Eponyme [Théâtre]
2 participants
Page 1 sur 1
Eponyme [Théâtre]
J'écris une pièce de théâtre.
Et donc pour m'aider à avancer, je me propose de vous mettre mon brouillon tel quel à disposition, des bouts de textes, des influences, des directions, que vous pourrez commenter, ce qui me poussera à développer et à approfondir. Le fait même de formuler des questions qui pourraient surgir en vous à la lecture de ce projet serait intéressant.
Petit pitch :
Un personnage principal (ou une) perd ses parents qui sont exécutés au début.
Il ne reste d'eux qu'un livre, le personnage ne sait pas lire et croit fermement que ce livre parle de sa famille.
Il rencontre quelqu'un qu'il force à lire le livre, il découvre qu'il s'agit d'un recueil de poésies.
La déception passée il apprend ce que sont et ce que peuvent le poème et la parole.
Autour de ça, il y a une sorte de chœur, composé de plusieurs personnages plus ou moins identifiés, une sorte de tribu, qui commente, apprend avec eux, s'agite, prend la parole, etc.
Petit commentaire :
Cette pièce est l'occasion de mettre en scène une parole poétique mais aussi un rapport au corps, au chœur et à la parole propres au théâtre.
Le chœur permettra un jeu sur la voix, le jaillissement de la parole, sur les échos, sur les décibels, et sur le mouvement du corps et du groupe.
L'écriture de la pièce emploiera probablement le procédé du "cut-up" un moment ou un autre (elle intégrera des bouts de textes connus).
La pièce sera jouée l'année prochaine en mars, on commencera à répéter fin septembre et elle sera probablement publiée dans le même temps.
Si le lieu de la représentation m'est déjà familier, cette pièce ambitionne de pouvoir se jouer de manière polyvalente.
Pour l'instant la pièce prend place dans un plateau nu (sans accessoires, sans décors), néanmoins j'aimerais trouver un élément de décor polyvalent.
Personnages (non définitif) :
Un personnage principal, masculin ou féminin ça importe peu
Un "maitre", un vrai personnage ou un rôle assuré par le choeur
Cinq choristes : 5 personnages doivent se détacher clairement, définis par des tics, une manière de parler, de bouger ou d'être habillé, mais pas forcément assumés par un seul acteur (ça peut tourner)
Première scène :
Très brève, deux personnes (les parents) avec un drap blanc sur la tête se font exécutés ; trois ou quatre personnes pour leur tirer dessus avec leurs bras tendus ; le personnage principal arrive à la fin en criant. Jeu de lumière rapide (noir, rouge/blanc, noir). Une musique qui sera composée exprès pour la pièce. L'idée est de rendre de la manière la plus efficace possible toute l'intensité d'une exécution, l'élément déclencheur de la pièce. En tant que première scène elle devra emporter le public, le saisir, le faire tomber dans la pièce afin qu'il ne puisse plus s'en échapper par la suite et qu'il soit immédiatement plongé dans l'ambiance.
Deuxième scène (1) :
Un monologue sur la guerre, suite à l'exécution, le personnage est choqué.
Deuxième scène (2) :
Un monologue sur l'absence des parents, assez poétique.
(Air eau feu terre)
Deuxième scène (3) :
L'arrivée de la « tribu », sorte de danse autour du gars par terre, ils s’installent, en haillons peut-être, dressent un drapeau, discutent, s’assoient, l’examinent …
(Russian dance tom waits ?)
Deuxième scène (4) :
Un mix des trois ^^
Une scène à envisager, peut-être la fin :
Deux personnages (qui font semblant de se trancher la gorge avec le doigt, et s’effondrent tête en arrière en jetant un grand cri)
Un orateur (le personnage principal arrivé à maturation)
Trois personnages qui chantent alouette gentille alouette (le chant doit circuler, pas toujours le même qui répète ou qui dit, une alternance)
Texte à écrire à partir de ces bribes :
Le silence est la nuit qui pèse au creux des langues
Il faudra se trancher la gorge
Et faire un sang nouveau
Pour parler encore
Je veux des mots giclant sous le ciel bleu
pour Vivre rouge !
"Alouette, gentille Alouette
Alouette, je te plumerai.
Je te plumerai la tête,
Je te plumerai la tête,
Et la tête, et la tête,
Alouette, Alouette, Aaaah...
Alouette, gentille Alouette,
Alouette, je te plumerai.
Alouette, gentille Alouette,
Alouette, je te plumerai.
Je te plumerai le bec,
Je te plumerai le bec,
Et le bec, et le bec,
Et la tête, et la tête,
Alouette, Alouette, Aaaah...
Alouette, gentille Alouette,
Alouette, je te plumerai.
et le nez... et le dos... et les jambes...
et les pieds... et les pattes... et le cou."
Bien entendu pour l'instant ça n'est pas très construit (je suis encore en examens), le reste n'est pas encore écrit, certaines idées déjà développées n'ont pas encore été intégrées, etc.
Mais on va commencer par là si vous le voulez bien et j'actualiserai rapidement avec tous les développements et les différentes interrogations que je pourrais avoir. Je suis conscient que je vous présente un projet absolument pas terminé, à peine ébauché, mais vos remarques m'apporteront plus dans ce cadre, il me semble.
Merci d'avance.
Et donc pour m'aider à avancer, je me propose de vous mettre mon brouillon tel quel à disposition, des bouts de textes, des influences, des directions, que vous pourrez commenter, ce qui me poussera à développer et à approfondir. Le fait même de formuler des questions qui pourraient surgir en vous à la lecture de ce projet serait intéressant.
Petit pitch :
Un personnage principal (ou une) perd ses parents qui sont exécutés au début.
Il ne reste d'eux qu'un livre, le personnage ne sait pas lire et croit fermement que ce livre parle de sa famille.
Il rencontre quelqu'un qu'il force à lire le livre, il découvre qu'il s'agit d'un recueil de poésies.
La déception passée il apprend ce que sont et ce que peuvent le poème et la parole.
Autour de ça, il y a une sorte de chœur, composé de plusieurs personnages plus ou moins identifiés, une sorte de tribu, qui commente, apprend avec eux, s'agite, prend la parole, etc.
Petit commentaire :
Cette pièce est l'occasion de mettre en scène une parole poétique mais aussi un rapport au corps, au chœur et à la parole propres au théâtre.
Le chœur permettra un jeu sur la voix, le jaillissement de la parole, sur les échos, sur les décibels, et sur le mouvement du corps et du groupe.
L'écriture de la pièce emploiera probablement le procédé du "cut-up" un moment ou un autre (elle intégrera des bouts de textes connus).
La pièce sera jouée l'année prochaine en mars, on commencera à répéter fin septembre et elle sera probablement publiée dans le même temps.
Si le lieu de la représentation m'est déjà familier, cette pièce ambitionne de pouvoir se jouer de manière polyvalente.
Pour l'instant la pièce prend place dans un plateau nu (sans accessoires, sans décors), néanmoins j'aimerais trouver un élément de décor polyvalent.
Personnages (non définitif) :
Un personnage principal, masculin ou féminin ça importe peu
Un "maitre", un vrai personnage ou un rôle assuré par le choeur
Cinq choristes : 5 personnages doivent se détacher clairement, définis par des tics, une manière de parler, de bouger ou d'être habillé, mais pas forcément assumés par un seul acteur (ça peut tourner)
Première scène :
Très brève, deux personnes (les parents) avec un drap blanc sur la tête se font exécutés ; trois ou quatre personnes pour leur tirer dessus avec leurs bras tendus ; le personnage principal arrive à la fin en criant. Jeu de lumière rapide (noir, rouge/blanc, noir). Une musique qui sera composée exprès pour la pièce. L'idée est de rendre de la manière la plus efficace possible toute l'intensité d'une exécution, l'élément déclencheur de la pièce. En tant que première scène elle devra emporter le public, le saisir, le faire tomber dans la pièce afin qu'il ne puisse plus s'en échapper par la suite et qu'il soit immédiatement plongé dans l'ambiance.
Deuxième scène (1) :
Un monologue sur la guerre, suite à l'exécution, le personnage est choqué.
Deuxième scène (2) :
Un monologue sur l'absence des parents, assez poétique.
(Air eau feu terre)
Deuxième scène (3) :
L'arrivée de la « tribu », sorte de danse autour du gars par terre, ils s’installent, en haillons peut-être, dressent un drapeau, discutent, s’assoient, l’examinent …
(Russian dance tom waits ?)
Deuxième scène (4) :
Un mix des trois ^^
Une scène à envisager, peut-être la fin :
Deux personnages (qui font semblant de se trancher la gorge avec le doigt, et s’effondrent tête en arrière en jetant un grand cri)
Un orateur (le personnage principal arrivé à maturation)
Trois personnages qui chantent alouette gentille alouette (le chant doit circuler, pas toujours le même qui répète ou qui dit, une alternance)
Texte à écrire à partir de ces bribes :
Le silence est la nuit qui pèse au creux des langues
Il faudra se trancher la gorge
Et faire un sang nouveau
Pour parler encore
Je veux des mots giclant sous le ciel bleu
pour Vivre rouge !
"Alouette, gentille Alouette
Alouette, je te plumerai.
Je te plumerai la tête,
Je te plumerai la tête,
Et la tête, et la tête,
Alouette, Alouette, Aaaah...
Alouette, gentille Alouette,
Alouette, je te plumerai.
Alouette, gentille Alouette,
Alouette, je te plumerai.
Je te plumerai le bec,
Je te plumerai le bec,
Et le bec, et le bec,
Et la tête, et la tête,
Alouette, Alouette, Aaaah...
Alouette, gentille Alouette,
Alouette, je te plumerai.
et le nez... et le dos... et les jambes...
et les pieds... et les pattes... et le cou."
Bien entendu pour l'instant ça n'est pas très construit (je suis encore en examens), le reste n'est pas encore écrit, certaines idées déjà développées n'ont pas encore été intégrées, etc.
Mais on va commencer par là si vous le voulez bien et j'actualiserai rapidement avec tous les développements et les différentes interrogations que je pourrais avoir. Je suis conscient que je vous présente un projet absolument pas terminé, à peine ébauché, mais vos remarques m'apporteront plus dans ce cadre, il me semble.
Merci d'avance.
Re: Eponyme [Théâtre]
Tu as une idée particulièrement stimulante, le concept de l'analphabète est touchant et un bon objet littéraire.
Je comprend ton idée de foule sur scène, le personnage central a besoin de s'exprimer et de découvrir, alors que c'est justement ce qu'il est incapable de faire. Je trouve ça très habile. Encore faut-il insérer cette troupe dans le décors. Pour moi, elle tombe un peu dans notre assiette toute crue et pas décongelée. Cela dit, cela peut se faire par une simple réplique du personnage, alors le problème n'en est pas vraiment un. Mais puisque la foule représente la psychologie de ton personnage, la chose maline serait de les faire interagir.
En autre conseil, pour reprendre l'idée du livre, vu que je trouve que c'est le point intéressant qui peut te faire tenir le public, ce serait justement que les péripéties de ton histoire soient basées sur la quête du héros : lire ce livre. Ça a l'air con, il a juste à demander à la voisine, mais c'est là qu'il faut trouver quelque chose, ce qui t'inspire. Il faut, selon moi, faire en sorte qu'on ne découvre le contenu que dans les dernières scènes, et que la pièce soit axée sur les sentiments de ton bonhomme.
Je comprend ton idée de foule sur scène, le personnage central a besoin de s'exprimer et de découvrir, alors que c'est justement ce qu'il est incapable de faire. Je trouve ça très habile. Encore faut-il insérer cette troupe dans le décors. Pour moi, elle tombe un peu dans notre assiette toute crue et pas décongelée. Cela dit, cela peut se faire par une simple réplique du personnage, alors le problème n'en est pas vraiment un. Mais puisque la foule représente la psychologie de ton personnage, la chose maline serait de les faire interagir.
En autre conseil, pour reprendre l'idée du livre, vu que je trouve que c'est le point intéressant qui peut te faire tenir le public, ce serait justement que les péripéties de ton histoire soient basées sur la quête du héros : lire ce livre. Ça a l'air con, il a juste à demander à la voisine, mais c'est là qu'il faut trouver quelque chose, ce qui t'inspire. Il faut, selon moi, faire en sorte qu'on ne découvre le contenu que dans les dernières scènes, et que la pièce soit axée sur les sentiments de ton bonhomme.
hyperfraise- Nombre de messages : 7
Age : 28
Localisation : Champigny-sur-Marne
Date d'inscription : 15/06/2011
Re: Eponyme [Théâtre]
C'est passionnant, ce sera joué où ? si vidéo, alors dans mon Rhône alpes je la veut.
La première scène, le drap blanc, les tireurs laissent voir la guerre évoquée plus loin dans son aspect traître qu'on exécute , est-ce voulu ?
je suis le travail. Bonne idée de le publier là.
La première scène, le drap blanc, les tireurs laissent voir la guerre évoquée plus loin dans son aspect traître qu'on exécute , est-ce voulu ?
je suis le travail. Bonne idée de le publier là.
Invité- Invité
Re: Eponyme [Théâtre]
Projet à suivre...
Juste une question : tu as déjà une idée des extraits de textes connus que tu incluras avec le cut-up ?
Juste une question : tu as déjà une idée des extraits de textes connus que tu incluras avec le cut-up ?
Invité- Invité
Re: Eponyme [Théâtre]
Ouip Easter, je récolte, en voici quelques uns, mais il y en aura probablement des plus connus pour qu'il y ait un vrai jeu avec le public :
Merci Hyperfraise, tu donnes de très bons conseils. Un de mes points faibles est justement cette capacité à construire une histoire, je ne l'ai jamais fait, donc je vais essayer de m'inspirer de ce que vous pourrez me dire là dessus (et c'est pour ça que j'ai posté en prose). Je pense qu'il y a l'idée de la vengeance qui peut être tenue aussi sur le long cours, une vengeance abstraite, stylisée, contre personne et tout le monde. Mon problème du moment est moins de faire entrer le choeur qui peut, au final, entrer à tout moment, que de coudre cette histoire de manière simple et efficace concernant sa découverte du livre. Je pense qu'il l'aura déjà serré contre lui dans la deuxième scène.
Une autre réflexion, c'est justement le jaillissement de la parole poétique. Pour moi, le choeur doit parler de manière poétique, ça le rendra plus fou, plus mystérieux, plus shakespearien. Je pense qu'il arrivera dans la deuxième scène en faisant un monologue à plusieurs voix qui reprendra les pensées du personnage concernant ses parents qu'il vient de perdre, puis il y aura un clash où le personnage leur criera dessus et commencera à parler mais avec une autre langue, plus simple et vulgaire, mais aussi plus violente. La gageure est d'alterner les différents rôles du choeur, à la fois intime et étranger, et de cerner les enjeux de la parole poétique dans la pièce.
Tu parles du décor Hyperfraise, et là encore je n'ai pas trouvé l'objet pivot, l'idée qui s'inscrira parfaitement avec la pièce. Je pensais à un moment donné à des tableaux veleda sur les côtés de la scène (qui pourrait servir dans pas mal d'occasions, notamment, un cours délirant pour apprendre à écrire, ou ... et qui permettrait une gestion de l'espace intéressante), ou à quelque chose sur lequel on puisse se mettre en hauteur, je pense que ça serait assez intéressant de pouvoir monter sur quelque chose dans le cour de la pièce.
C'est un projet assez ambitieux, donc exigeant et difficile, merci pour votre aide : )
Elle sera jouée à Angers, dans le cadre du festival des 3 coups de l'université catholique de l'Ouest (il faut encore que la présidente choisisse les pièces, en septembre, mais il y a 1 chance sur 100 pour qu'elle ne la choisisse pas ^^)
- Spoiler:
« Un chemin sort de mes pieds
J’avance je vais
Sur le plus inconnu
Des chemins
Celui qui sort de moi »
Meschonnic
« Il est temps d’entendre
Ce qu’on ne veut pas entendre
Entendre ce qui ne fait pas de bruit
Le sang ne fait pas de bruit
L’oiseau mort
Ne fait pas de bruit
Marcher sur un nuage
Ne fait pas de bruit
Laisser faire
Ne fait pas de bruit
Se taire
Ne fait pas de bruit
Mais tout ce silence
De tous ceux qui se taisent
Fait un bruit à ne plus vivre
Mentir ne fait pas de bruit
Mais mentir mentir sur mentir
Finit par faire un bruit à ne plus s’entendre
Un bruit de fin du monde
La mort
Ne fait pas de bruit. »
Meschonnic
« Maintenant toutes mes paroles
Sont ensemble mon exil et mon pays
Je passerai ma vie à ressembler à ma voix. »
Meschonnic
« Tu n’as pas réussi
A faire de tous les
Instant de ta vie
Un miracle
Essaie encore. »
Guillevic
« J’étais en train de faire les cent pas autour de moi quand tout à coup je me suis perdue de vue »
Albane Gellé
« il y a toujours dans la nuit un homme qui ne dort pas qui regarde le ciel ou ne regarde rien un homme épargné par tout ce noir qui ronge un homme n’importe qui un homme qui se sent plus vivant que le jour et le nuit réunis cet homme est déjà mort ou n’est pas encore né peu importe il est assis par terre et ne demande rien »
Albane Gellé
« Tu es un personnage auquel son auteur a négligé de donner un nom. Ne reste qu’un filet de voix. Comme on le dit d’une eau qui coule.
Te voici donc dans un jardin, bibliothèque, chambre ou terrasse, parmi des chants, des bruits lointains. Dès que ce fut ouvert ce livre, il s’est fait silence. Ta propre voix, là sous les yeux. Ombre imprimée sur la pâleur. Habit de deuil, habits de noces. Cernes creusées sous les paupières. Comme un puits descendant profond. D’où remonter des seaux d’eau claire, peut-être un peu de ciel tombé, ou de très vieilles images, jetées là par mégarde, que l’on croyait perdues.
Ce livre pourrait être une chambre. Avec vue sur la mer ou sur la ville. Au deuxième ou troisième étage de préférence. Murs blancs, peu d’ornements, peu de meubles. Une chambre avec ses linges en piles, ses rangements, ses désordres, ses bouquets dans ses vases, sa lumière et sa température qui changent. On ne s’y assied pas forcément sur le mot « chaise ». Ce peut être « horizon », « fenêtre », « rivage », « coude de la rivière » ou « paupière ». Car la chambre est ouverte. On y entre, on en sort. Il arrive qu’elle se vide, comme la tête et comme le silence. Et qu’il n’y ait plus rien à dire, plus rien à taire, plus de mots où se reposer, plus de lits où dormir ni de verre d’eau fraîche sur la table de nuit.
Ce pourrait être un corps. D’homme ou de femme, cela importe peu. De corpulence moyenne. Élancé plutôt. Avec ses appétits, ses pâleurs, ses rougeurs soudaines, ses coups de chaud, de froid, ou de fatigue, ses rides, ses bosses, sa maigreur ou sa graisse, du sang, des rires, des larmes évidemment, et quantité d’organes ou de substances cachées. On n’entrouvre pas forcément les lèvres pour parler. Ce peut être un léger toucher, comme de la main sur le visage, une écoute, un froissement, un craquement d’os, à peine une intention. Ce corps n’est pas à toi, même si parfois tu t’en rapproches, mêlant ton souffle avec le sien, mais toujours le quittant trop vite et t’en retournant à tes écorchures.
C’est la terre en orbite autour du soleil. Vue de là-haut, avec ses vallées, ses usines et ses routes, ses champs de maïs et ses déserts, ses populations, ses bars-tabacs, ses feuilles qui tombent en octobre, ses soleils qui montent et ses lunes qui se couchent, ses gens, ses gens qui passent, ses gens qui s’arrêtent, ses beaux temps et ses intempéries … Tu en oublies bien sûr, puisque de la terre il est tout à fait impossible de tout dire. Réduite à cette feuille, cette épaule ou cette porte entrouverte sur le petit jardin.
Ecrire : cette intimité. Lorsque le temps s’assemble un peu. Lorsque le désir trouve sa phrase. Dans la langue alors quelqu’un se rapproche. Dans la chambre, une présence. Un certain climat de silence. Une musique réduite au plus simple. Dehors et dedans, le même rythme. Le même sang qui se précipite. Quiconque saurait radiographier le vide qui sépare l’œil et la main de qui écrit, y montrerait des fils et des courbes, un curieux réseau d’espérances et de soucis innombrables. Les poussées de langues sont poussées de fièvre.
Poème : quand la langue devient pareille à une humeur, noire ou blanche, chaude ou froide, circulant plus vite ou plus lentement que le sang ou la pensée, dans des veines invisibles que ne localise aucun manuel d’anatomie. »
JM Maulpoix, in L’instinct de ciel
« Au milieu de la représentation
Par exemple au milieu de l’aria de la vengeance
s’arrêter de chanter
laisser tomber les bras
ignorer l’orchestre
ignorer les partenaires
ignorer le public
tout ignorer
rester là
et ne rien faire
et tout regarder fixement
regarder fixement vous comprenez
brusquement tirer la langue »
Thomas Bernhard
« On y est
On ne sait pas où,
Mais on y est,
Bien encerclé,
Bien enfoncé,
Tout à fait cerné
Même par l’espoir
D’en sortir.
Il y en a peu
Qui crient,
Beaucoup s’y font
Et certains
Exhibent leur triomphe –
Et tombent
Quand ils se retrouvent
Seuls
Sans spectateurs. »
Guillevic, Maintenant
Merci Hyperfraise, tu donnes de très bons conseils. Un de mes points faibles est justement cette capacité à construire une histoire, je ne l'ai jamais fait, donc je vais essayer de m'inspirer de ce que vous pourrez me dire là dessus (et c'est pour ça que j'ai posté en prose). Je pense qu'il y a l'idée de la vengeance qui peut être tenue aussi sur le long cours, une vengeance abstraite, stylisée, contre personne et tout le monde. Mon problème du moment est moins de faire entrer le choeur qui peut, au final, entrer à tout moment, que de coudre cette histoire de manière simple et efficace concernant sa découverte du livre. Je pense qu'il l'aura déjà serré contre lui dans la deuxième scène.
Une autre réflexion, c'est justement le jaillissement de la parole poétique. Pour moi, le choeur doit parler de manière poétique, ça le rendra plus fou, plus mystérieux, plus shakespearien. Je pense qu'il arrivera dans la deuxième scène en faisant un monologue à plusieurs voix qui reprendra les pensées du personnage concernant ses parents qu'il vient de perdre, puis il y aura un clash où le personnage leur criera dessus et commencera à parler mais avec une autre langue, plus simple et vulgaire, mais aussi plus violente. La gageure est d'alterner les différents rôles du choeur, à la fois intime et étranger, et de cerner les enjeux de la parole poétique dans la pièce.
Tu parles du décor Hyperfraise, et là encore je n'ai pas trouvé l'objet pivot, l'idée qui s'inscrira parfaitement avec la pièce. Je pensais à un moment donné à des tableaux veleda sur les côtés de la scène (qui pourrait servir dans pas mal d'occasions, notamment, un cours délirant pour apprendre à écrire, ou ... et qui permettrait une gestion de l'espace intéressante), ou à quelque chose sur lequel on puisse se mettre en hauteur, je pense que ça serait assez intéressant de pouvoir monter sur quelque chose dans le cour de la pièce.
C'est un projet assez ambitieux, donc exigeant et difficile, merci pour votre aide : )
Elle sera jouée à Angers, dans le cadre du festival des 3 coups de l'université catholique de l'Ouest (il faut encore que la présidente choisisse les pièces, en septembre, mais il y a 1 chance sur 100 pour qu'elle ne la choisisse pas ^^)
Re: Eponyme [Théâtre]
Une idée pour faire entrer la foule : le personnage se rend compte qu'il a besoin d'une autre personne pour découvrir le contenu du livre. Il fait un monologue où il se demande : que peut-il bien contenir ? est-ce important ? est-ce quelque chose qu'il devrait déjà être en train de faire ? qui acceptera de me le dire ? personne ? une personne ? (une personne entre en scène) vous ? ça ne suffira pas, vous lirez trop mal ! je ne peux pas vous faire confiance ! même pas pour 5 mots, c'est trop personnel... pour un mot peut-être. Il m'en faut d'autres alors. Qui ? Personne ? Et puis, qu'est-ce que j'ai envie de découvrir de toutes façons ? Nous -(la personne entrée sur scène le coupe) t'aimons. (Une personne entre pour chaque mot ou groupe de mots). "Désolé-de-ne-pas-avoir-pris-plus-de-temps-pour-toi". Non, c'est nul. Mes parents ne diraient pas ça. "Nous-te-léguons-notre-Renaud". Non ! Non, ils ne diraient pas ça non plus, pas dans un livre. Pourquoi un livre ?
Et voilà, la foule est entrée. A partir de maintenant, elle peut effectuer d'autres jeus de mise en scène. Une astuce, hein, c'est le concept qui est important, après les paroles, fais-en ce que tu veux.
Et voilà, la foule est entrée. A partir de maintenant, elle peut effectuer d'autres jeus de mise en scène. Une astuce, hein, c'est le concept qui est important, après les paroles, fais-en ce que tu veux.
hyperfraise- Nombre de messages : 7
Age : 28
Localisation : Champigny-sur-Marne
Date d'inscription : 15/06/2011
Re: Eponyme [Théâtre]
Tiens tiens, Meschonnic, Guillevic, des auteurs de prédilection... Et Alban Gellé, que j'aime bien aussi.
Dis-moi, à lire ta réponse à hyperfraise, je prends conscience de l'ampleur du projet. Tu ne fais pas ça tout seul, j'imagine ?
Dis-moi, à lire ta réponse à hyperfraise, je prends conscience de l'ampleur du projet. Tu ne fais pas ça tout seul, j'imagine ?
Invité- Invité
Re: Eponyme [Théâtre]
En fait pour l'entrée du choeur, je ne pense pas que je vais me compliquer la vie ^^
Il entrera quand je lui dirai d'entrer, et après ce n'est qu'une affaire de mise en scène, au théâtre, tout est permis !
Par ailleurs j'aimerais ne pas trop dater la pièce avec des phrases qui contiendraient des éléments tout à fait identifiables comme "Renaud", ça reste assez vague sur l'endroit où ça se passe, en fait ça se passe sur la scène.
Nope Easter, je fais ça tout seul.
J'écris la pièce, et ensuite je demanderai des avis extérieurs, bien sûr, comme je le fais maintenant, pour la mise en scène, etc.
En plus, la mise en scène peut un peu évoluer avec les acteurs au cours de l'année, ça serait assez bénéfique.
Il entrera quand je lui dirai d'entrer, et après ce n'est qu'une affaire de mise en scène, au théâtre, tout est permis !
Par ailleurs j'aimerais ne pas trop dater la pièce avec des phrases qui contiendraient des éléments tout à fait identifiables comme "Renaud", ça reste assez vague sur l'endroit où ça se passe, en fait ça se passe sur la scène.
Nope Easter, je fais ça tout seul.
J'écris la pièce, et ensuite je demanderai des avis extérieurs, bien sûr, comme je le fais maintenant, pour la mise en scène, etc.
En plus, la mise en scène peut un peu évoluer avec les acteurs au cours de l'année, ça serait assez bénéfique.
Re: Eponyme [Théâtre]
Quelques petits ajouts, je continue à m'organiser, à chercher, à développer, etc.
quand vous voyez "1" cela désigne le personnage principal
Personnages :
Donc à priori le rôle du maitre sera assuré par le choeur, peut-être incarné par un acteur en particulier.
Et sinon dans le choeur il y aurait ce personnage/maitre, un personnage "transcendant" et ironique qui concentrerait les interventions métathéâtrales, à voir pour un personnage qui serait plus modeste avec une langue à la Queneau (« Je mdemandd squ’on ait icigo ..."), et les autres on verra au fur et à mesure.
Décors :
4 tableaux veleda, deux derrières, un de chaque côté
4 crayons veleda de différentes couleurs
Un petit escabeau, trois 4 marches max
Un manteau/rideau rouge ?
Les scènes :
Première scène :
Très brève, deux personnes (les parents) avec un drap blanc sur la tête se font exécutés ; trois personnes pour leur tirer dessus avec leurs bras tendus ; le personnage principal arrive à la fin en criant. Jeu de lumière rapide (noir, rouge/blanc, noir). Une musique qui sera composée exprès pour la pièce. L'idée est de rendre de la manière la plus efficace possible toute l'intensité d'une exécution, l'élément déclencheur de la pièce. En tant que première scène elle devra emporter le public, le saisir, le faire tomber dans la pièce afin qu'il ne puisse plus s'en échapper par la suite et qu'il soit immédiatement plongé dans l'ambiance.
Deuxième scène :
1 est sur l’escabeau en silence , le livre serré contre son ventre, genoux pliés
Arrivée de la tribu : une chanson sur papa et maman assez douce mais qui emporte l’âme
Une sorte de ballet : ils entrent tous par le même côté (ou trois jardin, deux cours), et vont former un cercle autour de 1 en chantant donc (la chanson commence 5 secondes avant leur entrée sur scène, comme quelque chose qui vient de loin) un cercle, ils font peut-être un ou deux tours max, ça ne dure par super super longtemps, puis partant chacun dans une direction, en étoile, occupent tout l’espace de la scène, et vont continuer à chanter tout en faisant autre chose (réajustage de vêtements, jeu avec le corps, dessins, etc)
Puis le personnage principal semble se réveiller, et se dresse en vociférant que « tout ça c’est des conneries », sorte de monologue sur la guerre, la vengeance, la mort, la non existence (les thèmes opposés au jaillissement de la vie et de la parole)
Il finit en bousculant les autres « Lis ! Lis ! Raconte moi mon père ! C’est le livre de ma famille ! etc »
Idées de scènes à caser :
La scène "alouette" que j'ai déjà mise dans le premier post
Une scène clé à partir d'un texte de Maulpoix :
quand vous voyez "1" cela désigne le personnage principal
Personnages :
Donc à priori le rôle du maitre sera assuré par le choeur, peut-être incarné par un acteur en particulier.
Et sinon dans le choeur il y aurait ce personnage/maitre, un personnage "transcendant" et ironique qui concentrerait les interventions métathéâtrales, à voir pour un personnage qui serait plus modeste avec une langue à la Queneau (« Je mdemandd squ’on ait icigo ..."), et les autres on verra au fur et à mesure.
Décors :
4 tableaux veleda, deux derrières, un de chaque côté
4 crayons veleda de différentes couleurs
Un petit escabeau, trois 4 marches max
Un manteau/rideau rouge ?
Les scènes :
Première scène :
Très brève, deux personnes (les parents) avec un drap blanc sur la tête se font exécutés ; trois personnes pour leur tirer dessus avec leurs bras tendus ; le personnage principal arrive à la fin en criant. Jeu de lumière rapide (noir, rouge/blanc, noir). Une musique qui sera composée exprès pour la pièce. L'idée est de rendre de la manière la plus efficace possible toute l'intensité d'une exécution, l'élément déclencheur de la pièce. En tant que première scène elle devra emporter le public, le saisir, le faire tomber dans la pièce afin qu'il ne puisse plus s'en échapper par la suite et qu'il soit immédiatement plongé dans l'ambiance.
Deuxième scène :
1 est sur l’escabeau en silence , le livre serré contre son ventre, genoux pliés
Arrivée de la tribu : une chanson sur papa et maman assez douce mais qui emporte l’âme
Une sorte de ballet : ils entrent tous par le même côté (ou trois jardin, deux cours), et vont former un cercle autour de 1 en chantant donc (la chanson commence 5 secondes avant leur entrée sur scène, comme quelque chose qui vient de loin) un cercle, ils font peut-être un ou deux tours max, ça ne dure par super super longtemps, puis partant chacun dans une direction, en étoile, occupent tout l’espace de la scène, et vont continuer à chanter tout en faisant autre chose (réajustage de vêtements, jeu avec le corps, dessins, etc)
Puis le personnage principal semble se réveiller, et se dresse en vociférant que « tout ça c’est des conneries », sorte de monologue sur la guerre, la vengeance, la mort, la non existence (les thèmes opposés au jaillissement de la vie et de la parole)
Il finit en bousculant les autres « Lis ! Lis ! Raconte moi mon père ! C’est le livre de ma famille ! etc »
Idées de scènes à caser :
La scène "alouette" que j'ai déjà mise dans le premier post
Une scène clé à partir d'un texte de Maulpoix :
- Spoiler:
- Scène clé :
Un des personnages s’adresse au perso principal
Les 4 autres ont chacun un crayon de couleur différente, un ou plusieurs chiffons sur eux (ça fait partie du déguisement) et ils vont faire une sorte de ballet en arrière plan : chacun des persos commence un dessin sur un des tableaux veleda, puis tout à coup tout le monde change (faire en sorte qu’un premier parte, puis un second, à une seconde d’intervalle, histoire que ça reste lent et beau et non pas 4 déplacements en même temps = le principe du « le premier part donc le second part quand l’autre est au milieu, le troisième part quand le second est au milieu, etc) et va continuer le dessin d’un autre tableau avec sa couleur différente. Il faudrait aussi qu’ils caressent, touche l’épaule, etc, au perso principal en passant de temps en temps. A la fin chaque tableau sera coloré et formera un dessin composé par les 4 persos. Les dessins, à priori, se baseront sur les indices du texte, il faut 4 dessins à choisir entre une maison, un corps, le système solaire, etc.
« Tu es un personnage auquel son auteur a négligé de donner un nom. Ne reste qu’un filet de voix. Comme on le dit d’une eau qui coule.
Te voici donc dans un jardin, bibliothèque, chambre ou terrasse, parmi des chants, des bruits lointains. Dès que ce fut ouvert ce livre, il s’est fait silence. Ta propre voix, là sous les yeux. Ombre imprimée sur la pâleur. Habit de deuil, habits de noces. Cernes creusées sous les paupières. Comme un puits descendant profond. D’où remonter des seaux d’eau claire, peut-être un peu de ciel tombé, ou de très vieilles images, jetées là par mégarde, que l’on croyait perdues.
Ce livre pourrait être une chambre. Avec vue sur la mer ou sur la ville. Au deuxième ou troisième étage de préférence. Murs blancs, peu d’ornements, peu de meubles. Une chambre avec ses linges en piles, ses rangements, ses désordres, ses bouquets dans ses vases, sa lumière et sa température qui changent. On ne s’y assied pas forcément sur le mot « chaise ». Ce peut être « horizon », « fenêtre », « rivage », « coude de la rivière » ou « paupière ». Car la chambre est ouverte. On y entre, on en sort. Il arrive qu’elle se vide, comme la tête et comme le silence. Et qu’il n’y ait plus rien à dire, plus rien à taire, plus de mots où se reposer, plus de lits où dormir ni de verre d’eau fraîche sur la table de nuit.
Ce pourrait être un corps. D’homme ou de femme, cela importe peu. De corpulence moyenne. Elancé plutôt. Avec ses appétits, ses pâleurs, ses rougeurs soudaines, ses coups de chaud, de froid, ou de fatigue, ses rides, ses bosses, sa maigreur ou sa graisse, du sang, des rires, des larmes évidemment, et quantité d’organes ou de substances cachées. On n’entrouvre pas forcément les lèvres pour parler. Ce peut être un léger toucher, comme de la main sur le visage, une écoute, un froissement, un craquement d’os, à peine une intention. Ce corps n’est pas à toi, même si parfois tu t’en rapproches, mêlant ton souffle avec le sien, mais toujours le quittant trop vite et t’en retournant à tes écorchures.
C’est la terre en orbite autour du soleil. Vue de là-haut, avec ses vallées, ses usines et ses routes, ses champs de maïs et ses déserts, ses populations, ses bars-tabacs, ses feuilles qui tombent en octobre, ses soleils qui montent et ses lunes qui se couchent, ses gens, ses gens qui passent, ses gens qui s’arrêtent, ses beaux temps et ses intempéries … Tu en oublies bien sûr, puisque de la terre il est tout à fait impossible de tout dire. Réduite à cette feuille, cette épaule ou cette porte entrouverte sur le petit jardin.
Ecrire : cette intimité. Lorsque le temps s’assemble un peu. Lorsque le désir trouve sa phrase. Dans la langue alors quelqu’un se rapproche. Dans la chambre, une présence. Un certain climat de silence. Une musique réduite au plus simple. Dehors et dedans, le même rythme. Le même sang qui se précipite. Quiconque saurait radiographier le vide qui sépare l’œil et la main de qui écrit, y montrerait des fils et des courbes, un curieux réseau d’espérances et de soucis innombrables. Les poussées de langues sont poussées de fièvre.
Poème : quand la langue devient pareille à une humeur, noire ou blanche, chaude ou froide, circulant plus vite ou plus lentement que le sang ou la pensée, dans des veines invisibles que ne localise aucun manuel d’anatomie. »
JM Maulpoix, in L’instinct de ciel
- Spoiler:
- « Au milieu de la représentation
Par exemple au milieu de l’aria de la vengeance
s’arrêter de chanter
laisser tomber les bras
ignorer l’orchestre
ignorer les partenaires
ignorer le public
tout ignorer
rester là
et ne rien faire
et tout regarder fixement
regarder fixement vous comprenez
brusquement tirer la langue »
Thomas Bernhard
Une scène, avec ce texte dit par le perso du chœur transcendant et ironique à priori, plutôt au début du milieu (l’aria de la vengeance est plutôt au début car il y a encore de la colère, mais pas trop au début non plus, et puis il parle du « milieu de l’aria de la vengeance » et ça a plus de poids quand ça coupe le rythme au milieu de la pièce)
Re: Eponyme [Théâtre]
Je continue à poster mes réflexions au fur et à mesure, ça prend forme dans ma tête ^^
Eponyme = un mec se met à exister
(et tout le monde - auteur, pièce, personnages, comédiens, spectateurs avec lui, dans l'absolu)
En fait cette pièce est un ré-enchantement du monde.
Vivre rouge en fait c’est vivre ! Le monde est devenu gris à la mort des parents, le monde adulte est triste et plat ; il s’agit de retrouver l’étincelle, la vie.
A voir pour la fin : il faudrait une mort symbolique, du genre le personnage qui dit qu’il meurt « et maintenant je meurs » car vivre rouge c’est s’éclater contre le mur gris pour le colorer de rouge, c’est le grand paradoxe ! Colorer le monde de son sang pour vivre ! Donc en fait il faut une mort par l’art, se trancher les veines par le biais de l’art, colorer de nouveau le monde par l’art = de là une mort à double niveau : le personnage meurt, il se saigne, pour laisser la place à la personne, au comédien (et à l’auteur, et aux spectateurs !!!) ressuscité, qui peut enfin vivre vraiment.
Sauver le monde, la vie, par l’art
(genre le comédien du personnage principal dirait « et là je meurs » en comédien ? trop théorique ?)
Donc il faut que la pièce commence avec des tons gris et qu’elle soit peu à peu de plus en plus colorée ! (à voir si la compagnie est déjà colorée)
Et il faut que la pièce apparaisse liée concrètement au « monde réel » (parce que ce n’est pas juste une fable, l’objectif de la pièce est concret et cela doit toucher les spectateurs profondément au cœur de leur vie) = la parlure du personnage principal doit être naturelle et trancher avec le reste
Et il faut de la musique
Et de l’art plastique
Et la danse
Et si le personnage principal peut apparaître gauche et décalé au début, il évolue peu à peu vers le beau lui aussi
La compagnie = des personnages déjà enchantés (même si "le major" n'est pas dupe de cet enchantement) / des personnages assimilables à des enfants ou a des petites divinités antiques, axés sur le jeu, le beau, la danse, la musique et la poésie / emportent peu à peu le personnage principal dans ce monde qui parait plus abstrait mais qui apparaît en fait comme beaucoup plus vivant et réel que le "vrai monde"
faire rentrer le personnage principal et les spectateurs dans un espace artistique enchanté et faire de cet espace le lieu même de la vie
Eponyme = un mec se met à exister
(et tout le monde - auteur, pièce, personnages, comédiens, spectateurs avec lui, dans l'absolu)
En fait cette pièce est un ré-enchantement du monde.
Vivre rouge en fait c’est vivre ! Le monde est devenu gris à la mort des parents, le monde adulte est triste et plat ; il s’agit de retrouver l’étincelle, la vie.
A voir pour la fin : il faudrait une mort symbolique, du genre le personnage qui dit qu’il meurt « et maintenant je meurs » car vivre rouge c’est s’éclater contre le mur gris pour le colorer de rouge, c’est le grand paradoxe ! Colorer le monde de son sang pour vivre ! Donc en fait il faut une mort par l’art, se trancher les veines par le biais de l’art, colorer de nouveau le monde par l’art = de là une mort à double niveau : le personnage meurt, il se saigne, pour laisser la place à la personne, au comédien (et à l’auteur, et aux spectateurs !!!) ressuscité, qui peut enfin vivre vraiment.
Sauver le monde, la vie, par l’art
(genre le comédien du personnage principal dirait « et là je meurs » en comédien ? trop théorique ?)
Donc il faut que la pièce commence avec des tons gris et qu’elle soit peu à peu de plus en plus colorée ! (à voir si la compagnie est déjà colorée)
Et il faut que la pièce apparaisse liée concrètement au « monde réel » (parce que ce n’est pas juste une fable, l’objectif de la pièce est concret et cela doit toucher les spectateurs profondément au cœur de leur vie) = la parlure du personnage principal doit être naturelle et trancher avec le reste
Et il faut de la musique
Et de l’art plastique
Et la danse
Et si le personnage principal peut apparaître gauche et décalé au début, il évolue peu à peu vers le beau lui aussi
La compagnie = des personnages déjà enchantés (même si "le major" n'est pas dupe de cet enchantement) / des personnages assimilables à des enfants ou a des petites divinités antiques, axés sur le jeu, le beau, la danse, la musique et la poésie / emportent peu à peu le personnage principal dans ce monde qui parait plus abstrait mais qui apparaît en fait comme beaucoup plus vivant et réel que le "vrai monde"
faire rentrer le personnage principal et les spectateurs dans un espace artistique enchanté et faire de cet espace le lieu même de la vie
Re: Eponyme [Théâtre]
Je te propose de « corriger » les éventuelles scories dès que cela prend forme, si tu le souhaites.
Invité- Invité
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|