Elle, ma femme

[Nathanaël Zenou]

Ma maison est remplie par son chant de pinson,
Elle égaye ses murs mieux qu'un bouquet de fleurs,
Ses petites folies et sa grande raison
Sont un vin enivrant pour mon cœur en pâleur;
Une eau tirée du puits pour mon cœur en prison.
Son esprit sans malice est un fleuve tranquille
Où mon esprit charmé navigue sans secousse,
Elle garde toujours dans son regard qui brille
Une larme d'amour comme une jeune pousse,
Une larme d'amour, ciment de la famille.
Tout ce qu'elle entreprend est empreint de beauté,
Elle a cette fraîcheur des matins de printemps,
Quand ses bijoux de cuivre et son fard sont ôtés
Que l'hiver est venu et que souffle l'autan,
Elle sait les secrets pour arrêter le temps.

[Camille Acristem]

Ah ah preum's.

Bien joué les répétitions font un effet chanson apaisante, ce qui n'est pas sans fredonner juste avec le fond. Encore une fois vous vous saisissez d'un fond très édulcoré pour ne pas dire naïf, cependant il est vraiment simple et n'a de prétention que le chant du trouvère ; éloge à la femme aimée. En revanche, bien que cela participe à un effet phonétique remarquable, vos rimes sont un peu accidentelles et prouvent que vous ne vous relisez pas, ou mal. Pensez aussi à vous garder des hiatus, cela peut rendre un effet plus joli ; les déictiques (pour une foaaaaaas) ne saturent pas. Mais vous pourriez monter d'un cran, en grâce, et quoi de plus touchant que d'écrire du Beau pour l'être aimé, en jouant un peu plus lucidement sur les sons. À la fin, il y aurait eu quelque chose de mieux à jouer, en terme de sonorités mouillées. Mais enfin, j'ai bien aimé. Merci.

[Polixène]

Voici de beaux alexandrins, un poème simple et touchant, ronronnant au sens propre, touchant de sincérité. Malgré les images très rebattues et les clichés, c'est un poème réussi : quelque chose passe, une émotion? une sensation? une ambiance?

[Marvejols]

De la tendresse en alexandrins, touchant. On a l'impression de La voir.
Je suis moins convaincu par 2 ou 3 expressions trop faciles ou insuffisamment riches:
"le vin enivrant"
"mon esprit charmé" ou encore le " ciment de la famille".

La fin est si belle :
"Elle sait les secrets pour arrêter le temps."

[Invité]

De belles assonances et de beaux vers,
Sur le premier je verrais mieux "est empli" qui résonne avec plus de douceur que ce "Rempli"

[Marvejols]

T'as d'belles assonances tu sais...

[Yoni Wolf]

Assez touchant, oui. Et peut-être que les quelques facilités soulignée par les autres commentateurs y participent. Au fond on se fout pas mal qu'un poème soit un peu bancal. Il y a du déchet, en effet, mais il ne faut pas oublier que, parfois, une marguerite peut pousser sur un tas d'ordures.
C'est humble.

[Lunatiic]

Ce sont nos femmes, nos mères, nos soeurs qui mettent de la couleur à nos maisons. J'aime. Bel Hommage.

[Phylisse]

C'est un bouquet dans lequel il fait bon respirer les parfums apaisants de l'amour et de la tendresse, sur de beaux alexandrins, tout en douceur, il y a quelque chose d'universel dans ces mots là.

[Marvejols]

En complément de mon commentaire ci-dessus je relève aujourd'hui lors d'une relecture que le titre n'est pas terrible terrible. A la limite Elle ou Ma femme mais pas les deux. Et je crois même qu'un tiers titre serait encore mieux. En général on trouve un bon titre dans le corps de son texte ou latéralement.
Cela pourrait être :
- Elle
- Elle sait les secrets
- Matins de fraîcheur
- Mes matins
- Les secrets de mes matins ... mais je ne suis pas l'auteur !

[Invité]

c'est en effet important le titre j''ai failli ne pas entrer.

non ! ne m'embrassez pas.(clin d'oeil à Marvejols et plaisir de relire ce poème) .

[Nathanaël Zenou]

après remodelage


Elle sait les secrets

Ma maison s'est emplie de son chant de pinson,
Elle égaye ses murs plus qu'un bouquet de fleurs,
Ses petites folies et sa grande raison
Sont un vin enivrant pour mon cœur en pâleur;

Son esprit sans malice est une mer tranquille
Où mon esprit charmé navigue sans secousse,
Je vois naître souvent dans son regard qui brille
Une larme d'amour comme une jeune pousse.

Elle a cette fraîcheur des matins de printemps,
De ces vertes prairies où le troupeau s'étend.
Tout ce qu'elle entreprend est empreint de beauté,

Quand ses bijoux de cuivre et son fard sont ôtés,
Quand l'hiver est venu et que souffle l'autan,
Elle sait les secrets pour arrêter le temps.

[bolero]

Je trouve ces alexandrins très bien ciselés. Je lis vos commentaires et les trouve plutôt injustes. Ceux de Marjevols par exemple... On semble trop ici faire des pieds de nez à la poésie classique ! Votre poésie est lue avec plaisir. Elle est claire, COMPREHENSIBLE et je dis bravo. Amicalement. Bolero



< Bolero : non seulement on demande aux auteurs de bien vouloir répondre aux commentaires sur leurs textes "avec parcimonie", mais on souhaite aussi éviter que les commentateurs commentent les commentaires.
Ou alors cela doit se passer ICI.
Merci de votre compréhension.
La Modération>
.

[Pascal-Claude Perrault]

AAAhhhhhh, le titre !
Please, autre chose... Un truc qui s'envole, qui sublime !

Bon alors là, très franchement c’est nul… Non, je déconne… C’est presque nul (bon j’exagère).
C'est bien, mais on sent qu'il y a encore un peu de boulot pour affiner tout ça.

Ma maison est remplie par son chant de pinson => Bof… Vois-tu, j’aurais plutôt entendu : Ma maison est emplie de son chant de pinson... Et encore, la répétition des prépositions, ça craint ! Je suis un peu embêté là... Ou du chant de son pinson... Ou de son lapingouin...

Elle égaye ses murs mieux qu'un bouquet de fleurs => un peu léger. Elle devrait égayer comme dix mille fleurs ! Il faut que ça décolle gadjo !

mon cœur en pâleur => bizarre, je ne sais que dire à cela. Je ne sais pas ce qu’est un cœur en pâleur. En revanche, un cœur en prison, je comprends.

fleuve tranquille => pas véritablement d’objection ici. C’est juste que j’en ai un peu marre d’entendre « le fleuve tranquille » et « l’amour toujours » etc.

Elle garde toujours dans son regard qui brille
Une larme d'amour comme une jeune pousse => Là, ça commence à m'emporter un peu plus. Pas mal.

ciment de la famille => Ça tombe mal, je suis allergique au ciment !

...son fard sont ôtés => son farçon tauté ? C’est marrant ça !

Que l'hiver est venu et que souffle l'autan,
Elle sait les secrets pour arrêter le temps. => Ça finit super bien. Là bravo, ces deux vers sont très intéressants. Sauf que, pour fluidifier davantage, j’aurais dit :

Quand l'hiver est venu et que souffle l'autan,
Elle sait des secrets pour arrêter le temps.

Voilà ! Pas trop vexé j’espère. C'était grosso modo comme ça ce que je passa par ceça.
Je dis ce que je pense et je pense ce que je dis, c’est déjà po mal…

Amitiés

[Pascal-Claude Perrault]

Je viens de lire les commentaires après que j'ai posté le mien (pour ne pas être influencé)

[Pascal-Claude Perrault]

Perso, pour moi, le seul titre c'est Elle... avec des points de suspicion !

[Contenu sponsorisé]