Ne pas crever dans les jours (2 poèmes visuels)

[Tristan]

[Polixène]

Oh, que ça fait du bien de se rafraîchir avec ces formes revigorantes !Pas rares en poésie, mais rares sur ce site en tous cas .
Ce texte me plait beaucoup, il nous met le nez au raz du mot , dans la chair de l'instant.

[Lyra will]

Sur le fond, comme souvent avec toi, très bon, ça me parle, aucun problème là-dessus!

Pour la forme, je ne sais pas. En fait, je trouve ça très bien de se préoccuper de la forme, de penser à la fois en terme d'écriture, mais aussi de graphisme, de typo, etc...
Par contre, je me suis demandée, pour certains textes, ce qui motivait cette typo, à cet endroit/moment là ? Les changements sont cohérents, on coupe là ou il faut je crois, mais ça un espace le fait aussi.
Du coup, ça m'intrigue, est-ce que c'était totalement aléatoire, arbitraire, des expérimentations visuelles formelles, parce que ça attirait le regard là où tu le voulais, ou est-ce que tu t'es défini une sorte de code typographique, police, taille, empattement, etc etc selon certains mots... si non est-ce qu'il le faudrait etc etc

Je dis tout ça, parce qu'il me semble que ce sont de très bonnes pistes à exploiter, seulement si on reste dans un défilement typographique utilisé un peu au hasard, je crois que ça peut vite devenir artificiel, et donc nuire à la lecture plutôt que de servir le fond,

Bref, je reviendrai te lire avec plaisir!

[François T]

Nouveau né à l'internet je n'ai pas su agrandir les petites lettres comme vous le conseillez aimablement ; j'ai donc lu une bonne partie du texte dans de mauvaises conditions ; il m'a semblé que ce que vous avez écrit mérite d'être mieux présenté . J'espère vous lire plus tard plus commodément.

[Lyra will]

(bonjour François, il faut cliquer sur une des images -soit ici un des textes- ou bien sur les mots bleus "agrandir cette image" ça ouvrira une nouvelle fenêtre où il est plus facile de lire!)

[Invité]

Ça gueule de jolie manière. Une poésie multiforme qui me semble refléter les préoccupations de notre temps, un temps voué au désordre, au mic-mac perpétuel. On assiste ainsi à l'explosion des conventions sociales (et donc, typographiques, métriques, syntaxiques...), cette intention me
paraît fort louable. L'ensemble n'est pas pour autant exempt de facilités. Le glissement de sens "cul de sac, cul des jours immobiles, cul merdeux de vivre" en est symptomatique, pour moi, habitude des modernes au recours au grossier "choc", scabreux, scatologique, et parfois quelque peu artificiel. Dans le même ordre d'idée, l'emploi du verbe "vomir", qui, là, vraiment, me semble rebattu dans cette littérature "d'avant-garde" (je reprends les mots de Tapages) du refus. Entendons-nous bien, je ne suis pas prude : parler de la merde ne me pose pas le moindre problème ; les textes de Lu-k me touchent beaucoup, et oserais-je dire, davantage — il n'y a pas lieu d'établir ce genre de comparaisons stériles, je suis d'accord, je retire si ça pose problème.
L'écriture m'interpelle. Elle me met personnellement mal à l'aise et pourtant, je n'en reprendrais sûrement pas une louche. Au détour de certaines lignes, j'ai la désagréable sensation de l'écrivain qui se regarde écrire, et qui, du haut de son piédestal, me juge, moi qui m'applique encore à écrire des textes de tenue clasique dans la forme. Je souscris au rejet de l'"immobilisme", à la satire des rimailleurs qui comptent leurs syllabes sans se préoccuper de toute forme de poésie, dans une plus large mesure à la critique de la société de consommation, ses travers, etc. Une belle démarche qui n'est, à mes yeux, pas encore aboutie car trop paroxystique. Je n'arrive pas à savoir si la poésie, c'est ça ; la violence... Je ne sais pas s'il faut la canaliser. Le poème m'interroge beaucoup.

(Je ne souhaite absolument pas blesser quiconque : ceci n'est que mon opinion et sans doute ne suis-je pas assez ouvert, confiné dans mes ornières...)

[Tristan]

Merci pour les commentaires ! je réponds à tout le monde rapidement et en vrac :
oui, les typographies sont arbitraires, c'est ma façon à moi de faire porter le regard sur certaines choses (façon aussi de ne pas faciliter la lecture, et de boxer le lecteur pour le pousser à s'impliquer dans l'acte de poésie). Par contre, le premier visuel est motivé par un thème : je cherchais à illustrer la couverture d'un roman/poème social et polyphonique (qui va paraître), d'où les chevauchements de textes. J'ai repris ces "formes" poussées à outrance dans un livre ironique que je cherche à faire publier : "Je suis écrivain", avec la mention liminaire "Démerdez-vous (anonyme du XXIè siècle)".
J'ai bien conscience de donner dans une certaine vulgarité (qui, selon moi, n'est que la réponse symptomatique à la violence de l'époque), mais ce n'est pas non plus par hasard : il y a une recherche du corps dans l'écriture, qui ne peut ignorer les trous (bouche, bronches, oreilles, anus, sexe, etc). Pour moi (et ça n'engage que moi), l'écriture est toujours sous-tendue par une certaine façon de respirer, d'entendre. Une corporalité, en fait. écrire, devient, avec une certaine syntaxe, identique à l'acte d'excrémenter ou de respirer. Le corps, c'est la voix, la pensée, le beau, l'oxygène, mais aussi la merde, le sang, le sperme. Je pense qu'on ne peut ignorer le scabreux, puisqu'il fait partie intégrante du quotidien (mais j'avoue avoir été plus scabreux avec ce texte qu'avec d'autres). ça ne me choque pas du tout que l'on critique. Tout doit toujours être critiqué, remis en question. si je ne voulais pas être critiqué, je ne ferais pas de l'expérimental.
Encore une fois, tout cela n'engage que moi et ma petite vision (probablement pas très large) des choses. J'ai essayé d'écrire à nouveau des textes plus lissés, mais je n'y arrive plus, ou pas encore, parce que j'éprouve comme une colère, une volonté de sortir de moi-même, de respirer différemment, de manière arythmique (pour ne pas entrer dans le rythme des jours) avec d'autres poumons. Là je bosse sur un bouquin écrit entièrement sous asthme (des poumons, de la pensée, de la syntaxe). Je ne sais pas si l'apaisement est possible dans ces cas-là.
Sinon, je ne juge personne, si ce n'est moi-même, pris dans une époque (une génération) à laquelle j'ai consenti.
Alex, la poésie, moi non plus je ne sais pas ce que c'est ; d'ailleurs je parle rarement de Poésie, mais de poèmes. Fluxus a foutu un beau caillon dans les définitions de l'art. Je ne cherche plus vraiment à savoir, mais seulement (je l'espère) à interroger, à énerver, à exaspérer peut-être.
Je prends rarement mal les critiques, sauf lorsqu'elles sont ad hominem, ce qui n'est pas le cas ici

[zenobi]

Réponse tout à votre honneur.
[Je pèse mes mots. (C'est une image à renouveler.)]

Le forme et ses excès, ce côté-là m'a bien plu. Mais j'ai regretté que les textes eux-mêmes ne soient pas plus forts.
Ce qui rejoint en gros les commentaires précédents.

[Lyra will]

Quand tu dis sous asthme, c'est une image ? (je dis ça la question peut paraitre con-con comme ça, mais comme tu parles de performance par la suite-enfin de fluxus- je me dis que c'est envisageable :0)

[Tristan]

Lyra, non, pas de la performance, je pense, puisqu'il y a travail d'écriture (les textes sous asthme sont de toute façon différents de celui-ci) et pas de public direct. D'ailleurs, j'en discutais avec Franck Doyen, qui lui, parle plutôt de lecture performée (à la limite) si cela est produit en public. La performance est un terme assez vague, je trouve, puisqu'on le remplace facilement par poésie action ou poésie directe. Je me perds un peu dans les catégories, parfois.
Sinon, oui, certains textes sont écrits réellement sous asthme, mais d'autres textes sont écrit avec la "réaction asthmatique". J'ai longtemps été asthmatique, j'ai encore parfois de légères crises, donc j'ai encore en tête la façon de respirer propre aux crises. Et puis, avec l'aviron, la course à pieds, les rythmes respiratoires influent pas mal sur la façon d'aborder la thématique, aussi.
La description du protocole d'écriture et de ses enjeux paraîtra dans le Manifeste Mutantiste, en livre, aux éditions caméras animales, cet automne normalement. on peut lire l'ancienne version ici : http://mutantisme.free.fr/ sans mon protocole, pour le moment

[Lyra will]

D'accord, c'est intéressant, j'irai voir ça!

c'est marrant parce que les poumons, la cage thoracique, le souffle coupé etc, c'est un thème qui revient assez souvent dans mon, euh... travail plastique on va dire, mais avant de te lire, je n'avais pas spécialement fait le lien avec mon passé de grande asthmatique aux crises aujourd'hui légères ;0)
Cela dit il n'y en a peut-être aucun je sais pas...

Bon, bref, passons, mais de toutes manières ça me parle et je suivrai tout ça!

[Tristan]

ça me plairait bien de voir tes travaux, du coup. Et puis, si jamais ça t'intéresse, je peux t'envoyer le protocole + 1 ou 2 textes courts, voire des illustrations de ma nana, qui bosse aussi sur le bouquin.
si ça t'intéresse, il y a mon mail : yannick.torlini [at] gmail . com

[Lyra will]

Ok je t'envoie un mail dans la semaine :0)

[Yoni Wolf]

Alright buddy. C'est vraiment bon. Enfin je veux dire... Le texte est bon. Parce que moi, perso, les effets de forme ne m'intéressent pas trop.
Mais oui, le texte, organique, sensitif, parfois gluant parfois dur parfois insidieux. Comme une sale rengaine. Du mâché puis remâché puis avalé puis recraché façon soupe aux cailloux.
En bref... Ca pète la classe.
Et au fait... Merci pour ton petit commentaire sur ma dernière participation à Traction-Brabant.

P.A

[Tristan]

Haha ! Merci ! Je me disais bien que c'était toi, Pierre Anselmet ! Vraiment pas mal ce que tu avais publié. J'aime bien cette revue, lyrique/anarchiste. Je suis dans le prochain numéro, normalement, et dans celui de septembre aussi. Patrice Maltaverne est vraiment quelqu'un de bien, avec une bonne mentalité dans son approche des liens revues/auteurs.

[Damy]

C'est curieux mais avant de lire que vous étiez asthmatique, par les mots, par le rythme, par le graphisme, plus je lisais et plus j'étouffais.

J'avais l'impression de traverser une banlieue grise désertée avec des tags comme des slogans tribaux, en me tenant un foulard (à la Yasser Arafat) devant le nez et la bouche, sous une tempête de sirocco jaune. J'étais poursuivi par une armada de fourmis noires voulant entrer dans mon anus en déchirant le sphincter.

La seule voie où je me suis engouffrée était sans issu. Je me suis retourné et j'ai vu, cauchemar, ....un poème.

Enfin, c'est mon ressenti original.

Bien à vous

[Yoni Wolf]

Haha ! Merci ! Je me disais bien que c'était toi, Pierre Anselmet ! Vraiment pas mal ce que tu avais publié. J'aime bien cette revue, lyrique/anarchiste. Je suis dans le prochain numéro, normalement, et dans celui de septembre aussi. Patrice Maltaverne est vraiment quelqu'un de bien, avec une bonne mentalité dans son approche des liens revues/auteurs.

Tu m'étonnes que c'est quelqu'un de bien! C'est lui qui m'a lancé dans l'édition tout ça la gloire les stades de foot plein à craquer les zooms télé sur ma braguette les kilos de caviars et les filles légères nues dans mon hélico "I love caca". Au plaisir de te lire, donc, je suis curieux de voir la suite.

[Yoni Wolf]

D'ailleurs - je te le dis puisqu'on est entre nous - j'ai violé DSK.

[Calvin]

J'aime beaucoup la deuxième et troisième image à partir du début (me semble que c'est le début du second poème), après ça se répète sans rien apporter, fatiguant.

[Cythéria]

Bonjour Tristan,
Et bien je peux vous dire que j'ai remonté cette rue avec vous et que j'en suis épuisée !
Effet réussi donc pour moi:)

[Invité]

Je les avais vu et je viens dire mon impression,
j'ai beaucoup aimé le second, qui par le jeu du déplier se prête bien au fond

le premier m'a beaucoup gêné, car on voit très mal et je n'ai pas tout déchiffrer.

[Invité]

Pour le premier, on ne voit pas bien où tu veux en venir avec cette forme, et le texte est illisible.

Les autres : j'ai vraiment beaucoup aimé le fond* même si ça traine un peu en longueur. Pour ce qui est de la forme, je comprends l'idée, mais je pense que si tu veux proposer une mise en page différente, il faut une idée beaucoup plus originale et imaginative.

*je viens de mettre en caractère gras, parce que je trouve mon comm insiste trop sur la critique négative, quand le texte est à couper le souffle.

[Tristan]

merci Vincent et éclaircie, mais le premier visuel est volontairement illisible

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