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Sait-on jamais où les vents nous mènent [nouvelle]

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Message  Ladies man Dim 17 Juil 2011 - 13:47

Sait-on jamais où les vents nous mènent


1.

Joe, c’est le type qui porte une casquette rouge.
Un dérèglement hormonal fait tout le malheur de sa vie.
Conséquence : il porte des vêtements trop étroits pour lui, il est obèse.
Les magasins investissent très peu pour les grandes tailles. Il y a pourtant des magasins spécialisés qui vendent uniquement des trucs pour obèse, mais Joe n’admet pas cette réalité, il croit qu’il est dans la norme, donc va dans les magasins pour les gens qui sont dans la norme. Il n’admet pas le corps dans lequel il vit.
L’industrie agroalimentaire n’en a rien à foutre de l’obésité, c’est pour ça qu’elle ne lésine pas sur tout un tas de substances qu’elle met dans les plats préparés que bouffe Joe. Un surplus d’obésité est peut-être le signe qu’une société est en pleine décadence…
Joe a une vie merdique.
La merditude de votre vie se mesure par le degré de votre frustration.


2.

Je démarche pour un opérateur téléphonique, c’est ça, mon boulot. C’est donc moi qui viens chez vous pour vous présenter les différents plans attractifs, qui sont des plus concurrentiels. Je dois élaborer un contact de confiance entre le client potentiel en lui sortant un jargon téléphonique, mais nous sommes dans l’obligation de respecter un laps de temps qui est limité, donc nous devons agir rapidement. La psychologie du consommateur, nous apprenons ça en école de commerce.
Statistiques : 10/100 des ménages prennent la peine que je leur explique la situation, ils me laissent donc pénétrer dans leur petit nid douillet.
Lorsqu’une personne vous laisse sur le seuil de la porte, ça veut dire que vous ne vendrez rien, elle ne fera que prendre les prospectus que vous lui présenterez par simple curiosité. Je suis payé en fonction des ventes que j’effectue. Sachant que dix ménages sur cent prennent la peine de vous laisser entrer, seulement un sur les dix souscrira un abonnement. Cette personne sur cent, c’est votre récompense, votre raison de continuer ce travail et, en un certain sens, votre fierté ; mais en général c’est un petit vieux qui n’a rien pigé à vos explications. Quelques semaines plus tard, vous apprenez qu’une plainte est déposée contre vous : abus de faiblesse. Vous devez vous expliquer à votre hiérarchie.
Les vieux sont des personnes faibles jetés dans une société de requins, ils sont donc des proies évidentes et naturellement attirantes, il faut profiter de leur faiblesse.
Moralité : profiter des vieux, ce n’est pas quelque chose de si dramatique, c’est même un devoir. Profiter des vieux, c’est normal.


3.

J’ai rencontré Joe à la salle de fitness où je m’entraîne. Tous les week-ends j’y passe des heures, histoire de décompresser un peu. Cet endroit, c’est le seul où je me sens véritablement à ma place. Joe paraissait complètement paumé ce jour là, alors je lui ai tendu la main, et je lui ai dit comme ça : « comment tu vas ? »
Évidemment, je voyais bien que ça n’allait pas terrible, mais même lorsqu’on voit une personne qui agonise, on demande quand même si ça va, et en général la personne vous répond : « et toi ? »
C’est ce que Joe m’a répondu. Je lui ai dit comme ça : « ça te dirait d’aller boire un truc après ? »
C’est comme ça que j’ai fait sa rencontre.


4.

Vous vous réveillez et vous vous dites que votre vie va changer. Vous regardez autour de vous et c’est toujours les mêmes merdes que vous voyez. Vous focalisez votre attention sur des choses futiles, qui n’ont aucune importance vitale, comme par exemple votre vieille télé poussiéreuse, les faux-célèbres tableaux accrochés aux murs, le lecteur cd de votre radio qui ne fonctionne plus, les livres écornés qui puent, les vieux meubles qui ne vous inspirent que dégoût, votre attaché-case qui est décoloré. Lorsqu’on veut changer de vie, on commence par vouloir changer ce genre de choses, on veut se rassurer en voyant des choses neuves et modernes, c’est comme ça qu’on devient un maniaque de la propreté, un égocentrique qui passe trois heures par jour devant son miroir, à peaufiner la petite raie parfaite qui divise les cheveux, à épiler les petits poils entre les sourcils, à appliquer des crèmes hydratantes, et encore tout un tas de trucs. On veut être nickel. C’est important de prendre soin de sa personne, surtout lorsqu’on est vendeur.


5.

Joe est tellement gros qu’il n’arrive pas à courir sur le tapis de course. Il se contente de m’observer, désespérément condamné à voir des gens minces et bien dans leur tête, lui est complètement cinglé ou complètement con, dans les deux cas, il est mal barré. Sans blague, être obèse, c’est vraiment pas marrant, et pour beaucoup de gens, car dans nos sociétés développées, l’obésité est une pandémie. L’indice de masse corporelle normal se situe entre 18 et 25. Joe a un indice de masse corporelle de 44, ce qui le classe dans la catégorie : obésité morbide.
Ces mots définissent Joe. Ils lui vont à la perfection.


6.

Le milieu de la téléphonie est un milieu passionnant. Lorsque vous proposez un abonnement au forfait réduit, vous êtes pris d’un sentiment de joie intense : vous exultez.
Vous vous dites : « j’ai permis à quelqu’un de faire une bonne affaire ! »
Lorsque vous sonnez à la porte pour démarcher, vous prenez votre petit miroir de poche pour vérifier que votre raie, qui divise vos cheveux en deux parties égales, est impeccable. On ne transige pas sur une raie de cheveux. C’est un manque de professionnalisme que de ne pas faire attention à sa raie.
Lorsqu’une petite vieille vous ouvre, vous êtes confiant. Mais lorsqu’elle vous lance : « qu’elle jolie petite raie que vous avez là jeune homme. Une petite gâterie, ça vous intéresse ? »
Parfois, vous êtes traumatisé. Je ne doute pas que la solitude de cette vieille soit très difficile à supporter, mais quand même, sur le coup, ça fait très peur.
Vous tombez souvent sur des personnes isolées qui vous demandent de rentrer, vous vous asseyez, vous sortez les prospectus de votre attaché-case, et quelques instants plus tard la personne se ramène à poil. Ce genre de situation arrive beaucoup plus fréquemment que vous ne le pensez. En général, ce sont des vieux tout fripés, ou des handicapés. Si un jour ça vous branche de faire des choses avec un vieux ou avec un handicapé, devenez démarcheur.
Les vieux sont des obsédés insoupçonnables.


7.

Je ne supporte pas la casquette rouge de Joe. Je lui ai dit l’autre jour, à la salle de fitness, je lui ai dit ainsi : « Joe, je ne supporte pas ta casquette rouge. »
Et lui, il m’a dit comme ça : « mais je suis trop mal sans elle. »
Il faut savoir faire des choix, et ce choix de casquette représente la totale inaptitude de Joe à vivre en société, sa personnalité décadente, sa totale désorientation, sa basse estime de lui-même, comme quoi une simple casquette peut révéler certaines choses.
« Joe, ta casquette n’est pas un remède à ton inaptitude à vivre avec les autres, au contraire, elle ne fait qu’amplifier le fait que tu sois un nul. »
Tous ces gens, d’horizons différents, qui ne trouvent pas leur place auprès des gens moyens, sont largués, ils deviennent des détraqués, des dangers insoupçonnables, ils sont les laissés-pour-compte d’une société qui ne s’arrête pas lorsqu’on ne sait pas suivre les conventions qui la composent, ce sont les marginaux d’un monde où les gens sont drillés pour être ultra-sociables. C’est ces gens là qui abusent de la Sécurité sociale. Lorsqu’on ne sait pas avoir une vie sociale active, et qu’on recherche des regards d’amitié, et qu’on se vautre, comme Joe, on appartient à la catégorie des dépressifs, cette situation est vraiment inévitable ; Joe est un dépressif compulsif. Il n’a pas de pathologie particulière, il est lui-même une pathologie. Dresser Joe pour le rendre sociable est plus complexe que de dresser un chien aveugle et sourd.


8.

Les salles de fitness sont bondées. Celle que je fréquente a particulièrement du succès, car les tarifs y sont attractifs. C’est important… d’avoir des tarifs attractifs. Lorsque je vends des abonnements, je prends conscience que l’opérateur chez qui je travaille est le meilleur et, vous comprenez, je suis fier de travailler chez cet opérateur.
On retrouve un tas de gens dans les salles de fitness. Petit à petit on fait connaissance avec eux. Évidemment, Joe, lui, n’arrive pas à communiquer normalement, et je me demande pourquoi il vient encore ici…


9.

Stéphanie est une fille parfaite. La bimbo nymphomane bisexuelle. Malgré que Stéphanie soit conne, c’est une fille sympa. Lorsqu’elle déambule dans la salle de fitness, balançant ses longs cheveux blonds, tous les regards se fixent sur elle… enfin sur son cul.
Elle a vraiment la classe. Elle porte un stretch. On voit bien qu’elle porte toujours des strings, ils ressortent de temps en temps, et là, c’est vraiment la joie pour tous les mecs, même pour les nanas... qui sont, pour la plupart, bisexuelles.
« Stéphanie, j’ai envie de te baiser »
Lorsqu’elle s’approche de Joe, qui a visiblement un problème relationnel avec les femmes, et qu’elle dit : « hey ! comment va mon gros Joe ? Comment il va aujourd’hui le gros Joe ? », Joe est terrifié, il est pris de tics nerveux étranges, alors il dit : « et toi ? »
Tous les mecs du fitness sont susceptibles d’avoir des rapports intimes avec Stéphanie au moins une fois dans leur vie, ce sont des sextoys humains.
« Stéphanie… petite coquine provocante compulsive »
Elle montre à tout le monde ses seins qu’elle vient de faire refaire. Joe en a fait l’expérience, traumatisme qui a bouleversé sa libido. Le type de l’accueil, un type très costaud, la boule à zéro, tout en tâtant ses seins, dit : « ils sont très bien stéph, on voit même pas que c’est pas naturel ! » et Stéphanie dit : « tu peux y aller tu sais ! faut pas faire le timide.»
Et là c’est l’instant où vous assistez à une baise en public. C’est la première fois que Joe voit ça. Moi aussi d’ailleurs. On voit de tout de nos jours.


10.

Vous êtes un employé communal. Vous êtes chargé de la sécurité des enfants devant les écoles. Vous portez un gilet mauve fluo beaucoup trop étroit, ça vous sert tellement que vous arrivez à peine à dresser le panneau pour stopper les voitures.
C’est ça votre job : stopper les voitures.
Vous ne vous sentez pas capable d’avoir une telle responsabilité, parce que vous êtes un irresponsable et n’avez pas les capacités intellectuelles requises pour ce travail ; mais vous le faites quand même, parce que vous êtes un attardé, parce que vous n’avez pas droit aux allocations de chômage et parce que vous n’êtes pas considéré comme handicapé, pourtant vous l’êtes largement, vous n’avez aucune qualification et incapable d’en avoir, votre paie vous sert à bouffer, vous travaillez pour vous démolir, vous vous démolissez pour vous démolir, mais ça ne vous suffit pas, il vous faut encore plus de déglingage dans votre vie. D’ailleurs, la nourriture est une obsession pour vous, vous êtes accro aux aliments les plus caloriques, vous vous foutez complètement de votre cholestérol qui bouche vos artères, et vous ne pensez même pas aux maladies cardio-vasculaires que vous risquez de choper, ni aux diarrhées sanguinolentes horribles que vous déféquez dans les toilettes publiques. Vous ne mangez même plus, vous ingurgitez. La malbouffe est votre seule amie, sans elle, vous êtes en manque.
Votre principale occupation : bouffer.
Vous avez pris l’initiative d’aller dans une salle de fitness, mais dans votre état avancé de surpoids, cette initiative ne sert à rien. Peut-être que vous êtes un détraqué sexuel qui s’amuse à mâter les magnifiques corps en sueur qui se dandinent devant vous, ça vous excite. Les salles de sport ne vous sont pas interdites, alors vous y allez, espérant toucher le gros lot en faisant une rencontre exceptionnelle ! Mais ici, les gens sont trop bien pour vous, trop parfaits, ils sont tout le contraire de vous, et c’est à ce moment-là que vous vous rendez compte de votre laideur. La plupart des machines ne sont pas adaptées à votre poids, alors vous posez votre cul, et c’est tout. Vous avez même le culot de bouffer les barres énergétiques hyper caloriques qu’on vend à l’accueil. Vous avez même le culot de ne pas retirer votre saleté de casquette rouge sous prétexte qu’elle vous protège du regard des autres, elle ne fait qu’amplifier l’absurdité de votre personne. Voilà la vie de Joe. Voilà la vie du type à qui on confie la responsabilité de faire traverser vos enfants : Joe la terreur. Joe l’obèse morbide, mangeur de barres énergétiques compulsif.


11.

Une salle de fitness est un endroit parfait pour vous remettre en forme, pour accéder à un niveau supérieur d’appréciation de soi. En arrivant, vous êtes un peu découragé en voyant un type soulever cent kilos d’altères et effectuer une série de cinquante pompes/minute. Mais pas grave… vous vous dites que le type qui fait ça ne vivra pas plus vieux que cinquante ans, et ça, ça vous redonne du courage, ça vous booste pas possible. Ces mecs bourrés de testostérones sont de grands sportifs, au corps idylliques, et aux muscles tellement développés qu’ils représentent les archétypes masculins, c’est ces gars là que vous voyez dans les pubs qui font la promotion du parfum que vous mettez, de votre mousse à raser, c’est eux que vous voyez dans les catalogues porter vos vêtements et tout bien coiffés sur les affiches de votre coiffeur, ces mecs-là ne plaisantent pas, ils vous suivent partout où vous allez pendant toute votre vie, la frustration est de plus en plus grande, car ils ne vieillissent pas, il faut apprendre à ne pas les détester, ces mecs là vous crachent à la gueule. La façade extérieure du fitness doit donner une bonne impression, c’est pour ça que vous voyez de grandes affiches, représentant des mecs et des nanas parfaits, s’entrainant sur des machines qui sont adaptés à leur poids. Imaginez Joe sur ces affiches, bouffant les barres énergétiques, affalé sur un banc qui plie sous son poids, avec sa casquette ridicule, ensuite sur une autre affiche où une machine refuse de s’actionner car la limite de poids est dépassée !
On dirait que Joe a vraiment un problème. Il voit ces réussites, ces modèles, et ne fait rien pour amortir le gouffre qui le sépare d’eux. Il peut rester assis là des heures, pendant que moi je me crève, c’est peut-être une fatalité… Alors je lui dis comme ça : « Joe, va au ciné, bouffer des pop corn. »
Réaction : l’inertie.
Vous dites ça à quelqu’un de normal, ce quelqu’un est bien capable de péter une durite, mais Joe, non, lui il reste comme un constipé qui n’entrevoit pas la possibilité de vous rentrer dedans, il est vraiment impassible, et cette impassibilité me donne la nausée.


12.

Les prospectus que je donne aux clients potentiels sont si beaux, si bien constitués, si représentatifs de la perfection, qu’il m’est devenu impossible de les distribuer. Quand je pense qu’on donne ce genre de truc gratuitement… alors, je les collectionne, je les empile soigneusement chez moi, dans une pièce totalement vidée à cet effet.


13.

Une nuit, en rêve, j’ai aperçu la casquette rouge de Joe, et aussi ses vêtements trop petits et le gilet mauve fluo par-dessus. Il était en train de lever son foutu panneau pour faire traverser des enfants. La voiture qui arrivait n’avait pas l’air de ralentir. Même dans mes rêves, Joe ne bronche pas devant une menace, même devant une voiture qui s’avance vers lui à une vitesse conséquente, encore une fois : l’inertie.
Dans la voiture, c’était moi.
Quelques instants plus tard, la tête de Joe percutait le pare-brise. Joe était mort. Joe n’existait plus. Joe avait la tête explosée. Un tas de graisse gisait au sol. Ce n’était pas la voiture qui l’avait tué, c’était son inaptitude à contrer un danger, et même si ce danger aurait mis des heures avant de l’atteindre, même s’il avait eu des heures de réflexion, il serait resté là à observer le danger foncer sur lui. Les enfants fixaient leurs regards sur l’affreux cadavre, inexpressifs. C’était qui pour eux, ce gars ?
Réponse : Un gros monsieur qui levait un panneau pour stopper des voitures. Pauvre Joe.


14.

Les gens sont obsédés par l’estime des autres. Les complexes ne manquent pas. L’occidental se préoccupe énormément des critiques qu’on lui porte. L’occidental a un super égo, il s’interroge en permanence sur ce qu’il représente aux yeux des gens qu’il rencontre, il se demande : c’est quoi ma valeur ? Lorsque l’occidental passe des heures de son temps devant la télé, il gobe des images qu’il essayera de se substituer. Les pubs le poussent à grignoter, et l’émission qu’il va regarder, moitié conscient, à 3heures du mat’, sur les risques du grignotage, sera source d’angoisses supplémentaires. Cet occidental consultera un médecin pour insomnie chronique. Il dira comme ça : « j’en peux plus, sortez-moi de là ! Sortez-moi de là ! », il pleurera lamentablement devant ce médecin à bout de nerfs qui finira par lui prescrire des somnifères. Et cet occidental dira : « Oh merci, merci doc’ je vais vraiment mieux. » Cet occidental est le produit d’une société qui fonctionne en surproduction. Surproduction de tout. Consommation qui engendre de nouvelles consommations. Somnifères qui engendrent xanax. Vous devenez un être à moitié conscient, luttant à coups de xanax. Si vous êtes atteint d’hypocondrie, c’est tout à fait normal lorsque vous entendez toutes les heures que vous risquez de mourir par manque de vigilance. Aujourd’hui, peut-être allez-vous choper un bon cancer des poumons, et ce sera entièrement de votre faute, vu que vous fumez comme un trou. Cancer de la peau : trop d’exposition au soleil. Cancer des testicules : trop de vélo. La liste est longue.


15.

C’est le passe-temps de Joe : l’Internet. Joe est un internaute. Cette idée d’internet est quelque chose de grandiose : accès et gratuité à la culture, actualité mondiale en direct, achat en ligne, visite virtuelle de toutes les plus belles villes du monde, forums de discussion, jeux en ligne, sites de rencontre, cours en ligne, courrier électronique, réseaux sociaux, Internet c’est la plus grande encyclopédie au monde. Internet c’est bientôt l’opium du peuple. Internet c’est l’accès à une vie virtuelle super active. Internet c’est vraiment cool. Mais non, il faut que Joe dérape encore. Pour avoir un historique de navigation aussi malsain, il faut vraiment être un détraqué. La consultation excessive de sites pornographiques est un des symptômes de l’obsédé sexuel.
Internet a fait l’éducation sexuelle de Joe.
Bien qu’Internet soit cool, c’est aussi l’outil permettant à n’importe qui d’avoir accès à l’intimité de n’importe qui.


16.

L’opérateur téléphonique chez qui vous travaillez vous convoque. Vous apprenez que vous ne faites pas assez de ventes. Quel que soit votre prétexte, vous êtes déjà certain de ne plus travailler là le lendemain, car une vieille vous a accusé d’avoir abusé d’elle sexuellement.
Votre hiérarchie vous dit : « c’est très grave d’être accusé d’une chose pareille, surtout sur une personne aussi vulnérable ! »
Réaction : l’inertie.
Conséquence : deux mois de préavis.
Lorsqu’on aime son travail et qu’on prend conscience qu’on a été mauvais, on se donne beaucoup de mal pour chercher des explications, on se torture, on doute de ses capacités, on est très mal, et ça, pendant très longtemps. Je ne travaillerai plus jamais pour un opérateur téléphonique. C’est une expérience assez traumatisante de se faire virer quand on prend son travail à cœur, c’est quelque chose qui peut foutre votre vie en l’air, c’est terrible.
Retour au chômage.
Bien que le travail puisse parfois être une contrainte, c’est l’accès à l’indépendance financière, vous n’êtes pas un assisté méprisé. Bien que vos allocations de chômage soient plus élevées que votre ancien salaire, ça ne remplace pas une vie active dans le monde professionnel. Être viré de son job, c’est ça la plus grande frustration qui peut arriver à l’homme moderne.
Vous tentez de noyer votre chagrin dans l’alcool, mais pas trop, ce serait con de choper une cirrhose.
Votre superbe attaché-case ne vous sera plus jamais d’aucune utilité.


17.

L’activité routière est dense. Les parents déposent leurs enfants à l’école, juste devant l’école. Le thriller mettant en scène un psychopathe, c’était hier soir, alors ils font attention, ils surveillent les suspects potentiels ! Pourtant, ils ont devant eux un suspect potentiel, c’est évident, c’est Joe, ils devraient le profiler. Comment peut-on donner une telle responsabilité à un être si dangereux ?
Joe la menace.
C’est peut-être lui qui dialogue par chat avec vos gosses.
C’est peut-être lui qui donnera un rendez-vous à votre gosse pour lui faire des choses horribles.
Quand on est incapable de nouer des liens avec les adultes, on en veut aux adultes. Le problème c’est qu’on ne s’en prend pas à eux, évidemment. C’est vos enfants qui sont les victimes de personnes émotionnellement instables. Le psychopathe que vous avez vu dans le film, hier soir, n’est pas simplement le produit d’une fiction, ce gars là existe vraiment dans la réalité. Et lorsque vous dites : « ce n’est qu’un film », vous n’êtes visiblement pas au courant de tous les pervers qu’il y a en liberté. Vous savez, les prisons ne sont pas une invention de la fiction, elles existent, et les gars à l’intérieur, eux aussi, ils existent. Avant d’y être, ils se promenaient dans votre quartier, vous les croisiez en faisant vos courses, vous communiquiez avec eux sur des forums de discussion, ils vous prescrivez vos médicaments et vous coupez vos cheveux ; vous ne vous rendez pas bien compte que le film d’hier soir EST la réalité. Vous vivez dans cette réalité. Vous êtes un des acteurs du film le plus violent. Quel sera votre rôle ?


18.

Vous apprenez que les allocations de chômage que vous touchez sont dégressives, c'est-à-dire que vous percevez de moins en moins de fric à mesure que le temps passe.

Vous vous dites : dans quelle merde je suis, bordel. Vous cherchez des solutions. Vous êtes angoissé. Vous n’allez plus à la salle de fitness. Vous n’avez plus envie de baiser Stéphanie.
Insomnie. Panique.
Vous n’acceptez pas ce qui vous arrive. C’est une injustice. Putain d’injustice.
Vous êtes un chômeur écœuré compulsif.
Joe, lui, il fait encore traverser les mômes, c’est déjà ça, alors que c’est presque un handicapé, alors qu’il pourrait facilement avoir une pension d’invalidité.
Et si c’était ça, la solution ?
Pourquoi sacrifier votre vie entière à vous acharner, à faire un travail mal payé, sans même être sûr que vos vieux jours soient assurés ? Pourquoi cet acharnement si des solutions existent ?
La plupart des gens feraient n’importe quoi pour toucher, à vie, une rémunération mensuelle équivalente à un salaire moyen.
Pourquoi ne pas profiter du système ?
Les gens n’envisagent pas une telle démarche : se faire passer pour un handicapé, dans le but de toucher une pension d’invalidité.
Par contre les gens envisagent de gagner au Win For Life. Combien de chances de gagner au Win For Life ? Pas tellement. Mais pourtant les gens envisagent de gagner, car ils en achètent. Combien de chances de réussir à se faire passer pour un handicapé ? Probablement beaucoup plus. Mais pourtant les gens n’envisagent pas de se faire passer pour des handicapés.
Il faut savoir profiter du système, et non l’inverse…
Joe est une source d’inspiration. Joe l’handicapé.
Ils savent que l’économie mondiale est foutue.
Alors, je vais tenter de gagner au Win For Life. Soyez reconnu statut handicapé, et c’est le jackpot. Faites de votre vie ce que vous voulez en faire. Tentez le coup, grattez un ticket.


19.

Les médecins sont surchargés de travail, c’est pour ça qu’ils ne font pas attention à vous, c’est pour ça qu’ils ne font pas bien leur job.
En cinq minutes, vous réinventez votre vie en une seule phrase.
C’est le temps qu’il vous faut pour faire croire au médecin que vous êtes un handicapé. Plus votre autonomie est faible, plus vous touchez d’allocations. C’est un système honnête.
Durant cinq minutes, je souffrais du syndrome d’asperger.
Les cinq plus belles minutes de votre vie sont celles durant lesquelles vous êtes asperger.
Joe m’a beaucoup inspiré.
J’ai dit comme ça « moi être pas bien depuis tout petit, moi pas comprendre doc’. »
Additionnez ces paroles d’un certain balancement, d’avant en arrière, et mettez-y un peu de volonté dans le regard.
Alors, le doc’ il m’a dit : « vous n’avez jamais été diagnostiqué ? »
Le pire, lorsque vous n’êtes pas handicapé, c’est que vous prenez conscience que le médecin, lui, vous prend vraiment pour un handicapé. Vous êtes plausible. Vous exultez. Vous êtes content.
Un peu de bave pour le fun.
Alors, j’ai dit très justement : « moi pas comprendre. »
Quelle scène formidable. Quel engouement. Vous êtes un excellent comédien. Votre Win For Life s’annonce être gagnant.
Lorsque le médecin vous demande si vous avez été accompagné par une personne, c’est un type comme Joe qu’il faut emmener avec vous, mais attention qu’il ne paraisse pas plus mal que vous. Il racontera qu’il vous connait depuis toujours, qu’il vous a toujours connu comme ça, enfin bref, il récitera un texte appris auparavant par cœur. Il dira qu’il s’occupe de vous.
Alors le médecin se lèvera lorsque vous lui aurez indiqué, d’un hochement de tête, que la personne se trouve dans la salle d’attente.
Joe la terreur entre en scène. Il s’assoit à mes côtés. De peur qu’il foire complètement son coup, vous stressez, mais ce stress est bénéfique, car vous vous balancez encore plus d’avant en arrière.
Cette situation est tellement excitante. Vous savez que le médecin croit fermement que vous ne comprenez rien, alors que vous comprenez tout.
Vous espérez que le gars que vous avez pris avec vous va vous faire gagner le jackpot.
Il faut résister encore un peu. Insistez sur vos balancements, sur la bave, sur vos yeux retournés, mettez-y le paquet. Si votre simulation est découverte, cette occasion ne se représentera plus jamais dans votre vie. Si vous êtes coincé, vous risquez la prison.
Filet de bave, pourquoi pas.
C’est à ce moment que vous vous rendez compte que votre petite raie dans les cheveux ne vous sert plus à rien.
Pourquoi j’ai laissé la raie dans mes cheveux ?
Les situations où vous deviez être présentable vous angoissaient, à présent c’est le moment où vous pouvez dire merde à l’angoisse et vous lâcher complètement.
Joe se démerde assez bien. Il explique le scénario qu’on a finement étudié ensemble. En apparence, vous ne trouverez pas plus inoffensif que Joe, insoupçonnable, il a l’air tellement honnête.
Son air innocent s’accentue avec sa casquette rouge.
Pour Joe, c’est très difficile de parler à quelqu’un. S’il a fait la démarche, c’est grâce à moi. Le médecin l’écoute tout en me dévisageant de temps en temps. Il prend des notes.
Il finit par dire à Joe : « Très bien, ça n’a pas dû être évident pour vous de gérer tout ça, pendant tout ce temps. Je pense de toute façon que votre ami est incapable d’être autonome. Je suppose que vous venez car vous ne savez plus vous en occuper, vous ne savez plus gérer la situation, et c’est tout à fait normal, il ne faut pas vous culpabiliser. Un placement en centre est à envisager, c’est inévitable, qu’en pensez-vous ? »
La réaction de Joe : inertie. Panique. Convulsions.
Dis que tu t’occuperas de moi. Dis que le centre n’est pas la solution. Dis que tu veux cette putain de pension et barrons-nous !
Dis quelque chose, Joe. Allez quoi ! le Win For Life n’est pas encore totalement perdu. Je lui chuchote même tout bas qu’on partagera, dommage que le médecin ait tout entendu, il a entendu comme ça : « allez Joe, on partagera. »
T’as tout foutu en l’air, Joe. Tout est foutu.
Vous venez de perdre au Win For Life de votre vie.
La honte de votre vie. Vous arrêtez vos balancements, et vous ne savez rien dire au médecin qui vous mâte d’un œil louche en disant : « bon sang ! »
Du statut d’asperger, vous passez au statut de fraudeur.
Heureusement, Joe est parti dans une espèce de transe, ce qui a coupé un grand froid et quelques minutes d’humiliation. Le médecin c’est précipité pour aider Joe qui convulsait par terre. Sa tête tapait contre le sol. Tous les membres de son corps partaient en vrille. C’était vraiment une scène atroce.
Joe l’obèse morbide.
Joe la terreur qui semble s’étouffer.
J’en profitais pour me servir un verre d’eau, j’étais exténué. Je ne savais pas m’empêcher de regarder Joe d’un air dégoûté. Le médecin lui faisait un massage cardiaque. En plus, les balancements d’avant en arrière m’avaient donné de terribles maux de tête et la nausée.
Joe était apparemment dans un sale état. Le médecin était penché au-dessus de lui, son massage cardiaque l’avait réanimé. Lorsqu’il m’a dit qu’il avait appelé la police, un soulagement s’est emparé de moi.
Après le chômage, la prison.
Vous êtes le perdant d’une grande loterie.
Vous êtes l’asperger le plus mal en point.
Pendant que vous attendez la police, Joe suffoque par terre, allongé sur le dos, son gros ventre tout gras à l’air, et sa casquette bidon vissée sur son crâne. Le médecin semble, lui aussi, reprendre son souffle, tout en évitant mon regard. Moi, j’en profite pour prendre un xanax, je les prends partout où je vais, au cas où une situation serait trop angoissante, comme ici.


20.

Vous lisez ce foutu journal qui vous apprend plein de trucs dégueulasses, ces trucs vous aident à focaliser votre attention sur quelque chose, ça vous rassure qu’il y ait des morts, plus y en a et plus vous vous sentez vivant. En première page, vous voyez la photo d’un type obèse. Sacré Joe. Il a paniqué lorsque le médecin a parlé de me placer en centre. On avait rien prévu comme réponse à ce scénario.
A côté, y a un autre type menotté, c’est moi.

Titre : Manipulation d’une personne handicapée.
Vous lisez : un homme de vingt-huit ans a manipulé une personne handicapée, dans le but de se faire passer lui-même pour une personne handicapée, afin de bénéficier d’une pension d’invalidité. Le malfrat s’est fait passer pour une personne souffrant d’un handicap sévère « en simulant les principaux symptômes de cet handicap », nous confie le médecin conseil du service médical, qui se dit abasourdi. L’homme en question ne souffre d’aucun trouble psychologique, et est reconnu entièrement responsable de ses actes. La victime, un homme de trente ans, souffre d’un handicap grave et d’obésité. Dans cette histoire, l’ironie est que la victime n’avait aucune pension d’invalidité... « Une pension d’invalidité sera prévue pour cette pauvre personne » nous informe le médecin. L’homme, malgré son faible degré d’autonomie, travaillait comme employé communal. Sur ce point, les syndicats se disent scandalisés : « c’est absolument scandaleux. »
De vives réactions se sont faites entendre, et plusieurs débats sont relancés, notamment celui sur l’autonomie et l’assistance des personnes isolées. La victime se dit sous le choc : « j’ai dû apprendre des textes par cœur »
Il n’y a pas de signe d’agression physique, mais la victime se dit moralement atteinte, et porte plainte pour abus de faiblesse.
La victime se confie : « ça durait depuis des mois… je n’osais pas en parler. Je suis content d’avoir été diagnostiqué, je ne mettais pas de mot sur mes difficultés. Le point positif, c’est qu’à présent je peux bénéficier d’une pension d’invalidité. »
Depuis peu, un système de surveillance audiovisuel a été installé dans les cabinets des médecins chargés d’octroyer les pensions d’invalidité. Cette initiative est justement pour éviter ce genre de comportement frauduleux. Cette surveillance sert à analyser plus finement les personnes qui tentent de simuler des troubles, qu’ils soient physiques ou autres. Ces fraudes sont assez nombreuses, et sont en constante augmentation. Mais un problème se pose, la vidéo de cette fraude a été malheureusement égarée et circule depuis peu sur internet. Par ailleurs, c’est la vidéo qui a été visionnée le plus grand nombre de fois. Le débat est alors relancé : faut-il vraiment un enregistrement audiovisuel des entretiens s’ils sont susceptibles de se retrouver sur internet ?


Joe, je t’ai rendu célèbre.
Joe, c’est toi qu’on voit affalé par terre en train de convulser.
Joe, c’est toi que les gens regardent sur internet.
Ta casquette rouge est à présent un symbole.
Stéphanie voudra bien coucher avec toi, elle dira : « c’est Joe, le gars qui a un malaise dans la vidéo la plus consultée du web ! »
La direction de la salle de fitness adaptera ses machines pour les personnes atteintes d’obésité morbide, car elle aura eu des plaintes pour discrimination.
Tu n’auras plus à porter ton gilet mauve fluo.
Les gars du fitness t’aimeront, car tu auras plus de popularité qu’eux.
Sacré Joe.
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Message  Carcasse Dim 17 Juil 2011 - 23:44

Long !

Mais personnellement, j'aime beaucoup !
Pour être plus précis, j'apprécie bien la façon que tu as de dénoncer certains aspects de la société (plus ou moins subtilement). Dans cette nouvelle (à mes yeux, dis moi si je me trompe), beaucoup d'aspects de la société de consommation, de la "beaufitude" sont dénoncés ; jusqu'aux parties 19 et 20 (jusqu'à la fin quoi) je pensais que c'était juste ça le "but" de ta nouvelle, alors que tu dénonces quelque chose d'encore plus horrible que ce que j'ai cité précédemment en fin de compte. Je trouve que tu as écris tout ça d'une manière très agréable à lire, et qui sait nous "tenir en haleine".


Merci en tout cas
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Message  Ladies man Lun 18 Juil 2011 - 8:39

Déjà, merci beaucoup de l'avoir lue, ça me fait vraiment plaisir.

Oui tu as raison, elle dénonce beaucoup de choses appartenant à la société de consommation. Mais je pense que c'est une vue d'ensemble de la société, peut-être une vue pas très optimiste... mais bon.
Je ne sais pas si on peut la prendre comme une satire...
J'ai essayé de prendre les principales frustrations qu'on rencontre dans la vie de tous les jours: travail, argent, sexe, solitude, influence et manipulation des médias, la maladie, la sécurité, la primauté de l'apparence physique, mais surtout essayer de dénoncer l'acharnement qu'on porte parfois aux personnes vulnérables.
j'ai essayé d'alléger le sérieux de nos principales préoccupations...




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Message  Carcasse Lun 18 Juil 2011 - 9:45

Ladies man a écrit:Déjà, merci beaucoup de l'avoir lue, ça me fait vraiment plaisir.

Oui tu as raison, elle dénonce beaucoup de choses appartenant à la société de consommation. Mais je pense que c'est une vue d'ensemble de la société, peut-être une vue pas très optimiste... mais bon.
Je ne sais pas si on peut la prendre comme une satire...
J'ai essayé de prendre les principales frustrations qu'on rencontre dans la vie de tous les jours: travail, argent, sexe, solitude, influence et manipulation des médias, la maladie, la sécurité, la primauté de l'apparence physique, mais surtout essayer de dénoncer l'acharnement qu'on porte parfois aux personnes vulnérables.
j'ai essayé d'alléger le sérieux de nos principales préoccupations...


Oui, comme tu dis, à te lire, on ressent un peu de pessimisme.
Merci de ta réponse !

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Message  Ladies man Lun 18 Juil 2011 - 12:14

Merci à toi, et j'espère qu'il y aura d'autres avis, car j'espère vraiment améliorer ce texte!

à +

Merci de ne pas répondre à chaque commentaire mais de regrouper les réponses.
La Modération
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Message  Carcasse Lun 18 Juil 2011 - 12:48

Par contre, si tu me permets de faire une petite remarque..

Je pense que des fois tu mets trop d'énumérations, que tu insistes trop sur des détails sans trop d'importance. Je suis bien d'accord, ça créé une ambiance, un style particulier, agréable certes, mais des fois un peu "lourd".

Voila,
Merci,
Bonne continuation !
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