La douce paix des fins amères

[nini031]

Comme les doigts du crépuscule
Qui fuient, ruisseaux versés.
Soleil qui roule
Au fond de l’évier
Lèvre bleuie ou bien gercée :
L’azur est un dernier baiser
Ardent...

Comme les doigts osseux qui murent
D’une détente
Le silence.
Les mots sanguinolents
Se turent,
Les yeux ont cessé
Cette danse
Apeurée...

Comme les doigts des arbres las
Qui ronronnent un temps l’été.
Le temps effeuille leur trépas,
Des mains de peines écorchées,
Démunies,
Oubliées ...

Comme mes doigts trempant encore
Dans la douleur des mots d’hier
Pour voir s’il peut encore éclore
La douce paix des fins amères...

[Jha]

Douce amertume dans ce baiser, moins dans cette "détente"

[Invité]

Je ne suis pas une bonne critique, je trouve parfois ce qui cloche dans un texte, j'arrive rarement à exprimer ce qui m'a fait aimer : ça me semble aller de soi. Et là, c'est tellement évident, les mots s'ajustent aux émotions sans hiatus, c'est subtil amer et doux !

Lèvre bleuie ou bien gercée :
L’azur est un dernier baiser
Ardent...

J'aime !

[Invité]

Belle déclinaison ! J'ai apprécié.
Bienvenue Lili, c'est la première fois que je te lis...

[Raoulraoul]

J'aime bien comment tu te sers d'une partie du corps pour exprimer tes sentiments, et un état existentiel plus global.
Ainsi belles et originales métaphores que tu exprimes en la circonstance. Tu fais images sur des abstractions qui seraient ennuyeuses. Bravo ! Tu me donnes même une idée d'écriture ; à partir d'un détail du corps (ou autre?) en décliner toutes les métaphores, comparaison, allégories, pour traduire une émotion, une sensation d'existence plus générale et fondamentale... (Consigne à expérimenter pour un atelier d'écriture...)
RAOUL

[nini031]

Merci beaucoup pour vos commentaires Jha, coline dé, dusha et Raoul qui me font vraiment plaisir! =)
J'en profite pour te remercier dusha pour ton commentaire sur mon précédent poème et pour tes remarques pertinentes. Ne faites pas attention à mon pseudo puéril, appelez-moi nina tant qu'à faire...

[Invité]

Up !

Ce texte aurait mérité un peu plus de visibilité

[zenobi]

Un gros défaut de ponctuation- j'ai bloqué là-dessus au point d'en louper totalement ton texte... Des choix incompréhensibles, que, à moins que tu ne me l'expliques, ni la grammaire ni le sens ne justifient.

[Arielle]

De la finesse dans le toucher de ces doigts-là, une sensibilité à fleur de peau et des images originales :

Soleil qui roule
Au fond de l’évier

Comme les doigts osseux qui murent
D’une détente
Le silence

Le temps effeuille leur (le ?) trépas(,)
Des mains de peines écorchées

Trop de qualificatifs alourdissent un peu l'ensemble, à mon avis. Je ne trouve pas indispensables par exemple :
Apeurée, Démunies, Oubliées ...

Le dernier quatrain est très beau en dépit de la répétition d'encore qu'il serait facile d'éviter.

[nini031]

Merci coline pour le up

Zenobi : Je n’ai rien à dire pour ma défense, j’ai effectivement ajouté la ponctuation après coup et ce, il semblerait, de manière un peu aléatoire...En fait, j’ai un peu de mal avec les poèmes aponctués . Ceci dit, je ne lui trouve pas vraiment d’utilité ici donc je l’enlèverai.

Arielle : Dur dur d’écrire en forme libre, de trouver le bon rythme. En fait, j’ai essayé de jouer avec le rythme avec des vers plus courts et de créer un effet lancinant
( ?) parce qu’il nous arrête en plein élan. Mais je ne suis pas à même de juger le résultat, je m’en remets à vos impressions...Et pour les répétitions, je n’y fais pas assez attention mais la répétition est flagrante, dommage j’aime ce mot tout simple, il traduit très bien la mélancolie.


Bon ben je vous remercie chers amis

[Celeron02]

de la douceur, malgré des termes durs...

[Arielle]

Arielle : Dur dur d’écrire en forme libre, de trouver le bon rythme. En fait, j’ai essayé de jouer avec le rythme avec des vers plus courts et de créer un effet lancinant
( ?) parce qu’il nous arrête en plein élan. Mais je ne suis pas à même de juger le résultat, je m’en remets à vos impressions...Et pour les répétitions, je n’y fais pas assez attention mais la répétition est flagrante, dommage j’aime ce mot tout simple, il traduit très bien la mélancolie.

Personnellement, en forme libre, j'ai réglé (en gros, très schématiquement) son compte à la ponctuation en jouant de la mise à la ligne et du saut de ligne remplaçant respectivement la virgule et le point. Il y a aussi, bien entendu, ces mots qu'on isole pour les mettre en relief en dehors de tout soucis de ponctuation...
L'utilisation des majuscules en tête de ligne n'est nécessaire, à mon sens, qu'en début de phrase (après un saut de ligne, donc) Je sais bien que Word, par exemple, les inclut systématiquement en début de ligne mais il nous appartient, à la relecture, de les conserver ou pas.

Pour "leur" dans
Le temps effeuille leur (le ?) trépas(,)
Des mains de peines écorchéesJe voyais ces deux lignes comme étant une seule phrase que je trouvais plus fluide ainsi Le temps effeuille le trépas des mains de peines écorchées

Soyons bien claires, il s'agit d'une lecture et de conventions qui me sont personnelles et n'engagent que ma propre vision des choses. Mais je crois que vous l'aviez bien compris. Bonne continuation.

[Marvejols]

Comme mes doigts trempant encore
Dans la douleur des mots d’hier
Pour voir s’il peut encore éclore
La douce paix des fins amères...

...et relu avec émotion (dommage qu'elle ne vienne plus sur VosE).

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