Prie que pire
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François T
Polixène
Celeron02
Marvejols
8 participants
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Prie que pire
...........Prie que pire
Branleur niquerait même sa mère
Prend la tire, vole, vire, s’admire.
Viril.
Rien dans la tête, tout dans l’honneur
Cent, deux cents à l’heure
Putain, c’est le bonheur.
Abri bus : deux morts, du sang par terre
Un doudou qui cherche une petite main.
Pas de regrets, il se dit même victime
La faute à la société
Mais Ouais mec :
C’est juste pas de chance, c’est pas un crime
La faute aux femmes qui l’ont mal élevé
A la meuf qui l’a repoussé
Hier dans la cave de l’escalier B.
Je prie : je suis dans le cortège.
Avenue des zombies, une marche blanche
Pas de revanche
Silence de prière
Pour la petite morte d’hier.
Afghanistan encore et tout le temps
Opium d’Iran et Talibans
Des pauvres et des tyrans
Dollars et mollahs
Avions Phantom sur la piste
Otages journalistes.
Tous conviés ou convoqués
Place des hébétés avec télés :
Je suis là dans ce manège
Je compte les jours déjà 500
Je me plie, je suis dedans
On dirait que je prie.
Le mec l’est pas d’not’ territoire
L’est relou, i’m’vénerre
I’ s’rait pas feuj d’ailleurs ?
T’as vu sa pouf ta sœur
Qu’en plus l’est noire
Devrait pas l’sortir,
Ell’ est d’chez nous
‘Ll est d’Nanterre
Elle est à nous.
Sortie du collège c’est baston
A quinze qu’i sont
Avec des battes des cutters
Des bâtons. A terre le mecton.
Les meufs qui crient
Y a même elle qui vomit.
Tranquille la police
Reste aux Ullys.
Marche silencieuse lundi.
Je prie : j’en suis, je les suis
On a tous un carton blanc
On a tous écrit Plus jamais ici.
A la fin je me sens con
Ces marches blanches
C’est comme les dimanches
Ça revient tous les lundis.
Plus je prie plus c’est pire
Priez moins, criez plus.
.................Marvejols
Branleur niquerait même sa mère
Prend la tire, vole, vire, s’admire.
Viril.
Rien dans la tête, tout dans l’honneur
Cent, deux cents à l’heure
Putain, c’est le bonheur.
Abri bus : deux morts, du sang par terre
Un doudou qui cherche une petite main.
Pas de regrets, il se dit même victime
La faute à la société
Mais Ouais mec :
C’est juste pas de chance, c’est pas un crime
La faute aux femmes qui l’ont mal élevé
A la meuf qui l’a repoussé
Hier dans la cave de l’escalier B.
Je prie : je suis dans le cortège.
Avenue des zombies, une marche blanche
Pas de revanche
Silence de prière
Pour la petite morte d’hier.
Afghanistan encore et tout le temps
Opium d’Iran et Talibans
Des pauvres et des tyrans
Dollars et mollahs
Avions Phantom sur la piste
Otages journalistes.
Tous conviés ou convoqués
Place des hébétés avec télés :
Je suis là dans ce manège
Je compte les jours déjà 500
Je me plie, je suis dedans
On dirait que je prie.
Le mec l’est pas d’not’ territoire
L’est relou, i’m’vénerre
I’ s’rait pas feuj d’ailleurs ?
T’as vu sa pouf ta sœur
Qu’en plus l’est noire
Devrait pas l’sortir,
Ell’ est d’chez nous
‘Ll est d’Nanterre
Elle est à nous.
Sortie du collège c’est baston
A quinze qu’i sont
Avec des battes des cutters
Des bâtons. A terre le mecton.
Les meufs qui crient
Y a même elle qui vomit.
Tranquille la police
Reste aux Ullys.
Marche silencieuse lundi.
Je prie : j’en suis, je les suis
On a tous un carton blanc
On a tous écrit Plus jamais ici.
A la fin je me sens con
Ces marches blanches
C’est comme les dimanches
Ça revient tous les lundis.
Plus je prie plus c’est pire
Priez moins, criez plus.
.................Marvejols
Re: Prie que pire
Beau poème engagé, je trouve.
La reprise même du langage dit "des banlieues" est belle ; et elle est signifiante.
Chacun reste dans son camp, son point de vue, sa vision du monde.
Et la révolte semble impuissante face à l'intolérance qui monte, de part et d'autre.
Ici ou ailleurs, la vision de l'autre est déformée par ses peurs, ses croyances, le formatage que la société opère malgré soi.
C'est la méconnaissance : on croit, mais on ignore qu'on le croit. Ce qui nous semble évident ne l'est pas du tout.
Et chacun - y compris chez les révoltés - manque de recul.
Les révolutions, quelle que soit leur réussite au long terme, ont provoqué de nombreuses souffrances.
C'est pourquoi, avant la politique irrémédiable, qui a la violence de la chirurgie et le discernement d'un bulldozer, il faut penser.
Poser les mots, réfléchir.
Et, pourquoi pas, donc : en poésie.
La reprise même du langage dit "des banlieues" est belle ; et elle est signifiante.
Chacun reste dans son camp, son point de vue, sa vision du monde.
Et la révolte semble impuissante face à l'intolérance qui monte, de part et d'autre.
Ici ou ailleurs, la vision de l'autre est déformée par ses peurs, ses croyances, le formatage que la société opère malgré soi.
C'est la méconnaissance : on croit, mais on ignore qu'on le croit. Ce qui nous semble évident ne l'est pas du tout.
Et chacun - y compris chez les révoltés - manque de recul.
Les révolutions, quelle que soit leur réussite au long terme, ont provoqué de nombreuses souffrances.
C'est pourquoi, avant la politique irrémédiable, qui a la violence de la chirurgie et le discernement d'un bulldozer, il faut penser.
Poser les mots, réfléchir.
Et, pourquoi pas, donc : en poésie.
Celeron02- Nombre de messages : 713
Age : 51
Localisation : St-Quentin
Date d'inscription : 19/12/2009
Re: Prie que pire
Ah oui, j'ai entendu cette colère et ce texte comme un slam, texte à éructer et non à sussurer, et le dernier vers, là, à beugler.
Merci .
Merci .
Polixène- Nombre de messages : 3287
Age : 61
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Prie que pire
Je suis stupéfait . C'est un peu désolant de ne pas se connaitre physiquement . Voyez comme on se trompe, je n'aurais jamais cru Marvejols capable d'adopter ce dur langage des voyous d'aujourd'hui . Avec un tel succès , une telle force . Les trois dernières strophes sont exceptionnelles , avec l'explication du titre . Plus je prie plus c'est pire . Moi quiu réclamait du sens j'en ai pris ici une sacrée dose. Je regrette de ne pas être éditeur.
François T- Nombre de messages : 147
Age : 96
Date d'inscription : 13/02/2011
Re: Prie que pire
Oui triste constat et belle démonstration ...la violence qui sévit et cette impression d'impuissance et de rage mêlée qui peut nous saisir... J'avais écrit un texte en colère un jour , j'y vois un parallèle...
http://www.vosecrits.com/t5130-folle-d-ire-au-bord-d-elles
http://www.vosecrits.com/t5130-folle-d-ire-au-bord-d-elles
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Prie que pire
J'adhère totalement au constat qui est fait, qui tisse des liens entre le proche et le lointain.
J'ai plus de mal avec la forme, je ne parle pas banlieue, et je n'ai pas les rytmes du slam dans l'oreille. En fait de marche j'entends bien "Tous ensembles, tous ensembles..." ce qui naturellement ne s'oppose pas.
J'ai plus de mal avec la forme, je ne parle pas banlieue, et je n'ai pas les rytmes du slam dans l'oreille. En fait de marche j'entends bien "Tous ensembles, tous ensembles..." ce qui naturellement ne s'oppose pas.
Annie- Nombre de messages : 1452
Age : 73
Date d'inscription : 07/07/2010
Re: Prie que pire
Bonsoir,
Euh.. je ne sais pas trop ce qu'est le slam (plutôt un parler chansonné rythmé genre rap, à la cadence et au prononcé assez arabisé, aimant les rimes pauvres et parlant du quotidien?) mais j'ai surtout voulu à la fois refuser les Temples et pointer du doigt les nouvelles formes de religiosité consumériste qui s'imposent et qu'on nous propose médiatiquement comme une nouvelle voie à suivre. Une nouvelle observance (qui a l'avantage de probablement tuer le minimum de révolte nécessaire sinon le minimum de pensée). Ces marches blanches où chacun agite son carton blanc, son Plus jamais ça, alors que la société devient chaque jour plus violente et qu'on s'écharpe plus que jamais.
Euh.. je ne sais pas trop ce qu'est le slam (plutôt un parler chansonné rythmé genre rap, à la cadence et au prononcé assez arabisé, aimant les rimes pauvres et parlant du quotidien?) mais j'ai surtout voulu à la fois refuser les Temples et pointer du doigt les nouvelles formes de religiosité consumériste qui s'imposent et qu'on nous propose médiatiquement comme une nouvelle voie à suivre. Une nouvelle observance (qui a l'avantage de probablement tuer le minimum de révolte nécessaire sinon le minimum de pensée). Ces marches blanches où chacun agite son carton blanc, son Plus jamais ça, alors que la société devient chaque jour plus violente et qu'on s'écharpe plus que jamais.
wèche-weshe!
J’ai pas aimé; même si à un moment donné je l’ai senti l’émotion qui sortait, mais elle est trop vite retournée dans sa coquille.
Bof un style de cité faussement imité, il ne suffit pas de mettre niquerait, meuf, mecton et de faire deux trois élisions pour que sa fasse style banlieue. Encore faut-il pouvoir comprendre toutes les nuances de ce style...
Et le "priez moins criez plus" bof; pas compliqué de faire crier un poème en faisant claquer les mots quand même!
On ne peut commencer un poème sur ce ton et l’achever sur un pleurnichement, pff! Soit on écrit les choses jusqu’au bout soit on ne les écrit pas, sinon c’est de la lâcheté!
Bref c’est plus le ton caricatural qui m’a fait rire un peu, après le reste ça été de la pure perte de temps.
[i]
Bof un style de cité faussement imité, il ne suffit pas de mettre niquerait, meuf, mecton et de faire deux trois élisions pour que sa fasse style banlieue. Encore faut-il pouvoir comprendre toutes les nuances de ce style...
Et le "priez moins criez plus" bof; pas compliqué de faire crier un poème en faisant claquer les mots quand même!
On ne peut commencer un poème sur ce ton et l’achever sur un pleurnichement, pff! Soit on écrit les choses jusqu’au bout soit on ne les écrit pas, sinon c’est de la lâcheté!
Bref c’est plus le ton caricatural qui m’a fait rire un peu, après le reste ça été de la pure perte de temps.
[i]
Re: Prie que pire
Oui des colères à gueuler!!!
J'ai aimé
J'ai aimé
Maryse- Nombre de messages : 811
Age : 80
Localisation : Montélimar
Date d'inscription : 22/09/2010
Re: Prie que pire
....Drayano, peut-être vous méprenez-vous. D'abord personne ne saurait être propriétaire ou dépositaire du langage de la banlieue ou des cités, pas plus que du français classique ou de la poésie. Et chacun s'inscrit dans la liberté de dire en disant comme il veut dire tant que cela veut dire... Par ailleurs mecton n'a rien d'un vocable de cité, je le crois très en vogue dans les années 50 sinon plus tôt (je n'ai pas vérifié je le concède, dans le dictionnaire du Français non Conventionnel d'Alain Rey).
....Mon texte n'entend enfin aucunement mimer la banlieue ni même parler d'elle en particulier. J'ai simplement pris 4 exemples de faits divers ou de causes de marches blanches. Mon texte voulait simplement se moquer des ces formes béates et bêtes de néo-religiosité déambulatoire dans lesquelles on nous mène sans doute pour mieux nous promener. Je n'aime guère les Temples. (et je préfère de loin votre nouveau texte "endogamie" bien que le titre soit sans doute inapproprié.
....Mon texte n'entend enfin aucunement mimer la banlieue ni même parler d'elle en particulier. J'ai simplement pris 4 exemples de faits divers ou de causes de marches blanches. Mon texte voulait simplement se moquer des ces formes béates et bêtes de néo-religiosité déambulatoire dans lesquelles on nous mène sans doute pour mieux nous promener. Je n'aime guère les Temples. (et je préfère de loin votre nouveau texte "endogamie" bien que le titre soit sans doute inapproprié.
Re: Prie que pire
drayano a écrit:Bof un style de cité faussement imité, il ne suffit pas de mettre niquerait, meuf, mecton
J'ai vérifié : MECTON est attesté fin XIXè (1896), il est répertorié au TLFi (comme diminutif de MEC), il l'est aussi au Dico du Français non-conventionnel (Alain Rey, Hachette) où la notice semble meilleure, la citation utilisée est de Bruant. Rien donc d'un vocable spécifique à la banlieue actuelle.
PS: je suis désolé de faire par cette précision remonter mon texte, mais je ne connais pas d'autre moyen
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