Permis de visite
+2
Jean Lê
terlam
6 participants
Page 1 sur 1
Permis de visite
PERMIS DE VISITE
La grande porte grise, gémissante et coupable,
Qui porte en son écrou, celui du condamné,
S’ouvre pour inviter, les peines irrévocables
A jouir un instant d’un peu de liberté.
Le haut-parleur appelle les familles rassemblées,
Amenant le chiffon de leur tendre racaille,
Et la file se forme de sachets bariolés,
Déchaînant le portique à la moindre ferraille.
Avalés par les grilles et les bruits de serrure,
Les odeurs de cantine et les cris étouffés,
On sait les détenus bridés dans leur fêlure,
Mais même les matons semblent incarcérés.
Supportant les barreaux, les plaques de bétons,
Crachent des mots d’amour et hurlent à l’innocence,
Comblant dans leur fissure du bas jusqu’au plafond
Les vomis de défonce et crachats de substances.
La salle est avancée et les trousseaux s’évadent.
Les familles enfermées à l’ombre du parloir,
Etreignent l’hygiaphone, à s’en rendre malade
Laissant se libérer, le baiser du taulard.
LT
La grande porte grise, gémissante et coupable,
Qui porte en son écrou, celui du condamné,
S’ouvre pour inviter, les peines irrévocables
A jouir un instant d’un peu de liberté.
Le haut-parleur appelle les familles rassemblées,
Amenant le chiffon de leur tendre racaille,
Et la file se forme de sachets bariolés,
Déchaînant le portique à la moindre ferraille.
Avalés par les grilles et les bruits de serrure,
Les odeurs de cantine et les cris étouffés,
On sait les détenus bridés dans leur fêlure,
Mais même les matons semblent incarcérés.
Supportant les barreaux, les plaques de bétons,
Crachent des mots d’amour et hurlent à l’innocence,
Comblant dans leur fissure du bas jusqu’au plafond
Les vomis de défonce et crachats de substances.
La salle est avancée et les trousseaux s’évadent.
Les familles enfermées à l’ombre du parloir,
Etreignent l’hygiaphone, à s’en rendre malade
Laissant se libérer, le baiser du taulard.
LT
terlam- Nombre de messages : 15
Age : 53
Date d'inscription : 26/12/2009
Re: Permis de visite
Notes : "Mais même" un peu malheureux, peut-être : Là même
"Crachant" participe présent un peu lourd,
proposition : crachent des mots d'amour hurlent à l'innocence
leurs fissures comblées du bas jusqu'au plafond
de crachats de substances et vomis de défonce
Ceci dit j'aime bien le traitement de ce sujet courageux, l'ambiance est bien rendue
et la condition révoltante des détenus mériterait bien d'autres textes. Merci.
"Crachant" participe présent un peu lourd,
proposition : crachent des mots d'amour hurlent à l'innocence
leurs fissures comblées du bas jusqu'au plafond
de crachats de substances et vomis de défonce
Ceci dit j'aime bien le traitement de ce sujet courageux, l'ambiance est bien rendue
et la condition révoltante des détenus mériterait bien d'autres textes. Merci.
Jean Lê- Nombre de messages : 591
Age : 65
Localisation : Bretagne
Date d'inscription : 22/11/2010
Re: Permis de visite
"Le baiser du taulard" je trouve ça assez beau comme expression!
En fait, j'aurais bien aimé que l'ensemble soit dans cette veine là...
J'aime l'idée de se confronter à ce thème, pas des plus évidents, j'ai l'impression qu'on est dans un rythme très lent - surement les rimes et vers longs qui me donnent cette sensation -qui pourrait pourquoi pas être celui de la résignation, mais je me demande si c'est le bon registre. Je trouve que l'ensemble est trop sage pour la violence et la douleur qu'il veut décrire...
C'est ça je crois, le problème de ce texte, c'est qu'il dit l'émotion au lieu de la faire ressentir.
En fait, j'aurais bien aimé que l'ensemble soit dans cette veine là...
J'aime l'idée de se confronter à ce thème, pas des plus évidents, j'ai l'impression qu'on est dans un rythme très lent - surement les rimes et vers longs qui me donnent cette sensation -qui pourrait pourquoi pas être celui de la résignation, mais je me demande si c'est le bon registre. Je trouve que l'ensemble est trop sage pour la violence et la douleur qu'il veut décrire...
C'est ça je crois, le problème de ce texte, c'est qu'il dit l'émotion au lieu de la faire ressentir.
Re: Permis de visite
La description est pour moi progressive, j'ai l'impression que plus l'on avance dans le poème, plus l'émotion est intense.
Même si le thème que vous abordez est assez sombre, le poème ne terrifie pas et à vrai dire, ça me plaît. Je préfère cette description claire et presque extérieure, qui donne une image précise, à un poème plus plaintif, plus douloureux. Malgré ce point de vue que je trouve "extérieur", ou du moins qui fait de son mieux pour ne pas prendre parti, l'émotion qui se dégage est nette, et comme je le disais, me semble progressive, surtout avec cette expression "baiser du taulard" que je trouve, comme Lyra will, belle.
Ceci dit, dans votre quatrième quatrain j'ai relevé "crachent" et "crachats", deux termes que je trouve trop proches.
Même si le thème que vous abordez est assez sombre, le poème ne terrifie pas et à vrai dire, ça me plaît. Je préfère cette description claire et presque extérieure, qui donne une image précise, à un poème plus plaintif, plus douloureux. Malgré ce point de vue que je trouve "extérieur", ou du moins qui fait de son mieux pour ne pas prendre parti, l'émotion qui se dégage est nette, et comme je le disais, me semble progressive, surtout avec cette expression "baiser du taulard" que je trouve, comme Lyra will, belle.
Ceci dit, dans votre quatrième quatrain j'ai relevé "crachent" et "crachats", deux termes que je trouve trop proches.
Miinda- Nombre de messages : 103
Age : 30
Date d'inscription : 07/07/2009
Re: Permis de visite
Répondre en citant
Permis de visite
Message terlam le Mer 8 Juin - 22:58
PERMIS DE VISITE
La grande porte grise, gémissante et coupable,
Qui porte en son écrou, celui du condamné,
S’ouvre pour inviter, les peines irrévocables
A jouir un instant d’un peu de liberté.
Le haut-parleur appelle les familles rassemblées,
Amenant le chiffon de leur tendre racaille,
Et la file se forme de sachets bariolés,
Déchaînant le portique à la moindre ferraille.
Avalés par les grilles et les bruits de serrure,
Les odeurs de cantine et les cris étouffés,
On sait les détenus bridés dans leur fêlure,
Mais même les matons semblent incarcérés.
Supportant les barreaux, les plaques de bétons,
Crachent des mots d’amour et hurlent à l’innocence,
Comblant dans leur fissure du bas jusqu’au plafond
Les vomis de défonce et crachats de substances.
La salle est avancée et les trousseaux s’évadent.
Les familles enfermées à l’ombre du parloir,
Etreignent l’hygiaphone, à s’en rendre malade
Laissant se libérer, le baiser du taulard.
Un récit réaliste qui ne tombe pas dans le pathos mais n'est-il pas encore trop lisse? Il me semble que le taulard souffre de maux encore plus douloureux que la défonce , je pense aux coups, menaces, viols, humiliations en tous genre.
je crois que la forme (vouloir faire des rimes) a empêcher une liberté d'expression plus intense.
De bonnes trouvailles comme "le chiffon de leur tendre racaille" ou bien "bridés dans leurs fêlures" et puis, bien sûr, "le baiser du taulard".
Quoi qu'il en soit, ce texte laisse aisément passer les émotions.
Permis de visite
Message terlam le Mer 8 Juin - 22:58
PERMIS DE VISITE
La grande porte grise, gémissante et coupable,
Qui porte en son écrou, celui du condamné,
S’ouvre pour inviter, les peines irrévocables
A jouir un instant d’un peu de liberté.
Le haut-parleur appelle les familles rassemblées,
Amenant le chiffon de leur tendre racaille,
Et la file se forme de sachets bariolés,
Déchaînant le portique à la moindre ferraille.
Avalés par les grilles et les bruits de serrure,
Les odeurs de cantine et les cris étouffés,
On sait les détenus bridés dans leur fêlure,
Mais même les matons semblent incarcérés.
Supportant les barreaux, les plaques de bétons,
Crachent des mots d’amour et hurlent à l’innocence,
Comblant dans leur fissure du bas jusqu’au plafond
Les vomis de défonce et crachats de substances.
La salle est avancée et les trousseaux s’évadent.
Les familles enfermées à l’ombre du parloir,
Etreignent l’hygiaphone, à s’en rendre malade
Laissant se libérer, le baiser du taulard.
Un récit réaliste qui ne tombe pas dans le pathos mais n'est-il pas encore trop lisse? Il me semble que le taulard souffre de maux encore plus douloureux que la défonce , je pense aux coups, menaces, viols, humiliations en tous genre.
je crois que la forme (vouloir faire des rimes) a empêcher une liberté d'expression plus intense.
De bonnes trouvailles comme "le chiffon de leur tendre racaille" ou bien "bridés dans leurs fêlures" et puis, bien sûr, "le baiser du taulard".
Quoi qu'il en soit, ce texte laisse aisément passer les émotions.
Soliflore- Nombre de messages : 380
Age : 71
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: Permis de visite
Beaucoup d'émotion
Oui, joli le baiser du taulard
Oui, joli le baiser du taulard
Maryse- Nombre de messages : 811
Age : 80
Localisation : Montélimar
Date d'inscription : 22/09/2010
Sujets similaires
» A la mémoire
» La visite
» Visite de De Gaulle
» Dernière visite sur l'île aux plaisirs
» La visite au maire
» La visite
» Visite de De Gaulle
» Dernière visite sur l'île aux plaisirs
» La visite au maire
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|