Lys

[Celeron02]

Teint de lys ta proue m’embrasse caresse et me plisse
Joue qui glisse ta bouche atteint la mienne en calice
Jour finissant où les bruits dévissent dans l’océan
Tout rouge sang ta voix jouit et me crie oui céans

Nos prairies d’antan perlées de feux de malice
Les couleurs pastel d’un autre temps leur entrent en lice
Nos yeux dévoilent des désirs de délices puissants
Les rêves de nos sens sur ces corps lisses en jouissant


< Celeron02 : Un fil particulier vous est dévolu. Mais il conviendrait alors d'éviter de poster ici ET ailleurs dans la même semaine. Vous connaissez les habitudes de VOS ECRITS, n'est-ce pas ? Ce poème du 4 mai n'aurait pas dû être posté à cette date, ou bien le poème du 6 mai figurant dans votre fil particulier aurait dû être posté la semaine suivante.
Après votre poème "Mon tout de toi" posté aujourd'hui, merci de ne plus publier avant la semaine prochaine.
D'accord ? Merci de votre compréhension.
La Modération >
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[François T]

Le poème traduit bien le plaisir corporel ressenti par deux amants grâce aux nombreuses allitérations qui parsèment le texte, mais tl est regrettable que l'auteur ait complètement laissé tomber l'autre nécessité de la poèsie : le rythme .

[Marvejols]

Bonjour,
Je suis loin de partager l'avis de FrançoisT. Au contraire je trouve ce petit texte très rythmé et l'un des mieux scandés de Celeron. Sans doute ne faut-il pas s'attendre à des rythmes pré-conçus ou ne pas se laisser piéger par l'habitude, par les rythmes qu'on a dans l'oreille.
Il n'est pas facile d'exprimer le rythme par un clavier et je n'ai aucune formation à la notation rythmique. Je vais néanmoins essayer d'expliciter la rythmicité que je sens dans cette jolie céleronade:

Teint de lys ta proue m’embrasse caresse et me plisse

Dans la première moitié de ce premier vers la succession des dentales (T/D/T) associée à des voyelles brèves (E/I/A) produit un rythme saccadé:
TeDeLeSeTePR
où l'on a tendance d'ailleurs à ajouter un SE à la fin de LYS car cela colle dans le rythme et attire vers un hexasyllabe (rythme dont nous sommes tous familiers).

Sans m'arrêter sur la belle entrée constituée par la comparaison entre le visage (teint), la fleur blanche ou bleue (couleurs nobles et pures) et la figure de proue (symbolisme du navire et aquatique: domaines de la plénitude et du bonheur primordial foetal), je remarque que cette suite de brèves TeDeLeSeTePR (Teint de lys ta proue) où la langue ne cesse de heurter les dents de devant meurt sur le long OU de proue.
A ce moment-là elle introduit la seconde partie du vers, un octosyllabe (là encore une forme ancienne et éprouvée qui nous parle à l'oreille et sollicite notre inconscient poétique) qui débute par une longue nasale (EM) et se trouve entièrement composé de voyelles longues qui se terminent en sifflantes (cause de leur allongement):
"m’embrasse caresse et me plisse".

Si je code . pour brève et _ pour longue on visualise ainsi :

Teint de lys ta proue
. . . . . . _ .... ou ....
T T T S T PR_

et
m’embrasse caresse et me plisse
_ . _ _ . _ _ _ . _ ....ou
M_BR_ S_ K R_ SÉ M_ . _

....Le reste peut-être analysé de même, avec les longues telles que le OU de Jour, Couleurs ou le AN- de Finissant, Temps, Entrent, Antan, Sang ou encore les longues de Mienne, Céans/Océan, celles de Feux, Autre ou le UI de Bruits ou Jouit, le Ê long de Rêve etc. De même les courtes Ta, -tel, De, Ses, Sur.

Mes seules réserves :
- le "Joue qui" au second vers (je trouve rarement heureuse cette forme en NOM+Qui)
- le EN à la toute fin dans "ces corps lisses en jouissant": dans cette belle séquence sifflante des S qui susurrent le serpent du désir, j'aurais vu un ET JOUISSANT et non EN Jouissant, il me semble en effet que le ryhtme justement appellerait une brève dans la suite des longues de REV/ SENS/ COR/ LISS / JOUI /SSANT où s'intercalent de malicieuses brèves (R de Rêves, De, S de Sur/Ces) qui donnent un TA TA ti TA TA ti ti TA TA ti (=et) TA TA (les 5 longues TA TA TA TA TA données par Corps Lisses En Joui SSANT me paraissant bien lourdes et manquant d'une espiègle brève -ti- pour rythmer).

[Invité]

Depuis "variation sur Marilou" du regretté Serge .G , il faut faire attention à l'allitération en"s" en matière de sexe qui tend à virer rapidement au synthét'X

[Fauve noir]

Une seule critique: le mot "jouissant" qui, pardonnez moi, m'apporte des pensées déplacées.

A part ça les mots sont très bien choisis et le texte commence avec un superbe rythme.

[Jano]

Un de tes poèmes les plus aboutis je trouve, mis à part oui céans pas très heureux.
Ce poème prend toute sa dimension quand on le lit à voix haute, avec le jeu des sonorités.

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