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Un dimanche de chien [Nouvelle]

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Message  terlam Mer 8 Juin 2011 - 11:31

Je pensais l'avoir perdu dans les méandres du disque dur mais c'est retrouvé. Merci pour vos lectures.



Un dimanche de chien.

La famille avançait dans le fourmillement cosmopolite de la rue du Faubourg Saint Denis. Robert était en retrait. Il marchait quelques pas derrière en regardant l’opulent déhanché de sa femme, malmené par les vives accélérations du roquet qu’elle tenait au bout d’une laisse. Robert ne pensait pas. Il avait pris l’habitude de poser un regard machinal sur les choses et les gens sans jugement particulier, sans émettre aucune opinion, se laissant guider par les évènements de la vie jusqu’à s’en remettre complètement aux autres, à ses parents, à ses instituteurs, à ses supérieurs hiérarchiques, à sa femme. Il avait tant et si bien fait en sorte de ne pas prendre parti, qu’il se retrouvait ainsi âgé de quarante ans, marié à sa voisine d’enfance et affublé de deux marmots qu’il lui semblait ne pas connaître. Il travaillait à la poste de ce dixième arrondissement de Paris, passait depuis plus de vingt ans deux semaines en août, dans un petit appartement rue de la division Leclerc à Berck-sur-mer ; une autre en décembre, chez ses parents à Noeux-les-mines et la dernière à pâques, chez ceux de sa femme dans un profond petit bled près de Calais. Chacune des années qu’il avait vécu ressemblait à la précédente et Robert s’était laissé glisser dans les charentaises de l’habitude, dans le confort du mimétisme quotidien, sans se plaindre ni être satisfait, ne se posant de toute façon même pas la question de son bien être ou d’un quelconque bonheur.

Le temps était humide en ce dimanche de fin septembre. Chacun des membres de la famille portait un long ciré jaune et boutonné jusqu’aux genoux, imposant aux démarches la lourdeur saccadée d’une troupe de marionnettes retenue par une seule ficelle, celle qui reliait au chien la femme de Robert. Quand l’animal s’arrêtait pour renifler, elle s’arrêtait aussi. Les enfants s’immobilisaient à leur tour et Robert stoppait net, en suivant le mouvement. Le chien repartait et tout le monde se remettait en marche, pour attendre encore quelques mètres plus haut. En arrivant rue de Saint Quentin, presque au niveau de l’armurerie, Robert, attiré par la vitrine devant laquelle il lui arrivait parfois de s’attarder, se laissa guider par le brusque désir de contempler les Laguiole, Opinel et autres poignards à cran d’arrêt. Il aimait particulièrement ces beaux objets, savait en apprécier la qualité du bois, la finesse des lames ou la précision des sculptures sur les manches et il pouvait facilement imaginer le travail de l’artiste sur son établi, passant des heures à polir tel ou tel contour. Souvent, il se rêvait accomplissant lui-même une belle oeuvre, se voyait travailler de ses mains, produire quelque chose dont il aurait pu être fier, simplement en le regardant. Il continuait à marcher, pressé d’admirer les nouvelles merveilles que l’armurier installait toujours de façon très habile et sur des présentoirs de velours rouge, eux-mêmes si beaux, qu’ils parvenaient le temps d’une vitrine, à faire oublier leur statut de faire-valoir.

Et pendant ce temps, le chien levait la patte contre la roue d’un véhicule.

"Où vas-tu ? Le chien n’a pas fini ses besoins !", lui cria vivement sa femme qui, sans même le voir s’échapper, parvenait à lui sentir la moindre velléité de détachement. Robert s’arrêta sur le champ. Son corps tout entier semblait n’être que celui d’un automate et ses jambes, habituées à obéir aux injonctions et aux brusques rappels, le ramenèrent immédiatement derrière les siens. Mais les mots qu’il venait d’entendre ne glissèrent pas comme d’habitude. Ces mots, pourtant familiers, paraissaient lui avoir percuté quelque chose dans le cerveau et s’y être arrêté. Ils semblaient vouloir faire redondance, se répétaient et se balançaient comme s’ils se cherchaient un autre agencement dans leur pauvre phrase, prononcée pourtant sur le même ton monocorde et sans saveur que de coutume. Il s’étonna sur l’instant d’y accorder une telle importance ; une phrase si banale et qu’il entendait si souvent ! Jamais il ne s’arrêtait sur ce que lui disait sa femme, il exécutait sans réfléchir. Mais cette phrase-là semblait tellement ne pas vouloir se ranger qu’elle prenait un autre sens et il lui paraissait finalement l’entendre pour la première fois. Le chien reprit son chemin et comme il avait fait son affaire, personne ne s’arrêta devant l’armurerie. En passant, Robert eu juste le temps d’entrapercevoir quelques fusils à pompe fraîchement posé sur un décor bleu de chine et qui avaient remplacé les armes blanches.

Il se sentait lourd à mesure qu’il avançait. De plus en plus lourd, comme étourdi par un coup soudainement reçu, une évidence venue l’assommer. Il se rendait compte qu’il n’avait jamais pu observer sa vitrine, que selon le bon vouloir du chien et de ses déjections. Oui, chaque fois qu’il avait eu la chance de s’y attarder, c’était parce que le chien s’arrêtait devant. "C’est le chien qui me promène !", se dit-il en secouant frénétiquement la tête, se refusant à la logique qui s’imposait insidieusement et commençait à lui envahir le crâne. Mais plus il secouait, plus elle s’étendait, se faisait plus tenace, presque visqueuse et agglutinante. "Le chien semble avoir plus de libre-arbitre que moi ! Il mange quand il le désire et fait ses besoins quand il veut !" Robert réfléchissait presque à son insu, emporté par la mécanique d’une pensée dont la profondeur lui était jusqu’alors inconnue, une pensée soudainement libérée de sa bride et qui se déroulait avec vigueur pour rattraper le retard accumulé par quarante année d’apathie. Il réfléchissait au sens vidé du mot besoin, celui qu’il avait lui-même oublié, celui se rapportant au caractère vital et qui supportait le même vocable que les excrétions de son chien. "Et moi, quels sont mes désirs ? Quels sont mes besoins ? Pourquoi est-ce que les besoins du chien passent avant les miens ? Le chien est comblé jusque dans ce qu’il rejette quand moi, je suis frustré et privé de ce qui m’est nécessaire !" Il commençait à regarder avec des yeux neufs, dans un espèce de détachement corporel. Son esprit semblait abandonner cette carcasse de pantin, un esprit qui se réveillait dans une lucidité mordante et assassine. Il observait la scène de haut et se voyait au bout de la laisse. "Que suis-je par rapport à son chien ? C’est lui qui a ma place. C’est moi qui suis derrière et qui suis le chien ! Je suis le chien ! Je suis le chien !" Il se cogna à cette nouvelle phrase fine, obsédante et vicieuse, qui s’amusait elle aussi à perdre son sens premier. "Je suis le chien ! Je suis le chien ! Je suis le chien !", martelait-elle en prenant corps dans sa tête et dans une répétition si oppressante qu’elle commençait à posséder sa propre voix ; une petite voix nasillarde venue s’immiscer pour le persécuter. "Chien ! Chien ! Chien ! Tu es un chien !", hurlait-elle tant et si fort qu’il lui fallut se presser les mains contre les oreilles. "Chien ! Chien ! Chien !" Robert se mit à courir. "Chien ! Chien ! Chien !", résonnait-elle toujours plus puissante et se rappelant au moindre de ses pas, en cadence ! "Chien ! Chien ! Chien ! », courait Robert. Il aurait voulu hurler lui-même, reprendre le contrôle de sa tête. "Chien ! Chien ! Chien ! " Il fallait qu’elle s’arrête ! Il aurait tant voulu crier mais la bouche ouverte n’y faisait rien. Elle ne pouvait que se tordre sous la tyrannie de cette voix, cette voix venue des portes de l’enfer pour lui ronger jusqu’à la moelle du cerveau. "Chien ! Chien ! Chien !" Il fallait qu’elle se taise ! Il fallait qu’elle se taise !

"Stop !", lui cria sa femme qui le voyait s’enfuir comme un damné le long de la rue de Dunkerque. Il s’arrêta subitement et la voix s’éteignit de façon aussi soudaine. Gagné par un intense soulagement, il se retourna presque reconnaissant, mais elle tira sèchement sur la laisse qui sembla faire pression sur son propre cou et reprit aussitôt, "Allez, on rentre !"

Il remarqua alors à quel point elle était vilaine. A quel point sa face se tordait quand elle lui adressait la parole. Il la regardait se dandiner sous le sifflet haletant de son obèse respiration quand lui était si maigre. C’était elle, sûrement, qui lui volait son poids ; ce gros ténia qui lui prenait son énergie ; ce parasite qui lui mangeait sa volonté ! Pourquoi son libre-arbitre était-il soumis au gré d’une femme aussi laide, aussi aigrie, aussi désagréable ? Pourquoi s’était-il laissé faire au point de se retrouver avec cette créature ? Est-ce qu’elle avait jamais été jolie ? Est-ce qu’elle lui avait plu, un jour ? Il ne le savait pas, il ne l’avait jamais vue ! Il avait bien dû se passer quelque chose pourtant, puisqu’ils avaient deux enfants. Même pas ! Tout n’avait jamais été qu’organique, on a besoin que de ses organes pour procréer ! Pourquoi avait-il laissé l’indiffèrence guider sa vie à ce point ? S’il s’était éveillé pour émettre une opinion, un choix, il aurait pesé le pour et le contre. Ce faisant, il aurait été obligé de regarder et en regardant, il aurait vu ! Il l’aurait vue, elle et son caniche malfaisant, cet infâme bâtard qui lui avait subrepticement piqué sa place, sa place de mari, sa place de marionnette. Il en arrivait à se dire, presque en souriant, qu’elle formait avec son chien un couple plus solide que celui qu’elle formait avec lui. Il n’était certes pas dupe, il avait déjà remarqué, sans se le dire vraiment, que le saucisson disparaissait du réfrigérateur, surtout la nuit. Et comme elle faisait chambre à part, avec son chien...

En rentrant dans leur petit appartement de la rue Martel, tout lui semblait laid ; la moindre marche de l’escalier qu’il peinait à monter, cet appartement abject rempli de nappes en dentelle et de poupées de porcelaine. Robert s’assit sur la première chaise qui se trouvait à la portée de sa fatigue, tandis que le chien sautillait de contentement. L’abominable cabot allait et venait à son aise quand lui se sentait collé à sa chaise, figé dans ce grave malaise, cet AVC moral, cet infarctus psychologique.

Elle se mit en oeuvre de préparer le dîner. Le moindre de ses gestes parlait contre elle, sa façon de se mouvoir, son odeur acide de grosse femme. Elle épluchait les carottes, touchait et retouchait son chien. Il comprenait maintenant pourquoi il se retrouvait toujours avec des poils dans la bouche quand il mangeait. Etaient-ce les siens ou ceux du chien ? La seule chose dont il se trouvait assuré fut qu’il ne mangerait plus rien venant des mains de cette femme. Non, il ne boufferait plus parce que de toute façon, il se passerait ce soir, quelque chose d’irréversible, quelque chose à la mesure du bouleversement qui s’opérait dans sa tête. Le mal qui le tenait était trop fort. Il fallait une soupape, une saignée. Il fallait que ça s’arrête ; il fallait couper la laisse ! Et elle continuait avec les mamours à son chien-chien entricoté comme un homme. Elle continuait comme si elle connaissait ses pensées et qu’elle voulait l’enfoncer un peu plus, pour ne lui laisser aucun répit. "Qu’est-ce que je suis ? Je mange, je défèque et j’obéis. Mais quel est donc le sens de cette absurdité, faite de banalités verbales et d’habitudes insignifiantes posées sur des rails qui nous mènent indubitablement vers la mort ?" "Je mange, je défèque et j’obéis !...", reprit alors la petite voix. Robert eu peur encore. Il se précipita sur la télé pour l’allumer et parer le bruit, le bruit insoutenable qu’elle provoquait dans sa tête. La voix se tut mais il ne pouvait pas détourner ses pensées. La profondeur du sentiment de vide avait touché le sens même de sa condition. Il lui semblait avoir touché une évidence qui ressemblait trop à une vérité, une vérité dont il ne pouvait plus sortir. Il lui fallait aller ailleurs, partir d’ici ! Une porte ! Une porte par où sortir ! Il lui fallait trouver quelque chose de vivant qui lui rappellerait qu’il n’était pas mort ! Il se leva brusquement et se mit à courir, dévalant d’une traite les escaliers pour se retrouver dehors. La voix le reprit, "Chien ! Chien ! Chien !", ponctuelle et rythmée. Elle semblait vouloir lui creuser un trou dans la tête. Il aurait tant voulu partir maintenant, partir ailleurs, n’être plus rien que le néant qu’il ressentait ; ne plus voir cet enfer autour de lui. Mais pourquoi ? Pourquoi ne voyait-il plus les choses comme il les voyait hier ou simplement même il y a une heure ? S’il avait cru, l’étendue de son angoisse aurait peut-être été moins profonde, moins forte, moins longue. Il avançait en se disant qu’au détour d’une autre rue, celle des petites écuries ou la rue d’Hauteville, il verrait bien quelque chose qui lui redonnerait une envie, un rien qui le submergerait de façon aussi soudaine que le violent désespoir qui le tiraillait à l’instant. Oui, il verrait bien quelque chose, n’importe quoi, un sourire qu’on lui adresserait, un rayon de soleil. Un simple rayon de soleil lui aurait suffi.

Mais le ciel ne l’aidait pas. Un ciel de plomb, gris, tellement bas qu’il paraissait vouloir lui tomber sur la tête.

Plongé dans la torpeur de sa descente, Robert se laissa bercer par une sirène stridente qui semblait prévenir les piétons et traversant la rue de paradis, il s’y planta pour attendre et n’apercevoir qu’une masse blanche qui fusait vers lui à vive allure.

Fin


< UN seul texte par semaine et par catégorie, svp.
Celui-ci sera disponible aux commentaires la semaine prochaine le 13 juin.
Merci de votre compréhension.
La Modération >

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terlam

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Message  elea Lun 13 Juin 2011 - 18:28

Un petit peu long mais l’idée est intéressante, plutôt bien retranscrite, et j’ai bien aimé que la fin évite le meurtre attendu même si, telle quelle, elle est un peu décevante, ou plus exactement, étant donné que je m’étais attachée à ton personnage, j’aurai aimé une autre fin pour lui.
J’ai aussi bien aimé le passage de l’arrivée de la pensée obsédante, de cette lumière cruelle qui se fait dans l’esprit de Robert. C’est bien vu et mené.
En revanche je pense qu’il faudrait revoir un tout petit peu la forme par endroits, parfois un peu touffus ou avec des phrases sur lesquelles j’ai buté, que j’ai dû relire pour les comprendre.

Quelques exemples :
- imposant aux démarches la lourdeur saccadée d’une troupe de marionnettes retenue par une seule ficelle, celle qui reliait au chien la femme de Robert
- lui cria vivement sa femme qui, sans même le voir s’échapper, parvenait à lui sentir la moindre velléité de détachement
- Ces mots, pourtant familiers, paraissaient lui avoir percuté quelque chose dans le cerveau et s’y être arrêté. Ils semblaient vouloir faire redondance, se répétaient et se balançaient comme s’ils se cherchaient un autre agencement dans leur pauvre phrase, prononcée pourtant sur le même ton monocorde et sans saveur que de coutume



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Message  Invité Lun 13 Juin 2011 - 19:07

Un peu trop long, trop appuyé (le portrait de la femme), trop explicatif, tout cela nuit aux qualités du texte. Je pense que réduit, épuré, il aurait plus d'impact. A vrai dire, je me suis ennuyée, je n'ai pas retrouvé la vivacité, la concision de "Dis papa". Et je suis d'autant plus déçue que j'ai aimé le ton du début (jusqu'à "Où vas-tu ?") qui laissait présager d'un travail du même tonneau.

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Message  Invité Sam 18 Juin 2011 - 11:45

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Message  François T Dim 19 Juin 2011 - 13:19

Je viens de lire 63 nouvelles du concours organisé par VOS ECRITS et je dois dire que cette histoire de chien est tout à fait estimable. Il est vrai que dans ce genre de littérature on trouve convenable de terminer son histoire par un événement plus inattendu qu'un accident de la circulation , mais le style , la correction grammaticale sont là pour ce qui est de la forme, et la psychologie des personnages est aussi satisfaisante. Je pense que l'auteur doit poursuivre son effort d'invention.Par exemple ici on pouvait essayer de déraper dans le surnaturel en allant plus loin dans l'identification canine .
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Message  terlam Lun 20 Juin 2011 - 7:25

Oui, c'est vrai, je vais la reprendre. On sent bien à la fin que j'étais pressée de finir... J'ai voulu déclencher un processus psychologique de suicide en lisant "le mythe de Sisyphe" de Camus.

Voici les extraits de cet essai qui m'ont inspiré,

"...Il est question ici,..., du rapport entre la pensée individuelle et le suicide. Un geste comme celui-ci se prépare dans le silence du coeur. L'homme lui-même l'ignore. Un soir, il tire ou il plonge."

"...Commencer à penser, c'est commencer d'être miné." "...Le ver se trouve au coeur de l'homme. C'est là qu'il faut le chercher. Ce jeu mortel qui mène de la lucidité en face de l'existence à l'évasion hors de la lumière, il faut le suivre et le comprendre."

"...Mais il faudrait savoir si le jour même, un ami du désespéré ne lui a pas parlé sur un ton indifférent. Celui-là est le coupable. Car cela peut suffire à précipiter toutes les rancoeurs et toutes les lassitudes encore en suspension."

"....Se tuer, dans un sens, et comme au mélodrame, c'est avouer. C'est avouer qu'on est dépassé par la vie et qu'on ne la comprend pas... C'est seulement avouer que "cela ne vaut pas la peine". Vivre naturellement n'est jamais facile. On continue à faire les gestes que l'existence commande, pour beaucoup de raisons dont la première est l'habitude. Mourir volontairement suppose qu'on a reconnu, même instinctivement, le caractère dérisoire de cette habitude, l'absence de toute raison profonde de vivre, le caractère insensé de cette agitation quotidienne et l'inutilité de la souffrance."

Et encore beaucoup d'autres...

Merci

terlam

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