Vos écrits
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -40%
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + ...
Voir le deal
29.99 €

Red Light Story V.2

4 participants

Aller en bas

Red Light Story V.2 Empty Red Light Story V.2

Message  Yugoski Mar 31 Mai 2011 - 17:44

Voilà suite aux nombreuses critiques reçues lors du premier post, je remets le couvert avec une version un peu plus travaillé qui je l'espère ne vous énervera pas autant que la première. Cependant sachez que cette nouvelle version ne sera que peu retravaillé orthographiquement parlant, c'est là que j'attends votre aide.

AVERTISSEMENT : Cette histoire est conçue pour être la suite direct d'un autre roman intitulé Social Porn. Mais le fait de ne pas l'avoir lu en vous handicapera pas plus que ça. Le héros est Jip et dans le premier opus il tombe amoureux d'une fille qui s'appelle Dream mais ça tentative de séduction échoue. Il l'a toujours dans la tête. Voilà tout ce que vous devez savoir.

Red Light Story

I

Comment vous dire... C'est un peu gênant de commencer comme ça, de rentrer dans le vif du sujet sans rougir... Vous savez, tout le monde le fait ou rêve de le faire au moins une fois dans sa vie mais au final, personne ose le dire alors... Bon, rien à foutre, je me lance : J'ai essayé. Je sais, c'est malsain, sale, mais ne soyez pas hypocrite : Vous savez aussi bien que moi que certaines de ses filles sont plus visitées en une seule journée que le musée Van Gogh en une semaine. J'avoue, j'exagère, j'extrapole, mais les faits sont là. Nombreuses sont les raisons qui peuvent pousser un homme à franchir le cap. Vous voulez connaître la mienne ? La frustration de ne pas être « quelqu'un », tout simplement. Je rêvais d'une vie de clip, mais je savais qu'au mieux je pourrais ramasser les déjections du type qui tient la caméra, et encore. Mon heure de gloire, je l'avais laissé filer, comme un con impuissant. Désir de reconnaissance, mégalo-maniaque en puissance, je n'avais plus aucune confiance. Ni en moi, ni en personne d'autre.

Surtout depuis l'histoire de Dream. J'arrête pas d'y penser. Et puis, Arnaud s'est cassé en Thaïlande. Il trouve de quoi manger en vendant sa musique d'ascenseur à des mecs bizarre sous le pseudonyme de Purple et inhale du PCP sur la plage tout au long de l'année... De quoi rendre dépressif le plus perché des Télétubbies, nan ? Je ne vois plus John, parce qu'il s'est rangé, soit disant pour se concentrer sur les études. Silence radio. J'ai récemment apprit par l'intermédiaire de sa sœur (avec laquelle j'entretiens toujours une relation compliquée) qu'il s'est entiché d'une sénégalaise âgée de vingt-huit ans, au grand malheur de son père. Et celui-ci préfère largement la choucroute au mafé, si vous voyez ce que je veux dire. Du coup, je suis devenu l'un des membres les plus influents du garage et j'ai noué de solides liens avec Mikael. De joints en joints, on est devenu très copain. Jusqu'à ce qu'il devienne mon nouvel acolyte. Aussi paumé que moi. Voire plus.

Quand il m'a proposé cette semaine à Amsterdam, j'ai pas osé refuser. Parce que ça me faisait plaisir qu'il pense à moi en premier et aussi parce que j'avais déjà eu l'occasion de visiter cette ville atypique sans vraiment avoir le temps d'y prendre mes marques. Au fond de moi, j'avais vraiment envie d'arrêter toutes ces conneries, d'évoluer et de devenir adulte, mais c'était beaucoup trop dur. Ensemble, on comptait affronter nos démons, faire un point sur nos vies et nos sombres avenirs dans les limbes de l'anonymat et du désespoir. Nous étions si intimes qu'aucune gêne d'aucune sorte ne pouvait obstruer notre plaisir de vivre à fond : En parfaite roue libre dans cette ville de cinglés.

Comme vous devez le savoir, tout en étant très à l'aise avec ma sexualité, j'étais un amateur invétéré de porno et de relations sexuelles tarifées, comme tous les mecs de mon âge, élevés par Katsumi et ses copines. L'idée de me farcir une fille « comme dans un film » me titillait chaque jours, chaque secondes. Mais jamais je n'aurais penser foutre les pieds derrière les vitrines. Je n'y pouvais rien. Voilà comment ça s'est passé :

J'étais complétement défoncé, j'avais squatté une dizaine de coffee-shop différent et je voyais d'étranges formes et couleurs se dessiner dans ma tête lorsque que je fermais les yeux. En parlant d'eux, ils étaient vraiment dans un sale état. Plus délavés qu'un jean diesel. Pour ne pas paraître dépassé par les événements, je portais des lunettes de soleil que je ne pouvais enlever sous peine d'être immédiatement repéré. Peu à peu, au cours de la journée, je sombrais dans la paranoïa. L'impression de m'enfoncer dans la ville du vice et du crime me saisissait la gorge et m'étranglait jusqu'à faire bleuir ma langue. Mon acolyte ne disait plus rien depuis environ trois quart d'heures cependant que nous titubions dans ces ruelles coupe-gorge parsemées de graffitis.

On était arrivé en début d'après-midi. Notre chambre d'hôtel devait faire dans les six mètres carrés et il était impossible d'y circuler. Pas de place pour l'espace vital. On prenait un sac à dos et des provisions, avec la ferme intention d'y revenir le plus tard possible.

La lune se profilait dans le ciel dégagé du printemps et le vent marin ébouriffait nos sens. Nous marchions depuis une bonne heure. Parfois, on faisait quelques haltes pour rouler un stick, boire une bière et pour visiter une boutique à touriste en projetant d'absurdes achats. Mon acolyte songeait à ramener une pipe en bois de chêne sculpté pour une modique somme de trois cent euros et il me prit un certain temps avant que je réussisse à l'en dissuader. La jungle nocturne achevait de remplacer les touristes sympathiques de l'après-midi et je me rendis compte qu'il était inutile de sombrer dans des délires psychotiques pendant la journée. Ouais. C'était bien pire le soir.

Des petites lanternes rouges fixées en hauteur sur les murs indiquaient aux baiseurs l'emplacement des vitrines. Il y avait plusieurs secteurs, disséminés ça et là dans la ville. Le plus gros morceau se trouvait dans le quartier d'Oude Kerk plein, à quelques minutes du Dam square. Selon les endroits, on voyait différent type de pute. Les blacks, les filles de l'est en représentaient la majeur partie. Il y avait également pas mal de travelos ainsi que des asiatiques, en nombre plus restreint. Elles étaient pour la plupart extra-aguicheuse et très bien foutue, améliorées par les teintes nacrées diffusées par la lueur des néons pourpres. Elles s'exhibaient derrière leurs vitrines. On lisait l'envie dans certains regards, le désespoir dans d'autres. On trouvait tout type de femmes. N'importe quel homme pouvait y trouver son compte. Certaines jouaient de la langue pour ameuter les mecs, d'autres tortillaient du cul. Il y avait aussi celle qui jouaient sur leur personnalités en s'amusant avec un objet, en diffusant une musique particulière, en aspergeant les clients de parfums sucrés. Je détestais les indifférentes, celles qui téléphonaient ou regardaient ailleurs, attendant patiemment la fin de leur service. Elles souffraient probablement et je les comprenais mais elle faisait mal leur boulot de pute. J'étais encore naïf à ce moment là et je pensais qu'elles tapinaient par choix, parce qu'elles trouvaient ça plus drôle que de faire caissière ou balayeuse. Leurs corps étaient beaux, souvent sans défaut, mais aucune d'entre elles ne possédaient l'aura sexuelle de Dream.

Yugoski

Nombre de messages : 122
Age : 33
Localisation : le 13ème ciel
Date d'inscription : 28/08/2010

https://www.facebook.com/contenuxplicite

Revenir en haut Aller en bas

Red Light Story V.2 Empty Re: Red Light Story V.2

Message  bertrand-môgendre Mar 31 Mai 2011 - 18:42

Un mot : méconnaissable.
Tu réussis à construire une histoire qui tient la route. Par le truchement de ton personnage, il me tarde d'approfondir ce milieu qu'il semble connaître.
... chaque jours... chaque secondes... trois quart d'heures... le pluriel me tire l'oeil sans en connaître vraiment la règle.
bertrand-môgendre
bertrand-môgendre

Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007

Revenir en haut Aller en bas

Red Light Story V.2 Empty Re: Red Light Story V.2

Message  Lifewithwords Mar 31 Mai 2011 - 19:19

Re-bonjour Yugoski ! Je suis vraiment contente de te voir revenir avec une nouvelle version, j'avais peur que tu sois dégoûté de l'écriture ou du forum...!

C'est incroyable le progrès entre tes 2 versions. Celle-ci m'a vraiment plu, elle nous emmène sans crier gare dans ton monde et j'y ai vraiment glissé, ce qui n'était pas le cas l'autre fois. Tu as trouvé le bon ton, il me semble.

J'ai beaucoup ri et je te remercie de ton humour :
"Jusqu'à ce qu'il devienne mon nouvel acolyte."

Alors au niveau des fautes, ce n'est pas mon fort mais je vais essayer. Il y en a quand même moins. :
"personne n'ose le dire alors"
"je l'avais laissé filer" => peut-être laissée mais je ne suis pas sure j'me plante souvent
"des mecs bizarres"
"soi-disant"

Je continuerai plus tard. (dois partir précipitamment)

Lifewithwords

Nombre de messages : 785
Age : 32
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 27/08/2007

Revenir en haut Aller en bas

Red Light Story V.2 Empty Re: Red Light Story V.2

Message  Yugoski Mar 31 Mai 2011 - 21:03

Merci à Bertrand et à Lifewithwords pour leur avis.

Comme je l'avais précisé auparavant, la première version était un simple premier jet, écris enquasi one-shot pendant une semaine dans les coffee-shop. J'étais conscient qu'il ne valait pas grand chose mais si je l'ai posté, c'était surtout pour avoir des idées quant aux aspects que devait prendre ce texte. J'ai donc tenu compte au maximum des critiques. Moins de vulgarité, plus de psychologie et la répétition du mot "acolyte", qui était censé généré un ressort comique mais devenait rapidement lourdingue, a été atténué. J'ai tout relu, rajouté des passages de mise en contexte, description, afin de rendre un tout cohérent.

"Re-bonjour Yugoski ! Je suis vraiment contente de te voir revenir avec une nouvelle version, j'avais peur que tu sois dégoûté de l'écriture ou du forum...!"
--> Oh, pas d'inquiétude à avoir de ce côté là, j'écris depuis que je peux tenir un stylo et j'ai toujours accepté les critiques ;-)

La suite, prochainement. Et merci pour les quelques corrections.


Yugoski

Nombre de messages : 122
Age : 33
Localisation : le 13ème ciel
Date d'inscription : 28/08/2010

https://www.facebook.com/contenuxplicite

Revenir en haut Aller en bas

Red Light Story V.2 Empty Re: Red Light Story V.2

Message  Rebecca Mer 1 Juin 2011 - 5:58

Ah oui c'est bien plus agréable à lire ! Le texte est étoffé et la situation décrite et les personnages prennent du relief , de l'épaisseur. Bravo pour cet effort de réécriture.
Rebecca
Rebecca

Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009

Revenir en haut Aller en bas

Red Light Story V.2 Empty Re: Red Light Story V.2

Message  Yugoski Mer 1 Juin 2011 - 12:27

II

On en était à notre huitième tour, je ne sentais plus mes chevilles ni mes bras, ni rien. Je me sentais léger mais inévitablement fixé à un socle de béton. Mon acolyte trépignait d'excitation. Il jeta son dévolu sur une blonde avec une tresse. Elle était bonne. Elle portait une minuscule petite robe noire qui moulait son cul en forme de cœur, avec des bottes en cuir assortie. Soucieuse d'accomplir son labeur dans les règles, elle lui demanda en premier lieu sa carte d'identité, lui expliquant en anglais qu'elle voulait vérifier car elle risquait gros. Il s'exécuta, rentra dans la vitrine et elle tira le rideau acajou. Je me postais au bout de la ruelle, allumais une clope et regardais le ciel dans l'espoir d'apercevoir des étoiles, une comète ou un vaisseau extra-terrestre. Rien ne se passa alors je balayais la ruelle du regard. Bondée. Devant l'étroitesse du couloir séparant les deux rangées de vitrine, les fourreurs s'entremêlaient, s'entrechoquaient. Il était difficile de ne pas frôler les gens qui arrivaient en face. On restait souvent bloqué, à cause des groupes de touristes qui s'extasiaient devant la chaire fraîche. Mais tout changea quand un gros type chauve pénétra dans le passage, la mine tendu. Nerveux, il bousculait les gens sur son passage, sans y prêter attention. Il portait un pull vert, un pantalon clair et des baskets. Quelques minutes plus tard, il fit le même chemin, en sens inverse. Il regardait attentivement les vitrines, sans avoir l'envie ou la prétention de pouvoir tremper son biscuit. Il était un peu bizarre, et franchement flippant. J'entamais une réflexion sur ma sécurité en ces lieux de débauche. J'étais conscient qu'il suffisait d'une étincelle pour tout faire péter.

J'entreprenais un classement de mes attentes pour ce soir en matière de salope quand Mikael réapparu l'air satisfait, remettant ses couilles en place tout en allumant un joint roulé à l'avance. Il portait un blouson en faux cuir noir dont la capuche dissimulait ses traits, un pantalon Levi's vieux d'environ cinq ou six ans et une paire de Puma noire, ses pompes fétiches. Il renifla. Ses joues étaient rosées et une fine couche de sueur faisait luire son front.

- Alors, c'était bien ?
- Ouais, j'me suis bien fait plaisir.
- Elle t'a sucé ?
- Ouais.
- Tu l'as baisé ?
- Ouais.

Il semblait apaisé. La parano de la drogue semblait l'avait totalement abandonné durant ce séjour charnel derrière les vitrines du diable. Plus de tension dan son âme, plus de conflit. La baise était décidément le meilleur antidépresseur du monde. Ma conscience sociale me fit alors penser que si les médecins pouvaient prescrire des vagins à leurs patients suicidaire, le Xanax et le Prozac ne seraient plus d'aucune utilitée dans ce bas monde. L'acolyte me proposa d'aller boire une bière, j'acceptais. On se retrouvait dans un bar du Red Light, avec une musique poussée à son meilleur qui me forçait à bouger la tête, de plus en plus fort et de plus en plus vite. Les éléments se décomposaient autour de moi et le décor se diluait dans mes yeux comme celui d'un dessin d'enfant trempé par la pluie. J'étais énervé, intenable et surexcité : La liberté me tendait les bras.

- Alors ?
- Quoi alors ?
- Tu t'es enfin décidés ?
- Ouais, je vais le faire. Ça va me calmer.

Quatre tours plus tard, je pensais qu'il serait impossible de trouver mon bonheur. Je comparais chaque fille à Dream, aucune n'arrivait à sa hauteur. Mon exigence et mes pseudo-principe me coûtaient cher : J'étais incapable d'agir. Dépité, je proposais à Mikael d'aller fumer un joint dans le coffee-shop 36, un endroit idéalement située en bordure de canal. De longues lampes métallique fixées au plafond par des chaînes rouillées, recouvertes de sticker et de graff en tout genre « Communisme Sucré », « schang bang », « carnival records ». C'était une ambiance assez appréciable qui correspondait à peu près à l'image que les fumeurs pouvaient se faire d'un coffee-shop d'une manière générale. Assise à un bureau à proximité du stand du dealer, une femme qui avait probablement atteint sa date de péremption passait des morceaux d'electro sur son ordinateur. Des chaises en bois, vintage, assez old school. On s'installait dans le carré au fond du bar qui jouissait d'une imprenable vue sur l'eau et les bateaux mouches. Tempo assez rapide. Banquette de cuir rouge délavé. Fixés au mur, des tableaux oniriques mettant en scène des animaux anthropomorphique de type femelle, des nuages, animées par une palette de couleur allant du bleu nuit au jaune pâle. Je roulais un joint pur de Brainstorming à 12,50 le gramme tandis que mon acolyte portait son choix vers une crystal skunk 8,50, au goût très fruité.

Yugoski

Nombre de messages : 122
Age : 33
Localisation : le 13ème ciel
Date d'inscription : 28/08/2010

https://www.facebook.com/contenuxplicite

Revenir en haut Aller en bas

Red Light Story V.2 Empty Re: Red Light Story V.2

Message  Yugoski Mer 1 Juin 2011 - 15:01

http://www.mediafire.com/?52udki7kd99p140

voila le lien du premier tome. :-)

Yugoski

Nombre de messages : 122
Age : 33
Localisation : le 13ème ciel
Date d'inscription : 28/08/2010

https://www.facebook.com/contenuxplicite

Revenir en haut Aller en bas

Red Light Story V.2 Empty Re: Red Light Story V.2

Message  Invité Jeu 2 Juin 2011 - 17:15

Qu'un mot à dire : yes. Tu maintiens le ton. C'est bon. Après reste à durer. C'est le plus dur sans doute.

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Red Light Story V.2 Empty Re: Red Light Story V.2

Message  Yugoski Jeu 2 Juin 2011 - 18:01

III

****
On est défoncé et la musique génère en moi un effet aphrodisiaque, à moins que ça ne soit les allés et venues de cette jeune et jolie serveuse au string apparent. Je commence à bander.

- Viens. On y va. C'est le moment.

Après trois tours, je repère une cabine un peu éloignée dans les environs du Nieuw Markt et décide d'y foncer tête baissé. Je ne suis pas déçu. C'est une blonde avec des seins ronds et gonflés comme deux bonbonnes de gaz moutarde. Pointés droit vers moi. Éclatement rétinien, je tressaille : c'est une version futuriste de Dream. Elle est blonde platine, surement décolorée. Un étrange rictus se dessine sur ses lèvres et son rouge à lèvre devient fluo sous les lampes. Elle me voit et entrouvre sa vitrine.

- Fifty ?
- Yes.

Elle me fait rentrer. C'est une petite chambre, lumière chaude, sofa cuir et lit deux places. Elle m'ordonne me déshabiller. Je pose mes affaires sur le sofa. Elle me dit de me retourner et de m'allonger sur le lit. L'attente est interminable et je suis anxieux, à cause de la beuh. Enfin elle repasse devant moi, branche son poste de radio et m'enfile la capote. Commence son travail. Me fait mal. La musique m'énerve. C'est inaudible, le son est beaucoup trop fort et son poste est de mauvaise qualité. Un grésillement obstrue mes tympans, la pute surjoue son rôle et ça ne m'excite pas : Même un puceau fan de Gianna Michaels ne tomberait pas dans le panneau.

- Calm down bitch.

Elle répond pas, fait semblant, pétrit ma poutre comme de la pâte à pain. Je la vois faire dans la glace et comprends que je viens de jeter cinquante euros à la poubelle. J'essaye d'y mettre de la bonne volonté, c'est peut-être de ma faute, je suis peut-être habitué à plus de désir de la part de mes partenaires. Pour me consoler, je touche ses seins. Dégueulasse, immonde, voire pire. Rigides, faux et sans vie. Malgré l'éclairage tamisé, j'arrive à voir la cicatrice de son opération sous ses aisselles. Ses épaules sont cagneuses, on voit ses côtes. Elle est maigre. Je bande pas. Je la repousse. Elle se lève, coupe la musique et prend une attitude bizarre.

- Toi problème ? Toi petite.

Elle vise ma queue en disant ça, c'est pas cool mais je ne peux que constater la pathétique mollesse de mon sexe.

- Ouais. Rend moi mon fric, tu fais n'importe quoi. Si tu faisais bien ton job tu saurais que même la batte de Ian Scott est moins rigide que la mienne.
- Toi vraiment problème ? Tu sais ici toutes les filles travaillent pour les Albanais ? Toi vouloir problème avec les albanais ?

Elle chope un cran d'arrêt sur sa table de chevet, préalablement dissimulé entre ses produits d'entretiens. Ou comment passer du rire au pleur en un clin d'œil. Je prends un instant pour m'imaginer roué de coups de couteaux, baignant dans mon propre sang sur le carrelage glaciale de cette sordide chambre à passe. Inévitablement, je me rhabille. Je tremble comme une feuille, difficile de remettre mon pantalon dans ses conditions. Dans la précipitation, je perds une chaussette et renonce à la retrouver. Je dois me casser d'ici le plus rapidement possible.

- Bon, ok, désolé, j'y vais.
- Attend.
- Quoi ?
- Donne moi dix en plus.
- Ok.

Je lui file le billet et me casse le plus rapidement possible, défoncé, arraché, altéré. Je titube un instant et cherche mon acolyte pendant dix minutes alors qu'il est juste en face de moi et qu'il me fait des grands signes. J'ai clairement l'impression d'avoir échappé à la mort.

- Alors ?
- C'était à chier.
- Pourquoi à chier ?
- Ça c'est super mal passé. Elle m'a menacé d'avoir des problème avec les albanais. Avec un couteau.
- Quoi ?
- Ouais, j'te jure. Les vitrines, c'est pas pour moi mec. Je préfère baiser des vraies putes.

S'en suit un silence mortel d'une demi-heure durant laquelle Mikael roule trois pétards de Jamaica à 10 euros les 2 grammes. Il n'y croit pas et me dit que je l'ai probablement vexé. Il n'est pas du genre à dédramatiser, alors il m'enfonce : Il sait que ça me rassure. Victime d'un excès de sympathie, il me propose d'en rouler un, j'accepte sans broncher. Je ne veux pas y penser parce que c'est pas grave. Je devrais envoyer un texto à ma mère pour lui dire que tout va bien. Tout va très bien. Mais j'ai plus rien dans mes poches.

- T'as mes affaires dans la sacoche ?
- Nan, tu les a récupérée tout à l'heure.
- Nan, je les ai pas. C'est forcément toi qui les as. Dis moi que je fais une micro-parano.
- Mais oui, tu fais une micro-parano. Regarde bien.
- Nan, j'ai vraiment rien.
- Qu'est-ce qu'on fait ?
- Bah j'en sais rien.

Une sueur froide me glace le dos. Elle m'a demandé de me retourner. Elle n'était plus dans mon champ de vision pendant quelques instants. C'est là qu'elle a vidé ma sacoche. Je mérite la palme d'or du trou du cul, l'oscar de l'abruti. Une petite voix de souris murmure dans ma tête :

« espèce d'idiot ! »

J'ai perdu ma carte d'identité, deux cent cinquante euros et mon téléphone portable. Tout. Qu'est-ce qui ce putain de passe dans ma tête ? Je viens de me faire entuber par une gagneuse. Maintenant, c'est moi la pute. Je pète un demi-câble, prend ma tête dans mes mains et mords mes phalanges pour ne pas hurler. Je reprends mon souffle, accoudé contre une rembarde, face à l'eau qui coule sous les ponts. Elle est imperturbable. La folie furieuse qui règne au-dessus d'elle ne semble pas l'inquiéter outre-mesure.

- Je dois absolument récupérer ma sacoche. Elle a aussi la clef de l'immeuble !
- Bordel de pute ! Quelle idée de foutre toutes ses affaires importante dans la même sacoche.

Remonté à bloc, je me dirige vers une enseigne de boutique à touriste et demande à Mikael d'acheter un espèce de katana en toc, ce genre de conneries qu'on accroche au dessus d'un lit et que seul les abrutis achètent, dans le but d'enrichir une collection de conneries inutiles. C'est une arme d'environ quarante centimètre, la lame est maladroitement fixée au manche par de la super-glue est n'a pas l'air très solide. Le manche est faussement métallisée et porte les trois croix blanche ainsi que la bande noire, caractéristiques du drapeau d'Amsterdam. Ça fera un souvenir sympa pour mon pire ennemi. Les prix sont pas indiqués, donc forcément on claque quarante euros. La haine me capture et m'étouffe comme un boa. Je suis débranlé.

- Qu'est-ce que tu vas faire ?
- Je vais régler son compte à cette pute.
- Arrête tes conneries, c'est déjà bien qu'elle t'ai laissé une chance, tu crois pas ?

Il s'énerve un peu. Il fait preuve de patience avec moi, mais là, il ne peut plus supporter, je le vois. Mais moi, j'ai déjà assez perdu la face. Je ne peux plus reculer et ne suis absolument pas sur de ce que je suis en train de faire. Alors je joue le mec sur de lui.

- Fais moi confiance.
- Bon, ok.

Yugoski

Nombre de messages : 122
Age : 33
Localisation : le 13ème ciel
Date d'inscription : 28/08/2010

https://www.facebook.com/contenuxplicite

Revenir en haut Aller en bas

Red Light Story V.2 Empty Re: Red Light Story V.2

Message  Yugoski Sam 4 Juin 2011 - 12:23

IV

Je sais que mon acolyte possède une paire de boule. Lui aussi, il aime bien jouer des poings. Plus jeune, il pratiquait les arts martiaux. Un soir de défonce au garage, il m'avait avoué avoir étrangler un Pitt-bull lancé à toute allure vers lui mais je ne le croyais qu'à moitié. On va se poster derrière une montagne de vélo aux abord de la rive, juste en face de sa vitrine. Les rideaux sont tirés, elle pompe un autre micheton. On roule un pétard de Brain Storming en attendant. C'est alors qu'une imposante silhouette se dessine derrière l'encadrement vitré. C'est le mec chauve de tout à l'heure, celui avec son pull vert. Il tient la pute par les cheveux et la regarde avec un air mauvais. Elle pleure comme une truie à l'abattoir, sa couche de maquillage va bientôt fondre. Il hurle dans un langage incompréhensible, probablement de l'albanais. On voit la scène en ombre chinoise, c'est gore. Finalement il lui claque la gueule contre la vitre et la jette par terre comme un vulgaire sac poubelle remplit de merde de chien. On hallucine et le pétard se consume dans la bouche de Mikael, lui aussi prit de panique.

- Mec on se casse d'ici.
- Nan, attend.

J'attrape son bras pour l'empêcher de se lever, il n'insiste pas. L'albanais tire le rideau, sort et ferme la porte de la vitrine à clef derrière lui. Il s'éloigne d'un pas rapide, visiblement très énervé. J'attends qu'il s'éloigne puis propose à mon pote de défoncer la vitrine en échange d'un joint de white widow. Il valide et nous éclatons la vitre. Il n'y a rien à craindre, l'emplacement est assez isolé et la rue est vide. Je me demande d'ailleurs comment j'ai pu être assez con pour m'engouffrer dans un traquenard aussi pourri. L'acolyte appuie cette idée.

- T'es vraiment trop con.

La pute est étendue sur le sol et suffoque, la face en sang. Horrifié, j'en viens presque à la plaindre. Heureusement que Pull Vert m'a mâché le boulot, parce qu'avec le recul je sais que je n'aurais pas osé utiliser cette arme de pacotille. Pétrifié, je ne peux m'empêcher de la contempler. Elle est atrocement humaine et seule, comme moi. On dirait une limace anorexique et cette vision me file la nausée tandis qu'on cherche désespérément mes affaires. On trouve un sachet plastique, sous le lavabo. Ça doit être ça, on a pas le temps de tergiverser pendant trois plombes, de toute façon.

- On y va.
- On la laisse comme ça ?
- Ouais.
- Ok.

On se dépêche de se barrer, la tête capuchée, moi riant du destin tragique de la pute et du mien, absolument génial en comparaison. Mais je déchante vite en ouvrant le sachet plastique : Il ne contient rien, à part un stick de rouge à lèvres et deux boites de tampons hygiénique vide. Pour l'annoncer à Mikael, je dois faire preuve de tact et décide de recourir à l'euphémisme.

- Mec. Y'a tout. Sauf mes affaires
- Putain de merde.
- Qu'est-ce qu'on fait ?
- On rentre, on prend nos affaires et on se casse. Si ce mec est tombé sur nos clefs, je pense qu'il a déjà envoyé des gens à notre hôtel. En plus, le code de la porte d'entrée est gravé dessus. T'es vraiment trop con, Jip.

Il doit me détester et comme je le comprends. Je mérite bien une claque. Je tends ma joue et il se lâche. Le scénario est simple : Pull-Vert est tombé sur mes affaires et s'est monté la tête tout seul. Prise à son propre piège, la pute est restée vague dans ses explications, ce qui lui a valut la jolie correction à laquelle on a assisté. Maintenant, ce foutu mac s'inquiète et va chercher par tous les moyens à connaître la vérité. Soutirer du fric à des filles naïves, c'est pas si facile. La vigilance doit être de mise dans ce business, alors il suffit d'une étincelle. Tout en débattant sur notre avenir incertain, on galope dans les rues, on alterne le rôle d'éclaireur, une fois moi, une fois lui. Je me perds, il rattrape le truc parce qu'il a un meilleur sens de l'orientation. Sans beuh dans le cerveau, on m'appelle la boussole et nombreux sont ceux qui peuvent en témoigner. Bref, je suis décalqué et ma gorge me pique atrocement. L'adrénaline et les pétards m'ont desséché et je serais presque capable de laper l'eau d'une cuvette pour étancher ma soif. Et après un quart d'heure de cavalcade dans les rues vides et sombre de cette ville hantée par le vice, on arrive enfin.

Yugoski

Nombre de messages : 122
Age : 33
Localisation : le 13ème ciel
Date d'inscription : 28/08/2010

https://www.facebook.com/contenuxplicite

Revenir en haut Aller en bas

Red Light Story V.2 Empty Re: Red Light Story V.2

Message  Yugoski Lun 6 Juin 2011 - 11:21

De jour, l'allée de notre hôtel fait beaucoup moins peur. Je dois me rendre à l'évidence : Il est situé dans un coupe-gorge, y'a des vitrines juste à côté. Des détritus jonchent le sol, les quelques commerces hors de prix ont fermé, leur rideaux de fer tagués faisant office de galerie d'art nocturne. J'ai l'impression d'être le spectateur impuissant d'un vernissage diabolique, là ou les anges se relient tour à tour pour sucer la queue de Belzébuth. Comme je m'y attendais, les filles sont atroces. Le croissant de lune nous scrutes et nous toises, loin dans l'espace. J'ai débarqué ici avec des étoiles dans les yeux et du fric dans les poches. Maintenant, il ne me reste plus que la poussière et le bruit des trois pièces de mitrailles qui s'embrouille dans mon jean. j'ai en tête l'image de la mafia albanaise et de cette pute démoniaque qui dissimulait sous un voile de produit synthétique son atroce laideur. Elle n'avait que la peau sur les os, ses joues étaient creuses, son état de santé probablement catastrophique.

- C'est quoi déjà le code ?
- 152.

Mon acolyte compose le code, la porte se déverrouille, on l'ouvre. Son grincement strident vient percer le ballon du silence. La lumière crachée par le plafonnier est trop violente et m'aveugle en dépit des lunettes de soleil que j'ai oublié de retirer. Les tapisseries sont mauves, les murs étroits et des reproductions de Van Gogh y sont accrochés. Parmi eux, le vase à cinq tournesols. Je reste bloqué dessus pendant plusieurs minutes, il me fait sourire et oublier. Pendant ce temps, Mikael tente de hurler en chuchotant, ce qui n'est pas chose aisée :

- Ramène-toi, espèce de péquenaud !

Les escaliers sont si verticaux qu'on pourrait facilement tomber en arrière, ou se ramasser la face par terre un soir de cuite à l'absinthe. J'espère que Van Gogh vivait dans un plain-pied.

- Doucement, tu grinces.

Arrivé au deuxième étage, je me poste derrière la porte tandis que mon acolyte colle son oreille contre celle-ci tout en tenant fermement le katana entre ses mains. Je pense qu'il a un plan, mais je suis pas sur.

- Putain de merde ! Y'a quelqu'un ! Vas-y, frappe trois coups.

J'étouffe un cri d'effroi. Frappe. Agitation à l'intérieur, voix étouffées. Insultes en albanais. Il ouvre. Un type aux traits fin vêtu d'une veste beige et d'un jean 501. Les yeux de mon acolyte se remplissent de haine et il lui saute à la gorge, enfonce la lame au plus profond de sa glotte. Paniqué, ne sachant pas trop quoi faire, je suis le mouvement au feeling et m'introduis dans cette piaule minuscule en force. Je bouscule le deuxième type qui tape le coin du lit superposé avec sa tête. Mon cœur fonctionne comme une centrale japonaise, je suis écarlate. Le sang du premier enfoiré s'écoule et salope la moquette déjà pleine de chips. Mikael enjambe sa victime pour achever l'autre à coup de pied dans la gueule. Je vois son visage se disloquer, sa bouche se remplir d'un liquide noir. Privé de tous repères, j'agrippe le mur : Je suis encore sur Terre.

- C'est bon, mec, je … j'crois qu'il a son compte...

J'arrive pas à articuler correctement. Il ne m'a pas entendu et sa violence redouble d'intensité. Le visage du type est tellement déformé que même sa mère aura du mal à le reconnaître. Je regarde Mikael. Il sourit et respire fort, comme après un orgasme. Une fois que les spasmes de sa proie s'atténue, il allume une clope. Il tire une première bouffée pleine de rage.

- A la guerre comme à la guerre, hijo de puta.

Je ne sais pas si je dois le remercier ou partir en courant. Il me demande d'ouvrir la fenêtre parce que normalement on est pas autorisé à fumer dans les chambres mais là ça vaut vraiment le coup. Rapidement, on remballe toutes nos affaires. Je préfère ne pas trop réfléchir tandis que Mikael essuie ses mains sur les murs en proférant des tas d'insultes envers les mères de nos agresseurs. Je ramasse le 9 millimètre qui traîne par terre et l'enfonce entre ma ceinture et mes parties. Par hygiène, je change de tee-shirt et enfile celui à l’effigie de Sid Vicious. D'habitude, il me porte chance. Pour l'instance c'est plutôt mal parti mais j'ose encore espérer. L'acolyte m'imite et revêt son tee-shirt « Are you talkin' to me », en essayant de pas le salir.

- Et si la femme de ménage passe et découvre les corps ?
- Redescend, Jip, putain. On est à Amsterdam. Tu pourrais crever la gueule ouverte sur le trottoir, personne viendrait t'aider. Tu penses vraiment qu'ils vont envoyer quelqu'un pour changer nos draps ?
- Putain... Et dire qu'à ce prix-là, en Thaïlande, j'pourrais me payer la suite la plus stylée dans l'hôtel le plus friqué de Phuket...
- T'as vraiment des idées bizarre, des fois.

Je secoue la tête parce que les choses autour de moi semblent s'affaisser comme des murs de sable. Quelque chose ne tourne pas rond dans cette ville. On planque les valises dans une poubelle aux abords de notre coupe-gorge et on détale.

Yugoski

Nombre de messages : 122
Age : 33
Localisation : le 13ème ciel
Date d'inscription : 28/08/2010

https://www.facebook.com/contenuxplicite

Revenir en haut Aller en bas

Red Light Story V.2 Empty Re: Red Light Story V.2

Message  Yugoski Mer 8 Juin 2011 - 17:46

V

On retourne dans le centre. C'est encore un peu animé et je propose à mon acolyte d'aller bouffer un space cake au Highway, un sympathique coffee-shop ouvert tard dans nuit. Il faut que l'on décompresse. L'écran plat fixé au mur diffuse MTV. On s'installe autour d'une petite table basse en bois laqué. On ne parle pas, on pense. Sur les murs sont dessinés des filets de fumée multicolore, sur un ciel bleu foncé dispensé de nuage. En fond sonore, Buffalo Soldier m' apaise. Je m'auto-rassure : C'était de la légitime défense. Mais la fureur de Mikael me secoue encore le crâne. Je sais que c'est un mec assez impulsif, je connais sa rage de vivre et sa connaissance pointue des arts martiaux. Mais je n'imaginais pas qu'un jour il puisse dépasser les limites de sa propre humanité.

****
Je commandais donc une part de Space Cake à 5 euros et un excellent chocolat chaud à 2.50. Le serveur avait du sang italien et mon acolyte le connaissait parce que son beau-frère originaire de Bologne l'avait déjà emmené dans ce coffee, l'été dernier. Il lui serra la pince mais ne fit aucune réduction, à mon grand désarroi. Nous prenions donc ce goûter nocturne parmi un amoncèlement assez conséquent d'âmes peinées et enfumées. Affalées sur la table d'à côté, deux françaises. Mikael s'en rendit compte et m'adressa un signe de tête, comme pour me demander de prendre la température. Elles étaient toutes les deux assez épaisses et leurs styles oscillaient entre ceux des hippies et des punks à chiens. Leurs visages étaient transpercés de toute part et des bouts métalliques émergeaient de leurs peaux meurtries. Bref, c'était le genre de fille qu'il ne fallait pas accoster avant d'avoir trouver un moyen de s'enfuir rapidement en cas de pépin. Elles avaient l'air décalqué et la plus moche des deux parlait – du moins c'était ce qui me semblait le plus plausible- de Tortue sauvage. Apparemment, elle avait passé un mois à Hawaï à ramasser leurs excréments sur la plage, tout un programme. Elle assurait à sa pote que les tortues étaient des animaux très attachant et surtout très tactile. Ces informations me firent glousser intérieurement : Ma connaissance des tortues s'arrêtaient aux Tortues Ninjas. Ma favorite était sans nul doute Michelangelo, la plus farfelue d'entre toutes. Là, mon acolyte me donna un coup de pied dans le tibia. Il me regardait avec insistance, voulait connaître les conclusions de mon analyse. Je n'allais pas tourner autour du pot. Pour lui répondre, je me fis le plus discret possible.

- Laisse tomber, c'est mort. C'est ce genre de lesbienne végétarienne hyper casse-couille, tu vois ce que je veux dire ?
- Ah, vous êtes français ?

Celle qui écoutait patiemment la hippie aux tortues venait de se tourner vers nous. Dans ses yeux mi-clos, je distinguais une vague lueur d'espoir. Comme nous, elles étaient perdues. J'avais furieusement envie de répondre non, mais on était grillé.

- Vous savez pas si on peut trouver de la salvia et des champis ?
- Bah, dans les Smartshops, pardi.
- Okay... Cool, les mecs.

Notre discussion devait s'arrêter là. Je terminais mon excellent brownies aromatisé aux plantes magique et l'agitation battait son plein dans le Highway. Dans mon esprit, il pouvait aussi bien être midi que trois heures du matin. J'avais perdu toute notion du temps, de la même manière que mon acolyte fixait son pétard mal roulé au point de l'abîmer. L'oxygène se faisait rare dans la pièce. La fumée s'élevait et nous oppressait. Je ne cessais de me repasser ce sauvage assassinat, dont j'avais été le témoin numéro un. Je savais que la beuh m'empêchait de voir la réalité des choses, mais les faits étaient là : Il y avait un meurtrier juste en face de moi.

- Bon, qu'est-ce qu'on fout maintenant ?

L'agacement et la haine jaillissaient de ses yeux, suintaient de ses mots. Je le soupçonnais de lire dans mes pensées, de prévoir un truc pour me faire la peau. Non, je devais arrêter de me faire des films. Son attitude était d'une logique sans faille : Il m'en voulait à mort mais malgré ça je ne pouvais rien entreprendre pour le persuader de rester mon ami. Car j'avais besoin de lui et lui, de moi. Enfin peut-être pas. Aucun moyen de le savoir ne me vint à l'esprit, alors j'abandonnais cette idée au plus vite.

Je venais de vider mon jus d'ananas quand les deux types sont entrés - bizarre, j'étais pourtant persuadé d'avoir prit un chocolat chaud - tous deux assez imposant, l'un était moustachu et coiffait sa tignasse en brosse pour dissimuler sa calvitie, l'autre portait un bonnet de pêcheur. Ensemble, ils incarnaient un espèce de croisement entre les frères Dupondt et des hitlériens convaincus. Ils balayaient le bar du regard, de gauche à droite, très synchro, comme s'ils avaient répété leur sketch avant d'arriver. Non sans énervement, ils se frayaient un passage dans l'océan des consommateurs de drogue douce, à la recherche de quelque chose ou de quelqu'un qui semblait les irriter. Le gorille au bonnet bloqua sur ma gueule livide. Terrorisé, je tapotai l'épaule de mon acolyte, en pleine micro-sieste.

- Mec, regarde.

Il sursauta, un filet de bave sur le menton. Il me demanda quoi en éclaircissant sa gorge goudronnée et je lui indiquais les types, qui nous mataient avec insistance.

- C'est les albanais mec, ils viennent nous chercher.
- Pourquoi ? Qu'est-ce qui te faire dire ça ?
- Je pense qu'ils nous ont grillé, on est foutu.

Par l'intermédiaire du miroir situé sur le mur à sa gauche, il envisagea nos ennemis potentiel. Son verdict fut sans appel et je vis les poils de ses bras se hérisser en temps réel :

- Ouais, on est foutu.

On mit tout en œuvre pour se faire discret et adopter l'attitude des mecs défoncés n'ayant rien à se reprocher. Pour vous faire part de mon ressenti à ce moment là, j'avais l'impression d'être coincé entre deux planches électrifiées diffusant dans mon corps des joutes de cinq-cent voltes à intervalle régulier. Je sentais la fin de ma vie arriver à grand pas. Nan, j'étais trop jeune et trop con pour mourir : y'avait encore trop de chattes à fourrer, des chattes consentantes et offertes, diluées par la cyprine et l'envie charnelle. J'implorais Jéhovah et Allah de me laisser vivre encore afin d'accomplir mon devoir de mâle. Le space cake devait commencer à faire un peu effet car je sentais mes paupières s'alourdir et des millions de petites fourmis courir dans mes doigts.

Après une baston de regard façon Clint Eastwood qui tendait à s'éterniser, le moustachu s'approcha de nous avec les poings poings serrés. Il portait un survêtement blanc et des sabots qui battaient le sol avec violence.

- Toi vouloir coco ?

Yugoski

Nombre de messages : 122
Age : 33
Localisation : le 13ème ciel
Date d'inscription : 28/08/2010

https://www.facebook.com/contenuxplicite

Revenir en haut Aller en bas

Red Light Story V.2 Empty Re: Red Light Story V.2

Message  Yugoski Dim 12 Juin 2011 - 12:12

Personne ne commente... ai-je au moins un seul lecteur ? ^^


< Ceci ne se fait pas.
La Modération >

.

Yugoski

Nombre de messages : 122
Age : 33
Localisation : le 13ème ciel
Date d'inscription : 28/08/2010

https://www.facebook.com/contenuxplicite

Revenir en haut Aller en bas

Red Light Story V.2 Empty Re: Red Light Story V.2

Message  Yugoski Dim 17 Juil 2011 - 17:00

Allén un petit up !


< Bis.
Dernière tolérance.
La Modération >

.

Yugoski

Nombre de messages : 122
Age : 33
Localisation : le 13ème ciel
Date d'inscription : 28/08/2010

https://www.facebook.com/contenuxplicite

Revenir en haut Aller en bas

Red Light Story V.2 Empty Re: Red Light Story V.2

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum