Onomatopée d’un disque rayé

[Rimbaudelaire]

Mon assassin encensé,
Ô matassin insensé,
Viens, déchire mes fibrilles
De tes poings lourds et fébriles !

Moleste-moi, sans répit,
Vas-y, surtout sans dépit,
Et qu’à ma bouche qui mousse,
Jamais ton fiel ne s’émousse !

Plonge-moi dans le coma,
Mon tendre amour, d’un trauma
Fulgurant ! Mon bel ivrogne,
Jusqu’au bout de la nuit… cogne !

Boum ! paf ! au petit matin,
A ton râle si mâtin ,
Inerte, aux coups je m’adonne,
Avec des ris de madone !

………………………………………………………………….

Criiiitch, scraatch ! Le disque est rayé,
Et notre horizon noyé :
Ce n’est, idole phtisique !
Non, plus la même musique …



Trinité Marignant,
le 26 juillet 2003.

[Polixène]

Je crains d'être passée à côté, c'est le moins que je puisse dire.
Peu touchée par la façon de traiter un sujet aussi lourd, peu émue par la forme classique qui n'apporte rien, pas emportée non plus par les rimes trop pesantes (bien qu'annoncées par le titre, certes...) Quel dommage! l'idée est bien là pourtant, et un parti-pris plus clair pourrait donner soit un texte carrément léger et drôle , soit un texte grave et émouvant.

[Rimbaudelaire]

Peut-être qu'en musique ça passera mieux ? (5ème titre) :

http://revolutionsoundrecords.org/static.php?op=artistes.php&npds=1&fiche=rsrcollectivesound

[Poussetontraino]

j'ai failli passer à coté , c'est la signature Trinité Marignant qui m'a fait relire , trés touché par cette histoire , avant et maintenant ...

[idimitriadis]

Je ne trouve pas que la forme classique dessert totalement le contenu. Elle est comme chargée d'une certaine dérision qui l'allège. Il y a quelque chose d'attirant.

Je me demande tout de même ce que tu aurais fait en te donnant plus de liberté.

En musique, j'ai apprécié également, mais déploré le fait que les voix s’arrêtaient autant aux coupures des vers, alors que justement, continuer sur le vers suivant leur donnerait une force en coupant le jeu des rimes. Il faudrait la aussi plus de liberté!

...

En fait voila, ça m'a fait un peu penser à Alain Bashung (que j'adore) et à l'écriture décalée des paroles de Jean Fauque qui joue beaucoup sur les rimes et les allitérations (dans L'imprudence, surtout)... Il s'agit de noir, allégé par l'humour et l'imaginaire ...imagé.

Un jour j'irai vers l'irréel
Tester le matériel
Voir à quoi s'adonne
La madone

[Anachrona]

Le sujet traité de cette manière confère à votre texte une force dérangeante qui m'a de suite captivé. Et le jeu des sonorités est franchement maîtrisé. Très intéressant.

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