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Quelle réalité papa ?

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bertrand-môgendre
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Jano
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Message  Jano Mer 4 Mai 2011 - 8:04

(En deux parties)

I : Apprentissage

Depuis toujours je cherche la lumière. Pour comprendre. L'inconnu est quelque chose qui dérange ma raison, une présence encombrante. Je veux savoir pourquoi les choses sont ainsi et pas autrement. Derrière l'apparence je cherche la vérité. Au-delà du visible je tends vers l'invisible. L'absolu est ma quête, mon destin. Je soupçonne le monde qui nous entoure de n'être qu'une supercherie et je n'aurai de cesse de déchirer ce voile qui nous trompe.

D'aussi loin que je me souvienne je me posais des questions. La première personne susceptible de me répondre était ma mère :
- Maman, pourquoi on est là ?
- Comment ça pourquoi on est là ?
- Oui, qu'est-ce qu'on fait sur la Terre ?
- Heu, c'est comme ça, voilà tout !

La réponse de mon père, tout aussi évasive, me conforta dans ma résolution à lever un mystère qui laissait même les adultes perplexes.

Après une longue période où je découvrais davantage la vie que je n'essayais de la comprendre, j'entrai au lycée. Heureux passage qui me permit d'aborder la philosophie. Je me souviens de mon extase durant les cours, buvant chaque parole du professeur, ébahi qu'une discipline soit consacrée exclusivement à l'étude du savoir. J'appris que d'autres hommes, et non des moindres, s'étaient déjà penchés sur les lignes obscures de nos destinées, avaient consacré toute leur énergie à disséquer les mécanismes de la connaissance. Nulle doute que des siècles de réflexion ne pouvaient que déboucher sur des réponses ! Fiévreusement, je me jetai alors corps et âme dans les ouvrages de ces illustres penseurs.

Avec Descartes, j'appris qu'il était d'abord nécessaire d'acquérir une méthode, « la voie que l'esprit doit suivre pour atteindre la vérité». Je sus également que je pouvais douter de tout sauf de moi, instigateur principal de mon questionnement.
La complexité de Kant retint longtemps mon attention. Le poids de son œuvre m'obligea à réexaminer maintes fois sa pensée. J'en finis par retirer quelques enseignements précieux, à savoir que la réalité en soi reste inatteignable et que nous n'avons accès qu'aux phénomènes, aux représentations de nos sens.

Fort de ces trouvailles, je poursuivis d'arrache-pied mes lectures, cloîtré dans ma chambre d'internat pendant que mes camarades jouaient au ballon.

Le positivisme d'Auguste Comte me ramena sur terre tant mon esprit commençait à s'égarer par des sphères trop abstraites. En ramenant la source de la connaissance à l'observation et à l'expérience, il m'arracha à de vaines spéculations métaphysiques. Je revins à des priorités fondamentales, en l'occurrence l'analyse des lois qui lient les choses et non plus la recherche insoluble de leurs causes.
J'avais emmagasiné pas mal de notions mais je commençais au bout d'un certain temps à tourner en rond. C'est après la lecture de Sartre que j'eus la désagréable impression que ce flot verbal cachait en réalité une impuissance. Tous ces grands philosophes avaient éclairci beaucoup de zones d'ombre, affiné à l'extrême notre rapport au monde, subtilement décortiqué les rouages de la conscience, mais les questions existentielles restaient désespérément en suspens. Elles se résumaient au bout du compte à deux interrogations : d'où venons-nous ? Qui sommes-nous ?

Je ne savais toujours pas si nous n'étions qu'un subtil amas de matière organisée ou une enveloppe de chair habitée par une âme. Mais dans ce cas, quid de la nature de l'âme ?!
Je n'avais aucune réponse quant à l'origine et à la finalité de l'univers, tellement vaste, démesurément effrayant. Quelles pouvaient en être les limites ?
Enfin je restais dans l'expectative par rapport à nos destins d'êtres humains. Fallait-il accepter que nous ne soyons qu'un simple élément dans la longue chaîne du vivant, condamnés à procréer pour perpétuer l'espèce puis disparaître, où bien l'intelligence dont nous étions doués servait-elle un dessein plus noble ? Car finalement, sans conscience, l'univers serait bel et bien aveugle, ne pourrait être conceptualisé. En lui donnant forme à travers ses idées, l'homo sapiens sapiens aurait alors un rôle de miroir. C'est à travers ses yeux que la nature se contemplerait. Hypothèse séduisante ...

Ces énigmes me hantaient nuit et jour. Je ne pouvais admettre que notre cerveau si perfectionné ne pût assembler les pièces éparses de ce puzzle. Il fallait que je sache. J'étais prêt à tout, prêt à explorer chaque piste, même celle qui me déplairait pour avancer sur le chemin de la vérité.

Je mis alors en veilleuse le rationalisme farouche de ma pensée pour me tourner vers les religions. Le décryptage des grands livres sacrés fut une tâche ardue qui me prit beaucoup de temps. Quand il me sembla en avoir saisi l'essentiel, je franchis d'un pas décidé les portes de différents lieux de cultes. Pressés par mes questions, les représentants des obédiences monothéistes me répétaient en substance : « La connaissance se trouve dans l'amour de dieu ! » Je ne pouvais guère en tirer davantage et ça me semblait franchement insuffisant. Comment adhérer à des doctrines réclamant plus d'obéissance, de croyance, qu'une véritable réflexion digne de ce nom ? Remettre son sort entre les mains d'une toute-puissance me semblait de surcroît un peu facile, trop rassurant, presque de la paresse intellectuelle permettant de balayer d'un revers de main les questions dérangeantes.
Peut-être étais-je dans l'erreur, peut-être effectivement étions-nous les productions d'une entité supérieure, mais sans preuve rien à faire, il m'était impossible de ne pas y voir une quelconque manipulation.

A ce moment précis de ma quête je fus dans une impasse. La philosophie ne m'avait pas donné les clés que j'espérais et les religions étaient loin de m'avoir convaincu. J'entrais dans une période trouble, pleine d'incertitudes, tâtonnant comme un pèlerin égaré dans le brouillard.

Abattu mais non vaincu, je décidai en désespoir de cause d'orienter ma boussole vers une direction inexplorée. La pensée occidentale ayant montré ses limites, je me tournai vers l'Asie dont on vantait tellement les préceptes. Inévitablement je découvris le bouddhisme qui me fit d'emblée excellente impression. Voilà une école qui réclamait davantage d'efforts à ses disciples qu'une soumission bornée devant une divinité. Pas de dieu mais une discipline stricte, austère, censée délivrer l'homme des turpitudes de la vie terrestre. Plus de séparation corps esprit mais au contraire une fusion harmonieuse permettant l'accession au fameux nirvana. Ce nirvana qui, à ce stade de mon parcours, m'apparut comme la réponse suprême.
Rempli d'un fol espoir, je me jetai avec délectation dans les règles tracées il y a des siècles par Siddartha Gautama. Je profitai d'un stage à l'étranger durant mes études pour fréquenter plusieurs ashrams de l'Inde du nord. Envoûté par la spiritualité qui régnait en ces lieux, j'astreignais mon organisme à la frugalité, le soumettais à des exercices plus contraignants les uns que les autres. Avec ténacité j'appris à dompter le cours impétueux de ma pensée. J'allai jusqu'à me raser la tête pour ressembler aux disciples que j'accompagnais ! Une à une, comme l'écorce d'une orange que l'on pèle pour en atteindre la pulpe, je parvins à retirer les chaînes du désir pour flotter dans un état indéfinissable où plus rien n'importait. En apesanteur dans un non-être. Calme et serein. Pur esprit.

Je ne sais combien de temps je restai ainsi, plongé dans une profonde méditation. Mon chemin m'avait finalement entraîné aux portes de quelque chose qui ressemblait au néant. Une mer sombre, immobile, synthèse de tous les éléments de l'univers, véritable matrice de nos existences.
Il ne tenait qu'à moi de franchir le dernier pas pour m'y dissoudre complètement afin de retrouver l'unité perdue. J'hésitai car je savais ce que ça voulait dire. Si j'acceptais de couper tout lien terrestre, de renier l'essence même de ma personnalité, je deviendrais l'égal des moines dont je partageais le quotidien depuis des mois. Une vie ascétique, contemplative, rythmée par les prières et les incantations. Il y avait de fortes chances que je demeure ainsi pour toujours. Etait-ce vraiment ce que je cherchais ? Mon esprit serait libre, assurément, mais la vie dehors ; celle qui rit, qui souffre, qui aime, qu'en faisais-je ?

Remontant alors du fond de ma mémoire tel un chapelet de petites bulles, une myriade de souvenirs commença à m'envahir. Je me revis courir à perdre haleine dans les prés de mon enfance, les jambes fouettées de longues herbes. Je ressentis l'eau fraîche de la rivière où nous plongions avec mes amis les beaux jours d'été. L'odeur de la maison familiale se rappela à mes sens pour me ramener aux temps insouciants. Une époque heureuse où je revis mon premier amour, nos corps jeunes et timides. Puis encore des visages, des lieux, des sentiments qui défilaient en procession ininterrompue. J'avais l'impression que tout ce que j'avais laissé derrière moi revenait soudain en force pour m'empêcher de faire le grand saut.
Je m'aperçus que mon séjour prolongé en Inde m'avait coupé de toutes mes attaches, affairé que j'étais à me débarrasser de la moindre parcelle d'affection ; fardeau des émotions. Mais trop sévèrement brimé, voilà que mon passé revenait avec insistance, tournait en boucle dans ma tête en répétant : « Veux-tu disparaître ? »
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Message  Invité Mer 4 Mai 2011 - 14:23


J'ai lu avec intérêt toutes ces questions que tous les hommes se posent, universellement.
C'est bien écrit. Bien aimé la relation de ces réminiscences du passé qui envahissent le narrateur.
Fera-t-il le pas vers cette exigeante spiritualité qui l'attire ou restera-t-il dans la vraie vie ?
J'attends la suite, impatiemment.

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Message  elea Mer 4 Mai 2011 - 18:12

J’ai eu un petit peu de mal à lire toutes les énumérations de pensées du début, et puis à partir des religions je me suis sentie mieux dans le texte, peut-être parce que cela faisait un peu moins cours, et j’ai beaucoup aimé la fin, le dernier paragraphe. Sans doute parce que la pensée personnelle reprend sa place, comme si jusque là le narrateur s’était dilué dans les doctrines et les croyances et que son "lui" ressurgissait enfin. J'aime cette idée.
La lecture est plaisante, grâce à l’écriture, claire et agréable.
Je lirais la suite avec intérêt.

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Message  Lifewithwords Jeu 5 Mai 2011 - 12:02

J'ai bien aimé ce petit voyage dans la pensée philosophique. Tu exprimes de façon assez juste ce que tu ressens, qu'on soit d'accord ou pas on est obligés de te comprendre.

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Message  Jano Ven 13 Mai 2011 - 9:17

II : Révélation

Je n'eus pas à choisir. Le lien avec l'absolu s'était rompu dès que mes souvenirs avaient refait surface, à partir du moment où le questionnement s'était introduit. Non, à ce niveau le doute n'était pas permis. J'avais envie de pleurer.
Doucement la plénitude se retira de ma conscience comme une couverture que l'on retire, me laissant à nu. Je me retrouvai prostré sur la pierre froide du temple, les narines emplies d'une puissante odeur d'encens, tandis que les coups monotones d'un gong marquaient le glas d'une expérience inoubliable.

Avec le recul je n'ai jamais regretté ma décision, même si sur l'instant j'eus l'impression qu'on m'arrachait d'un lit douillet pour me jeter dans un buisson d'épines. Plus qu'une avancée décisive, le bouddhisme m'avait montré la puissance de l'esprit, sa capacité à étouffer nos pulsions pour parvenir à une forme de transcendance. J'avais appris qu'il était possible de maîtriser son cerveau pour se hisser vers un état psychique apaisé, mais qu'en retour le prix à payer était l'abandon radical de notre enveloppe sensitive. Une sorte de nihilisme émotionnel. J'en déduisis que Bouddha avait plus gagné une victoire contre les besoins du corps qu'il n'avait trouvé de réponses à nos questions existentielles. Du moins pas les miennes.

N'ayant plus rien à faire en Inde, je rejoignis la France et rattrapai en quelques années le retard accumulé. Je me mariai et trouvai un travail. La naissance de mes enfants m'occupa tellement que je n'eus guère le temps de penser à autre chose. Les préoccupations de père de famille prirent le pas sur mes réflexions métaphysiques. A l'aune de la maturité, mes interrogations se confondirent avec les péripéties d'une jeunesse passionnée.
Je vécu ainsi longtemps dans un quotidien morne et routinier qu'éclairait seulement l'amour que je portais à mes proches. J'existai parce qu'il le fallait bien mais ne vivait pas vraiment. Il me manquait cette petite étincelle qui m'avait tant porté auparavant, cette insatiable recherche du savoir que par dépit, par lassitude j'avais abandonné.

Mais comme des braises qui couvent sous la cendre, une bourrasque imprévisible ranima un jour ma curiosité. Je tombai en effet sur un article scientifique d'une telle portée que je compris qu'une nouvelle chance m'était donnée. Le cœur battant, je lu et relu l'article en question qui traitait d'un domaine complètement nouveau pour moi : la physique quantique. D'un seul coup, un pan entier de la connaissance s'ouvrit devant mes yeux émerveillés. J'appris qu'il y avait bien longtemps que cette science dure s'attaquait aux mystères de la création, qu'elle était parvenue à explorer des domaines insoupçonnés à l'aide d'une méthodologie autrement plus rigoureuse que mes expériences passées.
Comme tout un chacun, je connaissais vaguement les atomes, les particules et les hautes énergies, mais j'ignorais totalement les questions théoriques incroyables qui gravitaient autour. L'irrésistible besoin de comprendre m'emporta de plus belle et je plongeai sans plus attendre dans les abîmes infinitésimaux de la matière.

J'eus l'étrange impression de pénétrer un autre univers, totalement fantasque, qui heurtait l'entendement. Il me fallut admettre que les objets à cette échelle refusaient d'obéir aux lois usuelles du monde macroscopique. Ainsi leurs vitesses et leurs localisations, confondues avec les ondulations du champ électro-magnétique, devenaient troubles et insaisissables. Un électron pouvait être en plusieurs endroits au même instant ou cumuler potentiellement toutes les propriétés tant qu'une mesure n'était pas effectuée. Des particules dites corrélées avaient la capacité d'échanger des informations en dépassant la sacro-sainte vitesse de la lumière. Dès qu'on agissait sur l'une, l'autre se modifiait instantanément fusse-t-elle à des milliers de kilomètres.
La Théorie des Cordes, une extension de la mécanique quantique, annonçait pour sa part un monde à onze dimensions et non plus à quatre ! Les dimensions supplémentaires seraient indétectables car enroulées sur elles-mêmes dans des espaces biscornus.
Pour appréhender des phénomènes aussi déroutants, des méthodes d'analyse basées sur les probabilités et les statistiques remplaçaient le déterminisme confortable de la physique classique. Il devenait de facto impossible de prédire les résultats exacts d'une expérience mais uniquement la probabilité de leur survenue.

Les soubassements du visible n'avait rien d'une mer calme.

J'allai de découvertes en découvertes, déchiffrant avec assiduité grâce à des ouvrages de vulgarisation ce langage mathématique qui ne m'était pas familier. Je trouvai fascinante l'idée que notre monde qui paraissait stable et ordonné, n'était finalement que l'émanation aléatoire d'un jeu de forces. Comment de l'ordre pouvait-il émerger de ce chaos indescriptible ?

Par déduction, j'en arrivai à quelques conclusions qui clôturaient en partie la quête que j'avais entreprise à l'aube de ma vie.
Dès l'antiquité, certains suggéraient que la conscience transformait notre environnement, que celui-ci n'existait pas en tant que tel mais subissait d'intenses modifications dans notre cerveau. Qu'en aucun cas la réalité était un état donné mais au contraire une chose en devenir, façonnée par le système nerveux des êtres vivants. Chaque organisme construisait son monde selon ses besoins, le décryptait à sa manière, dessinait des formes, inventait des logiques à partir de ce substrat malléable. Les interactions entre le cerveau et son milieu donnaient corps aux deux entités, ce qu'avait justement compris Husserl en affirmant que « la conscience est toujours conscience de quelque chose ». Sujet et objet sont deux expressions d'un même élément.

C'était ni plus ni moins ce que prouvait les physiciens dans leurs laboratoires en démontrant que l'observateur influençait directement les caractéristiques de la matière, qu'à l'échelle subatomique le simple regard de l'homme avait un impact sur les propriétés de l'objet étudié. On appelait « réduction du paquet d'ondes » cet effet mesurable confiné au cadre expérimental.
Une révolution et un surprenant retour vers la phénoménologie. A n'en plus douter, la physique quantique avait reformulé par des moyens modernes des questionnements qui hantaient l'humanité depuis toujours.

J'avais l'esprit en ébullition tant je sentais m'approcher du but. J'étais maintenant sûr que la réalité n'était qu'une illusion, une représentation élaborée de notre psychisme dissimulant sa nature intrinsèque. Dès que nous tentions de sonder le cœur des choses, un phénomène de résonance se produisait, brouillant les pistes et empêchant une étude objective. Comment dans ces conditions définir l'essence du réel, ce magmas fluctuant de matière et d'énergie ?

S'il était techniquement possible de connaître ses constituants à travers les particules et les forces, de remonter même jusqu'à leur apparition au moment du big bang, il n'était pas envisageable d'aller en-deçà, de sonder la cause première. Le cheminement de la pensée butait devant l'énigme absolu : la création ex nihilo. J'avais beau tourner le problème dans tous les sens, je n'avais pas plus que les autres la capacité de soulever ce rideau obscur de l'inconnu.
La physique quantique, qui m'avait redonné un fol espoir, se trouvait vaincue elle aussi. Malgré ses fantastiques avancées, elle n'avait ni les appareils ni l'arsenal théorique pour franchir la frontière décisive entre l'être et le néant. Mur fatidique où se fracassait l'intelligence, où la pensée montrait clairement ses limites ... où j'abandonnais définitivement ma quête, déposant les armes.

Alors je m'imaginais effacer d'un geste rageur tout ce que je voyais autour de moi : les objets, les créatures, les paysages, les sons, les odeurs et la lumière, les étoiles, les galaxies et les nébuleuses, l'univers, tout sans exception ! Que resterait-il au bout du compte ?

Le noir... une nuit immense... éternelle ... silencieuse comme la mort. Etait-ce la réponse ?
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Message  bertrand-môgendre Ven 20 Mai 2011 - 5:32

Apprentissage est-il le meilleur mot pour titrer cette partie qui ressemble plus à un parcours de vie ?
Ce que j'aime dans ce personnage, c'est la soif de connaissance nécessaire à l'élaboration d'une réflexion mesurée.
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Message  bertrand-môgendre Ven 20 Mai 2011 - 6:13

Révélation : Le passage est plus ardu à lire. Ton personnage semble bien pessimiste.
Adepte de l'épicurisme mesuré, voire de l'hédonisme démesurée, je lui suggère d'entamer une recherche sur cette voie qui le conduira je l'espère autre part que vers Le noir... une nuit immense... éternelle ... silencieuse comme la mort.

Ton écriture est très agréable, appréciable.
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Message  elea Ven 20 Mai 2011 - 11:34

Toujours aussi intéressante cette seconde partie qui explore un autre pan du questionnement existentiel. Je me demande ce qui va suivre.
J’ai bien aimé que le personnage, qui avait pris un chemin plus "commun", un travail, une vie familiale, soit rattrapé par ses démons de soif de comprendre.

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Message  Jano Sam 21 Mai 2011 - 17:43

Merci à vous tous d'avoir pris la peine de lire et commenter ce texte qui peut paraitre difficile d'accès.
La prochaine fois je ferai plus léger, celui-ci m'a demandé beaucoup d'effort. Il n'est pas évident de traduire clairement sa pensée sans se perdre dans des bavardages stériles.
( Promis Bertrand, je vais m'essayer à l'hédonisme histoire de me reposer les neurones ! )
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Message  bngh Sam 25 Juin 2011 - 8:41

Bonjour Jano,
J'aime bien ton style, mais je réagis sur le fond :
Je ne suis pas tombé sur ton texte par hasard bien évidemment ;-)) La réponse est en Soi comme le disait Platon (si Platon ne l'avait pas dit, la réponse est tout de même en Soi :-)
Reste à écrire la troisième partie : "l’Éveil".


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Message  Terrains Vagues Ven 21 Oct 2011 - 21:12

Oui, pourquoi?
Quel sens à la vie?
Quel interêt à tout ça?

Aucune idée, certainement une question qui pour moi est un obstacle au "bonheur".
Moi non plus les réponses "béquilles" ne me satisfont pas.


Maintenant la seule question à laquelle on peut essayer de trouver une réponse c'est:
Comment peut on se débrouiller pour vivre le mieux possible en sachant qu'on ne saura jamais le "parce que"?

Pour vivre heureux vivons... sans nous poser de questions... ça à l'air de marcher quand on voit le monde qui nous entoure mais le bonheur à ce prix c'est là aussi de l'escroquerie.

Vais aller prendre un doliprane parce que ta "révélation" entre méson et at home ... bobo ma tête lol.

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Message  Frédéric M Sam 22 Oct 2011 - 8:57

Dès les premières lignes, j'ai pensé que ce texte serait ardu à lire, "chiant" si j'ose dire.
J'ai continué la lecture et ai été surpris par la fluidité de l'écriture.
Bref, j'ai adoré.
Comme quoi : il faut toujours laisser sa chance au produit !

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Message  hi wen Sam 22 Oct 2011 - 18:03

Jano a écrit:II : Révélation

Le noir... une nuit immense... éternelle ... silencieuse comme la mort. Etait-ce la réponse ?

j'ai pas accroché. ca transpire trop le texte à thématique genre généalogie d'un tueur, l'exercice de style chiant, qui se ferme sur ses axes de symétrie pour délivrer son fameux message à clés.


hi wen

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