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Le ballet

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Message  LaBeletteMasquée Sam 25 Juin 2011 - 16:19

Voilà ma première publication, postée avec une grande fébrilité. En effet, ce texte contient, comme vous l'auriez peut-être deviné, une grande part d'autobiographie. Je pense qu'il peut se suffire à lui-même, mais j'aimerais en faire une suite ( qui est apparue beaucoup plus optimiste et joyeuse dans mon esprit ! ). Si cela vous intéresse, faites les moi savoir ! Ensuite, j'aimerais qu'on me signale, et je pense que vous ne vous en priverez pas, toutes les lourdeurs, les fautes, les répétitions que contiennent ce texte. Je précise aussi que je n'ai pas relu ce texte après écriture ( bonpatron m'a quand même aidée sur l'orthographe ;D ), je vous le sers tout frais de mon esprit, parce que sinon je n'aurais pas le courage de le soumettre à vos regards avisés !
Ah, et " Sans titre " n'est pas un titre, c'est juste que je n'ai jamais su en trouver; si vous avez des suggestions ...


Comme souvent, elle était assise en haut de la colline qui pointait son nez entre plusieurs hectares de forêt; un paysage paisible troublé par la présence incongrue d'un aérodrome. Elle avait des fourmis dans tout le corps, les jambes engourdies, mais elle ne bougeait pas. Cela pouvait durer des heures. C'était souvent la faim qui venait la tirer de ses réflexions. Elle s'installait dans cet endroit pour réfléchir, parce qu'il la représentait un peu, un mélange entre deux mondes opposés, le contraste entre la nature et la civilisation, le chant des oiseaux et le bruit des voitures en contrebas. Elle restait là à fumer un peu trop et analyser sa vie. Souvent elle trouvait ce rituel franchement prétentieux, comme si elle se prenait un Platon, un Sartre qui porterait son regard aiguisé et torturé sur la nature humaine et la société qu'elle a bâtie... Tu parles. Elle n'était qu'une jeune fille complexée et perdue, comme des milliers d'autres. De plus, elle n'écrivait même pas. Elle trimballait en permanence sa trousse et plusieurs carnets, au cas où l'inspiration lui ferait pondre le prochain prix Nobel. En vain. Dès les premiers mots qu'elle jetait sur le papier, elle ressentait un malaise. Comme si tout cela sonnait faux, mais elle n'arrivait jamais à trouver les mots justes. C'était comme lorsqu'elle poussait la chansonnette, jamais dans le bon ton et toujours à contretemps. C'était comme ça. Alors, elle arrachait la page et refermait le carnet. Les mots et les pensées dansaient la sarabande dans sa tête, ça cognait et ça tanguait à l'intérieur, mais elle ne parvenait pas à les ordonner. Elle pensait et c'était tout. Quoique, si elle pensait, cela signifiait aussi qu'elle était, comme disait l'autre, c'était déjà ça. D'habitude, le verbe être était suivi d'un adjectif, d'une proposition relative qui qualifiait le sujet; mais quand il s'agissait d'elle, elle trouvait relativement peu de qualificatifs. Enfin bref, on n'allait pas s'étendre sur le sujet..
Et elle continuait sa vie, entrecoupée par ces intermèdes méditatifs qui ne changeait jamais rien à sa façon d'agir. Aussi loin que sa mémoire remontait, elle avait toujours eu l'impression d'être dépassée par les évènements. Les choses arrivaient, elle subissait. La vie, c'était une sorte de ballet auquel elle ne prenait pas part, elle était une spectatrice. Elle était comme prise dans un tourbillon, les jours se succédaient, puis les années. Des gens meurent d'autre naissent. Un avion s'écrase dans mer, la guerre éclate en Afganistan, un président est élu, on manifeste à grands cris, le prix Nobel est remis, les Oscars aussi. Des règlements de compte, des catastrophes naturelles, les cours chutent à la bourse, le prix du baril augment, un sportif gagne une médaille, l'équipe de France se vautre, les employés sont licenciés, la couche d'ozone part en fumée, Hulot est candidat, Pamela se noie dans son collagène... Chaque heure, chaque minute, des gens faisaient et défaisaient le monde, brisaient des vies, donnaient de l'espoir. Il y avait une telle profusion de tout dans ce monde qu'elle en avait la nausée. Alors, elle laissait tout çela glisser sur elle. Elle regardait, observait, assistait à cette débâcle de bruit et d'images, impuissante. De toute façon, même si elle avait pu, elle aurait détesté faire partie de tout cela. Bien sûr, il fallait qu'elle suive le mouvement, mais elle se contentait de se laisser glisser dans cette ronde interminable.
Dire qu'elle était rebelle ou marginale aurait été un mensonge hypocrite. Une infinité de personnes était capable de se servir de sa vie pour se réaliser. Les autres, elles prenaient ce qu'on leur donnait et partaient sans faire d'histoire. Tout comme elle. Elle ne faisait pas de vagues, pas de bruit . Elle fermait les yeux quand les choses allaient trop vite, ou à la dérive. Elle laissait passer la tempête, comme on dit. Elle n'était pas non plus de ceux qu'on appelait dépressifs, au contraire. Elle voyait très exactement ce que la vie avait à offrir aux humains. Le problème, c'était que les autres l'avaient oublié depuis bien trop longtemps. Alors, elle se contentait des petits plaisirs qu'elle pouvait apprécier seule et des rares autres qu'elle pouvait partager, une fois de temps en temps. Non, elle n'était pas de cette race qui restait en dehors du ballet du monde; et elle n'était pas plus non de ceux qui lui donnaient son impulsion. Une des rares choses que l'on avait compris d'elle, c'était qu'elle était désabusée et terriblement consciente des choses. Paradoxalement, cette vérité la rendait triste à mourir. Elle n'avait pas 20 ans et elle avait déjà réalisé que rien d'autre ne viendrait. Elle savait les vices de ses semblables, leurs espoirs utopiques, leurs souffrances. Elle savait la tendre indifférence du monde, les limites de la vie, le non-sens de la modernité. Elle savait, tout simplement. Et au sommet de sa colline elle s'appliquait à étouffer cette omniscience qui tendait petit à petit à l'étouffer.
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Message  mentor Dim 26 Juin 2011 - 2:57

Il faudrait vraiment UN TITRE pour ce texte.
C'est une question de catalogage pour la personne (Sahkti) qui s'occupe d'encoder chaque texte dans le catalogue de VOS ECRITS.
Merci de me l'indiquer ci-après, je changerai l'en-tête.

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Message  LaBeletteMasquée Dim 26 Juin 2011 - 9:50

Alors on dira " Le ballet "
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Message  boc21fr Lun 27 Juin 2011 - 12:52

comme si elle se prenait pour un Platon
ces intermèdes méditatifs qui ne changeaient
Un avion s'écrase dans en mer
le prix du baril augment
l'avaient oubliée
omniscience -> ici le terme est franchement trop fort à mon avis.

Voila bien un texte qui dit beaucoup sur un état d'esprit que je peux comprendre.
Je vous invite à continuer l'écriture en relisant vos textes après les avoir écrits, à haute voix, plusieurs fois, un nombre incalculable de fois, jusqu'à ce que rien ne vous semble heurter votre lecture.
Nombre d'auteurs avaient ce que l'on appelle un "gueuloir" où ils se lisaient et relisaient à haute voix.
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