Salade niçoise

[Calvin]

han louis
pourquoi pareil désintérêt devant ma personne si fragile fragile fragile
dès lors tu étais buté comme un manège froid comme un frigo cassé et le temps faisant de ton mutisme je me désintéressais
et alors tu te désintéressais aussi et nos regards ne se croisaient plus ô tragédie nous étions pourtant si beaux ensemble
louis amour énonce donc les stupides raisons de nos détachement successifs pourquoi as-tu largué les amarres du port de l'amour quelle raison quelle folie pourquoi ruiner ainsi des siècles de labeur et de terre cet été promettait pourtant les plus belles récoltes et des fruits plus lourds et juteux que les corsages orientaux
serait-ce trop tard, trop tard? je me refuse à livrer cet aveux d'échec et d'impuissance de résignation à la monotonie banale et tout le petit sordide des habitudes contradictoires des êtres circonscrit en périmètres douteux aux dos des passions ongles sales
il nous faut parler un même langage de fougue et de puissance halte à la résignation monotone et au péril du quotidien arrière grand dragon livide
arrière arrière halte recule donc je parle au nom de l'amour et je veux percer ton armure fétide de la lance de mes nobles intentions car la juste cause est une épée qui fend tous les cœurs une lance érectile longue comme un toréador
arrière arrière je n'irais pas avec toi à la puerta del sol non non non
tu ne gâcheras pas mon goût de paris
oh enfin louis
ne vois tu pas que nous sommes fait pour ensemble renaitre d'un échange harmonieux qui effacerait les hésitations du passé j'ai tenté pourtant de chercher les orgueils ailleurs mais tout me semble fade oh si fade je t'aime
et vois-tu Louis si je ne réponds pas c'est que je lève mes sourcils sans y croire manège burlesque arlequin sans vertèbre où cours-tu ? ah ce n'est pas le coït aléatoire qui comblera mon manque de vivre mes bien tes bras blancs oh amour
et si en ce moment l'ombre du scepticisme passe sur mon visage c'est que je ne sais comment interpréter ce fil d'informations trop lourd à présent ô orage d'acier ordinateurs à peu de prix que n'ai-je une RAM nouvelle
et je compte bien me défaire de mes orgueils et de mes mollesses et de mes craintes car tout mon être converge vers ton antre chaleureuse et je ne peux que me défaire de la cape poisseuse de la suspicion
car j'ai beau être molle je n'en suis pas moins humaine hihou hihou ce sont les cris des nouveaux prophètes et on a brûlé des polaroids noirs et blancs en les arrosant de vodka martini où pleuraient les olives
c'est maintenant le moment de choisir entre mon individualité crasse et le reste du monde JE NE TE COMPRENDS PLUS tu sembles parler un morse de marin Papou sont-ce toi ou tes cheveux de mangue qui parlent
ah je ne te comprends plus tendre être un mot de toi et je ne suis que poussière parle parle donc
parle parle parle parle parle
ah je meurs

[Invité]

Han Louis!, j'aime j'aime j'aime ces moulins à paroles, ces monologues de sourds dont sourd tant d'ironie, de rêve désillusionné, de sensibilité écorchée.
Petit passage au niveau des ordinateurs, pour repartir de plus belle.
Et à mon avis un (mot) raté ici : "ah ce n'est pas le coït aléatoire qui comblera mon manque de vivre mes bien tes bras blancs"

Ceci, entre autres, me plaît énormément :
tu ne gâcheras pas mon goût de paris
oh enfin louis

[Arielle]

J'ai essayé consciencieusement d'avaler cette salade niçoise jusqu'à la dernière bouchée. Même arrosée de vodka-martini, ça ne passe pas. Le morse de marin papou n'est décidément pas mon langage. Désolée !

[Invité]

Petit passage au niveau des ordinateurs, pour repartir de plus belle.

pardon, il s'agit bien évidemment d'un passage à vide...

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