'amour



C'est l'histoire de la scène où il pleut.
Éric en avait marre ; c'était sa personnalité. Éric était de taille moyenne, il portait des chemises repassées mais froissées quand même, des pantalons super fashion et une montre qui retardait un peu mais qui était jolie, c'est ça qui compte. Il portait aussi deux grosses mains vides et des yeux barricadés. Et un caractère à la con. C'est ça surtout qu'il portait : un caractère à la con.
Éric était charpentier. Il travaillait en intérim parce qu'il n'aimait pas garder les mêmes collègues plus d'un mois à la suite. Il trouvait que le foot était un sport de pédés et que les femmes ne savaient pas conduire. Il n'avait rien contre les Arabes du moment que ça n'arrivait qu'aux autres. Il ne croyait pas en Dieu, ni en la politique. En ce qui concerne l'amour, on dira qu'il était agnostique.
Ce matin, il cogna sur son réveil et ouvrit une bière. Il s’habilla en insultant l'heure, puis il monta dans sa voiture tunning ultrasophistiquée. Il y avait encore une connasse qui s'était garée n'importe comment, mais il arriverait à peu près à sortir du parking. Comment tu veux qu'on les écoute après, quand elles viennent nous parler d'égalité des sexes ?
Un quart d'heure plus tard, Éric arrivait à son chantier, un immeuble presque terminé dans la périphérie de Nîmes. En se garant, il comprit que quelque chose d'inhabituel se produisait. Une quarantaine de personnes s'entassaient là, entre gyrophares et uniformes en tous genres. Encore des emmerdes. Il coupa le moteur, lâcha un grand soupir et descendit de la voiture.

Daniel avait 19 ans, il terminait sa première année de sociologie à l'Université Paul-Valéry de Montpellier. C'était un garçon discret et sympathique, au sourire facile et au visage doux. C'était aussi un étudiant brillant, mais pas sûr de vouloir passer trop d'années à la fac. Il était grand et fin, il éclairait son chemin de ses yeux bleus perçants ; et le parcourait d'une démarche transparente.
Daniel aimait le rock. Il pratiquait l'escrime et avait toujours la console de jeux vidéo qui venait de sortir. Il ne s'intéressait pas à la politique, mais votait au centre par principe : l'équilibre est toujours dans la nuance. Il pensait que Dieu était la plus grande escroquerie de l'Histoire. En ce qui concerne l'amour, on dira qu'il était agnostique.
Ce matin, Daniel se réveilla serein. Il prit une bonne douche et s’assit devant son écran d'ordinateur. Il lut quelques informations et supprima quelques mails en buvant paisiblement son café. Ce jour-là, pour une fois, rien ne pressait. Il avait juste quelques rangements à faire dans son modeste appartement, puis il partirait tranquillement sauter du haut d'un immeuble en construction, dans la périphérie de Nîmes.

En s'approchant, Éric leva la tête vers le point de convergence de tous les regards : une frêle silhouette sur un balcon du quatrième et dernier étage. Encore un connard de mioche qui venait de se faire larguer et voulait en faire profiter la Terre entière. Et bien sûr, c'était sur son immeuble à lui que ça tombait.
Une angoisse palpable s'était fermement installée dans les regards figés et dans les murs gris de l'immeuble. Les uniformes devenus trop lourds écrasaient les épaules fragiles des hommes dont ils sont habituellement toute la fierté. Un mégaphone tout neuf tremblait dans la main paniquée d'un policier incapable d'en faire usage. Des larmes aux yeux, des mains sur les bouches, la paralysie.
« Ben alors Sam, tu te pisses dessus ?
- Ta gueule Éric. Lève la tête tu comprendras pourquoi.
- J'ai vu ouais. C'est bien un flic ça, la seule fois de sa vie où ça peut servir à quelque chose ça se pisse dessus ! Il veut sauter le gamin ?
- Tu vois bien que oui.
- Et tu comptes l'en empêcher comment ? En le suppliant du regard et en lui criant que la vie est belle ?
- Putain Éric c'est pas le moment avec ton cynisme de merde, dégage.
- Allez je te le redescends en deux minutes ton mioche moi. »
Sam fixa Éric avec un léger mouvement de la tête fait d’incrédulité et de mépris. Il hésitait probablement à faire enfin usage de son mégaphone : il imaginait en effet très bien la grande gueule d’Éric s’y encastrer comme dans un entonnoir. Et hop, deux soucis en moins. Mais à peine ce doux fantasme fut-il esquissé qu’Éric s’en allait déjà vers l’arrière de l’immeuble.
« Eh tu vas où comme ça ?
- A tout de suite. »
Éric accompagna ces derniers mots d’un regard que Samuel reçut à peu près ainsi : « Laisse-moi faire ou tu sais très bien comment ça terminera ». Et Samuel savait très bien. Il reconnaissait là l’un de ces moments où il fallait mieux ne pas se mettre sur le chemin d’Éric.
Six ans plus tôt, les deux hommes étaient de bons amis. Collègues dans la police, ils partageaient également une grande passion pour le karting. Ils se retrouvaient le weekend pour des soirées entre amis et des courses acharnées sur les circuits environnants. Samuel était à la fois amusé et admiratif de ce bourrin sans gênes, Éric trouvait en Samuel l’une des rares personnes capables de rester parfaitement détendues en l’écoutant parler. Cela l’apaisait.
Evidemment, on imagine assez mal Éric faire longue carrière dans la police. Cet homme sans le moindre tact, sans aucune idée de ce que pouvait être la diplomatie, et surtout ne supportant pas que l’on s’oppose à ses décisions les plus farfelues… Il ne lui fallut que dix mois pour commettre sa première et dernière bourde : une gifle lancée à un jeune homme au cours d’une déposition. Lorsque le commissaire Maraoui entreprit de discuter des faits, Éric l’informa assez rapidement qu’il n’était guère disposé à épiloguer sur cet épisode anodin et que, par ailleurs, il enculait sa morale de merde. Et puis le ton était monté, et puis les insultes, les menaces. La scène s’était poursuivie ainsi pendant quelques minutes. C’est lorsqu’Éric voulut « étrangler ce boukak de merde » que Samuel intervint et fut expédié aux urgences. Le nez en miettes, 2 dents en moins, 4 côtes fêlées et une amitié fracturée.
Depuis, Éric était charpentier en intérim et Samuel avait été promu lieutenant.
Samuel regardait donc Éric s’en aller vers la seconde entrée de l’immeuble, celle où personne ne le verrait s’introduire. Il le vit faire un détour par sa voiture, attraper un cahier blanc et un stylo. Le cahier blanc ! Ce fameux cahier dans lequel Éric entrait toutes ses performances de karting, entretenait des tableaux de statistiques et fichait ses adversaires d’une manière plus pointilleuse et ordonnée que n’importe quelle enquête de n’importe quel plus grand flic du Monde… Le cahier blanc. Comment cela se pouvait-il qu’il existe encore ? C’était bel et bien toujours le même Éric qui revenait installer son bordel organisé. Fallait-il le suivre ? Fallait-il prévenir les collègues ? Samuel avait-il plus de chances de sauver le môme en laissant monter ce fou plutôt qu’en engendrant une bagarre suivie d’une arrestation en bas de l’immeuble ? Il ne trancha pas la question. Il ne décida rien d’autre que de laisser les choses tourner. Bien ou mal. Tout cela pesait trop lourd pour lui.
Éric emprunta les escaliers en préparant approximativement les premiers mots qu’il lancerait à l’adolescent. Il envisageait des formulations plus ou moins crues, plus ou moins administratives : il fallait que ce soit crédible, réaliste. A partir du deuxième étage, ses réflexions se changèrent en bougonnements injurieux envers ce connard de mioche. Putain de pays où on ne peut même pas travailler tranquille ! Il lui restait une semaine sur ce chantier et il était hors de question d’y passer un jour de plus. Entre le troisième et le quatrième étage, il ouvrit son cahier blanc à une page vide et décapuchonna son stylo. Le mioche allait moins faire le malin.
Une fois au quatrième étage, Éric n’eut qu’à poser son regard devant lui pour apercevoir Daniel. Il se tenait là, à cheval sur la rampe du balcon, tremblant et larmoyant. Environ huit mètres séparaient les deux hommes. Daniel ne voyait pas Éric, il ne l’avait pas entendu arriver et fixait intensément le bas de l’immeuble de ses yeux alarmés. Au bout de quelques secondes, Éric brisa le silence.
« Bonjour, vous êtes le suicidaire ? »
Dans un sursaut qui faillit lui être fatal, Daniel tourna brusquement la tête.
« Ne sautez pas tout de suite, j’ai quelques questions à vous poser. »
Éric fit mine de chercher quelque chose dans son cahier en espérant une réaction du mioche, tout en s’approchant de quelques pas. Et la réaction arriva.
« Restez où vous êtes ou je saute. »
Classique, pensa Éric. La phrase avait été prononcée fragilement, d’une voix exagérément grave et d’un ton faussement vaillant. En temps normal, Éric aurait répondu quelque chose comme : « ce serait dommage, attends au moins que je te décalque la tête dans un premier temps ». Mais ce n’était pas le moment. Oui, il lui arrivait exceptionnellement d’avoir le souci du bon et du mauvais moment.
« Vous sauterez après mes questions, jeune homme, lança Éric avec un détachement invraisemblable. Je me présente : Éric Sanier, de l’Institut des Statistiques sur le Suicide. Première question : nom et prénom ? »
Daniel se sentit bousculé, chamboulé. Lui qui étudiait la sociologie n’avait jamais entendu parler de cet étrange institut. Qui était ce type ? Que lui voulait-il, avec sa tête à tout sauf à travailler dans les statistiques ? Les questions fusaient. Dépassé, il répondit comme par acte de soumission.
« Daniel Belitoni.
- Date de naissance ? poursuivit Éric, toujours aussi indifférent.
- 29 octobre 1991, prononça doucement Daniel.
- Nationalité française ?
- Oui.
- Des origines ?
- Mon grand-père est italien. »
Éric faisait semblant de prendre des notes pour avoir le temps de trouver d’autres questions. Il fallait bien travailler le mioche avant l’assaut final. Il l’interrogea sur ses études, ses parents, leur métier, ses éventuels frères et sœurs, ses possibles animaux de compagnie, ses hobbies, ses positions politiques… Petit à petit, les questions exigeaient de plus en plus de réflexion et de précision. Daniel formulait des réponses de plus en plus développées. Il mettait à présent de la bonne volonté à aider ce statisticien à construire un ensemble de données fiable et complet. Son regard redevenait perçant et sa voix s’éclaircissait.
En bas de l’immeuble, la tension rongeait littéralement les visages. On avait bien compris que l’adolescent parlait à quelqu’un et on entendait même quelques bribes du dialogue. Mais on avait du mal à saisir ce que Laura Flessel ou François Bayrou pouvaient bien faire là. Samuel se rongeait les ongles jusqu’au sang et oscillait entre une haine meurtrière et une adoration démesurée pour ce taré à qui il avait permis, pour d’obscures raisons, de jouer ici son nouveau numéro. Que pouvait-il bien fabriquer ?
Daniel continuait de parler de sa vie, de lui, de ses pensées, de son histoire. Il détaillait des souvenirs, argumentait ses positions sur la société, critiquait des groupes de rock et en adulait d’autres. Lorsqu’il voyait Éric prendre ses réponses en notes, il s’efforçait d’ajouter encore des détails, encore des idées. Un certain plaisir émergeait même lorsqu’un « d’accord » ou un « très bien » naissait de la bouche d’Éric : cela signifiait que sa réponse était utile et pertinente.
Après une cinquantaine de minutes, Éric jugea l’entretien satisfaisant. Daniel était totalement rentré dans le questionnaire et le moment était venu de le bousculer à nouveau, de lui remettre la situation dans la gueule. Il le laissa conclure sa réponse et reprit la parole.
« Très bien. Et pour terminer, une dernière question : les causes du suicide ? »
Daniel se figea. Tout se paralysa en lui, ses pensées, ses muscles, ses yeux. La question résonnait. Les causes du suicide ? Les causes du suicide ? Il se rendit compte que l’attitude qu’il avait adoptée durant ces dernières minutes n’avait rien eu d’une attitude suicidaire. Rien de rien. Il avait raconté sa vie comme s’il y était confortablement installé, il avait décrit le Monde comme s’il comptait y rester durablement. Et cette idée l’angoissa violemment.
« Et bien, jeune homme ? »
L’homme insistait. Il avait besoin d’une réponse. Il fallait trouver quelque chose tout de suite. Les causes du suicide ?
« Une fille.
- C’est-à-dire, une fille ?
- Elle m’a trompé et elle m’a quitté.
- Très bien, merci. Et bien je vous laisse, à présent vous pouvez sauter. »
Et il s’en alla, comme un travailleur en fin de journée. Il descendit les escaliers en pensant que ce gosse n’était pas si con que ça. Même plutôt sympa. Arrivé devant l’immeuble, il constata que Daniel Belitoni était déjà descendu de son perchoir. Par le bon côté. Il annonça alors à Samuel qu’il pouvait monter, que le gosse devait être en train de pleurer dans un coin. Il passa à sa voiture pour déposer le cahier blanc et prendre quelques outils, et au boulot. C’était pas trop tôt.
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Message  Rebecca Jeu 14 Avr 2011 - 6:20

Excellent...la construction...le déroulement...le réalisme des descriptions, même si le portrait d'Eric est taillé à la serpe, les digressions flash back bien placées...
Travail de pro
les sentiments à la lecture défilent: amusement...énervement...inquiétude...envie de sourire ... j'ai été embarquée
c'est ça qui compte :-)))
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Message  jeanne75 Jeu 14 Avr 2011 - 7:31

j'ai beaucoup aimé ce texte : son ironie, ses personnages, son rythme aussi. bravo pour cette histoire !

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Message  FX- Jeu 14 Avr 2011 - 7:47

J'ai paresseusement posé les yeux sur ton texte, et est été littéralement happé par les premières lignes ! C'est comme qui dirait,"Cash" ahah ! J'ai apprécié ces phrases courtes et incisives, qui se soucient du bon sens et non du bon mot. Bonne lecture =)
Simple remarque en passant , je suis surpris par la récurrence du thème du suicide dans les textes que je lis par ici. Avez-vous lus, "Le loup des steppes" de Hermann Hesse ?
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Message  Clarisse Jeu 14 Avr 2011 - 12:05

Happée par le texte, cela a déjà été dit, rien d'autre à ajouter qui n'est déjà été dit.

Pour FX : c'est plus le thème de la mort qui est abordé sur le site, le suicide n'étant qu'un moyen d'y parvenir. Aborder le sujet par l'écriture, c'est aussi finalement tenter de repousser l'échéance aux calendes grecques... Les statistiques ne seront pas chamboulées par les véoliens qui, bon an, mal an, continueront à écrire!
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Message  Lifewithwords Jeu 14 Avr 2011 - 15:30

J'ai beaucoup aimé, comme les autres, je me suis laissée emportée très facilement par ce personnage antipathique mais terriblement humain.
J'ai trouvé qu'il y avait quelques perles. La première qui me revient est : "et une amitié fracturée".
Les descriptions étaient convaincantes, les événements aussi, les personnages entiers.
C'est rare de lire de toi un texte en prose, c'est très plaisant en tout cas :-)

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Message  Invité Jeu 14 Avr 2011 - 16:59

Je fais la grincheuse de service. C'est très bien écrit oui (trop bien ? me manque le petit quelque chose, le petit grain...) mais je n'y crois pas un instant. Ni aux personnages, ni à la situation, ni aux circonstances ni au résultat. Et parce que je n'y crois pas, le plaisir de lecture est diminué de moitié. Cela dit, tu as fait du très bon boulot avec ce texte, cela je ne le nie (ni ni ni) pas.

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Message  elea Jeu 14 Avr 2011 - 20:24

J’ai beaucoup aimé à partir de l’arrivée devant l’immeuble.
Au début, même si la description d’Eric et de Daniel, leurs portraits brossés, est une bonne manière d’introduire les personnages sans faire de longs discours, j’ai trouvé cela un peu trop caricatural et avec de gros traits. Par la suite, j'ai eu l'impression que la description initiale d’Eric ne collait pas avec ce qu’il fait.
Mais en faisant abstraction de ce début donc, j’aime ce texte, à l’écriture très agréable à lire, bien construit et mené, sans temps mort et très prenant.

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Message  Kash Prex Ven 15 Avr 2011 - 12:21

Lire de pareils commentaires pour un texte qui sort un peu de mon domaine habituel me remplit littéralement de joie ! Merci infiniment à vous =)
Kash Prex
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