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Summer

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Message  solfa Mar 7 Juin 2011 - 14:28

Spoiler:


1.
Debra a seize ans, elle est en bas des escaliers. Elle voit devant elle le petit salon très tendance de la maison de vacances, et à sa gauche la porte-fenêtre qui donne sur la terrasse. Le soleil brûle les volets ajourés, dehors il doit bien faire 35°. Pas un bruit, si ce n’est le sifflement électrique du frigo. Debra hésite. Elle ne sait pas si elle doit rester ou sortir, rester ou claquer la porte à tout ce que dit cette maison moderne et écolo. Aller regarder la mer. S’y fondre. Pour l’instant elle reste, une vraie minute, les yeux dans le vague, toujours au bas des escaliers. Finalement elle sort sur la terrasse, légère et désemparée.

Un vieux pin projette son ombre sur l’herbe sèche d’un jardinet, et on entend la mer, au loin. Ça sent l’été, les cigales, toute la matière qui chauffe. Debra a décidé qu’elle s’allongerait sur un des bains de soleil, l’une de ses jambes nues pliée et l’autre étendue, son paréo blanc sur son maillot de bain ocre la couvrant des seins au haut des cuisses, une paire de lunettes sur les yeux. Debra pense à ses couleurs, celles qu'elle porte, celles qu'elle va prendre. Allongée à demi, les cheveux attachés en un chignon négligé. Les ongles de ses orteils arborent un vernis coloré, son visage n’est pas encore définitif, sa peau est dorée. Elle pose pour personne ; elle est jolie comme une fille de seize ans peut l’être. Elle a décidé qu’elle attendrait que la température baisse pour aller à la plage, pour nager un peu, se rafraîchir. Elle soupire, en attendant.

Son père Marc est, à cet instant, avachi dans un bateau de plage gonflable jaune et noir. Il s’éloigne insensiblement de la côte. Il aimerait ne plus entendre les cris des enfants sur le sable, les bruits de la foule, de la grappe de touristes accrochée là, cuisant doucement. C’est une odeur de pin pour lui, une odeur de résine mêlée de celle de l’eau salée ; la chaleur le plombe, il pèse plus qu’il ne devrait et ne parvient pas à bouger. Il a cessé de se demander quelle heure se faisait, il ne pense plus qu’à son corps et il l’imagine vu de haut, vu d’un des cerfs-volants. Lui aussi pense aux couleurs, sur l'instant : il s’amuse un peu à s’imaginer l’audace chromatique : le jaune, le noir du bateau, les fleurs blanches sur fond marine de son caleçon de bain, qu’il porte un peu trop serré sur son ventre ; sa peau rougie, la lueur sur son front, sueur et calvitie hésitante ; ses poils tirant sur le blanc faisant des boucles, ses lunettes de soleil de vieux routier américain ou de président français, il se sent particulièrement vieux et moche. Il regrette de n’avoir pas pris de cigarettes avec lui, il aurait pu se servir d’un sac de congélation pour les protéger de l’eau. Sa peau, au contact du plastique du bateau, colle désagréablement.

Jill, sa femme, regarde les jeunes hommes sur la plage, et n’arrive pas à oublier qu’elle a bientôt 40 ans. Leurs torses nus, leurs maillots serrés repris des années 60, 70, tous ces muscles en mouvement devant elle, huilés, tendus, sont en parfaite opposition avec les restes de son mari, étendu et inerte dans son bateau de plage, un peu plus loin, sur la mer. Elle se considère encore bien faite, bronzée, soignée, ses seins sont encore beaux, ils sont gros et ne pendent pas. Elle peut encore faire de l’effet ; son regard va et vient depuis quelques minutes, entre ces éphèbes de plage et son magazine à bas prix. Les vieux acteurs sont malades, le temps passe, les icônes vieillissent aussi. Elle passe rapidement sur les gros titres fluo, les polémiques, les photos, l’horoscope. Elle a du mal à supporter le sable, les grains qui se mettent sur sa peau ; elle somnole maintenant, et aimerait être autre chose : une lumière, un rayon solaire, comme de ces enveloppes douces et sèches, tièdes et lumineuses, insaisissables, dont on fait les anges : elle espère encore un vieux rêve de princesse, et se tartine de crème toutes les deux heures.

Ses deux plus jeunes enfants, Call et Pete, jumeaux de 10 ans, jouent. Leur sœur est restée dans sa chambre, tout occupée sans doute à son adolescence. Ils n’ont pas conscience de grand-chose, ce sont des gosses, pour l’heure ils vivent de sable et d’eau de mer, après qui sait ? Ils cherchent la plus grosse bêtise à faire, à dire, s’en vont jouer au ballon, savent qu’il ne sert à rien de demander à leur mère de se lever pour les surveiller alors qu’ils veulent aller se baigner. L’un lance qu’ils vont voir papa ; Jill fait une moue et de loin leur crie quelque chose pour qu’ils ne fassent pas les fous. Ils foncent tout droit, s’écroulent en s’éclaboussant dès que l’eau est suffisamment haute, comme fauchés par un grand éclat de rire, jeune et frais. Ils ne cherchent pas encore le bateau de leur père.

Tout ça fait une pause. C’est assez simple à imaginer, l’été d’une famille de trois enfants. Chacun a sa petite vie, et globalement, puisque ce sont les vacances, chacun se fout de la vie des autres. Tout le monde est à s’occuper de sa petite personne. C’est tellement calme.
Moi, je suis celle qui observe. Je suis celle qui sait. Et je suis celle qui les tuera bientôt, un à un, parce que ça sera beau à voir. Tout doucement, un par un. Ca sera beau à voir : ils seront en été pour toujours, et moi j’aurais la peau au soleil, moi aussi, moi aussi.
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Message  Invité Mar 7 Juin 2011 - 14:50

Il y a dans la profusion de détails, quelque chose de très dérangeant, de menaçant, presque glaçant. Et je ne pense pas que cette impression soit conditionnée par la seule fin du passage.

Remarques de forme :
Il a cessé de se demander quelle heure se faisait,

je pense qu'on dirait "Il a cessé de se demander quelle heure il se faisait," (comme dans "il se fait tard", tournure impersonnelle)

Des répétitions ici, dont je ne suis pas sûre que - contrairement au dernier paragraphe - elles soient toutes voulues :

Tout ça fait une pause. C’est assez simple à imaginer, l’été d’une famille de trois enfants. Chacun a sa petite vie, et globalement, puisque ce sont les vacances, chacun se fout de la vie des autres. Tout le monde est à s’occuper de sa petite personne. C’est tellement calme.

Pour finir, des volets ajourés, ça s'appelle des persiennes (j'adore ce mot, alors j'en profite pour le placer !)

En tout cas, je suis appâtée, et sûre de vouloir lire la suite..

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Message  solfa Mer 8 Juin 2011 - 6:56

Spoiler:


2.
Toute cette histoire suppose également que je laisse les éléments nécessaires à la compréhension de mes actes, ceux qui précipiteront ma chute et donneront à la carrière du commissaire Cochin, ainsi qu’à celles des subalternes qui prendront part à l’enquête, un coup de fouet non négligeable, une poussée ascensionnelle radicale et inespérée.

L’été s’impose donc. Il écrase les corps suants, les rend moites, sales et glissants. C’est drôle à voir, ces petits tas de peaux qui s’exhibent, en dépit du bon sens : toute l’année il s’agissait de se préparer au grand soleil, au grand beau temps, au grand choc cutané, à l’explosion épidermique saisonnière. Certains trichent, font des UV, mangent des carottes, des tomates à tous les repas, avalent avec un verre d’eau matin midi et soir une gélule de phytobronz pour un bronzage sublime tout en aidant à préserver le capital jeunesse de votre peau.
C’est à croire qu’ils pensent tous que le soleil est une sorte de rayon magique, qui efface les menus complexes qu’ils se sont faits jusque-là, les bourrelets disgracieux, les peaux d’orange et les cellulites. Le nombre efface le sentiment de honte. On se cache derrière la multitude. Les plages du Sud-Ouest me font le même effet que les réunions de parti de l’Allemagne nazie, grande époque : de grands rassemblements abrutissant sous la chape d’un soleil de plomb, des beuglements d’animaux et des gestes réflexes, sans esprit critique qu’entre soi, et le tout perçu comme salutaire, malgré les mélanomes et autres brûlures au deuxième degré. Des rangées serrées de fesses et de maillots dépareillés, de tas de sables et de seins en gants de toilette. Je ne parle même pas de ces messieurs, pour lesquels il fallait forcer l’intelligence à retrouver pourquoi Darwin concluait à une évolution positive des gènes, du singe vers l’homme.
Bien sûr, certains s’en tirent mieux que d’autres. Mais le tableau d’ensemble, voilà ce qui compte ; aussi, les plus beaux mâles, les plus saillants spécimens aux muscles luisants et durs, et les plus belles femelles, aux courbes généreuses, n’ont, semble-t-il, en pareil cas qu’une seule utilité : celle de me faire considérer l’été comme un incroyable gâchis.
Oui, l’été a son importance, dans la grande surprise que je prépare. Il va de soi également que la peinture que je fais de mes sentiments envers cette saison estivale - j'ai même parlé de nazis - saura faire comprendre comme je suis une personne détestable et détestante, si le mot est permis. C’est important aussi, que je sois détestée.
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Message  Invité Mer 8 Juin 2011 - 7:10

La comparaison est osée... au moins les maillots sont-ils dépareillés. :-)
Bien bien bien, le ton, ce mélange de froideur et de mépris, on sent le feu qui couve.

Vu l'explication des persiennes, je n'avais pas vu ça comme ça, tout à mon obsession !

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Message  solfa Jeu 9 Juin 2011 - 10:46

3.
Quelques mois avant l’été.

Par la fenêtre, Marc observe les tours de la Défense : trois ans qu’il n’a pas pris de vacances. Toujours pas de ciel pour Marc, rien que les tours et le parvis. Les gens qui déambulent restent des fourmis, mais des fourmis salement grosses, trop grosses pour Marc, Marc qui n’a pas eu les promotions qu’il escomptait, le changement de poste ou d’étage qu’il avait demandé. Marc qui reste depuis cinq ans dans le même bureau, avec presque les mêmes collègues. Il faut qu’il sorte pour se confirmer l’intuition de la nuit qui approche, le signe qu’il faut rentrer. On lui a payé ses vacances, c’est peu légal mais c’est un joli paquet d’argent : tous les soirs, Marc se rend en ligne sur son compte bancaire, jette un œil ravi sur la somme. Quand il ferme son navigateur internet, il voit une plage de sable blanc, le ciel bleu, l’eau cristalline. Quand il éteint l’écran, au moment de se lever pour aller dîner, il se dit que c’est bien, finalement.

Mais la nuit, la vraie nuit où tout est permis, Marc pense à des choses auxquelles il ne devrait pas penser. Il pense, par exemple, que ce qui fait les vrais artistes, c’est leur capacité à assumer leurs choix jusqu’au bout. Il pense ça en profondeur, il prend un air sérieux pour lui-même, ce n’est pas simplement à leur abnégation, c’est à leur vision de ce qu’est la vie qu’il pense. Le monde doit être si différent. Il pense alors à Sabine, une vieille amie de fac, perdue de vue depuis bien longtemps, qui plantait des mégots, consciencieusement, sur les pics d’un faux hérisson en bois et en clous. Elle l’avait fabriqué elle-même, avait taillé le corps de la bête en se servant des outils du père de Marc, et vernit le tout sur deux, trois couches ; elle avait planté des clous sur le dos de la bête nue, et coupé les têtes de ces dizaines de pics. Et tous les jours, pendant une semaine, elle avait fumé ses clopes et empalé les mégots sur les pics du hérisson, de sorte qu’à la fin de la semaine, elle avait sa Bête de mégots. Elle avait eu une belle note, l’admiration de ses camarades d’arts plastiques ; c’était au moment où le tabac devenait clairement un problème de santé publique. Son hérisson était juste ce qu’il fallait : elle avait assumé l’idée jusqu’au bout, sans peur, un mois durant, de finalement faire juste n’importe quoi. Marc et elle couchaient alors souvent ensemble.

Pauvre, pauvre Marc. Sa femme ronfle quand il pense à ces choses là. Il entend Debra à côté, il entend sa fille qui regarde on ne sait quel film ou quelle série. De temps en temps, il y a des cris, des cris de mauvaise qualité, trop aigus qui font sans doute cracher les petites enceintes, et Marc s’imagine le mouvement réflexe de sa fille, ses doigts qui se crispent, ses muscles du dos qui se tendent alors qu’elle est absorbée par l’histoire, par le petit écran de son ordinateur portable ; et puis Marc se dit qu’il ne la connait pas, sa fille, qu’il n’en sait rien, qu’aussi bien elle reste impassible. Marc alors s’endort, et ronfle à son tour.
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Message  Invité Ven 10 Juin 2011 - 10:54

Ok pour le retour en arrière mais :
- je ne suis pas sûre de comprendre si cette phrase est volontairement cryptique ou pas, si elle est l'indice d'uen révélation à venir ou elle exprime une réalité dont je n'aurais pas conscience : "On lui a payé ses vacances, c’est peu légal mais c’est un joli paquet d’argent".
- je trouve la "Bête à mégots" bien pâle comme preuve de la volonté artistique à laquelle Marc aspire. Ce que je veux dire, c'est que je ne vois rien de particulièrement subversif ou illustratif d'une volonté d'être soi à travers la création de cet objet, même si : "c’était au moment où le tabac devenait clairement un problème de santé publique." L'exemple me semble assez dilué au regard de la façon dont Marc idéalise le statut d'artiste.

J'aime beaucoup cette phrase qui contient tout ce qu'elle ne dit pas : Mais la nuit, la vraie nuit où tout est permis


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Message  elea Lun 13 Juin 2011 - 17:37

Je viens de lire les trois extraits, ce qui est sûr c’est que j’attends la suite.
J’aime beaucoup l’ambiance du premier, quelque chose de froid, une précision glacée, on sent que derrière cette description d’une famille, qui prend son temps, il va forcément se passer un événement, annoncé par la fin.
J’ai aimé aussi le passage sur Marc, et ce retour en arrière, pas pressé d’en venir aux faits mais qui permet de s’attacher un peu plus à la personnalité des personnages.
Un peu moins apprécié entre les deux, peut-être les considérations sur les plages ou cette manière de s'adresser au lecteur de celle qui parle.

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Message  solfa Lun 13 Juin 2011 - 22:02

4.
C’est la première fois que je les vois. Ce sont les instants où ils ne sont encore rien, des toutes petites vies sans beauté. C’est le début de l’histoire, un matin de novembre. Marc a dormi, tous ont dormi, et c’est l’heure du réveil. Quelques mois avant l’été, donc ; Novembre, ses branches d’arbre comme des aiguilles, et le fond gris du ciel. Les fenêtres qui encadrent les scènes de vie habituelle, qui se détachent des enduits blanc ou gris comme le ciel, des tableaux de lumière et de vie, qui inversent les règles de la perspective : la cuisine vue de la fenêtre, est une protubérance plutôt qu’un renfoncement. Les fenêtres éclairées des ampoules froides mangent l’espace, font reculer la nature endormie et froide, autour, et font plonger encore plus les façades dans leur tristesse effacée. J’observe, ne bouge plus.
Dans ce petit morceau de temps, il se peut que Debra ne pense pas à autre chose qu’à son âge. Elle n’arrête pas de se dire qu’elle à hâte d’être adulte, qu’elle à hâte de pouvoir être une personne à part entière. Elle à hâte d’être plus vieille : Debra est une adolescente qui a commencé sa mue. Elle a consciencieusement arraché les posters qui faisaient à sa chambre une deuxième peau. Fini, les visages prépubères, fini, les portraits de garçons à la peau lisse, fini, les marques d’agrafes au milieu des photos grand format. Elle veut maintenant une chambre de jeune fille, de jeune femme, un mobilier, de l’espace. Des stickers aux murs, New-York ou une vue sur la mer, digue et horizon stylisés en noir et blanc. Elle a décidé de sortir avec des garçons : elle ne veut pas qu’ils entrent ici et découvrent la petite fille.
A la table de la cuisine, deux paquets de céréales, ses deux frères, ses parents, des lampées sonores de lait ou de café. Elle ne fera que passer, attrapera une pomme, peut-être boira-t-elle un peu de jus d’orange. Son père la voit, lève les yeux, lui demande si elle a bien dormi : elle lui répond. Elle a bien dormi. Marc se rappelle soudain un morceau de rêve qui lui restait de la nuit passé, une sorte de vision confuse, ça parlait de sa fille et elle avait son pyjama. Il n’arrive pas à y mettre de mots mais il sent que c’est important. Il reste un instant pensif, personne ne s’en rend compte, et puis il abandonne l’idée.
Les deux jumeaux lisent avec attention les dos des paquets de céréales, les apports journaliers recommandés, les jeux, les informations consommateur sur le recyclage. Jill fixe la lune noire de son bol de café, encore dans sa nuit. On entend tous les petits bruits d’une maison le matin, et les petits bruits de mastication, de déglutition, les respirations aussi, les soupirs, c’est une famille qui n’écoute pas la radio à table, personne ne pense au moment du petit déjeuner à allumer le vieux poste Telefunken. Debra est appuyée contre le plan de travail carrelé, elle regarde par la fenêtre qui donne sur le jardin : elle voit la gelée blanche, la fumée de la cheminée des voisins. Elle croque machinalement sa pomme. Vivement l’été, pour elle aussi. Ses yeux ont peut-être croisé ma silhouette, mais elle ne relève pas. Petite idiote.
Marc beurre une tartine, il est encore en pyjama en coton uni, bleu clair avec un liseré brodé bleu foncé autour du col, du bas des manches et des jambes, de la poche sur sa poitrine, un pyjama qu’il a choisi lui-même. Il n’est pas rasé, et quelques miettes dégringolent sur lui à chaque bouchée. Il se gratte la jambe, sans arrêter de regarder droit devant, dans le vague. Ici, les détails sont de plus en plus précis, on parvient presque à avoir envie d’être comme eux, juste à se réveiller et à prendre un petit déjeuner. On demanderait à son tour comment on a dormi, on se verserait du café dans un bol en faïence, on plongerait deux morceaux de sucre. Mais il faut se rendre à l’évidence : c’est un rituel qu’on ne pourrait partager sans démolir ; ce sont des instants fragiles qui reposent sur la confiance, oui, sur l’absence absolue de méfiance. Y participer c’est déjà faire disparaître toutes les raisons d’existence de ce moment précis, parce que la méfiance est ce qui lie les gens comme vous et moi, la méfiance est ce qui les définit, ce qui les délimite. J’observe, je les regarde faire leur vie, c’est assez triste mais c’est exactement ça, une vie de famille.
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Message  solfa Lun 13 Juin 2011 - 22:20

Zut!
4., pas 3., pour ce quatrième bout.

J'en profite pour répondre: la bête à clope est effectivement pâle. Il s'agit d'un travail de fac, un exercice, un petit rien du tout. Mais Marc fait de ce souvenir de proximité avec le "monde l'art" son standard. Si je puis me permettre: Marc ne pisse pas loin, et c'est bien ça l'idée.
Pour la phrase "on lui a payé ses vacances": certains salariés reçoivent de l'argent au lieu de prendre leurs vacances, par jeu d'écriture ou simplement de la main à la main. Il me semble que le système des congés payés engagent pourtant l'employeur et son salarié. Je vérifierai dès que j'en aurai le temps, je ne suis pas juriste - mais j'ai déjà entendu ce genre d'histoire, qui semblaient un brin louche (surtout pour l'employeur).
Merci en tout cas de vos commentaires. J'essaye de les prendre en compte pour la suite, et le ferai en tout cas quand je reprendrai le texte dans son ensemble.
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Message  Invité Mar 14 Juin 2011 - 7:17

Oh oh oh ! La tension monte. J'aime bien la présence à la fois parfaitement évidente et insaisissable du narrateur (de la narratrice, plutôt, si je me réfère au début du texte). A ce propos, je trouve que c'est ce genre de détail disséminé qui donne tout son poids, son ton à la narration : "Ses yeux ont peut-être croisé ma silhouette, mais elle ne relève pas. Petite idiote."
Vu les explications ci-dessus. Ok pour "Marc [qui] ne pisse pas loin", c'est clair :-)
Concernant le salaire, je suis dubitative. Quelque chose à voir avec le côté peu fantaisiste du caractère de Marc...
En tout cas, je suis avec grand plaisir, très très curieuse de voir comment ça évolue.

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Message  Invité Mar 14 Juin 2011 - 7:21

"un morceau de rêve qui lui restait de la nuit passée"

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Message  elea Mar 14 Juin 2011 - 20:06

J’aime décidément beaucoup cette ambiance, ton écriture et ton sens du détail. Je suis embarquée dans l’histoire et attend la suite avec impatience.

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Message  solfa Mer 15 Juin 2011 - 9:01

5.
Petite famille chérie. Petite petite.
Au moment où je peux enfin les observer, je suis sortie depuis deux semaines, je crois. Je me dis : c’était l’hiver il y a peu, mais c’est fini tout ça, c’est derrière moi. Là, c’est une saison pâle, rien à voir avec le véritable hiver.
Novembre, Novembre.
Tu ne me glaces pas, Novembre, ne me refroidis même pas. Les gens ne savent rien : l’hiver véritable, c’est au mois d’août, tout le monde en vacances, tout le monde qui passe du bon temps, et moi et les murs blancs d’hôpital, comme des couvertures de neige sur ma misère. Ma misère qui ne peut plus avoir sa voix dans le monde, ma misère qui se farcit les intérimaires gentils mais incompétents. C'est la saison, c'est la saison! Monsieur le commissaire, et vous les gratte-papier, vous voudrez bien ajouter au dossier que j’avais de l’aversion pour la saison estivale, que le choix du lieu, de l’heure, du jour était conditionné par toute cette froideur accumulée, quand on me laissait croupir, quand l’institution entière gueulait qu’il fallait faire une pause, mais moi, moi je ne pouvais pas, monsieur le commissaire, je ne pouvais pas et j’étais dans un perpétuel hiver, c’est peut-être ça le mobile, vous voyez, je voulais être moi aussi en été, avoir chaud, avoir chaud, avoir chaud.
Juste avant que je sorte : ils ont pensé que plutôt que de mettre en fond les émissions à deux balles de la télé, comme ils faisaient toujours, ils pourraient mettre des films, des vrais films entiers, avec un début un milieu une fin. Une vraie fin à bandeau blanc sur fond noir, bouillie trop rapide de noms, de marques, de sigles. La plupart d’entre nous n’a pas compris grand-chose, la plupart ne s’en est même pas aperçu. J’ai entendu plusieurs fois dans la journée, ou hier, tu vas voir Julia, tu vas voir ça va te plaire, ça va te plaire Julia, tu vas être contente Julia, tu vas pouvoir voir des films, ça va te plaire des films. C’était encore répété deux minutes avant l’appel. Une minute avant qu’on se mette en rang d’oignon, en ordre, trente secondes avant que je ne gobe ma journée, que je ne gobe les petits cachets de ma vie, dix petites secondes avant le blackout, la disparition des murs, du blanc, du petit monde qui s’affaire en permanence pour nous, sans nous, 5 secondes encore on me dit que ça sera bien de voir des films en entier et une seconde et c’est le noir total. Voilà pour le film.
Novembre, regarde! Je n’ai plus de médicaments. Rien dans les poches. J’ai toute ma tête, et Marc est le premier à sortir, pour filer vers la Défense. Jill emmènera Call et Pete à l’école. Debra prendra les transports, elle ne connait pas de gentil garçon pour la faire filer en scooter, ses cheveux longs dépassant du casque.
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Message  Invité Mer 15 Juin 2011 - 9:17

Le troisième paragraphe n'est pas facile à appréhender d'emblée, la fin surtout. Cette espèce d'évanouissement, de disparation (" 5 secondes encore on me dit que ça sera bien de voir des films en entier et une seconde et c’est le noir total."), je suis un peu perplexe.
En tout cas, et malgré ces point obscurs, on avance, on progresse, on commence à discerner ce dont il s'agit, sinon de qui.

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Message  solfa Lun 20 Juin 2011 - 7:22

6.
Marc est au travail, il est avec les autres employés. Je ne fais que passer, on ne me remarque pas. Tous, là, sont faussement détendus, déguisés en hommes et femmes de bureau. Buvant leurs cafés instantanés, touillant leurs thés, leurs infusions. Ronronnement diffus de salle de pause. Carrelage blanc ébréché par endroits, grandes fenêtres, chaises de faux cuir noir et de tubes chromés. Plante verte, sans doute en plastique. Marc se fait alors une réflexion, il a un mouvement de recul, de distanciation qu’il perçoit, tant qu’il dure, comme absolument irrémédiable : leur modernité n’est plus que dans l’averbalité des phrases les concernant. Plus de verbes, plus d’actions. Plus de mouvement, au sens propre d’un sujet se mouvant ; mais juste les placements inopinés et comme spontanés d’objets sans énergie propre, sans vie à soi. Ce que Marc a comme intuition, c’est celle de la fin du sujet, la mort pure et simple de l’acteur au profit d’une action simulacre, un paraître d’action, in vitro. Dans sa tête, ça ne dépasse cependant pas la phrase : on n’agit plus. Marc est exactement à sa place.
Un peu plus tard, alors qu’il marche vers son bureau, il continue le fil, se dit qu’il tient quelque chose, se dit que c’était ça : leurs vies sont des instantanés d’objets manufacturés, produits à grande échelle ; ils se sont fait bouffer par les choses. Un rappel, un vieil écho des temps d’école achève le moment de recul, un souvenir de poésie scolaire patinée comme elle peut l’être dans les classes : Marc pense au Parti-pris des choses, de Francis Ponge, qu’il n’a pas lu mais dont le titre a survécu dans sa mémoire, jusqu’à y devenir une sorte de slogan, et aux inventaires à la Prévert. Peut-être parce que ce souvenir là c’était la vraie vie, la vie normale et rassurante, Marc revient à son bureau comme il avait pris sa pause, bu son café, regardé touiller, souffler, discuter, c’est-à-dire sans voir comme ses minutes sont précieuses. Courte est la vie, Marc. Il reprend le cours de sa journée, je ressors, je vais chercher Debra, et je vais penser aux jumeaux, à la partition qu’ils joueront.
Ce soir, Marc n’arrivera pas, encore une fois, à dire s’il a fait beau ou non, s’il y a eu du vent ou non. Marc est triste comme un vieux papier à musique. Il faudra mettre tout ça en branle.

7.
Les jumeaux aiment se regarder. Dans leur chambre, ils s’observent, tentent de comprendre les différences, les différences malgré les habits échangeables, les jouets échangeables, les quantités doubles, les confusions. Quand ils étaient un peu plus jeunes, ils s’étaient échangé les gourmettes qu’ils avaient autour de leur poignet, leur prénom à chacun gravé sur la sienne. Permutation de leurs prénoms, l’un devenu l’autre. Un cadeau de la grand-mère, un cadeau de naissance. Quand ça s’était su, on avait dit que c’était un truc de jumeaux, la famille, les amis avaient imaginé les scénarios basiques où chacun peut remplacer l’autre, corvées et bons plans mélangés. Un petit sourire en coin. Mais pour eux, cet échange de gourmette était plus qu’un jeu.
C’était deux bouts de métal, durs, forgés, taillés pour qu’ils leurs soient uniques, l’un Call et l’autre Pete, l’un et l’autre impossible à confondre, les lettres différentes, les formes des lettres et les sons, mais soudainement c’était devenu aussi une matière changeante, malléable, contre toute logique c’était difforme, et ça ne cessait de l’être que par la pouvoir des yeux de celui qui regardait, une matière molle dont les secrets, à présent, étaient connus d’eux seuls, arcanes partagés cette fois seulement pour eux deux seulement, et aux autres incommunicables.
En échangeant leurs gourmettes, ils s’étaient sentis, tout gosses qu’ils étaient, investis d’un pouvoir à aucun autre comparable : le pouvoir de créer sans que jamais l’objet créé ne parvienne à prendre son indépendance, sans que jamais le créateur ne quitte la forme particulière. Ils fermaient les yeux et la chose mourrait, elle n’avait plus d’existence. Comme le marc de café, comme les cartes de tarots, ils voyaient et gardaient le contrôle : personne ne voyait comme eux. Ils jouaient perpétuellement à trouver des formes dans les nuages, têtes de dragons, taureaux, chevaux mythologiques, fleurs et papillons.
Bien sûr cette vérité cachée ne leur était pas si limpide, si évidente, si dicible ; mais la sensation de sa découverte, d’instinct, devint l’initiale de leur relation d’individus. C’était elle qui poussait à sans cesse chercher l’autre, à regarder l’autre être, et plus encore à le regarder regarder à son tour. Des heures dans leurs chambre, ils se jouaient la comédie, ils jouaient à être l’autre, à être la matière molle et docile de l’autre. Ils étaient les maîtres du jeu.
Les jumeaux sont absolument fascinants. Ils sont le même et l’autre au même instant. Insaisissables. Ils voleront les premiers. C’est l’ordre des choses.
Vers l’école, dans la voiture que conduisait leur mère, c’étaient deux statues, deux petits cupidons emmitouflés pour se protéger des premiers froids, deux miroirs infinis, tournés l’un vers l’autre. Embourbés dans le sommeil pour quelques minutes encore, ils subissaient le regard lancé par Jill dans le rétroviseur.
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Message  Invité Lun 20 Juin 2011 - 8:38

Je me demande si le choix de "adverbialité" ("leur modernité n’est plus que dans l’averbalité des phrases les concernant.") est juste a vu de l'idée, bien exposée, qui suit. Mais je pinaille.

Le passage sur les jumeaux met volontairement mal à l'aise, ils sont d'emblée teintés d'une certaine malice. Le résultat étant que la narratrice arrive à distiller petit à petit son idée de cette famille, comme un poison qui prend son temps pour agir.

Avec ces passages j'ai l'impression d'une nouvelle pause après avoir avancé un peu précédemment, comme une valse hésitation propre à tester la patience mais aussi la perspicacité du lecteur.




C’était deux bouts de métal ("C'étaient")
arcanes partagés cette fois seulement pour eux deux seulement (répétition voulue ?)
Ils fermaient les yeux et la chose mourrait, ("mourait")

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Message  solfa Mar 21 Juin 2011 - 8:15

Spoiler:

10.
Debra est à mes côtés, nous marchons. Je vais lui payer un café, elle refusera un croissant, une viennoiserie. Dans la rue, il n'y a que des vieux qui se traînent, de la boulangerie au bureau de tabac. Debra est là, je peux presque la toucher, sa peau fragile, presque diaphane. Je ne la pensais pas capable d'exploser si vite. Je la prend sous mon aile, je vais lui faire un petit nid douillet. Debra sèche les cours, et je pose la première pierre, la noue autour de son cou gracile de jeune fleur.
Dans la salle de classe, il y avait ce qu’elle considère être un petit con, qui fanfaronnait d’avoir intitulé un sonnet « Mon copain le cancer ». Il le lisait à ses voisins hilares. Debra est révulsée, elle se sent comme tordue et tendue, inadéquate, incompatible, elle se répète sans modulation « qu’il se taise, qu’il se taise, qu’il se taise ». Debra a des réactions violentes, qui l'étonnent elle-même. Mais ce n’est pas tant le sonnet en lui-même, ni le petit con en question, ni ses voisins, qui lui font perdre sa patience : c’est elle, qu’elle ne supporte plus. Elle assise en classe, elle sur la chaise en bois dur et lisse, elle et le bruit tout autour tant que le prof n’a pas passé la porte. Elle le ressent comme une injustice. Elle n’a rien à faire là. Debra s’en prenait la tête dans les mains.
Debra est une fille moyenne. une petite ado sans problèmes. Menue et ténue. On ne la remarque pas. Elle est prête à tout pour sortir de ce qu'elle pense être une médiocrité, son confort de petite bourgeoise de quartier résidentiel. Ça la mine, je le sais, je le sens. Je sens, derrière ses manières policées, qu'elle n'en peut plus.
Même ses copines l’énervent. Elles jacassent. Sympa ta mèche, non mais tu l’as vu lui, t’en penses quoi. Debra en pense qu’il est temps qu’elle parte. Qu’elle dégage de là. Ce qu’elle fait.
Elle laisse en plan ses affaires, son sac, son cahier, sa trousse, même le petit chouchou coloré, ficelé de cheveux. Elle écarte sa chaise de la table et se lève, sans se montrer pressée, sans précipitation. Elle sort de la classe, et elle sait qu’il n’y a que quelques filles qui s’inquièteront, plus tard ; elle a passé la porte et elle sait que déjà les murmures après elle ont disparus, remplacés par un autre éclat de voix, un autre éclat de rire. Elle marche dans le couloir, et plus elle avance, et plus la lumière lui semble claire, apaisante, douce. Trois temps de valse, souples, fluide. Les couleurs semblent revenir. Debra achève sa mue en s’extrayant du cocon.
La lumière sur son visage, le silence dans la cour, elle ferme presque les yeux. Le vent qui passe comme une caresse sur le bitume, entre les arbres qui dessinent en lui les courbes de leurs racines. La nature lovée dans la coulée artificielle. Ni chaud, ni froid, juste une infinie douceur. Debra sourit, elle se sent vivre. Ses cheveux se soulèvent, elle fait une pause, elle a les bras le long du corps. Elle imagine les nuages qui défilent. Elle reprend sa marche en avant, elle est bientôt au portillon de l’entrée, les surveillants sont repartis, elle est seule à apprécier le déclic du pêne la libérant définitivement, le grincement léger de la petite porte de métal peinte en vert, le bruit souple de ses chaussures sur le trottoir qui va s’accélérant. Debra court, elle ne fait que sentir sa propre fuite, elle est autre qu’elle-même. Le froid ne la dérange pas, d’autant que perce un rayon de soleil blanc. Debra sourit comme une folle. C'est là que je lui emboite le pas, que je la rattrape. Petite, petite.
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Message  Invité Mar 21 Juin 2011 - 10:42

Merci Solfa pour la précision sur averbalité (a-verbalité), je suis idiote ou trop obsédée par la grammaire ;-) Vrai que le terme de "adverbialité" me gênait dans le contexte, je suis contente que tu ("tu", réciproquement, c'est possible ?) aies insisté un peu pour me permettre enfin de comprendre ce que j'avais mal interprété, cela prend tout son sens ainsi.
Lu ce paragraphe. J'apprécie toujours le ton, l' espèce de menace qui plane.

"elle sait que déjà les murmures après elle ont disparus, remplacés par un autre éclat de voix, un autre éclat de rire" ("disparu")
"Trois temps de valse, souples, fluide" ("fluides", je pense, s'il s'agit des pas)


Ok pour le recueil, j'y avais pensé :-)
Pourrais-tu m'envoyer un mail stp. Merci.

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Message  solfa Mer 7 Sep 2011 - 16:52

Plus de temps, plus de motivation, une histoire qui finissait (dans sa suite non révélée) par partir dans tous les sens.
Désolé, lecteurs, mais je ne continuerai pas ce texte.

Maintenant, je ne connais pas vraiment la politique du site à ce sujet: on efface le tout, ou on garde en souvenir du ratage?


< La "politique" du site ? : lire ou relire attentivement le texte de notre page d'accueil. Merci.
La Modération. >

.
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Message  Invité Mer 7 Sep 2011 - 19:34

Dommage solfa, j'y avais pris goût.

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Message  Marchevêque Sam 10 Sep 2011 - 12:42

Bonjour,

Personnellement j'ai apprécié l'écriture. Je me suis plongé tout de suite dedans et avoue une préférence pour le personnage principal bien que le Père me plaise malgré tout.
Dommage pour la suite.
Je suis parfois confronté à ton problème de finition moi aussi...
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