Les méandres du Styx

[gaeli]

``Su tu te noies, détends-toi et tu flotteras.`` (Proverbe chinois)


Ma plume doit se taire au soleil de la crique
Quand le bonheur surprend un oiseau dans son nid
Le rocher se replie en sa douleur cosmique
Mes pieds sont en retrait, l'équilibre en gémit.

Dans ce grand ciel si bleu, le nuage magique
Vient déposer l'ombrage obsédant et maudit
Qui fait vibrer ma chair, souffrance pathétique,
Et l'esprit qui se meurt vogue au Styx interdit.

Les soupirs des rayons transforment l'utopique
Au coin de la tendresse. Un émouvant défi
Rend l'arôme envoûtant d'un pur désir mystique.
Libellule de mai, vole autour de moi, vit.

[Invité]

Dans l'ensemble, j'ai trouvé le poème un peu trop emphatique (faute à des isotopies sémantiques éculées et grandiloquentes : nuage magique, ombrage maudit, souffrance pathétique, la pronominalisation du verbe mourir, l'utopique, le désir mystique...)
Surtout, la belle maîtrise de la métrique se fait parfois, à mes yeux, au détriment du sens. Il y a indubitalement un potentiel là-dessous, je tiens à le dire. Mais je pense qu'il faut toiletter un peu ces formes anciennes, trop sages, trop banales. Leur donner un coup de jeune et éviter de sans cesse vouloir faire "suranné" car c'est un tort.

[Damy]

Se noyer dans le Styx est une fin définitive, sans retour. Je suis sensible aux phénomène des cycles, à la lumière du cycle de l'eau. Oui, le malheur, la souffrance, le désespoir se recyclent.

Je vois que l'utopique, l'illusion peut-être, d'un amour interdit peut être recyclé en tendresse...et ceci ne me paraît pas mystique

La libellule est une très jolie métaphore: odonate bigarée, léger, virevoltant sur l'eau douce et stupéfiant les enfants.

Merci pour ce partage

Amitiés

(je viens d'apprendre sur mon post que le forum déconseille de remercier chaque commentateur au risque d'être modéré, ce qui serait dommage)

[Invité]

Dans ce grand ciel si bleu, le nuage magique
Vient déposer l'ombrage obsédant et maudit
Qui fait vibrer ma chair, souffrance pathétique,
Et l'esprit qui se meurt vogue au Styx interdit.

Je viens de me rendre compte que j'ai parfois commenté une Gaelie, avec un E, sur un autre forum... où j'ai supprimé mon compte. C'est la même personne puisque je reconnais ce texte ! *rire*

Ici, il y a bien trop d'adjectifs, selon moi. L'adjectif, en poésie, doit être utilisé avec parcimonie (encore une fois, selon moi), c'est comme si on ne trouvait pas le mot exact et qu'il fallait l'enrubanner pour préciser sa pensée...

(sans rancune, Gaeli !, Je dis juste mon ressenti.)


Dans ce grand ciel si bleu, le nuage magique
Vient déposer l'ombrage obsédant et maudit
Qui fait vibrer ma chair, souffrance pathétique,
Et l'esprit qui se meurt vogue au Styx interdit.

[gaeli]

Quelqu'un a dit: Trop d'adjectifs tuent l'adjectif. Je suppose donc que tu as raison.
Cependant la rancune pathétique est interdite pour moi et le grand ressenti bleu est magique. Je me confesse de pensées obsédantes et [b]maudites: J'aime les rubans de toutes les couleurs (mdr)

Merci à toi de ton commentaire.

[zenobi]

Tout comme Alex. (Il est trop fort, ce sale type, doué, modeste et commentateur pointu.)

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