Re: Bien du temps a passé

[isis30]

Bien du temps a passé

Bien du temps a passé, pourtant rien n’a changé,
Sur la plage dorée, abritée par les dunes.
Il me semble y revoir nos deux corps allongés,
Et tes mains affamées caressant ma peau brune.

Bien du temps a passé, mais la mer est la même,
Celle qui ondoyait sous ses reflets d'azur,
Quand les vagues venaient écouter nos "je t'aime",
Et que je me noyais dans ton regard si pur.

Bien du temps a passé, ponctué d'arcs-en-ciel,
Et les embruns sont là, promenés par la brise,
Comme quand nos baisers avaient un goût de sel,
Prémices des douceurs, que l'on trouvait exquises.

Bien du temps a passé, tout est resté pareil,
Mais la mer sur le sable efface les empreintes,
Et mon corps, un peu las, cuivré par le soleil,
Ne connaît plus l'émoi de nos tendres étreintes.

Bien du temps a passé, un jour tu m’as quittée,
Puis la faucheuse a su t'enfermer dans sa cage,
Et moi je continue à venir chaque été,
Rides au coin des yeux, pleurer sur cette plage.

Bien du temps a passé, pourtant rien n’a changé,
Sur la plage dorée, abritée par les dunes.
Il me semble y revoir nos deux corps allongés,
Et tes mains affamées caressant ma peau brune.

Isis30

[Iloa Mys]

Bonsoir,
Je trouve ce poème très touchant.
Sans compter, je trouve que le rythme est très bon. On entre dans ton ambiance, c'est fluide...joli.

" Et moi je continue à venir chaque été,
Rides au coin des yeux, pleurer sur cette plage."

Ces deux vers, de prime abord pourrait sembler simples mais le " Rides au coin des yeux " les embellis.

J'aime bien également la reprise de la première strophe pour clore ton poème, même si j'aurais préféré qu'il soit un peu différent de son clone.

[Jean Lê]

La reprise à chaque strophe pose un rythme sûr et lancinant, peu d'effet dans ces mots simples qui suffisent pourtant à faire surgir l'émotion.
Pour reprendre l'idée D'Iloa Mys , en final peut-être : mais je suis seul ce soir pleurant mon infortune. Mais je doute que ça apporte grand chose, votre texte est bien ainsi.

[Invité]

Poème aux alexandrins à mon avis parfaits, bien cadencés, composés avec soin (syllabe dure à la césure).
Dommage le hiatus "Et moi je continue à venir chaque été".
Sinon, pas d'images transcendantes, mais des mots simples pour une évocation d'un passé regretté.
Un texte qui fait mouche.

[Artnow]

Joli, touchant, bien écrit, ca a déjà été dit.

Juste un accroc à la fluidité générale:

« Comme quand » pas très joli pour mon oreille .. dans 3ème quatrain:

« Comme quand nos baisers avaient un goût de sel »

[isis30]

iloa, Jean lé, embellie et artnow, je vous remercie infiniment pour vos commentaires qui m'ont touchée...

Personnellement, mais cela n'engage que moi, je ne suis pas une adepte des grandes envolées poétiques, que je trouve souvent fort belles, mais qui n'apportent pas toujours de l'émotion à la lecture.

Et comme j'accepte avec bonheur les critiques, je vais essayer de corriger ce qui m'a été gentiment reproché.

Bonne journée à tous

Isis30

[Charles]

Je ne connais pas grand chose en poésie mais j'ai aimé le rythme de celle-ci, le ton m'a touché et l'histoire que tu racontes également.

Je rejoins Embellie sur le "Et moi je continue à venir chaque été". Peut être mieux avec "Et moi je continue de venir chaque été"

[Invité]

J'ai aimé ton texte Isis, je regrette juste la mise en page "centrée" qui n'apporte rien sinon une lecture plus hachée.
Aligné à gauche, ton texte est davantage mis en valeur...

Pourquoi centrer d'ailleurs ? Pour faire poétique ? *sourire*

[zenobi]

Comme quand, pas terrible, en effet.
Je rejoins le dit (et le non-dit) de certains critiques, sans en appeler nécessairement aux "grandes envolées poétiques", j'ai trouvé que le texte manquait d'ambition, qu'il restait un peu fade, comme si, en dépit d'une métrique maîtrisée (ou à cause d'elle ?) tu n'osais pas assez.

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