Auras-tu oublié comment je t'appelais ?

[loic]

La vallée des ferrailles, ainsi qu’on l’appelait
Les charpentes et la tôle grinçantes sous la pluie
Et la girouette idiote au sommet d’un beffroi

Et toujours le ciel gris qui courait vers la mer

A l’embauche tout à l’heure, un flot de petits hommes
La raideur des briques délavées par la houille
Un ballet d’autocars aux chauffeurs empressés

Le film saccadé d’émouvantes batailles

Et comment conjuguer toute cette rudesse
Buée d’estaminets aux rumeurs de bière
Révoltes contenues, grands ferments de colères

Et l’émoi d’un été dans tes yeux d’alouette

Vacances aigrelettes balayées de ressacs
Ravalées par l’estive, bordures Océanes
Courses d’enfants malingres pétillants sous le ciel

Auras-tu oublié comment je t’appelais ?

[Marvejols]

Ah... on dirait qu' est de retour le vrai Loïc.
Celui par qui vient le rail héroïque
A qui le temps du travail raconte
Le travail du temps
Qui nous prend à revers.
Celui par qui la rouille est douce
A chanter les jardins
Où l'enfance pousse.
Je repasserai, se précipiter
Serait nier la pâleur du fer.

[loic]

merci de cet hommage Marvejol, mais qui est donc ce vrai Loïc? j'aimerais bien vous rencontrer (à tous ceux qui sont sensibles à mes écrits particuliers, qui n'ont pas grand chose a voir avec ma réalité) un de ces jours, pour vous monter qui est donc ce type aux écrits un peu sombres et surannés

pourquoi pas à Bernay... ou en Bretagne si vous passez dans le Morbihan (du Sud...)

[Marvejols]

mais qui est donc ce vrai Loïc?

Celui de La vallée des ferrailles...

[Soliflore]

je me réjouis de ta poésie qui colle sous les chaussures cloutées ferraillant à chaque pas ce qui n'effraie pas les oiseaux ni n'entame le désir de serrer les uns aux autres. L'âme y est rude et perméable à la fois.

Merci pour ce bonheur de te lire.

[Polixène]

Marvejols a si bien dit...
Tu es le chantre de ce monde simple, à dos d'homme, à sueur d'homme, qui nous touche tellement ; qui n'a connu ces objets du quotidien, si émouvants dans leur trivialité ? Ils sont nos compagnons de misère, dérisoires et rassurants dans leur patiente rouille...

[Invité]

Il ou elle aura oublié, peut-être, mais nous ne pourrons pas passer à côté de ce (non)souvenir.

As-tu vu que Yoni propose une participation pour un festival poésie à St Yorre sur ce fil, y participeras-tu?
https://vosecrits.1fr1.net/t9101-trampolling-poetique

[mychelc]

hum ... j'aime énormément !

quelques zestes de Zola et des images à la Ken Loach : votre poème a vraiment grande allure ...

Mychelc

[Invité]

J'aime tout particulièrement "la girouette idiote" et ce retour en arrière comme pour conjurer un quotidien pesant. Tant de choses en quelques vers. Une vie. Une vie humble. Et ta plume pour rendre hommage.
Juste une remarque sur la présence du "et" dans "Et l’émoi d’un été dans tes yeux d’alouette" qui me gêne pour la répétition ("Et comment conjuguer toute cette rudesse") et parce qu'il me donne l'impression de faire cheville.

[loic]

je contacterais Yoni...

merci a vous tous de m'avoir lu et d'avoir apprécié ce texte, en fait je dois plutôt être à ranger dans la catégorie poètographe, au vu de vos appréciations; et puis qu'est ce que c'est un poète?

on a parfois aussi fait référence à B Lavillier "les mains d'or" concernant ce style de texte

https://www.youtube.com/watch?v=IYX25w_pwhs

[Invité]

quelqu'un a cité Zola. Effectivement, il y a quelque chose. Un très beau texte, très parlant.

[sally9394]

J'aime beaucoup et j'ai un grand respect pour la façon dont vous arrivez à manier les mots. Merci

[mitsouko]

il y a des titres que je préfère........surtout vu son importance.....il est difficile à prononcer et le son accroche
car j'aime beaucoup cette idée que le dernier ver fut le titre

mais tout le reste........SI BEAU, alors on voudrait l'écrin parfait

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