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Errances, premiers jets

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Errances,    premiers jets Empty Errances, premiers jets

Message  Nathanaël Zenou Lun 27 Juin 2011 - 15:36

ERRANCES

J’ai marché dans les aridités,
j’ai bu dans les déserts.
J’ai dormi dans les oasis,
havres du voyage, escales vertes,
J’ai baigné mon visage dans la nuit,
dans le jour, dans le feu.
J’ai vu de mes yeux la barbe des basaltes bleus,
Et des montagnes qui ressemblaient
à des murailles en flammes
Alors que je partais faire mon commerce.
J’étais négociant.
J’ai vu les ports et leur agitation,
pris l’affairement de tous,
J’en aimais la rumeur des Cultures, des Idées,
J’aimais à me mêler à leurs courants.
Moi j’étais de leur lot, avec mes monnaies de change,
Mes chèques, d’autres biens, mes pièces d’or ou d’argent taillé,
Au milieu des Échanges,
des Idées et d’une foule en nombre.
Le soir, d’une jetée en bois
que les hommes avaient lancée
vers l’horizon,
J’observais longtemps le soleil se coucher,
L’ombre des bateaux se dessinait
au loin dans la lumière déclinante,
Ils avaient hissé leurs bannières
et mis le cap vers leur destination,
Ils avaient sûrement pour desserte
ces pays dont on chante les louanges,
Des pays merveilleux, des Eldorados, Afrique noire,
ayant en vue des pépites d'or ou les feux des diamants,
Ce qui me laissait rêveur.
Un jour, quand j’aurai monté ma propre affaire,
Je partirais sur l’un d'eux.
Et nous voguerons tous les deux.
Des bateaux imposants hissant leurs bannières
Mettaient le cap vers l’horizon, des cargos entiers
Assuraient le Transport des épices,
de l’or, de l’ivoire et du bronze.
C’était impressionnant de voir
ces immenses constructions flotter.

Je me suis habillé de fourrure
pour combattre le froid,
Alors que je traversais
des déserts de neige.
L’or du soir tombait
sur le chemin des voyageurs,
nous perdions le souvenir du jour
et de ses belles heures
Caravanes et caravaniers s’effaçaient au loin,
Le diamant rose du soleil s'évanouissait,
englouti par les lèvres noires de la terre.

J’ai participé à de somptueux banquets,
pendant lesquels s’étalait
Tout le luxe des civilisations,
depuis les tentes tendues
jusqu’aux vins clarifiés qui coulaient,
des tonneaux éventrés
jusqu’aux fontaines qui ruisselaient
dans les cours pavées,
dans les jardins verts, où des fauves, enchainés
A des piquets fichés dans la terre brune,
des tigres et des lions déambulaient
jusque dans les limites que leur imposait leur chaîne,
Les hommes prenaient leurs peaux
pour les étendre sur des murs,
[leurs dents
et leurs griffes aussi,
pour en faire des colliers,
des bracelets et des
[pendants d’oreille.

Nous les seigneurs de la terre, levions nos verres
et remplissions nos panses,
tandis que les rôtis tournaient aux rôtissoires

c'était chaque fois un bal où jouaient
tous les instruments, cithare, sambuque et psaltérion,
cuivres et cornets,
où dansaient des danseuses aux ventres nus, lascivement,
comme des flammes de bougies.

mes yeux se promenaient avec satisfaction
devant toute cette opulence,
comme un maître romain se délectant du "spectacula"
et j'aimais à être sous le séjour tant agréable des tentes,
près des fontaines où pleurent les amours.

à une réception, la fête étant à son comble
un mal étrange s'abattit sur moi,
et ma tête se mit à tourner affreusement
je tombai par terre en pleurant

comme un enfant qui a mangé trop de mûre
je voulais vomir
et je me tordais pauvrement sur les tapis brodé d'or

une lumière éclatante m'avait foudroyé,
d'ailleurs l'éclair claqua et les murs tremblèrent...
"Avez-vous entendu" demandai-je aux convives qui dialoguaient
mais ils ne m'entendirent pas,
je devais n'avoir à leurs yeux que la consistance d'un spectre

la compagnie des danseuses
qui m'était jusque là si douce
me dégoûta au plus haut point
leur peau rose et charnue me parut être
un cadavre de chien mort et grouillant de vers

tout dans ce lieu me devint infect,
le vin s'était changé en ciguë
les mets délicats se mêlaient aux cafards
et l'eau dans les cristaux roses laissa place à la poussière

le sang battait dans mes tempes,
les deux hémisphères de mon cerveau prises dans un étau
étaient à la torture
des tambours de guerre hurlaient dans ma poitrine
et mes yeux s'aveuglaient aux flammes des bûchers
et aux flammes bigarrés qui tordaient
des armoiries faites de dragons et de griffons aux vents
le galop de cent chevaux sonnant à tout rompre dans ma tête
mon crâne craquait comme la plaine pendant la bataille
comme dans un tableau baroque
ou comme la carcasse d'un navire dans la tempête
un vertige fixé dans ma rétine

Le rire des nobles et des autres
s’articulait dans « La Discussion »
Aux rythmes des musiques
et de danses exotiques
Et tout autour de nous
se parait de lumière pour séduire ;
Le monde nous étreignait
comme une vielle matrone.

je trouvais un petit chemin que je gagnais en chancelant
là un mur froid contre lequel je m'appuyai afin de reprendre mes esprits
et d'éteindre la fournaise de mon front
une brise souffla
une torche près d'un portillon me montra une sortie
et je quittai ce château alors que la musique jouait encore
-cithares, sambuques, harpes et psaltérions-

Dormant sous les bâches des chariots,
les fusils, le fer des canons
Le bois de chauffe,
les barils qui stockent la poudre et le goudron
Attendaient la venue de quelque acquéreur
pour revoir le jour,
J’évitais de penser à ceux sur qui
ils exploserait en pleine figure,
image de mon égoïsme d'occidental,

Les bagages de soieries
et de pierres précieuses ont défilé
Devant moi comme dans un rêve
que j’aurai fait éveillé,
Montées sur des chameaux,
montures languissantes,
Les femmes des harems m’ont dévisagé
de derrière leur litham
les hommes se disputaient âprement leurs charmes
Elles passaient avec un regard méprisant,
Elles avaient le regard des louves,
j'eus un temps désiré les séduire,
mais les jeux de mon chant et de ma guitare
sont restés impuissants

Je me sentais coupé des autres êtres et des choses.
Habillé de guenilles
Mais je recherchais la pureté originelle,
une lumière vague mourant dans ma prunelle
Mon pantalon troué se gonflait à cause du vent,
Rien n’apaisait ma faim et ma soif,

J’ai vu la grande mer gronder contre mon âme.

J’ai regardé ce monde,
ses négoces, ses marchés.
Les marchands m’ont attiré
comme on attire le chaland,
Au milieu du vacarme
des vaisselles en cuivre
Et au cri des « nourritures ! »:
J'étais parmi les passants
oh le cliquetis des vaisselles
qu'ils avaient attachée à de la vielle corde
sous les secousses du vent sec de ces lieux!
je suis passé sans m’arrêter.

La nuit, le soleil et la lune
m’ont invité à leur rendre hommage :
Je n’ai rien trouvé à leur dire.
J’ai marché comme un inconnu.
J’ai été triste. J’ai vécu.
Je me suis senti esseulé sous la nue.

Dans leur quête d’une étoile,
j’ai croisé des mages.
Qui étaient-ils, d’où venait-ils ?
Je ne sais pas. Des hommes du voyage.
Mais j’ai gardé en moi une image,
celle de l’intense satisfaction
Qui les habitait, de cette passion,
de cette étincelle dont ils semblaient
Etre constitués.
Je les ai suivi sur leur route,
pour voir où ils allaient.
Tant je pressentis qu'il fallait que je me joigne
à leur marche, et je me mis à leur service
ils m'ont donné de l'eau,
ils m'ont fortifié avec une masse de figue,
car comme j'étais parti en solitaire
armé de mes seules jambes
j'étais très faible

J’ai dormi avec eux
dans un bivouac improvisé,
près d’une arche fraîche,
où nous discutâmes
des choses de l'âme et de notre humanité.

avec eux
j'ai connu le don rare de moments heureux,
j'ai souffert de la lourdeur d'impénétrables cieux,
d'impénétrables cieux qui pourtant m'appelaient
nous parlâmes d’un roi,
d’un être attendu, nous avions du feu dans notre âme
Et un petit feu crachait sa lumière sur nous,

Je suis entré dans le village,
j’ai vu la bergerie où l’enfant était couché.
J’ai vu le chaume
et j’ai vu de grands soldats
enlever leur heaume,
Pour s’agenouiller.
Je n’ai pas compris, quand, soudain,
« l’éclair »
[est venu sur moi :

Je ne le savais pas mais toute ma vie allait changer…

[i]

Nathanaël Zenou

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Date d'inscription : 02/05/2010

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Message  Lisa Decaen Lun 27 Juin 2011 - 18:35

Poésie ? J'y vois plus une narration, un journal. J'avoue que je n'accroche pas...
Lisa Decaen
Lisa Decaen

Nombre de messages : 199
Age : 58
Date d'inscription : 17/06/2011

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Message  Marvejols Lun 27 Juin 2011 - 19:51

moi je suis toujours sous le charme de cette narration poétique (même si un peu plus de rimes m'irait). J'y reviendrai probablement après les nécessaires apaisements à la crise actuelle de ce forum.

Marvejols

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http://marvejols-poesie.e-monsite.com/

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Message  Invité Mer 29 Juin 2011 - 3:52

Fabuleuse prise de conscience de l'humain, de la foi.
Le ton est différent au fil de ce "premiers jets" et je le verrais bien alternant la prose et le vers. Très visuel et riche de détails, le spectacle m'a ravie.

A vous donner l'envie de faire avec vous le voyage, merci !

Invité
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Message  isa Mer 29 Juin 2011 - 11:26

Un très beau texte mais c'est vrai que la disposition surprend: ces retours à la ligne sont-ils justifiés en l'absence totale de versification? (je veux dire par là que je n'ai vu ni rimes ni régularité dans le nombre de syllabes par vers)
L'idée d'éclaircie d'alterner vers et prose me parait intéressante au sens où cette disposition du texte en strophes semble se justifier mieux à certains moments qu'à d'autres. Choisir de mélanger vers et prose permettrait peut-être aussi de briser la monotonie du texte et de permettre au lecteur de maintenir plus facilement son attention.
isa
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Errances,    premiers jets Empty Re: Errances, premiers jets

Message  Invité Mer 29 Juin 2011 - 12:17

Il est beau et il sent bon ce texte très imagé, j'aime beaucoup ce mélange, cette douce amplitude entre prose et poésie. J'ai pris grand plaisir à vous lire.

Invité
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Errances,    premiers jets Empty Re: Errances, premiers jets

Message  Artnow Mer 29 Juin 2011 - 15:58

Désolé mais je me suis ennuyé et n'avais hâte que d'en finir avec ce texte.

C'est monotone.

Un empilement de « j'ai ceci », « j'ai cela » « j'ai fait ceci », « j'ai fait cela », « j'ai vu ceci et cela », et pour des images auxquelles je ne crois pas plus d'une seconde (ou que vous n'êtes pas parvenu à me faire croire).

D'autres apprécient / apprécieront ou y croiront sans doute davantage que moi.
Artnow
Artnow

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