Coeur de sable...

[gaeli]

Mes deux ailes en l'air, j'invective le vent
De sécher en mon coeur pauvres pleurs de tristesse
Sur le sable traçant pour la mer en liesse
Un billet doux en feu pour blessures du temps.

Mon âme recevra d'autres jolis printemps
Et tel Grand Cormoran plongeant tout en finesse
Déployant au soleil des plumes d'allégresse
Sans un cri pour l'apnée aux profondeurs des ans.

Ma tête évitera les cornes de la brume
Tapie au front de mer, je suis las et je hume
Parfum du brun varech des gros rochers pointus.

Le souffle du mistral se hisse sur la sente
Basculant le grand ciel car les chants se sont tus
Sur la grève or et feu, coeur de sable en attente.

[Marvejols]

Ce texte qui joue sur la personnification des éléments ne manque pas d'un certain souffle. Je ne comprends pas pourquoi il a si peu de lectures (19) alors qu'on atteint des centaines pour de grosses Lucies pastiches sans intérêt (ni sans poésie).
Ce coeur de sable (bravo déjà pour ce titre) souffre je pense de quelques points d'achoppement, tels que cet invecter de (ce verbe n'admet pas de COI), de quelques manques de ponctuations et parfois de manque de verbe (ex. strophe 2 avec ce trop-plein de participes présents) : un effet pervers de la contrainte en nombre de pieds ou de la rime?

Je serais vous je le reprendrais, il le mérite.

[Fauve noir]

Superbe. Cette fois je n'ai rien à dire, le titre est aussi bien trouvé que le texte est écrit. Un vrai plaisir.

[gaeli]

Mes deux ailes en l'air, j'invective le vent
De sécher en mon coeur pauvres pleurs de tristesse,
Sur le sable traçant pour la mer en liesse,
Un billet doux en feu pour blessures du temps.

Mon âme recevra d'autres jolis printemps
Et, tel Grand Cormoran qui plonge en sa finesse,
Déploierai au soleil mes plumes d'allégresse
Sans un cri pour l'apnée aux profondeurs des ans.

Ma tête évitera les cornes de la brume;
Tapie au front de mer, je suis las et je hume
Parfum du brun varech des gros rochers pointus.

Le souffle du mistral se hisse sur la sente,
Basculant le grand ciel, car les chants se sont tus.
Sur la grève or et feu, coeur de sable en attente..

[solfa]

J'ai bien aimé.
Dommage pour le verbe "invectiver": l'enjambement aurait eu de la gueule. J'aime bien l'idée d'invectiver le vent!

[gaeli]

Mes deux ailes en l'air, j'invective pourtant
Le vent froid au coeur sec pour mes pleurs de tristesse;
Sur le sable j'écris pour la mer en liesse,
Un billet doux en feu pour blessures du temps.

Mon âme recevra d'autres jolis printemps
Et, tel Grand Cormoran qui plonge en sa finesse,
Déploierai au soleil mes plumes d'allégresse
Sans un cri pour l'apnée aux profondeurs des ans.

Ma tête évitera les cornes de la brume;
Tapie au front de mer, je suis las et je hume
Parfum du brun varech des gros rochers pointus.

Le souffle du mistral se hisse sur la sente,
Basculant le grand ciel, car les chants se sont tus.
Sur la grève or et feu, coeur de sable en attente..

[Marvejols]

Gaeli, vos amendements en ligne sont tout à votre honneur. Je trouve néanmoins que les derniers alourdissent le début de votre texte. Peut-être pourriez-vous travailler autour de quelque chose de ce genre (qui sauvegarde le "pauvre") :


Mes deux ailes en l'air, j'invective le vent
Qu'il sèche dans mon coeur pauvres pleurs et tristesse,
Sur le sable traçant pour la mer en liesse
Un billet doux en feu pour blessures du temps.

[gaeli]

Merci Marvejols de ton intérêt pour cette poésie. C'est encourageant. Je trouve cette strophe beaucoup mieux dans ta dernière version et je corrigerai tenant compte de ta proposition. Merci à toi.

Mes deux ailes en l'air, j'invective le vent
Qu'il sèche dans mon coeur pauvres pleurs et tristesse;
Sur le sable j'écris pour la mer en liesse,
Un billet doux en feu pour blessures du temps.

Mon âme recevra d'autres jolis printemps
Et, tel Grand Cormoran qui plonge en sa finesse,
Déploierai au soleil mes plumes d'allégresse
Sans un cri pour l'apnée aux profondeurs des ans.

Ma tête évitera les cornes de la brume;
Tapie au front de mer, je suis las et je hume
Parfum du brun varech des gros rochers pointus.

Le souffle du mistral se hisse sur la sente,
Basculant le grand ciel, car les chants se sont tus.
Sur la grève or et feu, coeur de sable en attente..

[Invité]

Invectiver le vent me plaît beaucoup ! Mais la suppression des articles donne une sorte d'afféterie aux vers, de préciosité qui affaiblit l'ensemble.

[Invité]

J'aime bien votre avatar et votre poème, un beau sonnet (à me rendre jalouse de ne pas savoir faire)

comme je ne connais pas les règles précises, pour moi il a tous les atouts pour une belle découverte.

[Invité]

J'ai toujours l'impression qu'on dissèque (et c'est le cas) un animal vivant dans les retouches,j'ai lu la dernière mouture ,elle me convient aussi.

[gaeli]

Bonjour Éclaircie,
Merci de votre commentaire, je l'apprécie. La poésie classique, le sonnet entre autres, est un art que je ne sais encore parfaitement maîtriser. L'important je crois est de travailler et d'aimer jouer avec les mots. La perfection n'est pas de ce monde malheureusement...

Je vous souhaite une excellente journée

[Phylisse]

Le rythme est venu après plusieurs lectures, j'ai donc eu du mal à sentir l'atmosphère de ce poème. J'en ai cherché la raison et la principale je crois est dans l'utilisation des adjectifs peut-être pas assez recherchés à mon sens, ainsi : "jolis printemps" "pauvres pleurs" (pauvres pleurs, c'est curieux comme association), "brun varech" "gros rochers pointus" "grand ciel". Et puis j'ai aussi été gênée par le manque d'article ou de pronom à certains endroits.

Juste encore une petite remarque : il y a une répétition de "pour" dans les deux derniers vers de la première strophe.

[gaeli]

Merci de votre commentaire Phylisse. Peut-être pourriez-vous en faire un (sonnet) avec vos mots plus recherchés...On ne peut pas plaire à tout le monde malheureusement... J'ai composé cette poésie à ma façon et mes corrections sur ``coeur de sable`` me semble terminées.

Bonne soirée

[Damy]

Merci de votre commentaire Phylisse. Peut-être pourriez-vous en faire un (sonnet) avec vos mots plus recherchés...On ne peut pas plaire à tout le monde malheureusement... J'ai composé cette poésie à ma façon et mes corrections sur ``coeur de sable`` me semble terminées.

Bonne soirée

...Et pourtant quand le vent s'entêtant tout autant
Que le sirop d'érable, inénarrable fable,
Souffle sur la pantoufle un rire époustouflant
Soyez sage, en voyage emmenez votre ouvrage !

LOL

[gaeli]

Merci de votre commentaire Phylisse. Peut-être pourriez-vous en faire un (sonnet) avec vos mots plus recherchés...On ne peut pas plaire à tout le monde malheureusement... J'ai composé cette poésie à ma façon et mes corrections sur ``coeur de sable`` me semble terminées.

Bonne soirée

...Et pourtant quand le vent s'entêtant tout autant
Que le sirop d'érable, inénarrable fable,
Souffle sur la pantoufle un rire époustouflant
Soyez sage, en voyage emmenez votre ouvrage !

LOL

Ô moite embrasement… » :
Le vent qui tour à tour caresse, émeut, flagelle,
Est, plus chaud qu’une bouche et plus léger qu’une aile,
Une aphrodisiaque et funeste liqueur :
Il enserre mon front, il danse dans mon coeur :
Je sens, plaisir brûlant, plus âpre qu’une fièvre,
Ma lèvre s’émouvoir sous sa cruelle lèvre,
Et, baisant follement un lis mystérieux,
Je hume toute en moi l’haleine de mes dieux !

(Paul Morin, poète Québécois 1889-1963)

[Damy]

Magnifiques vers de Paul Morin qui s'en remet à ses dieux...Québécois (lol) et qui a peut-être inspiré Coeur de sable.

Plus sérieusement:

Sur la forme, c'est vrai que, comme d'autres, je regrette l'absence des articles devant les noms communs et l'absence des pronoms personnels devant les verbes, m'enfin...
Mes deux ailes en l'air,: j'aurais plutôt cherché deux iambes en l'air, m'enfin...(lol)
Un billet doux en feu: je ne sais pas si l'oxymore est voulu. Je le trouve un peu décalé dans l'ambiance générale de bienveillance du poème. Et je ne comprendrais pas très bien que le billet doux prenne feu au bord de la mer ?
Déploierai au: un petit hiatus (ai-au).
Tapie au front de mer, je suis las et je hume: soit : tapie...je suis lasse, soit tapi...je suis las.
Je regrette aussi l'absence de verbe au dernier vers.

Sur le fond j'aime bien ces confidences à la mer. J'aime bien aussi l'idée du vent (une bise ?), au début, qui calme les souffrances alors qu'à la fin le coeur fragile (de sable) semble attendre que l'orage, annoncé par le mistral, passe. Là je comprends mieux le contraste (l'oxymore ?) or et feu

Je ne veux pas d'un monde où tout change, où tout passe :
- Où, jusqu'au souvenir, tout s'use et tout s'efface ;
- Où tout est fugitif, périssable, incertain ;
- Où le jour du bonheur n'a pas de lendemain !.
Alphonse de Lamartine

[gaeli]

"Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage" Tout le monde connaît cette citation de Nicolas Boileau qui signifie que c'est dans les choses qu'on aura travaillées et retravaillées inlassablement qu'on pourra briller et exceller.
Merci Denis de ton commentaire et sois assuré que ma passion pour la poésie ne me laisse pas indifférente face aux critiques constructives. J'ai beaucoup à faire pour arriver à exceller...(lol) Je me remets donc au boulot et corrigerai le coeur de sable avec...un fouet (lol)

Bonne journée

[Marvejols]

Coeur de sable... le titre est doux et chaud et suffirait presque.

[Miinda]

J'aime beaucoup le titre, mais je n'aime pas beaucoup la première strophe.

pauvres pleurs de tristesse

me gêne dans sa structure, j'ai trouvé qu'elle était trop appuyée.
Ceci dit, la suite est vraiment remarquable, et j'aime beaucoup l'idée

de la brume tapie au front de mer

, et les jeux faits avec les éléments, comme ça a été souligné.
Très beau poème en somme, mise à part la petite objection tout à fait personnelle.

[gaeli]

Merci Marvejols. J'ai quelquefois eu le coeur de sable près de la mer...

Merci Minda pour ton commentaire. Je l'apprécie et prendra ta critique en considération lors d'éventuelles corrections.

[gaeli]

Mes deux ailes en l'air, j'invective le vent
Qu'il sèche dans mon coeur pauvres pleurs et tristesse;
Sur le sable j'écris pour la mer en liesse,
Un billet doux coulant les blessures du temps.

Mon âme recevra d'autres jolis printemps
Et, tel Grand Cormoran qui plonge en sa finesse,
Je déploierai sans bruit mes plumes d'allégresse
Faisant fi de l'apnée aux profondeurs des ans.

Ma tête évitera les cornes de la brume;
Tapie au front de mer, je suis lasse et je hume
Le parfum du varech des gros rochers pointus.

Le souffle du mistral se hisse sur la sente,
Basculant le grand ciel, car les chants se sont tus.
Sur la grève qui dort, coeur de sable en attente..


.

[Arielle]

Voilà un coeur de sable dont chaque grain semble avoir été poli avec patience et amour. Il avait tout à y gagner et se lit maintenant avec un réel plaisir.
Un petit bémol cependant pour le jeu de mots sur cornes de brume qui de semble un peu incongru ici.

[Maryse]

Un beau sonnet .... Mais qui sonnerait mieux sans ce jeu de mot des cornes de brume comme le dit si justement Arielle

[Carmen P.]

Du beau travail et le poème n'a pas perdu son souffle au fil des manipulations.

[Invité]

Oui ! Un sonnet très bien tourné. L'auteur n'a eu de cesse de peaufiner son poème en fonction des remarques, je le félicite. La dernière version en date me plaît beaucoup. Une belle lecture.

[Damy]

Oui, ce poème a pris toute sa saveur, comme un vin de grand cru qu'on a laissé vieillir.

Je reste cependant un tantinet critique sur "Mes deux ailes en l'air", mais j'ai l'esprit mal retourné, et, bien sûr, tu fais ce que tu veux...

[Jha]

Chacun à de l'âme à vous lire on dirait
J'apprécie tout autant votre premier jet que vos nouveaux envols

[gaeli]

Arielle, Maryse, ; Merci pour le commentaire.
``J'éviterai les cornes de la brume`` J'y repense: corne de brume (signalant le danger) et parfois des cornes, ça fait mal...Enfin!

Carmen P, Alex : Merci de votre intérêt.

Denis: Wow! merci à toi. ``Mes deux ailes en l'air, mes plumes d'allégresse comme le Grand Cormoran. Je trouve que ce sont de belles images, Non?

Jha, merci de votre gentilesse. J'apprécie.

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