Vos écrits
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

Lisys

4 participants

Aller en bas

Lisys Empty Lisys

Message  heliastd Mer 11 Mai 2011 - 16:03

Voici un texte que j'ai écrit il y a un moment déjà, et qui pourrait constituer le début d'un roman dans un genre fantastique.

.....................................................................................................................................................................


Lisys courait.
Elle courait avec l'énergie que donne le savoir d'une fin proche. L'énergie du désespoir. Elle courait sous la neige glacée qui glissait sous ses vêtements et lui gelait la peau. Elle courait, alors que le vent lui faisait face, ramenant ses cheveux emmêlés sur son visage. Elle courait, alors que la nuit était noire dans les ruelles mal éclairées de la cité de Vogvor, et que ses jambes fatiguées menaçaient de la laisser tomber à tout instant. Elle courait pour échapper à une mort qu'elle savait inévitable. Elle courait, avec en tête une unique image qui lui donnait sa force à chaque enjambée: le visage de son fils.
Ses bras écorchés retenaient avec peine les lambeaux déchirés de ses vêtements qui s'étiraient derrière elle, entraînés par sa fuite. Son visage était déterminé, ses traits tendus, figés par une totale concentration. Il fallait absolument qu'elle tienne le plus longtemps possible. Ses muscles brûlants criaient grâce, mais elle se refusait à y accorder la moindre attention. La douleur dans ses mollets et ses cuisses la transperçait comme si des lames de couteaux y étaient enfoncées. Cependant, s'accrocher à cette douleur lui évitait de penser à son fils qu'elle avait dû abandonner. C'est pourquoi elle continuait à courir, inlassablement.
Ce fut à ce moment qu'elle commit une erreur. Elle emprunta une ruelle plutôt qu'une autre et se figea. Un cul-de-sac! Elle s'apprêtait à faire demi-tour lorsqu'elle aperçut une silhouette se profiler à l'autre bout de la rue. Elle eut tout juste le temps d'entendre un cri de victoire qu'elle s'élança à l'opposé. Action totalement inutile puisqu'elle était bel et bien coincée par la base solide et froide d'un immeuble. Deux nouvelles silhouettes sombres, totalement identiques à la première, apparurent derrière elle. Elles s'approchaient inexorablement de leur future victime, avec une désinvolture feinte qui ne cachait pas l'assurance de leur mouvements, ne laissant aucun doute sur leur fonction: ces hommes étaient des tueurs. Lisys les regarda venir et se redressa avec fierté, malgré la douleur qui menaçait de la faire s'effondrer. Arrivé à sa hauteur, le premier des trois hommes la jaugea un instant du regard avant de cracher par terre. Elle le regarda faire avec un dégoût non dissimulé. Lorsqu'il fut suffisamment proche d'elle et que la lueur d'un lampadaire accrocha brièvement son visage, elle se figea de surprise et s'exclama:
« _Toi!
_Voyons, ma sœur, ne faites pas cette tête là! Je suis sûr qu'au fond, vous êtes heureuse de me rev... »
Il n'eut pas le temps d'achever sa phrase. Un coup de poing lui explosa le nez et un pied fusa droit dans son ventre, au niveau de son estomac. La douleur suffit à lui couper le souffle et il chancela de quelques pas en arrière, alors que le sang jaillissait de son nez brisé.
« _Abject serviteur des traîtres! Comment oses-tu m'adresser la parole? »
D'abord surpris par la rapidité de la jeune femme, il se redressa brusquement, le regard empli de haine, avant d'interpeller les deux personnes qui l'accompagnaient.
« _Saisissez vous d'elle! »
Elle voulut s'enfuir mais une poigne de fer la saisit à la gorge et la plaqua violemment contre le mur le plus proche. Sa tête qui heurta la paroi de pierre diffusa une douleur sourde jusque dans son cou. Des larmes lui montèrent aux yeux et sa vue se troubla. Elle tenta de se dégager mais lorsque la main sur sa gorge resserra son étreinte à lui couper le souffle, elle renonça.
L'homme qu'elle venait de frapper s'approcha d'elle, une lueur mauvaise dans les yeux.
« _Ma chère sœur, ce que tu peux être naïve. Tu as toujours cru bon de défendre tes idéaux stupides et regarde où cela t'a menée...
_Tu n'es qu'une sale ordure. Sache que je n'ai pas oublié les flammes d'Harvor et ta lame s'abattant dans le dos de notre père! Tu me donne envie de vomir. »
Ne prenant pas la peine de répondre, il la gifla violemment, et, immobilisée, elle ne put que hurler de douleur. Il s'approcha de son oreille, se collant pratiquement à elle. Elle put sentir son odeur rance de sueur et d'alcool. Il lui murmura d'une voix grave et menaçante:
« _Il se trouve que, moi, je suis en vie, alors que toi, tu savoures les derniers instants d'une existence que je me ferais un plaisir de t'arracher. »
Il se recula.
« _Je vais te tuer, ma sœur, mais ne t'inquiète pas, ton cher époux et ton fils ne tarderons pas à te rejoindre.
_Tu n'as toujours été qu'un lâche! Allant sans cesse t'abriter chez les plus forts! Tu as toujours choisi la facilité et je préfère mille fois ma mort à ta misérable vie de traître!
_Tais-toi! hurla-t-il. »
Elle reçut une seconde gifle, plus marquée que la première. Le goût du sang afflua rapidement à ses lèvres, le long liquide chaud s'écoulant lentement jusqu'à son menton.
Elle eut cependant la force de le fixer dans les yeux avec un air de défi.
Il détourna le regard.
Elle murmura:
« _Ils te tueront. Ils te tueront et tu n'y pourras rien. Cesse de te bercer dans tes piètres illusions.
_C'est faux! hurla-t-il. »
La colère défigurait ses trais qu'elle avait autrefois vus fins et harmonieux.
« _Je te hais, cracha-t-il avec mépris, et tu ne mérites pas la vie. »
Il leva les bras et une lame affûtée comme un rasoir apparut entre ses mains.
« _Dommage..., eut-elle juste le temps de murmurer ».
A l'ultime seconde, frère et sœur se regardèrent une dernière fois sans se comprendre, avant que le poignard ne se fiche dans le ventre de la jeune femme, puis ne remonte jusqu'à son sternum dans une ligne de fer dévastatrice. Son hurlement, appel déchirant lancé aux étoiles, se perdit dans la nuit, alors qu'une rafale de vent remuait une dernière fois ses cheveux sombres.
Les trois hommes s'éloignèrent, la laissant, seule, épinglée à son tombeau de pierre.

Son sang tachait déjà la blancheur neige de la nuit.
heliastd
heliastd

Nombre de messages : 3
Age : 30
Localisation : Marseille
Date d'inscription : 10/05/2011

Revenir en haut Aller en bas

Lisys Empty Re: Lisys

Message  Lifewithwords Mer 11 Mai 2011 - 16:41

Bonjour !

Je trouve le début un peu lourd au niveau de la forme : les répétitions de "elle courait". C'est voulu évidemment, mais ce n'est pas très réussi. En plus on a du mal à savoir pourquoi elle court au final car tu donnes différentes explications peut-être pas contradictoires (énergie du désespoir, mort inévitable, aider son fils...), mais je pense qu'une telle répétition est mieux quand elle sert à amplifier une même idée, non à énumérer des idées. Tu me suis ? Tu as le droit de ne pas être d'accord...
Ensuite dans le second paragraphe, tu as un défaut d'écriture (je trouve) que j'aie aussi : tes phrases sont toutes construites sur le même modèle. Parfois même avec le même sujet plusieurs fois de suite : "Elle". Ca donne une impression de lourdeur encore.
J'ai en revanche mieux apprécié le dialogue !

Sur le fond, c'est intéressant. Dommage qu'il la tue si vite, j'ai envie de dire. Cette haine frère / soeur est très intéressante et plus de dialogues dans ton histoire entre eux, je n'aurais pas dit non. Mais tu as sûrement une autre idée derrière la tête (l'histoire de son fils, j'imagine ?).

Bon courage !

Lifewithwords

Nombre de messages : 785
Age : 32
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 27/08/2007

Revenir en haut Aller en bas

Lisys Empty Re: Lisys

Message  Le Greico Mer 11 Mai 2011 - 19:29

Je rejoins le commentaire qui me précède, trop de lourdeur à l'incipit mais finalement, c'est assez bien rattrapé, aussi il arrive que "leur" prenne un "s" lorsqu'il le faut (leurs commentaires). En revanche, je relève l'avant dernière phrase, parce qu'elle est vraiment belle, même plus, elle est sublime, évocatrice sans être grandiloquente: "Son hurlement, appel déchirant lancé aux étoiles, se perdit dans la nuit, alors qu'une rafale de vent remuait une dernière fois ses cheveux sombres." Sauf peut-être le "une dernière fois" mais là je pinaille.

Antoine.

Le Greico

Nombre de messages : 206
Age : 30
Localisation : Là où le soleil brille encore.
Date d'inscription : 08/11/2009

Revenir en haut Aller en bas

Lisys Empty Re: Lisys

Message  elea Jeu 12 Mai 2011 - 20:57

J'ai bien aimé cette scène, ce qu'elle laisse entendre sans le dévoiler totalement, le rapport mystérieux et haineux entre le frère et la sœur et le fait que ça finisse mal.
Le procédé de répétition du début ne m’a pas gênée, il est assez court et a un effet de renfort de l’action.
En revanche j’ai trouvé quelques descriptions un peu communes ou faciles, comme, par exemple, le sang sur la nuit neige à la toute fin.
Je suis curieuse de connaitre la suite.
Bienvenue.

elea

Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010

Revenir en haut Aller en bas

Lisys Empty Re: Lisys

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum